"Spinoza pose déjà les questions des Lumières : il est bien le philosophe de notre temps, celui de la démocratie, de la liberté de jugement propre à un sujet singulier, de l'effondrement de la révélation et du discours religieux face au discours de la science, et déjà, avant Freud et Lacan, de l'abandon de la question de l'être. Mais il résorbe le désir dans l'amour. La psychanalyse n'en reste pas à l'amour par quoi elle commence et elle tente de cerner le manque propre au désir que Spinoza a dénié..."
Les thèses de Lacan viennent de sa pratique, mais il avait articulé celles-ci dans un cadre théorique très élaboré. De Platon et Descartes jusqu'à Heidegger ou Wittgenstein, en passant par Kant et Hegel, Lacan a lu avec attention les grands philosophes. -
"Lacan après avoir posé le primat du Symbolique sur l'Imaginaire, a donné par la suite de plus en plus d'importance au terme Réel, qu'il n'a cessé de cerner au fur et à mesure du progrès de son Séminaire en insistant sur l'importance de la lettre puis en procédant à la mise en place du noeud borroméen. La place qu'il lui donne rend sa construction théorique pleinement originale, comme on le voit ici, notamment dans sa confrontation à Hegel, Nietzsche ou François Wahl."