Biographical noteJoseph Conrad was born in the Ukraine in 1857 and grew up under Tsarist autocracy. In 1874 Conrad travelled to Marseilles, where he served in French merchant vessels before joining a British ship in 1878 as an apprentice. In 1886 he obtained British nationality. Eight years later he left the sea to devote himself to writing, publishing his first novel, Almayer's Folly, in 1895. The following year he settled in Kent, where he produced within fifteen years such modern classics as Youth, Heart of Darkness, Lord Jim, Typhoon, Nostromo, The Secret Agent and Under Western Eyes. He continued to write until his death in 1924.Allan Simmons is Reader in English Literature at St Mary's College. He is the author of Joseph Conrad (2006) for Palgrave.J.H. Stape is the author of The Several Lives of Joseph Conrad (1996) and Conrad's Notes on Life and Letters (2004). Main descriptionThis compact novel, completed in 1900, as with so many of the great novels of the time, is at its baseline a book of the sea. An English boy in a simple town has dreams bigger than the outdoors and embarks at an early age into the sailor's life. The waters he travels reward him with the ability to explore the human spirit, while Joseph Conrad launches the story into both an exercise of his technical prowess and a delicately crafted picture of a character who reaches the status of a literary hero.
Dans ce voyage intérieur, le narrateur s'adresse à l'équipage d'un bâtiment immobilisé sur la Tamise, attendant la marée pour appareiller. S'ensuit une improbable expédition au coeur d'un continent inquiétant, peuplé d'indigènes invisibles et menaçants et de trafiquants d'ivoire. Avec une interview : Mathias Enard, pourquoi aimez-vous Au coeur des ténèbres ?
Octobre 1899. Joseph Conrad redoute la stérilité : «Il n'y a rien à montrer finalement. Rien! Rien! Rien!» Il se croit guetté par le néant, alors qu'il n'écrit que des chefs-d'oeuvre. Six mois plus tôt, Au coeur des ténèbres a commencé de paraître en revue ; la rédaction de Lord Jim sera achevée l'année suivante ; Typhon suit de près. De quoi Conrad se méfie-t-il donc? Des «obscures impulsions» de l'imagination. «Je veux considérer la réalité comme une chose rude et rugueuse sur laquelle je promène mes doigts. Rien de plus.» Il lutte pour rester à la surface, mais il a beau s'en défendre, les joyaux de son oeuvre viennent des profondeurs.
Né en Ukraine polonaise, sous domination russe, puis «adopté par le génie de la langue» anglaise, Conrad sillonne les mers durant une vingtaine d'années. Il a trente-sept ans quand paraît son premier roman. Son oeuvre est impensable sans cette première vie passée à naviguer. Il s'est pourtant insurgé contre l'étiquette de «romancier de la mer» qu'on lui accolait. Ses navires sont surtout des dispositifs expérimentaux concentrant, dans un huis-clos en mouvement, les expériences humaines les plus aiguës. Fidèle au «plaisir de lire», on objecterait à bon droit que Conrad est malgré tout un romancier d'aventures. Il est vrai que ses personnages sont tantôt confrontés à des tempêtes formidables, tantôt à une «immobilité mortelle». ll leur arrive encore de trouver une mort brutale dans des contrées hostiles. Mais cela ne fait pas de l'oeuvre romanesque de Conrad un divertissement épique. Si l'héroïsme y est souvent introuvable, on y rencontre en revanche la trahison, l'enfer des âmes folles et l'impossible rachat. Sans oublier l'absurdité de la condition humaine.
Au-delà de ses thèmes, la modernité de l'oeuvre de Conrad tient à l'extrême audace de la narration. Ses romans sont portés par des voix - celle de Marlow, bien sûr, mais ce n'est pas la seule -, et les récits sont savamment entrelacés, déjouant ainsi le piège des continuités arbitraires. Son oeuvre aussitôt traduite en France suscita l'engouement. Chose rare, La NRF lui consacre un numéro d'hommage quand, en 1924, il disparaît. L'année précédente, la même revue avait célébré Proust. Cest dire l'importance qu'avait déjà Conrad pour ses contemporains les plus avertis. Aujourd'hui plus que jamais, il est «l'un des nôtres».
Depuis Le Nègre du «Narcisse» (1897), manifeste artistique dont l'ambition est de pouvoir justifier son «existence à chaque ligne», jusqu'au plus grand roman (ou «confession») de la dernière période, La Ligne d'ombre (1917), ce volume propose une traversée des trois décennies couvertes par son oeuvre. Chaque escale est indispensable. On regarde parfois vers la mer, parfois vers la terre, parfois dans les deux directions. L'intranquillité conradienne demeure inébranlable dans la tourmente. Bienheureux les lecteurs qui en feront leur boussole.
Traduit de l'anglais par Henriette Bordenave, Pierre Coustillas, Jean Deurbergue, André Gide, Florence Herbulot, Robert d' Humières, Philippe Jaudel, Georges Jean-Aubry et Sylvère Monod. Préface de Marc Porée Présentations et annotations des traductrices et des traducteurs.
Avant de devenir romancier, J. Conrad avait longtemps navigué en Extrême-Orient. En 1887, il avait plusieurs fois côtoyé un vapeur, le Nan-Shan, qui transportait des coolies. Cette expérience est à la source de ce roman dans lequel la mer est toujours présente dans sa splendeur, sa violence, sa cruauté même.
"Essayez de vous imaginer le choc qu'il reçut.
Dans ce lieu sauvage qui ne figurait sur aucune carte, plus sordide que le plus misérable comptoir malais n'avait le droit de l'être, cette Européenne avançant dans le froissement des herbes, vêtue d'une robe de cocktail fantaisie en satin d'un rose sale, avec une longue traîne bordée de dentelle déchirée, et des yeux noirs de jais dans un visage blanc comme plâtre. Davidson crut qu'il sommeillait, qu'il délirait.
Dans la cuvette boueuse de ce répugnant village (c'était l'odeur que Davidson venait de sentir), un couple de buffles crasseux se leva en ronflant et s'éloigna en faisant craquer les buissons, frappé de panique par cette apparition." Mère d'un petit garçon, Anne la Rieuse s'est raccrochée, après une vie légère, au douteux Bamtz, un parasite qui vit de combines. Davidson n'a que la faiblesse d'être "un homme profondément bon" : par humanité, il promet de revenir de temps à autre les voir.
C'est chargé exceptionnellement de caisses de vieux dollars que son steamer fait un jour escale dans la crique. S'il s'attend à retrouver Anne la Rieuse et son compagnon, Davidson ne soupçonne pas qu'il se jette alors dans un traquenard.
Un jeune capitaine de vaisseau se voit attribuer son premier commandement : il s'agit de remplacer, dans un lointain port asiatique, le capitaine décédé d'un vaisseau mal en point. Cette nomination n'a rien d'une faveur ; tout est à faire, et Falk, personnalité locale bien connue, Hercule taciturne et mystérieux, va se mettre en travers de sa route pour des raisons incompréhensibles...
Cela concerne peut-être la ravissante nièce d'un capitaine allemand, et indirectement un naufrage antarctique, mais comment le savoir, et surtout qu'y faire ?
D'un voyage au Congo belge qui l'a bouleversé, Joseph Conrad a tiré le célèbre Coeur des ténèbres, et cet Avant-poste du progrès, qui n'est pas une version préparatoire de l'autre, mais son reflet inversé, encore plus étrange et plus trouble à certains égards. C'est une peinture terrible de l'entreprise coloniale et de son échec, C'est également le portrait inquiétant d'une humanité en grand désarroi dès qu'elle est transplantée loin de ses bases familières. Le lecteur ne trouve aucun manichéisme à quoi, se raccrocher : hommes blancs et hommes noirs suscitent tout autant l'inquiétude et la pitié. Sombre et ironique, le style de Conrad rappelle celui de Flaubert et de Maupassant, auxquels il fait ici de nets clins d'oeil. Dans cette nouvelle, on peut ainsi observer, comme sur le vif, la naissance d'un immense écrivain européen - Polonais écrivant en anglais dans l'inspiration d'écrivains français - pour qui la littérature devait traiter du monde entier.
Nostromo, published in 1904, is one of Conrad's finest works. Nostromo - though one hundred years old - says as much about today's Latin America as any of the finest recent accounts of that region's turbulent political life. Insistently dramatic in its storytelling, spectacular in its recreation of the subtropical landscape, this picture of an insurrectionary society and the opportunities it provides for moral corruption gleams on every page with its author's dry, undeceived, impeccable intelligence.
Avec L'Agent secret, Conrad part d'un fait historique, la tentative, avortée, de détruire par une bombe l'Observatoire de Greenwich. Nous entraînant dans les quartiers sordides de Londres, il fait le portrait d'un microcosme agité et dérisoire, celui des militants anarchistes et socialistes rongés par les luttes intestines, tandis que les gouvernements tirent les ficelles au profit d'intérêts diplomatiques. Roman politique, à l'instar de Nostromo, L'Agent secret exhibe la médiocrité généralisée de l'humanité, il en révèle la désolation, la folie et le désespoir, que Conrad peint avec une grande habileté, une ironie amicale et l'art délicat qu'on lui connaît. Réédité en tirage limité, le roman de Joseph Conrad est ici accompagné d'un DVD du film Agent secret d'Alfred Hitchcock. Réalisé en 1936, il s'agit de l'un des films les plus noirs du génie du suspense. Un enfant transporte une bombe ; une femme lutte avec son mari ; les personnages n'obéissent plus aux convenances morales mais subissent les lois fatales de la psychologie.
«Parler de Conrad, c'est parler tout naturellement de Rimbaud, la ressemblance entre les deux destins est plus que frappante - évidente», écrit Jacques Darras dans sa préface. Découvrir ou redécouvrir, dans leur ordre chronologique, ces trente nouvelles, c'est mesurer le caractère exceptionnel de ce destin qui conduit le jeune aristocrate polonais exilé par l'empire russe, après quinze années d'aventures sur toutes les mers du globe, à devenir l'un des plus grands romanciers de langue anglaise du début du XX? siècle. C'est aller des merveilleux récits maritimes encore hantés par la séduction de l'Orient jusqu'aux nouvelles où il jette sur la vision poétique et sur la société de son temps un regard d'une ironie impitoyable et d'une pénétration qui font de lui le maître du récit politique moderne. Qu'advient-il, demande Conrad, quand les Rimbaud tombent dans le commerce alors qu'ils étaient partis vers de visionnaires croisades?
«Conrad (1857-1924) fut tour à tour enfant et adolescent polonais, marin naviguant sur des bâtiments français, capitaine dans la marine marchande anglaise, et enfin l'un des plus grands romanciers de tous les temps. La mer est au premier plan de beaucoup de ses treize romans et de ses vingt-deux nouvelles, mais son véritable sujet - illustré d'exemplaire façon par son chef-d'oeuvre, Nostromo, - est la condition de l'homme, l'angoisse de l'exil, le perpétuel conflit entre la solidarité et la trahison.» Sylvère Monod
Plus de quinze ans après avoir fait ses adieux à la vie de marin, J. Conrad évoque dans ce récit les événements et les figures qui ont marqué ses jeunes années. Il rend ainsi un hommage aux hommes de la mer.
Encouragé à poursuivre sa carrière littéraire après son premier livre, La Folie Almayer, Joseph Conrad, dans Un paria des îles, reprend le même lieu et les mêmes personnages, mais quinze ans plus tôt. Continuant à remonter le temps, il les rajeunira encore dans un troisième roman, La Rescousse.Le livre paraît en en 1896. C'est l'histoire nocturne, ténébreuse, d'un homme qui a failli, Willems, et que son maître, le célèbre capitaine Lingard, condamne à rester captif de la forêt équatoriale, à une cinquantaine de kilomètres de la mer. Willems est littéralement englouti par la forêt, par l'amour dévorant d'une femme indigène, Aïssa, et par son propre chaos intérieur. Dans ses efforts pour survivre, il va faire le malheur de son rival Almayer, et provoquer par trahison l'arrivée et l'installation des Arabes dans ce comptoir situé sur le fleuve, dont l'accès était jusque-là un secret.
La composition du présent volume a quelque chose de singulier. On y trouvera deux recueils de nouvelles, comprenant en tout sept récits, dont certains, assez longs, ont parfois été publiés sous la forme de volumes indépendants : c'est le cas d'Au bout du rouleau, Typhon, Au coeur des ténèbres et même de Jeunesse. On y trouvera également un roman tenu par beaucoup de bons esprits pour la plus grande oeuvre de Conrad et qui est à coup sûr son livre le plus long. On y trouvera enfin un ouvrage original associant des aspects de l'essai, de l'autobiographie et du récit imaginaire.
Cet assemblage de quatre oeuvres ne doit rien à l'arbitraire de l'éditeur et n'est nullement hétéroclite. Il s'agit des oeuvres publiées par Conrad sous forme de livres entre 1902 et 1906. Certains des textes avaient paru antérieurement en feuilleton dans des magazines, mais, conformément au principe suivi pour l'ensemble de cette édition, c'est l'ordre chronologique des livres de Conrad qui a été suivi. Il donne dans le cas présent : Youth and Other Stories en 1902 (Jeunesse et autres récits : «Jeunesse», «Au coeur des ténèbres» et «Au bout du rouleau»; Typhoon and Other Stories en 1903 (Typhon et autres récits : «Typhon», «Amy Foster», «Falk» et«Pour demain») ; Nostromo en 1904 et The Mirror of the Sea (Le Miroir de la mer) en 1906.
" vous avez compris" ?
" elle le regarda en silence.
" "que je vous aime", acheva-t-il.
" elle hocha très légèrement la tête.
" "vous ne me croyez pas ? lui demanda-t-il dans un murmure irrité.
" -personne ne peut m'aimer, répondit-elle très calmement.
Personne." " il resta coi un moment, complètement abasourdi, ce qui n'est pas surprenant. il doutait d'avoir bien entendu. il était outragé.
" "quoi, que dites-vous ? personne ne peut vous aimer ? qu'en savez-vous ? c'est mon affaire, non ? et vous osez dire une chose pareille à un homme qui vient de vous confesser son amour !
Il faut que vous soyez folle !
" -presque", dit-elle avec un accent de sincérité contenue, soulagée de pouvoir dire une chose qu'elle sentait être vraie, car depuis quelques jours, elle avait plusieurs fois eu l'impression d'être aux confins de cette sorte de folie qui n'est que l'intolérable lucidité de l'angoisse du lendemain.
" paru en 1913, fortune est de ces romans qui jettent un regard perçant et sans complaisance sur la nature humaine et ses passions illusoires, sur l'ambition héroïque qui conduit à la mort, sur la vanité des échappatoires face au destin. c'est surtout l'histoire d'une femme autour de laquelle ce même regard s'enroule, s'accroche, se suspend. mais plus cette femme est proche et plus on croit la tenir, plus son être se dérobe et on reste là, conquis, épris, envoûté...
Amoureux.
Axel Heyst, isolé sur une île de l'archipel indonésien, arrache à la brutalité d'un propriétaire d'hôtel une jeune danseuse du nom de Lena. La vengeance de celui-ci se déploie de façon implacable, jusqu'à l'apocalypse qui termine le roman. Victoire est à la fois un récit d'aventures, un roman philosophique, un conte colonial, une réflexion métaphysique qui touche à la profondeur de l'être. Récit d'aventures que parcourent des brigands à la recherche d'un trésor imaginaire. Conte colonial, sur les îles indonésiennes, où les indigènes assistent aux piètres entreprises économiques des Européens. Roman philosophique qui oppose la position sceptique du personnage principal, et la nécessité où il se trouve d'agir. Réflexion métaphysique, où la profondeur de l'être, le sens de l'individu, la participation individuelle au destin universel de l'homme deviennent le véritable sujet de l'écriture. Pour Conrad, tout repose enfin sur le regard du lecteur : «La tâche que je m'efforce d'accomplir consiste, par le seul pouvoir des mots écrits, à vous faire entendre, à vous faire sentir - elle consiste, avant tout, à vous faire voir !»
Les six nouvelles qui composent ce recueil furent écrites durant les années des plus grands chefs-d'oeuvre de Conrad - notamment Lord Jim et Nostromo. Qu'il décrive un épisode étrange de l'épopée napoléonienne (Le Duel) ou de la guerre d'indépendance au Chili (Gaspar Ruiz), qu'il s'attache au destin tragique d'un indicateur infiltré dans un groupuscule anarchiste (L'Indicateur) ou à la vie d'un bagnard en fuite dans un comptoir colonial isolé (Un anarchiste), Conrad met en scène des personnages typiques de son univers, aux prises avec une fatalité contraire, finalement victimes de leur propre force, de leur vaillance et peut-être de leur aveuglement.
Ce volume comprend : Gaspar Ruiz - L'Indicateur - La Brute - Un anarchiste - Le Duel - Il Conte.
Le Compagnon secret, est une nouvelle de Joseph Conrad, publiée pour la première fois en 1910, qu'il a écrite après s'être inspiré d'une rencontre réelle qu'il avait faite sur un bateau.
En pleine nuit, dans le golfe de Siam, un jeune capitaine recueille à son bord un homme nu, un meurtrier qui lui confie s'être échappé du navire sur lequel il était détenu. Il le cache dans sa cabine, ment à son équipage et fait prendre des risques à ses hommes, va jusqu'à détourner son navire pour approcher de la côte afin d' aider son " compagnon secret " à s'enfuir. Ce court récit explore les étrangers liens qui se sont noués entre les deux hommes, cette complicité qui va jusqu'à l'identification, au dédoublement.
Il s'installe d'emblée une complicité entre le narrateur et l'homme qu'il a secouru : ils sont obligés de se parler bas, tête contre tête, pour ne pas attirer l'attention. Le capitaine doit user de ruses, notamment avec son steward, pour dissimuler celui qu'il appelle plusieurs fois son double. On comprend que cette complicité fugace offre un rempart à l'homme seul contre les doutes qu'il nourrit sur ses capacités à mener la bateau à bon port et à diriger son équipage même si l'autre moi est en porte-à-faux (mais c'est plutôt une force pour celui qui doute) avec la société.
« Un capitaine nouvellement nommé. Des officiers jaloux et soupçonneux. Un homme nu agrippé au bas de l'échelle et recueilli en pleine nuit.
L'affrontement des hommes dans le jeu de la dissimulation et les dérapages de la raison.
Un zeste de fantastique, comme dans "La ligne d'ombre". Pour une histoire au suspense haletant servie par une écriture somptueuse. Une oeuvre rare ! »