Esther Ferrer (1937, San Sebastián) est une artiste plasticienne et performeuse espagnole.
Elle rejoint en 1967 le groupe Zaj (1964 - 1996), composé de Walter Marchetti et Juan Hidalgo. Actif jusqu'à la moitié des années 1970, le collectif est à l'origine de nombreux concerts, actions, publications et installations. Ce mouvement, très proche de Fluxus, fonde son art sur des gestes minimalistes, des objets ordinaires et est tributaire de l'influence de John Cage et de Marcel Duchamp.
À partir des années 1970, elle travaille aussi avec la photographie, le dessin et réalise des toiles à partir de travaux antérieurs, assurant une continuité entre les performances et son travail plastique.
Dans ses installations ainsi que dans ses actions, elle place des objets ordinaires dans l'espace pour créer des situations absurdes.
Esther Ferrer a été lauréate du prix d'Honneur AWARE en 2017.
Pascale Remita convoque le réel en l'assourdissant. L'étrangeté qui se dégage de sa peinture révèle une grande finesse aux abords opaques et aux contours flous. Les surfaces, les paysages, le vivant y cohabitent pour ne faire parfois plus qu'un.
L'oeil tente de s'accrocher pour finalement être emporté. On découvre le travail de Pascale Remita comme on regarde un film de Lynch : on tente de se rassurer en se référant au réel ou on accepte de lâcher prise pour jouir des sensations que la peinture nous offre. Accepter de se laisser submerger par ces images engourdies, c'est sans nul doute la meilleure façon d'entrer en contact avec ces peintures, ces fusains et ces films qui touchent tantôt à l'informel, à l'évanescent, tantôt à la trivialité et la rugosité d'images trouvées revisitées.
« Faire statue » : voici le thème qui inaugure le 30e anniversaire d'Espace art actuel. Il s'agit de mettre en lumière des actes performatifs s'appropriant certains aspects de la statuaire, des années 1960 aux oeuvres les plus contemporaines. Pourquoi cette fascination prégnante pour le corps immobile? Quels fantasmes révèle-t-elle? Quels rapports entre action et inaction? Sept auteurs s'emparent du sujet. Défis d'endurance de la statuaire, effet comique du corps-sculpture, réminiscences des mythes de Pygmalion et de Galatée, correspondances entre le corps humain et l'objet : autant de thèmes fouillés à travers l'analyse de corpus précis, d'hier à d'aujourd'hui. En entrevue avec Sylvie Tourangeau, les artistes Julie Laurin, Victoria Stanton et Nicole Panneton, qui déambulent et justement « font statue » dans l'espace public, s'expriment aussi sur leur pratique. Vous trouverez également dans ce numéro d'hiver d'Espace les habituels comptes rendus d'expositions ainsi que des recensions de livres.
C'est sous le thème des substances psychoactives, licites ou illicites, et de leur influence dans le domaine des arts que se présente ce numéro automnal de la revue ESPACE art actuel. Quels liens les pratiques artistiques entretiennent-elles avec les substances psychotropes? La relation entre les deux peut ouvrir sur le désir de capter des univers intimes d'une rare intensité, mais elle peut aussi contribuer à prendre position en vue de dénoncer son omniprésence dans une société qui voue un culte à la bonne forme physique et à la santé. Ce dossier donne à voir et à lire sur la pratique de Bruce Conner, Beverly Fishman, Nan Goldin, Richard Ibghy et Marilou Lemmens, Carsten Hller, Henri Michaux, Willem de Koening, Brian Gysin, Arnulf Rainer, Frédéric Pardo, Philippe Mayaux, Takashi Murakami, Annie Ratti, Roxy Paine, Martial Raysse, Jean-Jacques Lebel, Bryan Lewis Saunders, Sarah Schnfeld, Jeremy Shaw et Colleen Wolstenholme.
"Qu'est-ce qui donne de la valeur à la vie? La réponse ici est relativement facile. Ce qui fait la valeur de la vie, d'une manière générale, c'est le bonheur." Mais d'un autre côté, "La vie donnera-t-elle assez de bonheur à l'homme pour qu'il lui soit avantageux de vivre? En d'autres termes, la somme des biens excède-t-elle la somme des maux?"
??F. Paulhan oppose ainsi dans le texte qui suit le Pessimisme au Bonheur et se demande in fine si celui-ci, au regard de l'évolution humaine, n'est pas un leurre.