Sur la question du transfert comme sur tant d'autres, Jung avait conscience d'avoir mené à son terme la recherche entreprise par Freud. Pour mettre au jour la dimension transpersonnelle de l'échange thérapeutique, il recourt au symbolisme alchimique. À travers la rencontre de deux individus, il montre la mise en présence, à des niveaux divers, de deux archétypes, « le roi et la reine », l'homme et la femme en tant que principes. S'appuyant sur les figures du Rosaire des philosophes, un traité publié en 1550, il décrit les phases dramatiques conduisant aux « noces royales » en les mettant en parallèle avec les différentes phases de la cure thérapeutique. La mort et la résurrection des deux partenaires donnant alors naissance au « fils des sages » ou androgyne, où s'unifient le masculin et le féminin.Cet ouvrage servira de guide à quiconque est appelé à plonger, par le dialogue, dans « le feu secret des sages », nom de l'amour transformant, créateur de l'hermaphrodite, l'un des mille noms de la totalité psychique, du Soi jungien. Carl Gustav Jung (1875-1961) est le fondateur de la psychologie analytique. Les éditions Albin Michel ont publié la plupart de ses oeuvres, dont dans la même collection, Aiôn, L'Âme et le Soi, L'Analyse des rêves (2 tomes).
À l'instar de Freud, Jung a toujours considéré le rêve comme la « voie royale d'accès à l'inconscient ». Mais, héritier de la tradition néoplatonicienne, de la théologie mystique et de la philosophie romantique allemande, il envisage l'inconscient d'une manière différente : le rêve ne demande pas à être décrypté pour faire venir au jour son sens caché ; selon la formule du Talmud, il est son propre commentaire - et son interprétation consiste à en découvrir le sens interne. Les rêves invitent ainsi à un travail de comparaison avec des motifs folkloriques, mythologiques ou religieux, des formations symboliques telles que les révèlent l'ethnologie et l'anthropologie.Dans ce séminaire de 1928-1930, à partir de multiples exemples soumis à la discussion avec les participants, dans un style direct et remarquablement vivant, Jung formule sa théorie du rêve.
À l'instar de Freud, Jung a toujours considéré le rêve comme la « voie royale d'accès à l'inconscient ». Mais, héritier de la tradition néoplatonicienne, de la théologie mystique et de la philosophie romantique allemande, il envisage l'inconscient d'une manière différente : le rêve ne demande pas à être décrypté pour faire venir au jour son sens caché ; selon la formule du Talmud, il est son propre commentaire - et son interprétation consiste à en découvrir le sens interne. Dans cette seconde partie du séminaire de 1928-1930, comme dans le premier volume, Jung ne se contente pas de faire la théorie du rêve. À partir de rêves réels, il nous montre d'une façon particulièrement vivante, à travers une discussion suivie avec les participants du séminaire, comment se pratique la lecture symbolique des rêves.
Il existe plusieurs écoles de yoga tantrique, mais celle de la Kundalinî est sans doute la plus surprenante. Elle consiste à activer les forces les plus puissantes de l'humain, décrites comme un serpent lové autour de la colonne vertébrale, et vise à accorder les principes souvent supposés contradictoires de la sexualité et de la spiritualité, en faisant fusionner leurs énergies. En octobre 1932, C. G. Jung, invité au Club psychologique de Zurich, donna quatre conférences sur cette discipline exigeante et alors pratiquement inconnue. Alors que la psychologie de l'époque était sous l'emprise grandissante de la psychanalyse, le yoga de la Kundalinî allait offrir à Jung un modèle qui manquait à la psychologie occidentale : une description, à partir de l'étude symbolique des chakras, des phases de développement de la conscience supérieure.
Le Commentaire de Carl G. Jung sur le traité taoïste du Mystère de la Fleur d'Or constitue dans son oeuvre une étape cruciale: il inaugure sa recherche, aujourd'hui devenue incontournable, sur les civilisations orientales, et annonce quelques-uns des grands thèmes privilégiés - comme «l'âme» ou la quête d'une «conscience totale» - à partir desquels va se structurer dorénavant la psychologie des profondeurs.Ce commentaire est ici accompagné de dessins chinois anonymes du XIIIe siècle représentant les « quatre stades de la méditation » et de « mandalas européens » sélectionnés par Jung, ainsi que de certains textes - dont une remarquable préface au Yi King- qui jalonnèrent son exploration de la spiritualité chinoise traditionnelle.
Préface de François Martin-Vallas.
La Structure de l'âme est un texte inédit de C G Jung, jamais paru en librairie, car ne figurant pas dans ses oeuvres complètes.
Il s'agit d'un texte directement écrit en français par Jung et publié en 1928 dans la Revue Métapsychique. Jung se situe dans la tradition philosophique occidentale pour nous décrire la structure de l'âme: la conscience est dotée d'un centre, le moi, ayant à sa disposition une énergie, la volonté, énergie arrachée à l'instinct et à l'inconscient par l'action "magique" (symbolique) des archétypes et des rituels. Cette conception de la psyché nous introduit dans l'univers jungien très distinct du monde freudien. C'est enfin le premier texte de Jung à être illustré d'une représentation de mandala, en l'occurrence dessinée par l'une de ses patientes.
La synchronicité représente de toute évidence l'un des noeuds théoriques principaux de la pensée et de l'oeuvre de Jung. Alors que celui-ci en découvre très tôt la présence et les manifestations (il en parle dès 1930), en déclarant à propos du Yi King que ce dernier repose en effet, non sur le principe de causalité, mais sur un principe non dénommé jusqu'ici - parce qu'il ne se présente pas chez nous - auquel j'ai donné, à titre provisoire, le nom de principe de synchronicité, il ne se décide cependant à publier à son sujet d'une manière systématique et réglée que très tard dans sa vie, à la fin des années quarante et au début des années cinquante.
Encore ne s'agit-il pas pour Jung de fournir une explication définitive à un domaine qu'il qualifie d obscur et de problématique, mais d'y ouvrir un accès dont il a la conscience aiguë de combien il se heurte à nombre de préjugés (de nature à la fois intellectuelle, idéologique et subjective) dans la société occidentale moderne.
S'il se résout à cet effort, c'est par un double souci d'élucidation scientifique et philosophique, ainsi que devant l'importance humaine du phénomène, et l'exigence intérieure du souci thérapeutique qui l'a toujours animé.
C'est pourquoi aussi il a semblé aux éditeurs français qu'il était non seulement temps, mais qu'il y avait nécessité de présenter ces travaux au public francophone, pour que celui-ci ait accès à son tour à l'une des réflexions axiologiques les plus profondes de Jung - qui permet en retour de mieux comprendre nombre de ses considérations dans d'autres ouvrages ou d'autres textes déjâ publiés.
Entre les deux parties de ce volume consacrées à la synchronicité, nous avons intercalé les trois textes composés par Jung sur Paracelse. C'est que la vue alchimique du monde et du destin de l'homme et la doctrine des arcanes reposent sur la théorie des signatures et des correspondances, qui représente la conception même de la synchronicité avant la synchronicité. Il ne s'agissait pas seulement par là de faire ressortir l'unité de pensée et la cohérence qui sous-tendent toute l'oeuvre de Jung dans ses multiples intérêts pour le taoïsme ou l'alchimie par exemple, mais aussi de mettre en lumière le profond arrière-plan psychique que requiert la conception de la synchronicité, et d'illustrer la loi de contamination des archétypes qui préside au travail de la réalité psychique objective.
Avec Psychologie et Alchimie, nous pénétrons dans un domaine où le génie de Jung éclate avec une entière originalité. Jamais livre éclairant une énigme séculaire n'a été si clair et si lumineux. Son volume et son ampleur mêmes sont nécessaires à la limpidité. Les merveilleuses illustrations font le reste. Cet ouvrage nous montre que dans l'alchimie, l'homme, en affrontant les énigmes de la matière, affrontait le plus souvent, et à l'époque sans guère le savoir, les énigmes les plus brûlantes et les plus solennelles de son esprit et de sa vie. Les archétypes qui se sont exprimés dans l'alchimie sont la matière première potentielle de tous les domaines, scientifiques, philosophiques, psychologiques, voire métaphysiques et religieux.
Éclairant et élucidant une énigme fondamentale du passé, cet ouvrage ouvre aussi les portes d'un avenir plus humain : l'homme enrichi par les apports de l'inconscient collectif apprendra de mieux en mieux à se désaliéner des fascinations abusives et à se recentrer avec de plus en plus de fraternité sur le seul bien dont on doit être tout à fait certain, sur lui-même, sur l'homme et ses étonnantes potentialités.
En 1925, alors en pleine rédaction de son Livre Rouge, C. G. Jung présente une série de séminaires en anglais au cours desquels il parle pour la première fois en public de son attirance pour le spiritisme dans sa jeunesse et les expériences qu'il en eut, sa rencontre avec Freud, la genèse de sa psychologie et sa propre expérimentation de ce qu'il a appelé sa « confrontation avec l'inconscient », décrivant en détail nombre de ses rêves et fantasmes ayant joué pour lui un rôle déterminant. Il expose ensuite ses idées générales sur la typologie psychologique et les archétypes de l'inconscient collectif, s'appuyant sur des cas d'analyse et diverses discussions portant sur l'art contemporain. Il aborde notamment les éléments contrasexuels de la personnalité, l'anima et l'animus, dont il discute avec les participants aux séminaires à partir d'analyses psychologiques de romans populaires. Les notes de ce séminaire constituent le seul écrit biographique de Jung publié à ce jour et rendent compte de manière claire et pertinente du développement de ses travaux et réflexions. Cette édition révisée est enrichie de notes additionnelles, d'une introduction de Sonu Shamdasani, éminent spécialiste de l'histoire de la psychologie et de Jung dont il fut notamment l'éditeur du célèbre Livre Rouge.
Le Séminaire analyse les visions (texte et images) d'une jeune Américaine. Il montre un Jung simple, spontané et ouvert au dialogue. Le propos est étincelant d'intelligence et d'érudition et porte sur les mythes du monde entier, les cultes antiques, le christianisme, les spiritualités orientales, les sociétés primitives et contemporaines. Jung scrute les images surgies de l'inconscient, et leur applique sa méthode d'amplification et d'imagination active.
Les quatre-vingt-six chapitres de l'ouvrage peuvent se lire séparément. De nombreux cas cliniques sur les névroses, les délires et les psychoses de patients traités par Jung sont décrits avec précision. Lors de ses séminaires, Jung s'exprime en anglais dans un langage simple ;
C'est pourquoi le livre constitue une excellente introduction à la richesse de sa pensée ainsi accessible à tous.
En outre, l'ouvrage apporte un éclairage de première main sur l'état d'esprit de Jung, dans les années 1933-1934, vis-à-vis de l'Europe marquée par le pacifisme alors que l'Allemagne bascule dans le nazisme. Une pièce importante (à décharge) au dossier des polémiques récurrentes visant le grand psychologue.
En 1935, Jung est invité à la fameuse Tavistock Clinic, l'Institut de psychologie médicale de Londres, pour y donner une série de conférences et présenter son approche de l'inconscient et sa méthode de psychothérapie.
Dans les cinq conférences présentées ici, il aborde et explique ses différents concepts et sa manière de travailler, en les illustrant de nombreux exemples cliniques. Chaque conférence est suivie d'une discussion avec les participants, dont certains sont devenus célèbres - comme Bion ou Balint.
Jung commence par présenter les fonctions et les constituants de la conscience en relation avec les différents types de personnalité.
Puis il explique ce que sont les processus inconscients et quels sont les moyens d'y accéder. Ce faisant il définit l'inconscient personnel et l'inconscient collectif formé des archétypes qui appartiennent à toute l'humanité et reflètent l'histoire du cerveau humain. Chacune des conférences est consacrée aux trois méthodes d'approche de l'inconscient : les tests d'associations de mots, l'analyse des rêves et enfin l'imagination active. Un long chapitre est consacré aux rêves. Contrairement à la technique freudienne de libre association, c'est le processus d'amplification qui est utilisé afin de découvrir le contexte du contenu du rêve. Un cas clinique présentant divers thèmes archétypiques est longuement analysé. La dernière conférence est consacrée aux problèmes liés au transfert - autant celui des patients que celui des thérapeutes - et les motifs de transferts sont illustrés par des cas.
Ces « lectures » sont les conférences que Jung prononça devant les étudiants bernois et berlinois de la société Zofingia (Suisse), correspondant à ces cercles estudiantins qui s'inscrivaient dans la tradition de l'Université germanique. On y saisit, « à l'état naissant », toutes les réflexions de Jung qui le sépareront ensuite de Freud, en particulier son rapport à l'épistémologie kantienne et à Nietzsche dont il réévalue la pensée philosophique. On y découvre aussi sa perception du néoplatonisme et du Romantisme allemand qui ne cesseront d'alimenter ses propres travaux. Ces conférences permettent réellement de saisir les racines profondes de sa pensée et de son oeuvre.
Les Essais sur la symbolique de l'esprit viennent clore la trilogie entamée par La Vie symbolique, Psychologie et vie religieuse puis L'Ame et le Soi, Renaissance et individuation, dernier cycle des publications de Jung quant à la fonction religieuse de l'inconscient. On y trouvera deux textes parmi les plus importants de C.G. Jung, celui sur "L'Esprit Mercure" d'une part, celui sur "L'interprétation du dogme de la Trinité" de l'autre. A travers ces deux études, en effet, l'une principalement fondée sur la figure du "spiritus rector" de tout travail alchimique, l'autre sur l'un des mystères centraux de la révélation chrétienne, Jung dévoile les fondements les plus certains de sa position envers les phénomènes religieux : Ni approbation béate comme on l'a cru souvent, ni croyance en une sorte de sacré nébuleux auquel il suffirait de s'abandonner pour goûter aux extases de l'âme. Au contraire.
Comme Walter Otto l'avait bien fait ressortir, toute "manifestation sacrée" est à double tranchant et si l'"imago Dei" peut s'y donner à voir, c'est tout autant la puissance du Mal que l'on peut y découvrir. D'où l'exigence de tout un travail intérieur, d'une ascèse à proprement parler, que guide la lumière de la raison, sous peine de tomber dans l'aliénation de soi-même et, à la limite, par submersion sous l'inconscient, dans la psychose.
De quoi dissiper bien des malentendus et prendre enfin conscience que toute l'oeuvre de Jung est aussi fondée sur un principe de "raison nécessaire" où on ne recherche pas tant la fusion que, dans la pensée même de l'Un, les séparations qui permettent de le penser.
Dans Entretiens, C.G. Jung approfondit des points essentiels de sa psychologie comme le sentiment, l'ombre, la projection, le Soi. Et il aborde des thèmes ayant plus particulièrement trait à la pratique de l'analyse, notamment le lien entre analysant et analyste. Quelle est l'histoire de ces Entretiens, dont l'édition originale est de 1999-2004 et la traduction en langue française inédite ? Dans les années 1957-1959, C.G. Jung a participé à des rencontres qui se sont déroulées dans deux cadres distincts. Les premières réunissaient un cercle d'amis et de connaissances dans une maison privée de Winterthour, alors que les secondes avaient pour participants des professeurs et des étudiants de l'Institut C.G. Jung de Zurich. Toutes sortes de questions étaient soumises à C.G. Jung qui, dans un climat de grande liberté, répondait à ses interlocuteurs. Ces rencontres étaient enregistrées, et de là est né ce livre, Entretiens. Dans l'édition originale, on peut entendre Jung s'exprimer en suisse allemand, en allemand et en anglais. La traduction française s'est faite à partir de ces trois langues et elle garde le caractère oral des questions-réponses. Elle s efforce aussi de transmettre l'atmosphère souvent informelle et rieuse qui prévalait dans ces rencontres malgré la gravité de certains sujets traités. Tout en apportant un éclairage précieux sur la psychologie des profondeurs, Entretiens permet d'entrer directement en contact avec la personne même de C.G. Jung, avec sa grande vitalité, sa simplicité, avec sa nature. Des photos de C.G. Jung ont été prises lors des entretiens de Winterthour. Grâce à Monsieur Christian Tauber qui en détient le Copyright, elles paraissent pour la première fois dans cet ouvrage, à côté de photos, elles aussi inédites, prises à Bollingen.
« Un homme, comment peut-il savoir ce qu'est une femme ? » (Frobenius).
En quatre essais lumineux, C.G. Jung, le plus mythologue des psychologues, et Karoly Kerényi, le plus psychologue des mythologues, éclairent l'origine et le fondement de la pensée mythologique, ce mode d'expression commun à toute l'humanité. Kerényi étudie les deux mythes de l'enfant divin et de la jeune fille divine ; quant à Jung, il explique l'archétype de l'enfant et revient, à travers la figure de Korè, sur l'anima et le Soi.