Aux yeux de l'Occident, le Japon a toujours été un mystère, nourri de clichés et de fantasmes : l'inventeur de l'ikebana, la victime des bombes atomiques, le colossal concurrent technologique et commercial...
L'histoire du Japon est d'abord celle d'un peuple d'origine hétérogène qui a su évoluer au contact d'autres mondes et se muer en État-nation impérial, puis industriel.
Aujourd'hui, l'archipel se retrouve pris en tenaille entre la Chine et les États-Unis. Il n'en reste pas moins la troisième puissance économique mondiale, diffuse les produits de son soft power, ne cesse d'innover et souvent de surprendre.
C'est cette histoire d'un peuple à nul autre pareil, qui a dû et su faire son miel de la prétendue « modernité », sans y perdre son âme ou son identité, que l'auteur nous raconte avec passion.
« L'incendie du Pavillon d'Or survient deux ans avant la fin de l'Occupation. Si Mishima l'a choisi pour objet de roman, c'est que cet incident lui a paru cristalliser l'atmosphère de l'époque. Au début des années 1950, grâce aux États-Unis qui brisent les obstacles à la reconstruction de son industrie, le Japon se rebâtit. Mais l'incendie du joyau national actualise des réflexions d'avant-guerre qui inventent le "crime d'après-guerre", imaginent un nouveau type de héros, font table rase du patrimoine. La destruction du Temple n'est plus alors la surprise absolue. Et Mishima arrive sur la scène littéraire au moment où le Japon réagit contre l'emprise américaine. » Gérard Siary.
La race a disparu, pas le racisme, dit-on. En fait, non seulement l'idée de race n'a pas disparu, mais elle n'a jamais cessé d'exister avec d'autres mots pour la dire. Et, pour le montrer, ce livre entreprend un parcours spatio-temporel, entre Grèce, Asie orientale et monde contemporain. Il apparaît alors que se sont forgés des mythes ou fictions d'appartenance qui perdurent dans les imaginaires actuels, souvent à notre insu. Qui plus est, d'autres mots (culture, identité, ethnicité, etc.) sont venus remplacer celui de race pour assigner des traits ethniques et culturels aux groupes et reconduire mythes et fictions d'appartenance.