Il y a très longtemps, les animaux étaient gris comme un dimanche de pluie. Un peintre avait alors créé pour eux des parures colorées, à rayures, à taches. Boniface Lazuli, son fils, a pris sa suite, redonnant éclats aux robes et aux pelages. La vie se déroulait paisiblement, dans sa maison au pied du Kilimandjaro.
Un jour, la belle Lucina arrive. Peut-il faire son portrait ? Le peintre refuse : il ne peint jamais ce genre de tableaux. Mais n'est-ce pas lassant de peindre la toujours même chose ? Les questions, la présence de Lucina troublent le peintre. Submergé par ses pensées, Boniface peint son émotion sur les robes des animaux.
Ravis par la fantaisie et la beauté que ce trouble insuffle à son art, les animaux se pressent nombreux à sa porte. Un grand peintre n'est pas celui qui montre la réalité, mais celui qui l'invente. Boniface réalise alors qu'il a toujours attendu Lucina.
Le grand marché de Sidibel, personne en ville ne le raterait. C'est qu'on y trouve vraiment tout : des bobinettes à ratatiner des pastèques, des abrimousses, des corbeilles de rêves colorés, des filets attrapeurs de soleil d'hiver, mais surtout, surtout. Il y a Salima, la petite fleuriste, qui illumine la place de ce marché bigarré et qui fait chavirer les coeurs.
Une balade colorée, joyeuse et fleurie au coeur d'un marché vivant, poétique et loufoque. Hubert Ben Kemoun (qui est né à Sidi Bel Abbés) nous amuse avec ses mots et métiers inventés, nous transporte dans les dédales de la linguistique et de l'oulipo. Bruno Heitz nous enchante et nous fait voyager parmi ses décors en bois découpé.