Un soir d'été de 1946, Boris Vian parie avec son éditeur qu'il peut écrire un « best-seller américain » qui trompera les critiques. Ce sera J'irai cracher sur vos tombes, qui paraît sous le nom de Vernon Sullivan dans une « traduction » de Boris Vian. Le livre fait scandale.
Dans les caves de St-Germain, on s'interroge et Vian jubile. Hélas, en parallèle, la carrière d'écrivain de Boris ne décolle pas. L'Écume des jours est un échec alors que le public redemande du sulfureux, du Sullivan. Vian ne cache ni son amertume, ni sa fatigue.
Dans un jeu de miroirs, entre fiction et réalité, Dimitri Kantcheloff donne vie à un des minuscules drames intimes de l'histoire littéraire. Il offre à Boris Vian, écrivain dévoré vivant par son double, un hommage à sa mesure, élégant, virevoltant poignant.
« Ce livre me fait peur. Le processus a été douloureux. Mon père nous a annoncé qu'il n'allait pas tarder à mourir et je me suis mis à écrire. Trois années au peigne fin, mes relations, mes pensées paranoïaques, mon rapport étrange à lui, crachés sur le papier. Je me suis donné pour but de le tuer avant qu'il ne meure. C'est l'histoire de quelqu'un qui cherche à tuer. Soi, ou le père, finalement ça revient au même. »Panayotis Pascot s'attaque d'une plume tranchante et moderne à trois thématiques qu'il tisse pour composer un récit autobiographique aussi acide qu'ultralucide. La relation au père, l'acceptation de son homosexualité et la dépression s'enchevêtrent ici dans un violent passage à l'âge adulte. Mais la lumière en sort toujours, d'un regard, d'une façon d'observer le quotidien avec autant de tendresse et d'humour que de clairvoyance.
«L'automne. J'y décelais une invitation inédite à remettre à l'heure les aiguilles de mon présent. Après l'hiver, plus rien ne serait jamais figé.» Un étudiant sans véritables attaches, plus enclin à rêver sa vie qu'à la vivre, se prend la réalité de plein fouet quand sa tante lui révèle les circonstances précises du suicide de sa mère un matin de septembre gare de Lyon. Il avait six ans alors. Cette annonce l'expulse de son quotidien immobile et l'ébranle : mais que faire d'une vérité pareille ? Chercher à la comprendre en rencontrant quelques vieilles amies qui ont connu sa mère à l'époque ? Chercher à s'en éloigner en franchissant une frontière, celle de la boîte du Hangar, où les fantasmes de garçons s'assouvissent enfin loin et tard dans la nuit ? Tout est soudain possible ou nécessaire dans ce Paris qu'il traverse comme on traverse le passé. Il est peut-être temps de quitter les nuits imaginaires et d'avoir le courage de se jeter «pour la beauté du geste, la tête la première dans le grand bain».
Enfin un roman qui ne vous plombe pas le moral, vous fait sourire [...] La réussite est totale, le plaisir aussi [...] BRAVO ! Gérard Collard, La Griffe noirePour réparer l'injustice, a-t-on le droit à l'imposture ?Jeune, intelligente, Nadia a toutes les compétences pour réussir. Il ne lui manque qu'un diplôme pour en attester et lui ouvrir les portes d'un avenir meilleur. Conquête pour certains, droit inné pour d'autres, ce sésame agit ici comme le révélateur d'un vaste mensonge érigé en système. Guillaume, prof de banlieue désabusé, va lui en offrir les clés. Mais si le mérite se monnaie au même titre que le sexe, le pouvoir et les idéaux, quel est le prix à payer?Amaury Barthet orchestre le récit d'une revanche à double tranchant, mêlant critique sociale et fable philosophique. Un premier roman dérangeant, cruel et drôle qui dénonce les faux-semblants de la société.Sélectionné pour le Prix des Deux Magots.Sélectionné pour le Prix Stanislas. [Un roman] d'une redoutable efficacité. Lire-Magazine littéraire
Un premier roman à l'écriture ciselée et aux multiples rebondissements, l'histoire d'une vie bouleversée par l'amour et un vent de liberté.
Le Caire, années 1980. La vie bien rangée de Tarek est devenue un carcan. Jeune médecin ayant repris le cabinet médical de son père, il partage son existence entre un métier prenant et le quotidien familial où se côtoient une discrète femme aimante, une matriarche autoritaire follement éprise de la France, une soeur confidente et la domestique, gardienne des secrets familiaux. L'ouverture par Tarek d'un dispensaire dans le quartier défavorisé du Moqattam est une bouffée d'oxygène, une reconnexion nécessaire au sens de son travail. Jusqu'au jour où une surprenante amitié naît entre lui et un habitant du lieu, Ali, qu'il va prendre sous son aile. Comment celui qui n'a rien peut-il apporter autant à celui qui semble déjà tout avoir ? Un vent de liberté ne tarde pas à ébranler les certitudes de Tarek et bouleverse sa vie.
Premier roman servi par une écriture ciselée, empreint d'humour, de sensualité et de délicatesse, Ce que je sais de toi entraîne le lecteur dans la communauté levantine d'un Caire bouillonnant, depuis le règne de Nasser jusqu'aux années 2000. Au fil de dévoilements successifs distillés avec brio par une audacieuse narration, il décrit un clan déchiré, une société en pleine transformation, et le destin émouvant d'un homme en quête de sa vérité.
Marek, fils de berger fanatique et crasseux, n'a jamais rencontré sa mère. Difforme, battu par son père Jude, ignoré des habitants de Lapvona, il trouve le réconfort auprès d'Ina, sa vieille nourrice aveugle. Celle-ci, guérisseuse capable de communiquer avec les oiseaux, suscite la crainte et la fascination des autres villageois, qui évitent sa cabane dans la forêt voisine.
Lors d'une escapade sur les hauteurs du village, Marek tue l'héritier du richissime Villiam par accident. Pour se dédommager, le seigneur du village décrète l'adoption du jeune meurtrier. Une existence nouvelle, dominée par le luxe et l'irréligion, se profile pour Marek alors que la sécheresse et la famine s'abattent sur Lapvona.
Lapvona imagine un monde médiéval et grand-guignolesque peuplé de figures tour à tour pathétiques, vulgaires, grotesques et terrifiantes, où la violence règne en maîtresse et où l'avidité fait loi. Une autopsie du fonds de cruauté qui dort en chacun de nous, quelles que soient la région et l'époque historique dans lesquelles il s'exerce.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Clément Baude
Un enfant se souvient de sa grand-mère, Pià Nerina, et de la dernière fois qu'il l'a vue, soir fatidique où devant ses yeux, elle s'est jetée par la fenêtre de leur grand appartement près de la place de l'Étoile. Point de départ d'un huis clos infernal raconté par l'unique survivant, ce petit garçon devenu grand.
De Naples à Paris en passant par la Riviera se dessine alors une quête pour remonter aux origines. Qui était Pià Nerina ? Par quels moyens, Napolitaine sans le sou mais jeune femme flamboyante, a-t-elle réussi, sans un diplôme, sans travail déclaré, à constituer ce patrimoine dans les beaux quartiers de Paris ? Fausses dates de naissance, fausses adresses, faux mariage : l'auteur découvre une vie aventureuse où les fuites succèdent aux mensonges. Où plane l'ombre d'un homme dont il faut coûte que coûte dissimuler l'identité. Où la folie d'une fille idolâtrée, sa violence deviennent le prix à payer pour s'être affranchie des lois et des codes. Prisonnières à tout jamais, l'une et l'autre, de l'Hôtel de la Folie.
?Ce matin, Nuria s'est réveillée avec une impression d'hier.
Dans la nuit, son téléphone a sonné : sa mère est morte. Elle ne ressent rien, aucun chagrin pour cette étrangère qu'elle n'a pas vue depuis huit ans. Avec Abel, un garçon croisé en boîte, elle part à la rencontre des drôles d'individus qui ont connu sa mère. Nuria cherche des réponses sans poser de questions. Sauf une, qu'elle garde pour elle. Le souvenir de cette femme qui n'a jamais voulu d'elle la renvoie à l'indésir qui lui colle à la peau.
Un magnifique roman choral et sociétal qui se lit dans un seul souffle. Page des Libraires« On ne choisit rien, on ne fait que mettre ses pas dans le chemin tracé, on accomplit toujours ce que l'on est. »C'est dans l'euphorie d'un monde à reconstruire, en 1924, qu'Irène rencontre Georges. Elle est serveuse, il est menuisier aux studios de cinéma, et ressemble à s'y méprendre à Rudolph Valentino, ce qui en chavire plus d'une. Le temps d'une valse sur les bords de Marne, ils tombent amoureux. Leur fille aînée, Arlène, fera partie pendant son enfance du carré magique : à ses côtés, il y aura Daniel, qui se destine à Saint-Cyr, et Thomas et Marie, les jumeaux de bonne famille. Ils sont inséparables. Mais Arlène n'est pas comme eux. Malgré son humble extraction, elle va s'évertuer à être l'une des premières femmes ingénieurs atomiques en France. Ce qui n'est pas sans embûches. Ce qui n'est pas sans sacrifices. Chassé-croisé d'amours éperdues, de destinées funestes et de rendez-vous manqués sur fond de bouleversements sociaux et politiques, À dieu vat est aussi l'épopée d'un siècle : celui d'une jeunesse fracassée par trois guerres successives, des filles qui voulurent échapper à leur condition, et des gens modestes qui eurent de l'ambition. Une grande saga pour sourire, pleurer, être emporté. Le Parisien
Ils sont trois et vivent à des milliers de kilomètres. Il y a Nana, jeune éthiopienne discrète et contemplative ; Jan, trentenaire hollandais embourbé dans sa solitude ; Ali, bangladeshi arrivé à Paris pour tirer sa famille de la misère. Leurs quotidiens sont radicalement opposés mais une chose les relie, une fleur : la rose. La première les cueille sous une serre dans la vallée du Rift. Elle épuise son corps tout le jour et découvre la vie par la douleur. Jan les achète ensuite par lots depuis Amsterdam. Assis dans les gradins du marché aux fleurs, il lui suffit d'appuyer un bouton et le tour est joué. Du moins s'il joue bien. Elles seront alors envoyées aux quatre coins de l'Europe, notamment à Paris où les vendeurs à la sauvette les récupèrent, parmi lesquels Ali. La silhouette courbée tendant son bouquet aux terrasses des cafés, c'est lui.
Dans ce roman contemporain et réaliste, écrit à l'os, sans pathétique, on les suit, à tour de rôle, sur plusieurs mois, pour découvrir, derrière le symbole romantique, la réalité de celles et ceux qui les portent. Avec adresse et vérité, Oscar Coop-Phane taille leur portrait pour révéler un monde où la loi du marché et celle du plus fort régulent les existences et abrutissent les corps. Un livre qui vous fera à jamais voir autrement ces roses tendues vers vous dans les rues.
Après la mort de son père, Minga apprend que sa mère, Joséphine, a disparu dans des circonstances mystérieuse en Afrique de l'Est, où elle travaillait pour une ONG. Pour tenter d'en savoir plus, elle se rend dans le camp de Bidibidi, au nord de l'Ouganda, où vivent les populations fuyant la guerre civile qui fait rage au Soudan du Sud. Elle découvre que tout tourne autour d'une femme : Rose, dont la mémoire hante chaque recoin du camp. Si elle veut savoir le fin mot de l'histoire, Minga doit trouver Rose.
Avec Les Femmes de Bidibidi, Charline Effah raconte comment les survivantes des violences domestiques ou des viols de guerre tentent de se reconstruire et réinventent l'amour loin de la brutalité des hommes qui les ont mal aimées. Brisant les tabous, elle nous livre un roman bouleversant et universel sur le corps des femmes. Le roman de la réparation.
Charline Effah est née au Gabon. Aujourd'hui à Paris, cheffe d'entreprise le jour, elle écrit la nuit. Pour Les Femmes de Bidibidi, Charline s'est rendue sur place au nord de l'Ouganda.
Ecrire, c'est voler. Amélie Nothomb Sélectionné pour le Prix Littéraire 2023 du journal Le Monde.
« Il y a les adieux, et puis on repêche les corps - entre les deux, tout est spéculation. » Sur le sable d'une plage hongkongaise, une main soulève des draps. La jeune Anh, 16 ans, reconnaît ses parents et quatre de ses frères et soeurs, noyés. Anh et ses deux frères, Thanh et Minh, sont désormais seuls au monde. Il y a quelques mois à peine, ils étaient encore une famille. Une famille obligée de fuir le Vietnam après le départ des dernières troupes américaines. Alors que les fantômes des absents et la culpabilité leur collent à la peau, qu'ils dérivent de camps de réfugiés en centres de réinstallation, les trois orphelins finissent par poser leurs valises à Londres, dans la Grande-Bretagne de Thatcher. Une nouvelle vie commence.
Un premier roman éblouissant qui explore les blessures générationnelles et le pouvoir guérisseur des mots.
Traduit de l'anglais par Carine Chichereau
Le 8 janvier 2020, le vol 752 d'Ukraine International Airlines reliant Téhéran à Kiev s'écrase six minutes après le décollage entraînant la mort des 176 passagers et membres d'équipage. Ce crash survient dans un contexte de tensions extrêmes entre l'Iran et les États-Unis.À travers l'histoire de sa cousine Niloufar Sadr, présente sur ce vol, Négar Djavadi relate cette tragédie. Traumatisme national, la chute du PS752 est l'un des événements qui annoncent le mouvement révolutionnaire qui s'est emparé de l'Iran à l'automne 2022.
«On va faire un beau film !» Depuis que le producteur a validé ainsi son scénario, Boris est aux anges. La magnifique tragédie amoureuse qu'il a intitulée Les servitudes silencieuses verra le jour au cinéma, en noir et blanc, comme dans ses rêves les plus fous. Et tout semble décidément sourire à Boris quand il fait la rencontre d'Aurélie, une jeune femme cinéphile qui se passionne pour le projet. Pourtant le cinéma, comme l'amour, a ses aléas et ses contraintes. Du film d'auteur au navet, il n'y a parfois qu'un pas. Fabrice Caro développe ici son art de l'absurde dans un délicieux crescendo comique.
« En 1977, alors que je travaillais à Libération, j'ai lu que le Centre d'éducation surveillée de Belle-Île-en-Mer allait être fermé. Ce mot désignait en fait une colonie pénitentiaire pour mineurs. Entre ses hauts murs, où avaient d'abord été détenus des Communards, ont été « rééduqués » à partir de 1880 les petits voyous des villes, les brigands des campagnes mais aussi des cancres turbulents, des gamins abandonnés et des orphelins. Les plus jeunes avaient 12 ans.
Le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins se sont révoltés et ont fait le mur. Tandis que les fuyards étaient cernés par la mer, les gendarmes offraient une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Alors, les braves gens se sont mis en chasse et ont traqué les fugitifs dans les villages, sur les plages, dans les grottes. Tous ont été capturés.Tous ? Non : aux premières lueurs de l'aube, un évadé manquait à l'appel.
Je me suis glissé dans sa peau et c'est son histoire que je raconte. Celle d'un enfant battu qui me ressemble. La métamorphose d'un fauve né sans amour, d'un enragé, obligé de desserrer les poings pour saisir les mains tendues. » S.C.
Prix du roman FNAC Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains. Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d'une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l'ombre d'un palais génois. Mais elle a trop d'ambition pour se résigner à la place qu'on lui assigne.
Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l'autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l'Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s'il doit perdre Viola ?
Un roman plein de fougue et d'éclats, habité par la grâce et la beauté.
En 2022, en pleine crise de l'hôpital, Camille Cambon, médecin légiste vaillante et brillante, reçoit un mail énigmatique. Il y est question du peintre Goya et de son crâne volé après son inhumation à Bordeaux en 1828, et dont on a depuis perdu la trace. D'abord portraitiste officiel de la cour, aimé des puissants, le maître espagnol devint, à la suite d'une maladie, l'observateur implacable et visionnaire des ténèbres de l'âme humaine.
Les parents de Camille et son parrain, neurologue, se sont passionnés pour l'oeuvre de Goya, avant de devenir des scientifiques de renommée internationale.
Camille part rencontrer à Bordeaux sa mystérieuse correspondante, une ancienne directrice de théâtre qui a bien connu ces trois-là, alors étudiants en médecine, dans les années 1960, et semble tout savoir de leur obsession partagée pour Goya. Une quête effrénée, entre passion scientifique et déraison, où chacun a pris toutes les libertés et tous les risques, au point de s'y brûler les ailes.
Du siècle des Lumières à la création d'une société secrète de médecins, Les Alchimies est une fresque captivante sur l'origine du génie, les amitiés qui ressemblent à l'amour, les pouvoirs obscurs et merveilleux de l'art.
« Le grand feu, c'est celui qui m'anime, et me consume, lorsque je joue du violon et lorsque j'écris. » Léonor de Récondo En 1699, Ilaria Tagianotte naît dans une famille de marchands d'étoffes, à Venise. La ville a perdu de sa puissance, mais lui reste ses palais, ses nombreux théâtres, son carnaval qui dure six mois. C'est une période faste pour l'art et la musique, le violon en particulier.
À peine âgée de quelques semaines, sa mère place la petite Ilaria à la Pietà. Cette institution publique a ouvert ses portes en 1345 pour offrir une chance de survie aux enfants abandonnées en leur épargnant infanticides ou prostitution. On y enseigne la musique au plus haut niveau et les Vénitiens se pressent aux concerts organisés dans l'église attenante. Cachées derrière des grilles ouvragées, les jeunes interprètes jouent et chantent des pièces composées exclusivement pour elles.
Ilaria apprend le violon et devient la copiste du maestro Antonio Vivaldi. Elle se lie avec Prudenza, une fillette de son âge. Leur amitié indéfectible la renforce et lui donne une ouverture vers le monde extérieur.
Le grand feu, c'est celui de l'amour qui foudroie Ilaria à l'aube de ses quinze ans, abattant les murs qui l'ont à la fois protégée et enfermée, l'éloignant des tendresses connues jusqu'alors. C'est surtout celui qui mêle le désir charnel à la musique si étroitement dans son coeur qu'elle les confond et s'y perd.
Le murmure de Venise et sa beauté sont un écrin à la quête de la jeune fille : éprouver l'amour et s'élever par la musique, comme un grand feu.
Le second roman de l'auteur du Démon de la Colline aux Loups (35 000 lecteurs) ? Un road movie gitan.
Écoutez bien ce que je vais vous dire parce que dans l'instant c'est la nuit qui parle pas moi et c'est une voix pure, alors je serai pas capable de la refaire ensuite.
Gio a vingt ans, peut-être un peu plus. Sa vie n'est plus la même depuis qu'un lâche lui a planté un tournevis dans le crâne. Désormais, Gio voit ce que peu de gens devinent. La beauté de la nuit. L'appel des chouettes. La grandeur de ses amis Papillon et Dolores. Étonnant road movie gitan, Le Chien des étoiles est le roman de leur destin, un périple cruel et doux dans le monde des humains.
Dans toutes les histoires d'amour se rejouent les blessures de l'enfance : on guérit ou on creuse ses plaies.
Pour comprendre la nature de sa relation avec Guillaume, Clotilde Mélisse observe les souvenirs qu'elle sort de sa tête, le temps d'un voyage en train direction Heidelberg. Tandis que par la fenêtre défilent des paysages de fin du monde, Clotilde revient sur les événements saillants de son existence. La découverte de la poésie dans la bibliothèque maternelle, le féminicide parental, l'adolescence et ses pulsions suicidaires, le diagnostic posé sur sa bipolarité. Sa rencontre, dix ans plus tôt, avec Guillaume, leur lien épistolaire qui tenait de l'addiction, l'implosion de leur idylle au contact du réel.
Car Guillaume est revenu, et depuis dix-sept mois Clotilde perd la raison. Elle qui s'épanouissait au creux de son célibat voit son coeur et son âme ravagés par la résurgence de cet amour impossible. La décennie passée ne change en rien la donne : Guillaume est toujours gay, et qui plus est en couple. Aussi Clotilde espère, au gré des arrêts de gare, trouver une solution d'ici le terminus.
En levant les yeux vers le huitième étage d'une tour du XIIIe arrondissement de Paris, Agnès rejoint en pensée Boris et Tsila, ses grands-parents, et tous ceux qui vivaient autrefois dans le même immeuble. Rue du Château des Rentiers, ces Juifs originaires d'Europe centrale avaient inventé jadis une vie en communauté, un phalanstère.
Le temps a passé, mais qu'importe puisque grâce à l'imagination, on peut avoir à la fois 17, 22, 53 et 90 ans : le passé et le présent se superposent, les années se télescopent, et l'utopie vécue par Boris et Tsila devient à son tour le projet d'Agnès. Vieillir?? Oui, mais en compagnie de ceux qu'on aime.
Telle est la leçon de ce roman plein d'humour et de devinettes - à quoi ressemble le jardin d'Éden ? quelle est la recette exacte du gâteau aux noix ? qu'est-ce qu'une histoire racontée à des sourds par des muets ? -, qui nous entraîne dans un voyage vertigineux à travers les générations.
Il est quand même tard pour appeler, je me rabats sur un SMS. Je dis à Nadia que je viens d'apprendre pour Alexandre et que je suis stupéfait, c'est le mot que j'emploie, il ne convient peut-être pas très bien mais j'ai du mal à trouver une formule adaptée. S'il était mort ou s'il avait subi un accident, ça viendrait facilement. On sait comment s'adresser à l'entourage des victimes, on sait quoi dire à ceux qui vont mal, à ceux qui souffrent. Mais qu'est-ce qu'on écrit à la femme d'un assassin ?
Fresque familiale à l'incroyable souffle romanesque, Mississippi, la Geste des ordinaires charrie près de deux siècles d'Histoire, porté par les voix particulièrement incarnées de ses personnages. Traversant les époques, les drames et les bouleversements sociétaux, cette généalogie mêle la petite et la grande histoire, du XIXe siècle jusqu'au XXIe, de la colonisation à l'ouragan Katrina en passant par la Commune, les chasses aux sorcières, les guerres mondiales... Questionnant la violence sociétale et la manière dont elle innerve les familles au fil des générations, Sophie G. Lucas dresse les portraits d'êtres qui courent après leurs rêves, qui tentent de prendre des chemins de traverse et d'émancipation, et dont les existences sont comme une mythologie de vies ordinaires.