Quand nous établissons une relation à soi heureuse, les objets n'ont plus à craindre de nous. Ils nous le rendent bien, se font complices sur notre chemin vers l'être. Dans cet ouvrage, l'auteure recherche un rapport aux choses et aux lieux permettant de mieux prendre corps et de mieux savourer le monde familier. D'où ces chapitres sur nos portes, nos fenêtres ; sur des espaces de rencontres ou des objets de l'enfance chrétienne comme le sapin de noël si présent dans notre vie d'adulte d'une façon ou d'une autre.
Elle aimait passionnément son métier. Sa décision effective « d'entrée » - pas « de départ » ! - en retraite eut lieu plus tôt que prévu, sur fond de fracas. Elle en parle métaphoriquement, elle qui habite Strasbourg, comme d'un effondrement de la flèche de la cathédrale, celle qu'elle voyait tous les jours en surplomb de la cour du collège où elle enseignait. Elle rassembla dans les décombres quelques planches, un madrier, l'une ou l'autre étoffe et s'en fit un Pourquoi pas. Elle, c'est Evelyne Frank. Elle livre ici son Journal d'entrée en retraite, pour tous les capitaines de Pourquoi pas. Ils souriront souvent à cette lecture.
L'épidémie de covid nous a tous incités à beaucoup inventer. Peut-être plus encore pour les nôtres, à notre responsabilité confiés, que pour nous, nous voulions faire face, dans l'adversité. Nous voulions même, pour eux, faire advenir en ces circonstances difficiles du bon, du fort, avec, en dépit de tout, des fragments de bonheur.Parmi les initiatives très diverses, il y eut celle-ci : une lettre par jour, envoyée, via internet, à ses élèves en confinement par une enseignante de collège plus très jeune, cherchant, autant que possible, comme éléphante vieille, à pacifier le groupe, à le stimuler aussi.Nous disposons de ce courrier, que ce livre nous partage. A sa lecture, nous retrouvons quelque chose de notre scolarité ancienne, peut-être l'un ou l'autre souvenir du cours de français ou de culture religieuse. Nous repensons aussi à notre propre situation, d'adulte, lors du confinement, le premier. Du concret nous revient à la mémoire, parfois. Mélange de rigueur et de complicité, de tendresse et de distance, parce que fonction et différence d'âge l'exigeaient, cet ouvrage fortement inscrit dans le temps surprend et fait sourire, puis, de façon étonnante, drôle, voire heureuse, fait bouger des choses dans notre propre quotidien ici et maintenant. En dépit de tout ? Pourquoi pas ?
Evelyne Frank s'intéresse à des auteurs de lettres, essai autobiographie, qui d'une façon ou d'une autre confrontés au terrible, ne sont devenus ni amers ni douloureux sans avoir pour autant refoulé leur chagrin. Ce sont des hommes et des femmes qui ont su protéger en eux une dignité souriante. Elle les a faits souverains à jamais mais ils restent tout simples et deviennent des amis, des amis pour quand c'est dur.
Noël, Nouvel An, Pâques... les fêtes sont parfois difficiles à vivre et agacent. Cet ouvrage entend les célébrer, sans omettre leur part d'ombre, en s'appliquant à retrouver la saveur de nos existences. Il évoque ici surtout les fêtes religieuses, leur origine, leur signification, les personnages associés...
Il est question de la banalité du temps ordinaire qui peut, lui aussi devenir fête, sans que soit reniée la difficulté de vivre. Cet ouvrage doit beaucoup à l'oeuvre d'Etty Hillesum, sur laquelle Evelyne Franck a publié une étude, parue en 2002, chez Labor et Fides, intitulée "avec Etty Hillesum, dans la quête du bonheur un chemin inattendu".
Hilde Domin (1909-2006) est allemande Originaire de Cologne, elle a fui le nazisme à Saint-Domingue, est revenue habiter en Allemagne et a continué d'écrire en allemand pour ne pas laisser la destruction avoir le dernier mot, ni dans son existence ni dans son histoire. Evelyne Franck approche son oeuvre par le biais d'un questionnement existentiel, et c'est au fil des pages que le lecteur pourra établir une certaine complicité avec l'oeuvre de Hilde Domin. Parce-que cette poétique reçoit beaucoup, en réagençant des éléments divers, de la Bible et des traditions juives et chrétiennes, tout en demeurant profane, c'est-à-dire sur le seuil, tentera de dire les consonances ici perçues.
"En mai 2019, Évelyne Frank pose une question au professeur Maloisel, oncologue : « Enseignante, puis-je acheter mon cahier de texte pour septembre ? ». Souriant très doucement, il répond : « Vous pouvez acheter votre cahier de texte pour septembre. Je crois même qu'il y aura plusieurs cahiers de texte encore. » Elle parlait, ici, de son outil de travail. Mais il y eut aussi ce « cahier de textes », avec « texte » au pluriel : l'auteure a mis par écrit des réflexions au fil des jours, quelques mois avant l'atteinte de la France par le coronavirus et ceci jusqu'à l'entrée en confinement."
Ce livre est un partage spontané au fil des jours. Ce sont des réflexions personnelles au quotidien où rien n'est jamais routinier. Alors, c'est maintenant quand tout semble lisse et c'est maintenant quand survient l'imprévu, ici lors d'une consultation en oncologie.
Etty Hillesum, Christiane Singer, Jean-Paul Kauffmann ont connu des moments effroyables : déportation en camp de concentration, maladie incurable, détention en tant qu'otage. Ils ne sont pas devenus méchants. Ils ont gardé une certaine souveraineté. Ce sont des amis pour quand c'est dur. Mais ce sont aussi des amis pour le bonheur. Leurs « stratégies » pour tenir bon nous sont utiles aussi pour ces moments-là. L'auteure nous guide attentivement vers cette douceur intelligente et obstinée qui semble bien avoir raison de tout. Le lecteur saura y reconnaître son propre désir...
Evelyne Frank voudrait ici, dans ce nouvel ouvrage, s'affronter aux questions de toute vie, sur la journée difficile qui pourtant s'annonçait paisible, le fait de parvenir à prendre soin de soi y compris en son alimentation, ce que nous prenons au fil des jours dans notre sac et qui, avec le temps, se fait viatique, l'échec, l'attente de résultats de laboratoire incertains, le vieillissement...Le défi est toujours le même, relevé avec la vie et non sans elle et non contre elle : être heureux/se jusque dans des conditions "pas possibles"!
Dans la fuite des jours, il nous arrive soudain de prendre peur. Montent des questions redoutables: pourquoi suis-je mal compris(e) ? Est-ce que je compte si peu ? S'il arrivait quelque chose à ce proche que j'aime tant ? Ma vieillesse, que sera-t-elle ? Evelyne Frank prend ces questions à bras le corps et tente de nous encourager à moins souffrir en faisant le choix de la douceur, de la confiance, de la bienveillance malgré tout.
Quand nous vivons des moments très difficiles, quand nous endurons la perte, traversons le désert, nous peinons avec nous-mêmes, mais aussi avec les autres. Sans peur, sans honte, cet ouvrage en prend tout simplement acte. Il cherche un chemin, un chemin de Vie, avec la Vie. Notre existence devient alors une aventure. Nous n'avons plus ni le goût de nous plaindre, ni d'envier les autres. Ceux-ci deviennent ou redeviennent des pairs, parfois même des inspirateurs, et toujours, même dans le fracas, des compagnons d humanité.
""Je ne suis pas obligée !"" Dans cet ouvrage à la fois grave et souriant, Evelyne Frank revisite de façon tout à fait personnelle ce cri du coeur et nous mène doucement vers un ""Je veux"" tout aussi légitime."
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Il est dans l'existence des heures difficiles, alors même que le destin, à ce moment-là, ne frappe pas. Il s'agit de l'usure du quotidien: se lever le matin sans amertume , gérer son argent, assumer une solitude non choisie, habiter sa demeure et son corps faire de ses vacances un temps favorable. Ecrit au féminin avec la certitude que les hommes sauront traduire, jouant du christianisme comme d'un violon avec l'espoir que ceux qui en sont loin n'en auront pas les oreilles agacées, cet ouvrage, optant résolument pour la simplicité et la beauté, tente quelques pas dans cette direction. Car la vie appelle !
Sagesse pour quand c'est dur: le sujet est inépuisable. Ici, il est question des coups durs de l'existence, de ces moments redoutables où le destin frappe. Cet ouvrage choisit ce que les Evangiles appellent "la meilleure part", cultive le goût du bonheur jusque dans l'adversité. Puisse le lecteur se sentir rejoint dans les combats qu'il mène à temps et à contretemps pour que la douceur et le sourire aient, malgré tout, le dernier mot !