À l'instar de Freud, Jung a toujours considéré le rêve comme la « voie royale d'accès à l'inconscient ». Mais, héritier de la tradition néoplatonicienne, de la théologie mystique et de la philosophie romantique allemande, il envisage l'inconscient d'une manière différente : le rêve ne demande pas à être décrypté pour faire venir au jour son sens caché ; selon la formule du Talmud, il est son propre commentaire - et son interprétation consiste à en découvrir le sens interne. Les rêves invitent ainsi à un travail de comparaison avec des motifs folkloriques, mythologiques ou religieux, des formations symboliques telles que les révèlent l'ethnologie et l'anthropologie.Dans ce séminaire de 1928-1930, à partir de multiples exemples soumis à la discussion avec les participants, dans un style direct et remarquablement vivant, Jung formule sa théorie du rêve.
Sur la question du transfert comme sur tant d'autres, Jung avait conscience d'avoir mené à son terme la recherche entreprise par Freud. Pour mettre au jour la dimension transpersonnelle de l'échange thérapeutique, il recourt au symbolisme alchimique. À travers la rencontre de deux individus, il montre la mise en présence, à des niveaux divers, de deux archétypes, « le roi et la reine », l'homme et la femme en tant que principes. S'appuyant sur les figures du Rosaire des philosophes, un traité publié en 1550, il décrit les phases dramatiques conduisant aux « noces royales » en les mettant en parallèle avec les différentes phases de la cure thérapeutique. La mort et la résurrection des deux partenaires donnant alors naissance au « fils des sages » ou androgyne, où s'unifient le masculin et le féminin.Cet ouvrage servira de guide à quiconque est appelé à plonger, par le dialogue, dans « le feu secret des sages », nom de l'amour transformant, créateur de l'hermaphrodite, l'un des mille noms de la totalité psychique, du Soi jungien. Carl Gustav Jung (1875-1961) est le fondateur de la psychologie analytique. Les éditions Albin Michel ont publié la plupart de ses oeuvres, dont dans la même collection, Aiôn, L'Âme et le Soi, L'Analyse des rêves (2 tomes).
À l'instar de Freud, Jung a toujours considéré le rêve comme la « voie royale d'accès à l'inconscient ». Mais, héritier de la tradition néoplatonicienne, de la théologie mystique et de la philosophie romantique allemande, il envisage l'inconscient d'une manière différente : le rêve ne demande pas à être décrypté pour faire venir au jour son sens caché ; selon la formule du Talmud, il est son propre commentaire - et son interprétation consiste à en découvrir le sens interne. Dans cette seconde partie du séminaire de 1928-1930, comme dans le premier volume, Jung ne se contente pas de faire la théorie du rêve. À partir de rêves réels, il nous montre d'une façon particulièrement vivante, à travers une discussion suivie avec les participants du séminaire, comment se pratique la lecture symbolique des rêves.
Renaissance et individuation Jung a établi une conception nouvelle d'une réalité de l'âme, puis d'un monde propre à cette âme. Une grande part de son travail a consisté à forger une psychologie pratique fondée sur la différenciation, en particulier l'individuation, processus par lequel l'âme se découvre dans son entièreté, c'est-à-dire dans sa vérité singulière, qui ne s'exprime que sous la puissance du symbole.
Ce volume est centré sur l'accès que nous avons à la vie de cette âme, sur les étapes successives du processus d'individuation, qui garantit qu'elle organise les relations entre le moi et le soi, le conscient et l'inconscient. D'une certaine façon, tout homme est comme l'objet d'un autre sujet que lui-même. Il doit pouvoir le considérer dans sa pleine lumière et, en le reconnaissant, le mettre en rapport avec sa subjectivité initiale. L'inconscient, selon Jung, est en effet empli d'« étincelles », autant de conscience qui réclame à advenir.
Psychiatre de renommée internationale, président de la première Association psychanalytique internationale et dauphin désigné de Freud avant de rompre avec lui en 1912-1914 sur la question du religieux et du sens à accorder à la mythologie, Carl Gustav Jung (1875-1961) a été l'inventeur et le fondateur de la psychologie analytique.
C'est par « l'interprétation des rêves » que Jung se rallia à Freud. Le psychiatre suisse y trouvait en effet une « voie royale » vers l'inconscient qui lui permettait une nouvelle approche de certains de ses malades schizophrènes. L'accord n'était cependant pas total et, après sa rupture avec Freud, Jung développa une autre méthode d'interprétation des rêves qui, sans renier les apports du fondateur de la psychanalyse, essayait de dépasser ce qu'il considérait comme une fixation unilatérale sur la théorie de la libido.
Pour Jung, le rêve ne peut s'expliquer, dans la plupart des cas, qu'à partir de lui-même, sans être réduit à des présupposés théoriques qui lui feraient dire autre chose que ce qu'il dit réellement. Dans cette optique, le rêve, produit de l'inconscient le plus profond qui cherche à se dévoiler, ne se comprend qu'à travers l'effort de l'âme à être reconnue.
Ce livre, issu d'un séminaire d'études tenu par Jung avec certains de ses élèves les plus importants, passe aussi en revue les grands systèmes d'interprétation des rêves depuis !'Antiquité, tente d'en expliquer les ressorts et, à travers un foisonnement d'exemples commentés, montre de manière vivante comment écouter et comprendre les images oniriques qui sont le pendant de notre aventure intérieure.
Il existe plusieurs écoles de yoga tantrique, mais celle de la Kundalinî est sans doute la plus surprenante. Elle consiste à activer les forces les plus puissantes de l'humain, décrites comme un serpent lové autour de la colonne vertébrale, et vise à accorder les principes souvent supposés contradictoires de la sexualité et de la spiritualité, en faisant fusionner leurs énergies. En octobre 1932, C. G. Jung, invité au Club psychologique de Zurich, donna quatre conférences sur cette discipline exigeante et alors pratiquement inconnue. Alors que la psychologie de l'époque était sous l'emprise grandissante de la psychanalyse, le yoga de la Kundalinî allait offrir à Jung un modèle qui manquait à la psychologie occidentale : une description, à partir de l'étude symbolique des chakras, des phases de développement de la conscience supérieure.
Études sur la phénoménologie du Soi Écrit en 1951, Aiôn est l'un des principaux essais de C. G. Jung, alors âgé de 75 ans. Son thème central est la représentation symbolique de la totalité psychique dénommée Soi, qui transcende le moi, rassemble en elle les contraires et offre empiriquement les caractéristiques du « dieu intérieur » de la philosophie éternelle. Comparant l'archétype du Soi et la figure du Christ, Jung étudie le poisson, l'un des premiers symboles du Christ et signe zodiacal gouvernant l'ère (aiôn) chrétienne, à travers son utilisation chez les Gnostiques et dans le symbolisme alchimique.
Psychiatre de renommée internationale, président de la première Association psychanalytique internationale et dauphin désigné de Freud avant de rompre avec lui en 1912-1914 sur la question du religieux et du sens à accorder à la mythologie, Carl Gustav Jung (1875-1961) a été l'inventeur et le fondateur de la psychologie analytique.
Le Commentaire de Carl G. Jung sur le traité taoïste du Mystère de la Fleur d'Or constitue dans son oeuvre une étape cruciale: il inaugure sa recherche, aujourd'hui devenue incontournable, sur les civilisations orientales, et annonce quelques-uns des grands thèmes privilégiés - comme «l'âme» ou la quête d'une «conscience totale» - à partir desquels va se structurer dorénavant la psychologie des profondeurs.Ce commentaire est ici accompagné de dessins chinois anonymes du XIIIe siècle représentant les « quatre stades de la méditation » et de « mandalas européens » sélectionnés par Jung, ainsi que de certains textes - dont une remarquable préface au Yi King- qui jalonnèrent son exploration de la spiritualité chinoise traditionnelle.
Enfin à la portée de tout honnête homme ; de tout être, de tout esprit curieux de lui-même, ce chef-d'oeuvre capital, clair, sans jargon, simple et limpide dans sa langue, profond dans ses apports, ses découvertes, ses vérités, devenues aujourd'hui des évidences. A la fois nouveau bien que déjà classique, L'Homme à la découverte de son âme fut trop longtemps introuvable.
Depuis toujours l'homme se débat, pour le meilleur comme pour le pire, avec ces plans vivants qu'il sent s'agiter et palpiter au tréfonds de lui-même et qu'il a épinglé du nom d'âme.
Rendre accessible ce qui est de l'ordre de l'âme à l'approche expérimentale, tel fut, faits et preuves en main, le miracle paradoxalement réussi par Jung. C'est ce lien expérimental à l'inconscient que le génie de Jung apporta en dot au génie de Freud dans la période de leur compagnonnage.
Les complexes que Jung a mis en évidence, ces mélis-mélos, ignorés mais brûlants, de sensations et de besoins, ces noeuds, inconscients mais contraignants, d'idées, d'émotions et d'imaginations sont à l'origine aussi bien du fameux complexe d'Oedipe que des enregistrements neurophysiologiques les plus modernes. Ils révèlent, avec les rêves, attestés dans l'histoire sinon justement compris, la vie profonde, intense, bouleversante souvent, qui se déroule en tout être humain. Mais comme Einstein l'a souligné, il est, de nos jours, plus facile de faire exploser un atome que de se libérer d'un complexe !
L'Homme à la découverte de son âme ouvre de nouvelles portes aux déroulements intérieurs, à l'intériorité et l'élargit de l'expérimental au divin.
La synchronicité représente de toute évidence l'un des noeuds théoriques principaux de la pensée et de l'oeuvre de Jung. Alors que celui-ci en découvre très tôt la présence et les manifestations (il en parle dès 1930), en déclarant à propos du Yi King que ce dernier repose en effet, non sur le principe de causalité, mais sur un principe non dénommé jusqu'ici - parce qu'il ne se présente pas chez nous - auquel j'ai donné, à titre provisoire, le nom de principe de synchronicité, il ne se décide cependant à publier à son sujet d'une manière systématique et réglée que très tard dans sa vie, à la fin des années quarante et au début des années cinquante.
Encore ne s'agit-il pas pour Jung de fournir une explication définitive à un domaine qu'il qualifie d obscur et de problématique, mais d'y ouvrir un accès dont il a la conscience aiguë de combien il se heurte à nombre de préjugés (de nature à la fois intellectuelle, idéologique et subjective) dans la société occidentale moderne.
S'il se résout à cet effort, c'est par un double souci d'élucidation scientifique et philosophique, ainsi que devant l'importance humaine du phénomène, et l'exigence intérieure du souci thérapeutique qui l'a toujours animé.
C'est pourquoi aussi il a semblé aux éditeurs français qu'il était non seulement temps, mais qu'il y avait nécessité de présenter ces travaux au public francophone, pour que celui-ci ait accès à son tour à l'une des réflexions axiologiques les plus profondes de Jung - qui permet en retour de mieux comprendre nombre de ses considérations dans d'autres ouvrages ou d'autres textes déjâ publiés.
Entre les deux parties de ce volume consacrées à la synchronicité, nous avons intercalé les trois textes composés par Jung sur Paracelse. C'est que la vue alchimique du monde et du destin de l'homme et la doctrine des arcanes reposent sur la théorie des signatures et des correspondances, qui représente la conception même de la synchronicité avant la synchronicité. Il ne s'agissait pas seulement par là de faire ressortir l'unité de pensée et la cohérence qui sous-tendent toute l'oeuvre de Jung dans ses multiples intérêts pour le taoïsme ou l'alchimie par exemple, mais aussi de mettre en lumière le profond arrière-plan psychique que requiert la conception de la synchronicité, et d'illustrer la loi de contamination des archétypes qui préside au travail de la réalité psychique objective.
Dès les premières pages de Psychologie et alchimie, Jung écrivait très clairement, sans avoir peur des risques qu'il prenait de la sorte, que " l'âme possède naturellement une fonction religieuse (...) et que la tâche principale de toute éducation de l'adulte est de faire passer l'archétype de l'image divine, ou ses émanations et ses effets, dans la conscience ". Sur le statut proprement métaphysique d'une telle assertion, Jung n'a jamais voulu se prononcer, considérant qu'il sortirait alors de ses limites et de son domaine de légitimité. Mais il a toujours maintenu contre vents et marées qu'il y avait un monde propre de l'âme, et que son oeuvre consistait à démêler la façon dont il se manifestait et appelait l'homme à la découverte de sa réalité fondatrice de caractère numineux.
Se référant explicitement à Maître Eckhart quand il disait : " Ce n'est pas au-dehors mais à l'intérieur : tout à l'intérieur ", Jung proposait ainsi d' " observer patiemment ce qui se passe en silence dans l'âme ", dans la mesure où tout homme a par nature " dans son âme propre quelque chose qui peut croître ". Il a donc semblé urgent de livrer au public français les grands textes de Jung qui étaient encore inédits, et qui traitent directement de cette structure religieuse qui nous forme.
La Vie symbolique en est le premier volume rassemblé. Deux autres livres suivront, l'un sur L'Ame et le Soi, l'autre comprenant les Essais sur la symbolique de l'Esprit. Dans cette perspective, il a paru judicieux de commencer par les textes où Jung se confronte au christianisme - soi en s'inscrivant dans les grands courants de la gnose avec les Sept Sermons aux Morts qu'il place sous le patronage de l'Alexandrin Basilide, soit dans des échanges très serrés et courtois avec des religieux et des théologiens, comme dans le texte proprement dit de La Vie symbolique ou les lettres qu'il envoie à un pasteur protestant ou à un carme catholique : on pourra y voir au travail toute la puissance de sa réflexion, mais aussi le poids de l'angoisse qu'il a toujours ressentie - et d'autant plus comme thérapeute - devant l'insondable mystère de l'existence du mal.
Comme Freud, Jung a toujours pensé que le rêve était « la voie royale d'accès à l'inconscient ». Mais, à leopposé de Freud, il tient que le rêve n'a pas besoin deêtre décrypté pour en faire venir le sens au jour : « Je doute, écrit-il, que nous devions admettre qu'un rêve soit autre chose que ce qu'il paraît être. Je me référerais plutôt à une autre autorité judaïque, à savoir le Talmud, qui dit que le rêve s'explique par lui-même. En d'autres termes, je prends le rêve pour ce qu'il est. » D'où une technique d'interprétation très différente de celle de la psychanalyse classique ; d'où le recours comparatif aux motifs folkloriques, mythologiques ou traditionnellement religieux ; d'où le renfort recherché du côté de l'anthropologie ou de la science des religions pour comprendre le sens de nos images oniriques. Dans la seconde partie de ce séminaire (1929-1930), comme il le faisait déjà dans le premier volume, Jung ne se contente pas de faire la théorie du rêve. À partir de rêves réels brièvement exposés, d'abord de façon pédagogique, puis avec une discussion suivie avec les participants du séminaire, il nous montre concrètement d'une façon particulièrement vivante comment se pratique la lecture symbolique des rêves et dans quels horizons on se doit de l'inscrire.
Jung raconte : " lors de notre premier entretien, freud me demanda tout à trac : - et que pensez-vous du transfert ?.
Je lui répondis qu'à mon avis c'était l'alpha et l'oméga de la méthode. - alors, me dit-il, vous avez compris l'essentiel. " le dialogue entre praticien et patient (ou patiente) est une réalité brûlante. sur ce point comme sur tant d'autres, jung avait conscience d'avoir mené à son terme la recherche de son prédécesseur. cela ne peut se faire que par la reconnaissance de la dimension transpersonnelle de l'échange thérapeutique.
Pour la mettre en évidence, jung recourt au symbolisme alchimique. a travers la rencontre de deux individus, il montre la mise en présence, à des niveaux divers, de deux archétypes, " le roi et la reine ", l'homme et la femme en tant que principes. s'appuyant sur les figures d'un traité publié en 1550, le rosaire des philosophies (" rosarium philosophorum "), il décrit les phases dramatiques conduisant aux " noces royales ".
La mort et la résurrection des deux partenaires donnent naissance au " fils des sages " ou androgyne, où s'unifient le masculin et le féminin.
Les chatoiements des symboles hermétiques laissent transparaître à chaque ligne l'expérience d'un praticien hardi et doté d'un sens aigu de sa responsabilité éthique, au service de l'âme, " sa seule maîtresse ". le transfert, périlleuse et irremplaçable voie d'amour, est le coeur de la psychologie des profondeurs.
La pudeur habituelle de jung ne l'a pas empêché de lever ici un coin du voile. cet ouvrage servira de guide à quiconque est appelé à plonger, par le dialogue, dans " le feu secret des sages ", nom de l'amour transformant, créateur de l'hermaphrodite, l'un des mille noms de la totalité psychique, du soi jungien.
Mysterium conjunctionis est le fruit de la confrontation poursuivie pendant plus de vingt ans par C.
G. Jung aidé de Marie-Louise von Franz avec l'alchimie historique dont la psychologie des profondeurs " a repris le sentier perdu ". Dans ce second volume l'auteur aborde de façon plus centrale le " mystère de la conjonction ", objet et but commun des deux disciplines. Il s'agit d'une réconciliation des opposés qui a pour siège l'homme ordinaire et entraîne son " ennoblissement ", faisant éclore en lui la figure archétypique de l'anthropos, homme primordial (Adam Kadmon) et " dieu terrestre ", auquel la psychologie moderne donne le nom de Soi.
Ainsi s'opère " la guérison du roi " qui met fin à la stérilité du royaume. Ecartant soigneusement toute spéculation métaphysique ou théologique, le psychologue de Zurich nous lègue, comme fruit de ses observations et aboutissement de sa méthode, la réalité empirique de " l'homme passant infiniment l'homme " célébré par les grands enseignements religieux de l'humanité. Un pareil témoignage ne peut être pris à la légère à l'heure où l'extension du chaos à l'échelle de la planète intensifie l'appel d'une " libération ".
Jung montre le chemin d'un accomplissement source de sens et de paix. Il nous place ainsi devant une responsabilité aussi lourde que remplie d'espérance.
En 1925, alors en pleine rédaction de son Livre Rouge, C. G. Jung présente une série de séminaires en anglais au cours desquels il parle pour la première fois en public de son attirance pour le spiritisme dans sa jeunesse et les expériences qu'il en eut, sa rencontre avec Freud, la genèse de sa psychologie et sa propre expérimentation de ce qu'il a appelé sa « confrontation avec l'inconscient », décrivant en détail nombre de ses rêves et fantasmes ayant joué pour lui un rôle déterminant. Il expose ensuite ses idées générales sur la typologie psychologique et les archétypes de l'inconscient collectif, s'appuyant sur des cas d'analyse et diverses discussions portant sur l'art contemporain. Il aborde notamment les éléments contrasexuels de la personnalité, l'anima et l'animus, dont il discute avec les participants aux séminaires à partir d'analyses psychologiques de romans populaires. Les notes de ce séminaire constituent le seul écrit biographique de Jung publié à ce jour et rendent compte de manière claire et pertinente du développement de ses travaux et réflexions. Cette édition révisée est enrichie de notes additionnelles, d'une introduction de Sonu Shamdasani, éminent spécialiste de l'histoire de la psychologie et de Jung dont il fut notamment l'éditeur du célèbre Livre Rouge.
L'alchimie a fourni à C.G.
Jung "la forme lui permettant de modeler et de communiquer ses expériences dans la ligne d'une tradition historique de l'Occident" (M.-L. von Franz). Mysterium conjunctionis est le fruit le plus pur de ces épousailles. L'auteur, couronnant son oeuvre, y présente le trésor ramené de son dialogue avec les anciens grimoires, inlassablement poursuivi au long d'un quart de siècle. Mais, chez le médecin-philosophe de Küsnacht, le passé n'est là que pour confirmer, étayer et éclairer le présent.
On doit rappeler à ce sujet les termes qu'il utilise, dans Ma vie, pour caractériser son ouvrage : "Ce n'est qu'avec Mysterium conjunctionis que ma psychologie fut définitivement placée dans la réalité et reprise en sous-oeuvre comme un tout, à l'aide de matériaux historiques." Et il ajoute : "Ainsi ma tâche était accomplie, mon oeuvre faite, et maintenant elle peut tenir debout." Ce fier témoignage fait indiscutablement du Mysterium le testament de Jung, son chef-d'oeuvre au sens médiéval du terme.
En le publiant, nous avons conscience de mettre entre les mains de quiconque se penche sur son propre mystère un élément de la " chaîne d'or " qui l'aidera à diriger sa marche et à en conjurer les périls. Nous présentons aujourd'hui le premier tome de l'ouvrage où l'auteur étudie les grands symboles par lesquels les alchimistes désignent les "composants de la conjonction", ou "ingrédients du grand oeuvre" : la substance mystérieuse, le soleil, la lune, le soufre, le sel.
Durant huit ans, de 1933 à 1941, Jung a tenu un séminaire à Zurich où étaient présentées, commentés, analysés et interprétés les rêves d'enfants de trois à quinze ans.
On découvre, dans ce premier volume du Séminaire, comment Jung enseignait dans une immense liberté d'esprit, de la même manière qu'on entre par la voie royale dans ce domaine privilégié de la psychologie contemporaine que représente l'activité onirique.
D'autant que les rêves d'enfants ont souvent une charge spécifique qui se modifiera à l'âge adulte. C'est donc à une exploration majeure que nous sommes ici conviés, qui intéressera non seulement tous ceux qui s'initient à la psychologie et à la psychanalyse, mais aussi les pédagogues, et, beaucoup plus largement, toute personne qu'attirent la puissance du rêve et les territoires de l'imagination.
En 1935, Jung est invité à la fameuse Tavistock Clinic, l'Institut de psychologie médicale de Londres, pour y donner une série de conférences et présenter son approche de l'inconscient et sa méthode de psychothérapie.
Dans les cinq conférences présentées ici, il aborde et explique ses différents concepts et sa manière de travailler, en les illustrant de nombreux exemples cliniques. Chaque conférence est suivie d'une discussion avec les participants, dont certains sont devenus célèbres - comme Bion ou Balint.
Jung commence par présenter les fonctions et les constituants de la conscience en relation avec les différents types de personnalité.
Puis il explique ce que sont les processus inconscients et quels sont les moyens d'y accéder. Ce faisant il définit l'inconscient personnel et l'inconscient collectif formé des archétypes qui appartiennent à toute l'humanité et reflètent l'histoire du cerveau humain. Chacune des conférences est consacrée aux trois méthodes d'approche de l'inconscient : les tests d'associations de mots, l'analyse des rêves et enfin l'imagination active. Un long chapitre est consacré aux rêves. Contrairement à la technique freudienne de libre association, c'est le processus d'amplification qui est utilisé afin de découvrir le contexte du contenu du rêve. Un cas clinique présentant divers thèmes archétypiques est longuement analysé. La dernière conférence est consacrée aux problèmes liés au transfert - autant celui des patients que celui des thérapeutes - et les motifs de transferts sont illustrés par des cas.
Ces « lectures » sont les conférences que Jung prononça devant les étudiants bernois et berlinois de la société Zofingia (Suisse), correspondant à ces cercles estudiantins qui s'inscrivaient dans la tradition de l'Université germanique. On y saisit, « à l'état naissant », toutes les réflexions de Jung qui le sépareront ensuite de Freud, en particulier son rapport à l'épistémologie kantienne et à Nietzsche dont il réévalue la pensée philosophique. On y découvre aussi sa perception du néoplatonisme et du Romantisme allemand qui ne cesseront d'alimenter ses propres travaux. Ces conférences permettent réellement de saisir les racines profondes de sa pensée et de son oeuvre.
Les Essais sur la symbolique de l'esprit viennent clore la trilogie entamée par La Vie symbolique, Psychologie et vie religieuse puis L'Ame et le Soi, Renaissance et individuation, dernier cycle des publications de Jung quant à la fonction religieuse de l'inconscient. On y trouvera deux textes parmi les plus importants de C.G. Jung, celui sur "L'Esprit Mercure" d'une part, celui sur "L'interprétation du dogme de la Trinité" de l'autre. A travers ces deux études, en effet, l'une principalement fondée sur la figure du "spiritus rector" de tout travail alchimique, l'autre sur l'un des mystères centraux de la révélation chrétienne, Jung dévoile les fondements les plus certains de sa position envers les phénomènes religieux : Ni approbation béate comme on l'a cru souvent, ni croyance en une sorte de sacré nébuleux auquel il suffirait de s'abandonner pour goûter aux extases de l'âme. Au contraire.
Comme Walter Otto l'avait bien fait ressortir, toute "manifestation sacrée" est à double tranchant et si l'"imago Dei" peut s'y donner à voir, c'est tout autant la puissance du Mal que l'on peut y découvrir. D'où l'exigence de tout un travail intérieur, d'une ascèse à proprement parler, que guide la lumière de la raison, sous peine de tomber dans l'aliénation de soi-même et, à la limite, par submersion sous l'inconscient, dans la psychose.
De quoi dissiper bien des malentendus et prendre enfin conscience que toute l'oeuvre de Jung est aussi fondée sur un principe de "raison nécessaire" où on ne recherche pas tant la fusion que, dans la pensée même de l'Un, les séparations qui permettent de le penser.
On sait l'intérêt de Jung pour les traditions orientales.
Le public français a déjà pu en mesurer l'importance à travers les oeuvres déjà traduites, et nous avons consacré le premier volume de cette collection aux réflexions que le Mystère de la Fleur d'Or a inspirées au psychologue de Zurich. Il nous a paru utile de rassembler, dans ce cinquième volume, la quasi-totalité des textes concernant directement l'orientalisme. Écrits de 1935 à 1960, ils se caractérisent à la fois par la variété des thèmes et par l'unité d'inspiration.
Ces écrits une fois traduits, il convenait de choisir l'ordre dans lequel ils seraient présentés. Un classement chronologique risquait de ne pas faire suffisamment ressortir les grands thèmes, et d'autre part une présentation thématique pouvait paraître artificielle. Les éditeurs de la grande édition allemande des oeuvres Complètes (Gesammelte Werke, Olten und Freiburg-im-Breisgau) avaient tenté de résoudre ce problème en tenant compte, autant qu'il était possible, de ces exigences contradictoires.
Nous avons cru devoir adopter l'ordre de présentation qu'ils ont eux-mêmes retenu ; il nous a paru le meilleur, compte tenu du fait, néanmoins, que certains des textes de Jung sur l'orientalisme sont précédés ou suivis, dans cette grande édition, d'autres écrits du même auteur et venant les éclairer. (Antoine Faivre et Frédérick Tristan)
Le premier tome de la correspondance de Jung s'arrêtait à la fin de 1940, alors que l'Europe, et bientôt le monde entier, sombrait dans la tempête de l'Histoire.
Dans ce second volume, tandis que l'espérance revient peu à peu, on voit Jung approfondir sa quête, tant quant à la signification de l'alchimie pour l'inconscient que quant à la fonction religieuse de ce dernier. Après la rupture avec Freud, après l'affirmation de sa propre théorie (des Types psychologiques au Commentaire sur le mystère de la Fleur d'Or), puis sa consolidation avant-guerre, le voici maintenant en route dans un mouvement qui va bientôt le faire déboucher sur le dernier état de sa pensée - à la fois le plus audacieux, le plus érudit et le plus rigoureux.
C'est à cette gestation que nous assistons ici, dans des entretiens multiples avec des correspondants de tous les horizons, de toutes les nationalités, de toutes les disciplines : de l'analyse proprement dite à la théologie, l'ethnologie, la physique ou l'histoire des religions.
En 1950, Jung atteint ses soixante-quinze ans.
C'est aussi le moment où, après les années d'approfondissement, en particulier du symbolisme alchimique, sa pensée en arrive à sa dernière efflorescence et où Jung débouche sur certaines de ses oeuvres majeures, que ce soit le Mysterium Conjunctionis, La Synchronicité ou la Réponse à Job. Durant ces années 1950-1954, le penseur, le psychologue, l'homme Jung se réunissent indissociablement pour produire des thèses qui éclairent rétrospectivement ses études antérieures et en donnent de ce fait comme l'orientation fondamentale.
Mêlant intimement l'audace de la pensée, une érudition quasi sans faille, l'expérience du clinicien, la rigueur du théoricien, ces thèses sont toutefois si neuves par rapport à son temps qu'elles font parfois scandale. Cette correspondance en porte le témoignage aigu. Dans ses lettres à Henry Corbin, Hermann Hesse, Karl Kerényi, Erich Neumann ou au théologien Victor White, on voit Jung expliquer et réexpliquer sans cesse ce qu'il a vraiment voulu dire, au-delà des malentendus et des lectures réductrices - en même temps qu'il maintient d'une façon intransigeante ses points de vue, qu'il a mis près d'un demi-siècle à élaborer dans leur dernière version.
Et ce n'est pas le moindre mérite de cette correspondance, au ton souvent si libre, que de nous faire voir Jung par lui-même et de nous livrer ainsi, d'une certaine manière, le " vrai " Jung.
En 1955, l'oeuvre de Jung, maintenant âgé de quatre-vingts ans, est en majeure partie achevée. Excepté son autobiographie - texte paru sous le titre allemand particulièrement significatif de Souvenirs, rêves et pensées -, il n'écrira plus de textes importants. Il vient de terminer le deuxième tome de Mysterium conjunctionis, son livre capital sur l'alchimie, mais l'événement déterminant de cette année est le décès de sa femme Emma, dont il dira dans Ma vie : Tout ce qui s'éclaira en cette occasion à mes yeux m'avait prodigieusement arraché à moi-même. Désormais, il marchera les yeux ouverts vers sa propre mort, dans un dialogue sans concessions avec un inconscient qui ne connaît pourtant pas de limitation dans l'espace et dans le temps. À cette époque, sa santé se montre de plus en plus chancelante. Pourtant, il poursuit sa correspondance avec une disponibilité extrême, répondant quasiment à chacun, du plus illustre à l'inconnu. Dans un effort constant de s'expliquer sur l'originalité de sa psychologie, il n'a de cesse de replacer ses idées dans une perspective historique, seule capable d'en déterminer la genèse. Lire ce nouveau tome de la correspondance de Jung, ce n'est pas seulement pénétrer le monde de ses pensées, caractérisé par des efforts de clarté, une volonté de témoigner et une recherche de la vérité incessants ; c'est également recevoir une très profonde leçon d'humanité.