Quelles sont les affinités entre deux figures de la modernité que sont le capitalisme et le protestantisme ? Les travaux de Max Weber sur la question sont incontournables, mais les définitions actuelles du capitalisme et du protestantisme sont en évolution constante.
Cet essai reprend la problématique et souligne également en quoi le capitalisme a pu susciter des oppositions vigoureuses sous la forme, notamment, du christianisme social et du socialisme chrétien.
Au cours des siècles, on s'est fait diverses images de Jésus : maître de morale ou de sagesse, prophète, révolutionnaire ou non, dissident, initié religieux, figure d'un mystère de souffrance et de renaissance, etc.
Passer en revue ces images relève d'une histoire des mentalités. Les images de Jésus ici présentées sont celles de la Réforme et des dissidents anabaptistes ou spiritualistes, celles des Lumières et du romantisme, des libéraux du XIXe siècle ou d'aujourd'hui, des Afro-Américains et du tiers monde, du cinéma ou des recompositions culturelles et religieuses contemporaines. Examiner des images de Jésus, ce n'est pas se placer dans un champ doctrinal (les christologies de la foi et des Eglises).
Mais c'est bien, indirectement, poser la question de la doctrine et des institutions. En modernité, s'interroger sur les images de Jésus, c'est s'inscrire en outre dans la question d'une quête du Jésus de l'histoire, le " vrai " Jésus que pourraient retrouver les historiens. Cette question a traversé le protestantisme du XIXe siècle avant de connaître certains déplacements pour redevenir actuelle aujourd'hui.
Là aussi, le présent texte apporte une contribution, indirecte mais non négligeable.
Dans la grande phase de construction des sociétés modernes, la science et la technique, garantes d'un avenir meilleur, suffisaient à nourrir l'espoir.
Mais dans une société d'abondance, où trouver cet " au-delà " permettant d'espérer encore ? Et quelles leçons tirer des tragédies qui ont accompagné la course à la nouveauté ? Pour alimenter la flamme, Yvan Mudry propose de rompre avec la culture dominante en cherchant, au-delà du progrès, un avenir dans l'écoute et l'attente, dans ce visage, là, en face de moi, en Dieu peut-être. Car par-delà les lois de la science, les marchés brutaux et les modes, c'est le singulier, doté d'un nom propre dévoilé comme un secret par l'ami, le poète ou le croyant, qui est le véritable port de l'espérance.
A l'écoute de Dieu, à l'écoute de l'inconscient : c'est à ce " défi " qu'invite Hubert Auque, lui-même longtemps psychanalyste et aussi théologien. Aider à différencier les mots que produit l'inconscient de la parole qui cherche à dire Dieu est possible par celui/celle qui accepte n se formant d'occuper la place d'écoutant. C'est à partir d'options théologiques et psychologiques claires que l'écoutant(e) pourra se tenir à juste distance de celui/celle qu'il (elle) accompagnera à travers les interrogations sur sa vie dans un chemin spirituel.
"Pour saisir le sens de l'Amérique, dans sa relation avec l'héritage africain, dans sa relation avec l'héritage africain, nous avons besoin de King et de Malcolm X qui symbolisent tous deux, et ensemble, la tradition de résistance dans l'histoire noire : intégrationnisme et nationalisme noir. Qui sommes-nous et comment allons-nous recouvrer notre identité dans une société blanche qui n'a pas, ou si peu, besoin des Noirs ? Tous deux incarnèrent les dimensions de la lutte afro-américaine pour l'identité. Retenir l'un et rejeter l'autre revient à devenir schizophrène jusqu'à une mort certaine ; impossible de choisir entre eux deux et de survivre en tant que peuple sain."
La foi chrétienne affirme qu'en toutes choses l'initiative gracieuse de Dieu est première.
Les deux notions de prédestination et Providence ont pour but essentiel de marquer cette priorité de l'initiative divine. Même si elles sont antécédentes à la Réforme, elles prennent une dimension toute particulière chez Luther et Calvin. Aujourd'hui, elles ne sont plus des catégories qui vont de soi et elles se heurtent à trois types de contestations : ces notions ne sont-elles pas tout simplement synonymes de déterminisme ? Le salut s'adresse-t-il à tous ou est-il réservé à certains seulement ? Comment peut-on parler d'une Providence gracieuse de Dieu au vu d'un monde dominé par le mal ?
Qu'est-ce que l'Eglise en perspective protestante ? Comment la comprendre par rapport à ce qui la fonde et à quoi elle renvoie ? Comment penser sa double réalité, spirituelle et institutionnelle ? Quelles sont ses marques distinctives ? Comment se structure-t-elle et selon quels types de fonctions et de ministères ? Comment organiser sa diversité, confessionnelle et autre, et sa visée d'une vérité qui puisse être reconnue communément ? Quel est enfin son type d'insertion dans la société (multitudiniste, sectaire, etc.) ? C'est à cet ensemble de questions qu'est consacré ce dossier de l'Encyclopédie qu'accompagnent quelques rubriques spécifiques, présentant notamment les différentes Eglises protestantes dans leur diversité historique et institutionnelle.
Ce dossier sera utile à une époque où l'oecuménisme paraît souvent dans l'impasse, malgré les progrès enregistrés, et où le rapport des Eglises chrétiennes à la société globale (l'Etat ou la sphère publique) est l'objet de nouveaux débats.
Hermann Cohen (1842-1918) fut le fondateur de l'école de Marbourg, un des hauts lieux de la philosophie allemande dans le dernier tiers du XIXe siècle et le début du XXe.
Dans son oeuvre, Cohen a tenté de rendre plausible philosophiquement et culturellement la religion en général, le judaïsme en particulier. Il s'agissait pour Cohen de réaliser une synthèse entre religion et culture. C'est à ce titre qu'il est présenté par Marc de Launay dans cet essai qui a également l'ambition de réhabiliter une pensée pertinente dans le contexte juif et religieux actuel. Très critiqué par Rosenzweig, Scholem ou Buber, Cohen incarne une voie possible pour fonder philosophiquement le dialogue et la coexistence sur des points essentiels de l'identité moderne : le religieux, les traditions, l'éthique, le rapport à l'autre.