Cet ouvrage reprend une édition épuisée de 2004, d'un livre intitulé ""Dans l'arène avec Picasso"". Il est constitué d'entretiens que Françoise Gilot avait accordés à l'auteur en juin 2002 et 2003. Elle y aborde maints sujets, et pour garder la fraîcheur du propos, la structure du texte (remanié) conserve le déroulement d'une journée.
L'auteur s'attache ici à mettre en perspective l'interet de ces entretiens et leur apport en matière d'histoire de l'art, tout en apportant une lumière particulière sur la personnalité d'une femme exceptionnelle qui a su saisir les enjeux profonds aussi bien de sa relation avec Picasso, que ceux qui ont traversé sa génération d'artistes et donc le XXème siècle.
L'humour de Françoise, son art de croquer une situation, sa finesse d'analyse sans concession, parfois au scalpel, donnent une dynamique à ses propos.
Loin des conventions pesantes, des dogmes consacrés, Françoise Gilot aime faire bouger les lignes, donc redonner vie à une histoire fossilisée, afficher la couleur, autant d'expressions qu'il faut prendre ici au pied de la lettre.
« Après les années sombres de l'Occupation passées à Paris, Picasso se rend dès 1946 au bord de la Méditerranée, la mer de ses origines. Avec Françoise Gilot, sa jeune muse, elle-même artiste, il partage à Vallauris une vie frugale faite de beaucoup de travail et de quelques moments de détente où le couple se ressource auprès de leurs enfants Claude et Paloma. Redevenu pleinement méditerranéen, Picasso recouvre également une jeunesse artistique, renouvelant ses sujets comme sa pratique, expérimentant des supports inédits. Le taureau, son animal totémique, devient motif obsessionnel, célébré jusque dans son combat. Dans les arènes de Nîmes ou d'Arles, il retrouve un peu de son Espagne interdite par Franco. Mais Françoise, la belle rebelle, lasse d'une vie devenue « corrida », lui tirera cavalièrement et publiquement sa révérence en 1954.
Annie Maïllis revisite cette période d'intense créativité en restituant à Françoise Gilot toute sa place, souvent déniée ou minorée par la critique. L'évocation de la vielle amitié du poète Jean Cocteau pour Picasso, régénérée par leur voisinage azuréen, son affection pour Françoise, clôt cette étude où l'abondante illustration reste au service du propos. » Le livre s'appuie sur une étude approfondie de la vie et de l'oeuvre de Picasso comme de celles de Françoise Gilot.
A la fois chronique artistique, familiale, sociale, l'ouvrage se veut à portée d'un public large, curieux de l'histoire de l'art, de Picasso, de ses amours ou de son oeuvre qui se diversifie et se renouvelle au contact de la Méditerranée., 250 images de photographes célèbres (Robert Capa, Robert Doisneau, Lee Miller, Edward Quinn, Douglas Duncan, Willy Maywald...) ou inédites, de nombreuses oeuvres reproduites en regard de leur analyse illustrent richement l'étude .
Il se présente comme des chroniques évoquant la vie des Grecs partis du Dodécanèse ou d'Asie Mineure pour les salines de Basse Camargue, leur vie à la fois rude et chaleureuse. L'auteur restitue cette part de leur histoire mal connue, menacée d'oubli, sans négliger le présent de leurs descendants. Le lecteur peut le parcourir librement, sauter d'un chapitre de « Tranches de vie » à un des « Parcours de vie » si romanesques et parfois si douloureux, représentatifs de tout exil avec ses souffrances et ses réussites.
Destiné à un public diversifié, l'ouvrage de 240 pages est abondamment illustré de photos du présent et du passé.
La tauromachie s'est offerte à Michel Leiris en miroir du monde, de soi et de l'écriture. D'emblée, il a trouvé dans son spectacle ce qu'il était venu y chercher: des émotions et des images qui alimenteront l'oeuvre du poète, de l'essayiste et de l'autobiographe. Ancrée dans la réalité sociale, culturelle, historique de la tauromachie, l'étude d'Annie Maillis arpente les écrits de Leiris peuplés de toros où se campe le matador habillé de lumière pour affronter la mort, double héroïque de l'auteur enfermé dans son arène de papier.
Dans cette histoire méconnue de l'immigration de familles du Dodécanèse vers Salin-de-Giraud, on découvre les anciens pêcheurs d'éponges, chassés par la misère, venus au bout du monde travailler aux salines. Cohabitant avec d'autres communautés, ils mènent dès lors une existence contrôlée dans tous ses aspects par l'entreprise Pechiney. Si la récolte du sel, alimente la poésie du paysage des camelles, si l'on peut rêver à la tâche de ces agriculteurs de la mer penchés sur la candeur des champs salés, en réalité, elle mettait à rude épreuve les corps pourtant endurcis de ces hommes. Le récit, enrichi par des entretiens avec les derniers témoins de l'époque des salines, évoque la vie de cette communauté soudée, ses moeurs, son rapport au passé et sa culture.
Encore un livre sur Picasso ? L'inclassable, l'artiste à l'oeuvre profuse et insondable.?
Une femme arpente cet immense territoire en suivant une piste toute personnelle : celle des femmes et des toros qui le peuplent. En s'attachant plus particulièrement aux années avec Françoise Gilot, son avant-dernière compagne, avec qui il partagea dix années de vie (1943-1953) et qui lui donna deux enfants, Claude et Paloma.
La place de Françoise dans l'oeuvre de Picasso a toujours été un peu boudée par les critiques : peut-être parce qu'elle fut la seule femme à oser le quitter. Pourtant pendant ces années, Picasso se risque à des aventures artistiques originales, explorant de nouveaux supports, de nouvelles modalités, un nouveau langage formel. Au lendemain de la guerre, le couple choisit de s'installer sur la côte d'Azur. C'est ici, à Arles et à Nîmes, que Pablo initie Françoise à la culture taurine.
Sous le soleil de la Méditerranée, et de Françoise, Picasso opère une rupture avec les anciens modes de représentation.
A nîmes, dans l'immédiat après-guerre, les grands noms de la littérature et de l'art se sont retrouvés autour des corridas.
L'énigmatique andré castel, bibliophile et grand aficionado, fut le principal artisan de ce rapprochement. comment cet inconnu, alias valentin, alias don misterio ou don narcissius, fut-il conduit à jouer ce rôle-clé en recevant chez lui, en amis, pablo picasso, michel leiris, blaise cendrars, georges bataille, ou les quatre jean : cocteau, dubuffet, hugo et paulhan, pour ne citer que quelques-uns des plus célèbres ? annie maïllis a mené l'enquête, qui l'a conduite à s'intéresser au rôle complexe joué par la tauromachie auprès de grands créateurs comme d'une population marquée par l'expérience de la guerre.
Photos, dessins, autographes inédits ou rares qu'elle a retrouvés, illustrent son étude, enrichie du témoignage de françoise gilot, compagne de picasso à l'époque de ses retrouvailles avec la méditerranée. enfin, des lettres et des envois destinés à andré castel et signés par ses hôtes prestigieux redoublent l'intérêt de ce panorama où s'entrecroisent tauromachie, histoire et art.
annie maïllis a recueilli ces fragments d'arène, brefs éclats soustraits au temps, comme les passes au toro.
ces textes dessinent un territoire peuplé de toros et de toreros depuis la camargue natale jusqu'à l'espagne familière. ils sont liés par des fils tramés autour du cercle tauromachique : mise à mort, mise en mots, jeu des contraires - sol y sombra -, brefs croquis d'hommes confrontés au taureau, et de tous ces autres qui voudraient se reconnaître en eux. ce ne sont pas des notes, mais des petits riens qui s'alimentent à la source de la corrida, à ses à-côtés, grotesques ou tragiques.