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John Calabro
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«Tu sais, comme le dit Pirandello, nous, les Siciliens, aimons faire semblant... mais ce n'est pas ça. La vérité, Salvatore, c'est que je me demande pourquoi je m'en fais avec tout ça, le fait de rester en Sicile, la malhonnêteté ? Qu'y a-t-il ici pour moi ? Peux-tu me le dire ? [...] Je veux partir, je suis lâche de rester ici... Je ne veux plus faire semblant... Si je ne fais rien, je te jure que je vais mourir. Je deviens fou, ici. Je fais bonne figure, mais, certains jours, j'ai juste envie de me coucher à terre et de mourir. Je suis piégé...»
En vacances dans sa Sicile natale qu'il a quittée depuis longtemps, Salvatore revoit sa famille - un oncle, une tante, un cousin - et effectue un douloureux retour dans son enfance marquée par de multiples blessures non cicatrisées. Quant à Charlie, le « cousin », il représente une sorte d'énigme. Jeune et beau, il est habité, tourmenté par le désir de quitter son village et de se libérer de ce monde qui l'étouffe.
Le cousin traite tout autant de la mémoire, de la violence et de la sexualité que de la famille, de l'identité et de la culture.
« Le cousin est une novella exquise. L'écriture de Calabro est simple et coule sans effort ; il a créé des personnages justes, prenants, et son récit magnifique est à la fois étonnant, étrange et tellement sincère. »
(Sky Gilbert, auteur de An English Gentleman et de Brother Dumb)
«Un érotisme torride imprègne les pages du Cousin. » (Prairie Fire) -
« J'ignore ce bras comme d'autres pourraient ignorer certaines choses dans leur vie qui les font souffrir. »
Jack Hughes, un enseignant torontois d'origine irlandaise, souffre du TIRIC (Trouble identitaire relatif à l'identité corporelle) : il ne supporte plus son bras gauche - tout comme les personnes transsexuelles sentent carrément qu'elles sont nées dans le mauvais corps -, source, croit-il, de tous ses problèmes depuis l'enfance. Il tente donc de vivre en tentant d'ignorer ce membre qui ne fait pas partie de sa réalité. Lui sera-t-il possible de le faire en n'utilisant que son bras droit ?
Si le roman semble de prime abord léger, la tension devient de plus en plus palpable au fil du récit, dans lequel des fragments de la vie de Jack nous sont révélés. Enfant sans père, il a souffert de l'atmosphère étouffante de la pension de famille tenue par sa mère, une femme sévère et dominatrice, incapable de tendresse. Plus tard, ses rares expériences avec les femmes ont toutes été vouées à l'échec.
La fin arrive comme un coup de poing. Un peu comme dans sa novella Le cousin, John Calabro conclut l'histoire par une explosion de violence tout à fait inattendue.
Un sujet original que l'auteur traite avec une rare maestria, parvenant, par son écriture simple, efficace, à nous faire passer sans transition du sourire à l'horreur. Et à nous faire, sinon comprendre, du moins aimer cet « homme imparfait ».