"La guerre de Troie n'aura pas lieu", dit Andromaque quand le rideau s'ouvre sur la terrasse du palais de Priam. Pâris et Hélène ne s'aiment plus, mais les Troyens feront tout ce qui est en leur pouvoir pour conserver celle qu'ils appellent "la beauté", même au prix de la guerre. Chacun de leur côté, Hector et Ulysse tentent vainement de sauver la paix mais la Fatalité est plus puissante que la volonté des hommes.
Pièce en deux actes qui mêle les grands thèmes classiques aux inquiétudes modernes, elle a été présentée pour la première fois le 22 novembre 1935 au Théâtre de l'Athénée sous la direction de Louis Jouvet. Son succès éclatant et immédiat ne s'est jamais démenti depuis.
Electre, pièce en deux actes, revisite le grand sujet tragique de l'Antiquité.
Une grande pièce de Jean Giraudoux.
Amphitryon 38, comédie en 3 actes, fut représenté pour la première fois à la Comédie des Champs-Elysées le 8 novembre 1929 avec la mise en scène de Louis Jouvet.
La folle de Chaillot a été jouée pour la première fois le 19 décembre 1945, au Théâtre de l'Athénée, sous la direction de Louis Jouvet.
Intermezzo, comédie en 3 actes, a été jouée pour la première fois le Lundi 27 Février 1933 au Théâtre Louis Jouvet, (Comédie des Champs-Elysées).
L'amour de Bella Rebendart pour Philippe Dubardeau est contrarié par la vieille inimitié entre leurs familles, puissantes et politiquement opposées. Plus qu'une satire des moeurs de la Troisième République, l'on peut voir dans Bella une transposition moderne de la rivalité des Capulets et des Montaigus, interprétée avec une liberté pleine de fantaisie. Bella est une femme de notre temps, mais elle représente aussi, comme les autres héroïnes de Giraudoux, " celle par qui tout arrive ".
"Si le goût de la lecture s'attise, dans cette période qui amasse sur nous les périodes les plus critiques et les plus passionnées que notre pays ait eu à subir, ce n'est pas qu'il soit le goût de la distraction, de l'oubli, il est l'instinct national le plus pur. C'est la mission de ceux qui sont les citoyens élus de cette patrie de l'ouvrir largement aux autres et de leur donner ces yeux neufs par lesquels ils verront enfin, sans parler des découvertes, jusqu'à celles des oeuvres qui leur étaient les plus familières." Jean Giraudoux, extrait de la Préface, rédigée le 20 mars 1941, à Paris.
En avril 1769, avant que son équipage ne débarque sur l'île d'Otahiti, le capitaine Cook délègue Mr. Banks, naturaliste de son expédition, auprès du chef des insulaires, afin de prévenir tout excès sei:suel encouragé par l'accueillante population indigène. Un hilarant dialogue de sourds s'instaure entre le rigide émissaire anglais et le « notable » Outourou, partisan d'une joyeuse immoralité. L'entreprise de colonisation morale va tourner au fiasco.
Le Giraudoux libertaire, le styliste du plaisir sauvage, triomphe dans cette comédie en drapant ses scènes de dialogues équivoques et mordants. C'est drôle, excitant, à chaque page.
Un Français, le Limousin Forestier, grièvement blessé dans les lignes allemandes durant la guerre de 14, est ramassé, amnésique, sans identité, par le major Schiff de Stralsund qui en fera un grand intellectuel allemand. Un ami français le reconnaît quelques années plus tard à Munich... Giraudoux nous parle de l'Allemagne de Goethe et de Weimar, de Nuremberg, de Dürer et de Louis II.
Adorable Clio, titre paradoxal et bien giralducien, rassemble six récits d'une des périodes où la muse de l'histoire a lâché les instincts les plus meurtriers de l'homme moderne, la guerre de 1914-1918.
Le premier, « Nuit à Châteauroux », est célèbre pour les éloges qu'il valut au jeune Giraudoux de la part de Marcel Proust : « Il n'y a pas une ligne dans ce livre de Giraudoux où je n'aie à admirer. » C'est « sa » guerre de 14, choses vues d'un écrivain sensible qui se garde du style héroïque alors si à la mode. La vie telle que le conflit qui s'éternise la transforme, perdant toute logique. Le germaniste Giraudoux y pressent, y évoque déjà la nécessaire réconciliation avec l'Allemagne. Il achève son livre, peu après l'armistice, par un émouvant « Adieu à la guerre ». « Comment la guerre commença ? Nous dansions au sous-sol d'un casino : on annonça la guerre. |...] Comment la guerre se passa ? En réveils, en réveils incessants. [...] La guerre est finie. Voici que je ne m'endormirai plus sur l'épaule d'un bourrelier, sur le c½ur d'un menuisier [...] Me voici seul. »
Publié en mars 1917, le livre se compose de trois récits, « Le retour d'Alsace, « Périple » et « Les cinq soirs et les cinq réveils de la Marne ». On y voit le sergent Giraudoux, attaché au colonel de son régiment comme secrétaire-interprète, car il parle allemand et peu comprennent les Alsaciens que l'armée française est allée protéger et qui parlent majoritairement en dialecte. Giraudoux, jeune intellectuel, y éprouve la grande fraternisation de l'été 14 : « Chers Durand, et vous chers Dupont... chers Français ! » Puis c'est le repli vers la Marne. Paris est menacée. On fait sauter les ponts derrière soi. Et c'est le récit d'autant plus hallucinant qu'il décrit sans emphrase « la surface ravagée de la guerre, avec [...] toutes ses dépouilles, képis, souliers, avec une paire de bretelles étendue comme à l'étalage, avec une main raide qui sort d'un silo. »
Pour conquérir Reginald, diplomate, homme politique, homme tout court, Nelly "gentille et frivole femme", s'invente un passé munificent, un présent romanesque. Confondue, l'acharnée de ses songes ne désespère pas et force le mensonge à devenir réalité, mais l'amour ne reviendra pas... {La Menteuse,} écrit en 1936, ne fut publié qu'en 1969.
La folle de Chaillot (1945-1995)Dossier du Conquantenaire
Ecrits d'enfance et de jeunesse [1894-1910] avec seize inédits de Jean Giraudoux.
Giraudoux est, sans contredit, un poète dramatique. Il oscille entre Racine et Marivaux. Cependant, Pour Lucrèce semble plus près de Racine que de Marivaux. Pour Lucrèce est profondément une tragédie. Une tragédie commence là où l'instinct de conservation disparaît. C'est le cas des personnages de Pour Lucrèce. Par passion, ils atteignent un niveau d'ivresse où il ne reste plus qu'à se détruire soi-même.
Ivresse, état de crise, grandeur romaine, fait divers sublimé, règlements de comptes, Cour de cassation, mise à mort, tout ce matériel de tragédie se manipule dans le " charme magique " de Provence, avec une constante pudeur, une acuité de sensation très particulière, et, au besoin, quelques gouttes d'humour délibéré.
Jean-Louis Barrault " À la recherche de Pour Lucrèce "
"Le Jardinier. - Voici le plus beau lever de rideau qu'auront jamais les spectateurs : il se lève et eux voient l'archange des archanges.
L'Archange. - Qu'ils en profitent vite. Ce ne sera pas long. Et le spectacle qui va suivre risque d'être affreux !
Le Jardinier. - Je sais. Les prophètes l'annoncent. C'est la fin du monde.
L'Archange. - C'est une des fins du monde ! La plus déplorable !"
Une grande tragédie en 3 actes de Jean Giraudoux, l'auteur de La guerre de Troie n'aura pas lieu, Ondine et Electre.
Sous ce titre un peu énigmatique, c'est un portrait moral en profondeur du " bonhomme " La Fontaine que nous présente Jean Giraudoux. Ces " cinq tentations " furent celle de la vie provinciale et bourgeoise du maître des Eaux et Forêts de Château-Thierry ; celle des femmes, comme la Champmeslé ou la Béjart (peut-être) et d'autres qu'il ne connut guère qu'à la manière de Boccace ; celle du monde qui l'amènera à vendre sa plume au tout-puissant Fouquet, louer sa personne à la duchesse de Bouillon et à se faufiler à l'Académie française ; celle de la littérature qui le conduit du conte libertin à des pièces de théâtre où il est le premier à s'ennuyer, pour aboutir sur le tard aux chefs-d'oeuvre que sont ses fables ; la tentation, enfin, du " scepticisme et de la religion " qui incline le jeune oratorien jeté dans le siècle à flirter avec le jansénisme puis avec le protestantisme, une façon comme une autre ne pas croire à grand-chose.
Dans ce portrait ironique et sympathique, Jean Giraudoux, à la faveur d'anecdotes et d'analyses savoureuses du comportement de La Fontaine, nous donne de cet auteur - le plus célèbre peut-être de notre littérature - une image qui n'a rien d'académique. C'était un homme " ondoyant et divers ", distrait, malhabile à se conduire dans la vie mais habile à se contredire, grand amateur de sommeil et doté d'une insouciance qui frôlait l'inconscience.
Sans le vouloir, ne serait-ce pas à une sorte de psychanalyse en demi-teinte que se livre, ici, Jean Giraudoux ?
Giraudoux aimait les jeunes femmes; {Eglantine} (1927) préfère les hommes mûrs. Entre l'aristocrate Fontranges qui, d'une transfusion, lui a donné son sang, et le financier Moïse qui veut la couvrir d'émeraudes et de rubis, son coeur balance, sa raison s'amuse. L'auteur sort seul vainqueur de ce marivaudage pervers, avec le plus rare des bijoux: sa phrase.
Un grand roman de Jean Giraudoux.
Paru en 1926, Simon le pathétique est le premier roman de Jean Giraudoux.
Impromptu en un acte, la scène est la scène même de l'Athénée, un après-midi de répétition. En 1937.
Ce deuxième tome du Théâtre de Jean Giraudoux est composé des pièces suivantes :Intermezzo
Tessa
La Guerre de Troie n'aura pas lieu.