«J'ai donc entrepris aujourd'hui, dans ma quatre-vingt-troisième année, de raconter le mythe de ma vie.» C'est au printemps 1957, quatre ans avant sa mort, que C.G. Jung éprouva le besoin de raconter à sa collaboratrice, Mme Aniela Jaffé, ce qu'il considérait comme l'essentiel de son existence et, rédigeant lui-même les passages les plus importants, la chargea de coordonner le tout. Un des grands fondateurs de la psychanalyse se fait le témoin de lui-même.«Ma vie est l'histoire d'un inconscient qui a accompli sa propre réalisation.» Souvenirs, rêves et pensées est l'auto-analyse d'un des grands rêveurs de l'humanité qui s'explique en même temps sur l'au-delà, les mythes, les symboles, l'inconscient collectif et, jamais plus clairement qu'ici, sur la religion.
Cette oeuvre est une des plus importantes de Carl Gustav Jung (1875-1961). Concise, allant à l'essentiel, elle se situe au centre même de la pensée du savant qui, avec Freud, puis par-delà Freud, oriente la vie psychologique et mentale de l'humanité dans des voies nouvelles. Son sujet est la clé de la vie intérieure. Tout le monde nouveau des profondeurs humaines, exploré par Jung, est axé sur un dialogue, ou plus précisément une " dialectique entre le Moi et l'inconscient ", dont le Moi a émergé. C.G. Jung montre combien le jeu dynamique entre le Moi et l'inconscient constitue le flux et le reflux fondamental de la vie et combien l'inconscient peut receler de messages essentiels. Aider les êtres à s'y retrouver, et ainsi à se construire eux-mêmes, n'est pas seulement une révolution humaine et médicale. C'est l'aventure qu'à travers toutes les autres l'être recherche depuis toujours.
C. G. Jung Psychologie de l'inconscient C'est en 1916, trois ans après la rupture - douloureuse - avec Sigmund Freud, que Carl Gustav Jung (1875-1961) publie ce court traité, plusieurs fois réédité depuis, où il expose l'essentiel de sa pensée.
Reparcourant un demi-siècle de découvertes - travaux de Charcot ou de Breuer sur l'origine psychologique des névroses, découvertes capitales de Freud concernant le « trauma » initial -, il définit avec fermeté et netteté les notions qui désormais le séparent de son maître viennois : celle de « volonté de puissance » comme moteur fondamental de l'être, non réductible à la seule libido ; et celle, devenue célèbre, d'« inconscient collectif », qui le conduira par la suite à l'étude des mythes, religions et légendes, conçus comme archétypes de l'esprit humain.
Ecrit dans une langue simple et accessible, ce traité demeure la meilleure introduction à la pensée du grand psychiatre et psychologue suisse, auteur de Métamorphoses de l'âme et ses symboles.
Quelques mois avant de mourir, Jung fit un rêve : installé à son bureau, il parlait, lui dont l'oeuvre ne s'était jamais adressée qu'aux spécialistes, à un vaste public qui le comprenait parfaitement.Ce rêve le décida à écrire le présent Essai d'exploration de l'inconscient qui allait lui permettre de dégager l'importance primordiale de la vie inconsciente dans l'accomplissement de l'individu moderne et de la société.Dernier ouvrage du grand psychanalyste, Essai d'exploration de l'inconscient, dans lequel Jung résume une dernière fois sa doctrine, est aussi son testament.
Ce livre est né d'un rêve, et d'une vie entière de réflexion et de recherches...
Jung avait quatre-vingt-trois ans quand il établit le plan complet de cet ouvrage, et demanda à quatre de ses plus proches disciples d'en traiter chacun une partie. Il consacra les derniers mois de sa vie à revoir l'ensemble et à rédiger le chapitre qu'il s'était assigné. Il y mit le point final dix jours avant sa mort.
Oeuvre testamentaire épuisée depuis plus de dix ans, L'Homme et ses symboles témoigne d'un fol espoir : permettre aux femmes et aux hommes modernes de s'accomplir en plaçant les clefs de l'analyse des rêves à leur portée.
Cette nouvelle édition contient plus de cinq cents illustrations qui fournissent un commentaire visuel de la pensée de Jung ; elles montrent la nature et le fonctionnement des rêves, explorent la signification de l'art moderne, et révèlent le sens psychologique des expériences de la vie quotidienne.
C'est par « l'interprétation des rêves » que Jung se rallia à Freud. Le psychiatre suisse y trouvait en effet une « voie royale » vers l'inconscient qui lui permettait une nouvelle approche de certains de ses malades schizophrènes. Après sa rupture avec Freud, Jung développa une autre méthode d'interprétation des rêves qui, sans renier les apports du fondateur de la psychanalyse, essayait de dépasser ce qu'il considérait comme une fixation unilatérale sur la théorie de la libido.
Ce livre, issu d'un séminaire d'études tenu par Jung avec certains de ses élèves, passe aussi en revue les grands systèmes d'interprétation des rêves depuis l'Antiquité, tente d'en expliquer les ressorts et montre de manière vivante comment écouter et comprendre les images oniriques qui sont le pendant de notre aventure intérieure.
Collection Références Psychologie
Ce choix de textes - plus d'un millier - éclaire et illustre les aspects les plus caractéristiques, les plus accessibles aussi, de la doctrine de Jung. L'ouvrage s'adresse moins au spécialiste qu'au lecteur soucieux de découvrir les perspectives originales qu'ouvre cette pensée sur les domaines les plus importants de l'existence humaine. Parmi les thèmes abordés, on retiendra l'essence et l'activité de la psyché (l'âme, la conscience et l'inconscient, les archétypes, le rêve), l'homme dans sa vie relationnelle (médecin et malade, l'homme et la femme, jeunesse et vieillesse, l'individu et la communauté), le royaume des valeurs et des choses dernières (la connaissance de soi, la vie de l'esprit, la création, le bien et le mal, le devenir de la personnalité, l'Occident et l'Orient, destin, mort et rénovation, la voie vers Dieu).
Le lecteur pourra aussi se laisser guider, à son gré, par les titres plus précis figurant en haut de chaque page et qui en résument le contenu essentiel. Enfin, l'index général des matières et des noms situé à la fin de l'ouvrage en facilitera également une étude plus attentive.
L'Ame et la Vie constitue l'introduction la plus riche et la plus sûre à l'une des plus grandes doctrines psychologiques de notre temps.
Métamorphoses de l'âme et ses symboles C'est en 1950 que le grand psychanalyste suisse donna cette quatrième édition, considérablement ampliÞée, d'un essai de 1912 dans lequel, partant d'un cas individuel - celui, exposé par Théodore Flournoy, d'une jeune Américaine auteur de poèmes dans un état semi-inconscient -, il ouvrait à sa discipline des perspectives radicalement neuves.
En partant de l'histoire de miss Miller, il s'y livre à une vaste enquête sur les symboles et les mythes culturels et religieux, développe sa théorie de l'inconscient collectif et archaïque, élargissant en fait le champ de la psychanalyse à une psychologie générale de l'humanité et de la culture.
Dès sa première parution, ce livre qui marquait sa rupture avec Freud fut abondamment commenté et discuté. C. G. Jung ne cessa par la suite de l'enrichir et d'en afÞner les vues. C'est une de ses oeuvres maîtresses et l'un des classiques mondiaux de la psychanalyse.
Études sur la phénoménologie du Soi Écrit en 1951, Aiôn est l'un des principaux essais de C. G. Jung, alors âgé de 75 ans. Son thème central est la représentation symbolique de la totalité psychique dénommée Soi, qui transcende le moi, rassemble en elle les contraires et offre empiriquement les caractéristiques du « dieu intérieur » de la philosophie éternelle. Comparant l'archétype du Soi et la figure du Christ, Jung étudie le poisson, l'un des premiers symboles du Christ et signe zodiacal gouvernant l'ère (aiôn) chrétienne, à travers son utilisation chez les Gnostiques et dans le symbolisme alchimique.
Psychiatre de renommée internationale, président de la première Association psychanalytique internationale et dauphin désigné de Freud avant de rompre avec lui en 1912-1914 sur la question du religieux et du sens à accorder à la mythologie, Carl Gustav Jung (1875-1961) a été l'inventeur et le fondateur de la psychologie analytique.
Le livre secret de Jung, un des plus importants de l'histoire de la psychologie, republié dans sa version texte, parue initialement en 2012, et vite épuisée
"Les Racines de la conscience (1954) reprend, développe et approfondit la notion d' "archétype" qui occupe, on le sait, une place centrale dans la pensée de Jung. Ce concept en effet peut se comparer aux "catégories" de la philosophie traditionnelle (Aristote, Kant) ou aux "structures" des modernes (Piaget, Lévi-Strauss, Lacan). Les archétypes sont les schèmes éternels de l'âme humaine, les images et symboles qui peuplent l'inconscient collectif et modèlent le flux de l'énergie psychique. Leur nature et leur signification sont ici commentées sous des angles différents et complémentaires - histoire, exposés de cas, pratique et théorie psychologiques - qui donnent son unité à ce recueil. Après une définition des archétypes présents dans l'inconscient collectif - en particulier l'image de la mère et l'idée d'anima -Jung illustre son propos par l'analyse des symboles contenus dans l'oeuvre d'un alchimiste et gnostique du IIIe siècle, par l'étude radicalement nouvelle du rite chrétien de la messe et par celle des représentations archétypiques de l'arbre dans les mythologies et les religions.
L'ouvrage s'achève par une réflexion théorique sur la nature du psychisme montrant notamment que la conscience n'est pas une création ex nihilo mais prend racine dans la genèse de l'espèce.
Texte intégral"
C. G. Jung Présent et avenir Cet essai, écrit par Jung vers la fin de sa vie, résume sa pensée morale et sociale et peut à bon droit passer pour son testament spirituel.
Malgré leurs divergences, Jung et Freud s'accordent pour penser que l'épanouissement de l'individu est menacé par le développement de la civilisation.
La pression des masses organisées plonge l'individu dans un état de « somnambulisme infantile » où il perd sa dignité. La science qui l'ignore au profit des abstractions de la statistique légitime cette évolution.
De surcroît, les grandes idéologies de masse - politiques ou religieuses - portent jusqu'à la dépossession de soi cette réduction de l'individu réel à la moyenne abstraite de l'homme commun entreprise par le rationalisme scientifique. Mais le pire, c'est que l'on fuit alors la raison pour le mythe, qu'il s'agisse des religions ou des dictatures, de la Cité de Dieu ou de l'Etat déifié.
Toutefois, cette perspective réductionniste n'est pas inéluctable. La voie indiquée par Jung pour y échapper consiste à porter le regard vers les « profondeurs » du Soi, pour intégrer les énergies archétypiques qu'il révèle. Ce « processus d'individuation » est la condition préalable qui ouvrira à terme les voies d'un « compromis entre l'individu et la société ».
Dans ces essais publiés à différentes périodes de sa vie, le grand psychanalyste suisse, auteur de Métamorphoses de l'âme et ses symboles, convaincu que la théorie de Freud ne rend pas compte de toute la richesse des phénomènes psychiques, explore quelques-unes des pistes de recherches les plus fécondes de son oeuvre.
La notion d'énergie, qu'il est assez tôt amené à substituer à la libido freudienne, fait l'objet de la première partie. Liée à l'instinct, à la volonté, à l'émotion, etc., elle apparaît comme un potentiel dans lequel nous puisons sans cesse et qui pourtant se conserve durant toute notre existence, dans ses prolongements conscients ou inconscients.
Dans la seconde partie, C. G. Jung aborde diverses manifestations psychiques universelles telles que la symbolique du rêve, les phénomènes dits occultes, la croyance à l'immortalité de l'âme ou aux esprits. Elles font l'objet d'une investigation appuyée sur l'observation, sans jamais inciter le lecteur à adopter une quelconque croyance, « ce que moi-même, précise-t-il, je n'ai jamais pu faire ».
Le mythe moderne étudié dans cet ouvrage concerne les soucoupes volantes et le sens qu'elles revêtent dans la psyché humaine. Jung s'interroge d'emblée : « La première question - et c'est apparemment le point le plus important - est la suivante, sont-elles réelles ou sont-elles un simple résultat de notre imagination ? Cette question n'est absolument pas réglée pour l'instant. Si elles sont réelles, que sont-elles exactement ? Si elles sont imaginaires, pourquoi de telles rumeurs existent-elles ? » Jung s'est penché sur cette question à son corps défendant, mais il a tenu à le faire pour répondre à une attente, celle de l'inconscient. Des images d'Ovnis revenaient en effet dans les rêves de patients ou d'inconnus, elles étaient relatées par des témoins à l'état de veille, elles étaient peintes par des artistes. Essayer de comprendre quel archétype est activé, constellé, et représenté par ces ovnis est au centre d'Un mythe moderne. Les soucoupes volantes sont l'expression d'un archétype que Jung essaie de comprendre et d'expliciter. Cet ouvrage apporte une première approche psychologique des soucoupes volantes, un phénomène ancien et récurrent. Cet ouvrage traite d'un sujet dont l'actualité revient au premier plan, avec des observations lancées récemment par les renseignements américains, le Pentagone et la NASA.
Les Sept Sermons aux morts, datés de 1916, sont un document de la vie intérieure de Carl Gustav Jung. Ils révèlent un autre Jung que celui qui apparaît dans son oeuvre théorique, et pourtant ce dernier est déjà présent tout entier en eux. On y retrouve bien les deux visages de sa personnalité : le thérapeute et le théoricien. Par leur style comme par l'époque où ils furent rédigés, ils s'intègrent dans l'ensemble, non encore publié, des écrits où Jung consignait au jour le jour son expérience personnelle de l'inconscient. Les Sermons en constituent le point d'émergence, c'est par eux que nous avons, pour l'instant, accès à cette production.
Préface de François Martin-Vallas.
La Structure de l'âme est un texte inédit de C G Jung, jamais paru en librairie, car ne figurant pas dans ses oeuvres complètes.
Il s'agit d'un texte directement écrit en français par Jung et publié en 1928 dans la Revue Métapsychique. Jung se situe dans la tradition philosophique occidentale pour nous décrire la structure de l'âme: la conscience est dotée d'un centre, le moi, ayant à sa disposition une énergie, la volonté, énergie arrachée à l'instinct et à l'inconscient par l'action "magique" (symbolique) des archétypes et des rituels. Cette conception de la psyché nous introduit dans l'univers jungien très distinct du monde freudien. C'est enfin le premier texte de Jung à être illustré d'une représentation de mandala, en l'occurrence dessinée par l'une de ses patientes.
Enfin à la portée de tout honnête homme ; de tout être, de tout esprit curieux de lui-même, ce chef-d'oeuvre capital, clair, sans jargon, simple et limpide dans sa langue, profond dans ses apports, ses découvertes, ses vérités, devenues aujourd'hui des évidences. A la fois nouveau bien que déjà classique, L'Homme à la découverte de son âme fut trop longtemps introuvable.
Depuis toujours l'homme se débat, pour le meilleur comme pour le pire, avec ces plans vivants qu'il sent s'agiter et palpiter au tréfonds de lui-même et qu'il a épinglé du nom d'âme.
Rendre accessible ce qui est de l'ordre de l'âme à l'approche expérimentale, tel fut, faits et preuves en main, le miracle paradoxalement réussi par Jung. C'est ce lien expérimental à l'inconscient que le génie de Jung apporta en dot au génie de Freud dans la période de leur compagnonnage.
Les complexes que Jung a mis en évidence, ces mélis-mélos, ignorés mais brûlants, de sensations et de besoins, ces noeuds, inconscients mais contraignants, d'idées, d'émotions et d'imaginations sont à l'origine aussi bien du fameux complexe d'Oedipe que des enregistrements neurophysiologiques les plus modernes. Ils révèlent, avec les rêves, attestés dans l'histoire sinon justement compris, la vie profonde, intense, bouleversante souvent, qui se déroule en tout être humain. Mais comme Einstein l'a souligné, il est, de nos jours, plus facile de faire exploser un atome que de se libérer d'un complexe !
L'Homme à la découverte de son âme ouvre de nouvelles portes aux déroulements intérieurs, à l'intériorité et l'élargit de l'expérimental au divin.
Ce livre est une confrontation entre l'être humain et le divin, dans le but de mieux comprendre d'où vient la violence et quelle est la part du mal dans la psyché, dans le monde. Dans cet ouvrage, Jung met en évidence le rôle du principe féminin et l'associe au principe masculin dans un mariage pouvant être vécu par l'être humain et se célébrant, aussi, au coeur de l'archétype, du divin. Nouvelle traduction en format poche de ce livre marquant, dans lequel Jung écrit de façon très personnelle.
La synchronicité représente de toute évidence l'un des noeuds théoriques principaux de la pensée et de l'oeuvre de Jung. Alors que celui-ci en découvre très tôt la présence et les manifestations (il en parle dès 1930), en déclarant à propos du Yi King que ce dernier repose en effet, non sur le principe de causalité, mais sur un principe non dénommé jusqu'ici - parce qu'il ne se présente pas chez nous - auquel j'ai donné, à titre provisoire, le nom de principe de synchronicité, il ne se décide cependant à publier à son sujet d'une manière systématique et réglée que très tard dans sa vie, à la fin des années quarante et au début des années cinquante.
Encore ne s'agit-il pas pour Jung de fournir une explication définitive à un domaine qu'il qualifie d obscur et de problématique, mais d'y ouvrir un accès dont il a la conscience aiguë de combien il se heurte à nombre de préjugés (de nature à la fois intellectuelle, idéologique et subjective) dans la société occidentale moderne.
S'il se résout à cet effort, c'est par un double souci d'élucidation scientifique et philosophique, ainsi que devant l'importance humaine du phénomène, et l'exigence intérieure du souci thérapeutique qui l'a toujours animé.
C'est pourquoi aussi il a semblé aux éditeurs français qu'il était non seulement temps, mais qu'il y avait nécessité de présenter ces travaux au public francophone, pour que celui-ci ait accès à son tour à l'une des réflexions axiologiques les plus profondes de Jung - qui permet en retour de mieux comprendre nombre de ses considérations dans d'autres ouvrages ou d'autres textes déjâ publiés.
Entre les deux parties de ce volume consacrées à la synchronicité, nous avons intercalé les trois textes composés par Jung sur Paracelse. C'est que la vue alchimique du monde et du destin de l'homme et la doctrine des arcanes reposent sur la théorie des signatures et des correspondances, qui représente la conception même de la synchronicité avant la synchronicité. Il ne s'agissait pas seulement par là de faire ressortir l'unité de pensée et la cohérence qui sous-tendent toute l'oeuvre de Jung dans ses multiples intérêts pour le taoïsme ou l'alchimie par exemple, mais aussi de mettre en lumière le profond arrière-plan psychique que requiert la conception de la synchronicité, et d'illustrer la loi de contamination des archétypes qui préside au travail de la réalité psychique objective.
Selon C.G. Jung, le sentiment religieux habite l'homme de manière toute naturelle. Pour énoncer que la religion est « une attitude particulière de l'esprit humain », il se fonde sur sa grande expérience de psychiatre, de psychologue, et sur sa profonde compréhension des rêves et des images archétypiques jaillies de l'inconscient, les mandalas par exemple. C'est en 1937, à l'aube des terribles conflits qui vont ensanglanter le monde, que C.G. Jung encourage ses contemporains à prendre conscience de l'existence du « Dieu intérieur » et, ainsi, à se protéger des « épidémies psychiques », des « forces inconscientes » qui peuvent enténébrer le monde. Interprétant dans cet ouvrage les rêves d'un homme de science, il montre donc l'importance de l'expérience religieuse primordiale, indépendante de ce que les confessions en ont fait. « L'homme peut réaliser des choses étonnantes si elles ont un sens pour lui. Mais la difficulté est de créer ce sens », dit Jung.
Avec Psychologie et Alchimie, nous pénétrons dans un domaine où le génie de Jung éclate avec une entière originalité. Jamais livre éclairant une énigme séculaire n'a été si clair et si lumineux. Son volume et son ampleur mêmes sont nécessaires à la limpidité. Les merveilleuses illustrations font le reste. Cet ouvrage nous montre que dans l'alchimie, l'homme, en affrontant les énigmes de la matière, affrontait le plus souvent, et à l'époque sans guère le savoir, les énigmes les plus brûlantes et les plus solennelles de son esprit et de sa vie. Les archétypes qui se sont exprimés dans l'alchimie sont la matière première potentielle de tous les domaines, scientifiques, philosophiques, psychologiques, voire métaphysiques et religieux.
Éclairant et élucidant une énigme fondamentale du passé, cet ouvrage ouvre aussi les portes d'un avenir plus humain : l'homme enrichi par les apports de l'inconscient collectif apprendra de mieux en mieux à se désaliéner des fascinations abusives et à se recentrer avec de plus en plus de fraternité sur le seul bien dont on doit être tout à fait certain, sur lui-même, sur l'homme et ses étonnantes potentialités.
Les séminaires américains de Jung sont centrés sur la présence de mandalas dans les rêves, les imaginations actives et les représentations visuelles. L'inconscient produit cette figure, le mandala, dont le nom en sanscrit signifie cercle, pour nous permettre de dépasser conflits et tensions intérieurs, pour parvenir à l'unification, à la réconciliation des opposés en nous. Alors, dit Jung, « nous devenons ce que nous sommes, nous rassemblons tout en nous, et notamment les complexités et les contradictions qui nous constituent nécessairement ». C'est l'individuation. Les rêves et les visions qui servent de base à cette grande étude sur les mandalas et sur les forces créatrices de l'inconscient ont été reçus par le physicien Wolfgang Pauli, prix Nobel de physique en 1945. En analyse avec Jung, Pauli l'avait autorisé à présenter ses rêves et leurs interprétations. Jung, tout en restant discret et en préservant l'anonymat de son patient, retrace son itinéraire intérieur, spécifiant que les rêves et les visions rapportés dans ces conférences ont une portée générale. Dans cet inédit de Jung, la forme du séminaire et le langage parlé facilitent l'accès à la pensée de l'auteur. Au cours de l'analyse des rêves et des visions de Pauli, Jung aborde de nombreux thèmes qui lui sont chers, comme le mandala, symbole de totalité. Cet ouvrage permet de voir comment l'évolution intérieure d'un patient s'opère grâce aux images intérieures (rêves et fantasmes) et aux interactions avec le thérapeute.
Que le rêve soit la « voie royale d'accès à l'inconscient », voilà un point de la psychanalyse sur lequel Jung n'aura jamais transigé. En tant qu'héritier de la tradition néo-platonicienne, de la théologie mystique et de la philosophie romantique allemande, Jung envisage en effet l'inconscient d'une manière radicalement différente de celle de Freud. Car le rêve n'est pas pour lui le « gardien du sommeil » ; il ne demande pas à être décrypté pour en faire venir au jour le sens caché : selon la formule du Talmud, le rêve est d'après Jung son propre commentaire - et son interprétation consiste à en découvrir le sens interne. D'où le travail de comparaison avec des motifs mythologiques ou religieux, avec des formations symboliques telles que les révèlent l'ethnologie et l'anthropologie.
Dans ce séminaire (1928-1930), Jung ne se contente pas de faire la théorie du rêve. À partir de multiples exemples concrets soumis à la discussion avec ses élèves, il nous livre ici, dans un style direct et remarquablement vivant, à la fois sa méthode et sa pratique de la lecture symbolique des rêves, mettant ainsi son immense culture à notre portée.
Lorsque, après s'être séparé de freud sur le statut du religieux et du mythe dans la psychanalyse, jung a peu à peu établi sa conception d'une réalité de l'âme, puis, comme il le dira dans psychologie et alchimie, de la réalité d'un monde propre à cette âme, il ne reviendra plus jamais sur cette conquête décisive où se jouait pour lui, semble-t-il, un élément déterminant de vérité.
Encore faut-il s'entendre sur ce qu'on appelle le religieux : loin d'en faire un irrationalisme devant lequel on s'inclinerait - contresens répandu mais qu'il est urgent aujourd'hui de dissiper enfin-, jung l'a toujours conçu selon la leçon de son étymologie latine, c'est-à-dire une attitude et une volonté très soigneuses de prise en considération, d'examen, d'évaluation. en bref, il s'agit pour lui, précisément, d'une démarche rationnelle qui, loin de nous incliner à nous laisser emporter par le sacré, tend au contraire à le mettre à distance, à s'expliquer avec lui et, en bout de course, à en rendre raison.
Tout le travail d'une psychologie pratique est alors un travail de différenciation, où l'homme se recouvre dans son intégrité : l'individuation, telle qu'elle était déjà annoncée dans les sept sermons aux morts, n'est rien d'autre que ce processus où l'âme se découvre dans son entièreté, c'est-à-dire dans sa vérité singulière, vérité qui ne s'exprime que sous la puissance du symbole.
De ce rapport de jung au religieux, la vie symbolique traitait déjà, dans le domaine particulier du christianisme et de ses hétérodoxies.
En attendant les essais sur la symbolique de l'esprit qui viendront en clore le cycle, le présent volume est surtout centré sur l'accès que nous avons à la vie de cette âme, sur les étapes successives du processus d'individuation, sur la fonction d'ordre psychique qui s'y révèle et qui garantit à la fois qu'elle organise les relations du moi et du soi, du conscient et de l'inconscient.
D'une certaine façon, tout homme est comme l'objet d'un autre sujet que lui-même.
C'est cet autre sujet qu'il doit pouvoir considérer dans sa pleine lumière, et en le reconnaissant, le mettre du même coup en rapport avec sa subjectivité initiale. l'inconscient lui-même, selon jung, est rempli " d'étincelles " comme autant de conscience qui réclame à advenir, et ces étincelles " correspondent aux particules lumineuses prisonnières dans la physis obscure, dont la réunion était la préoccupation essentielle du gnosticisme et du manichéisme " (mysterium conjunctionis).