Julia se trouve moche. Aussi, quand on lui dit que Paulus Stern, le garçon le plus beau de la classe, est amoureux d'elle, elle refuse fermement d'y croire. Mais, vrai ou pas vrai, comment faire pour ne pas y penser à longueur de journée ?
« Les enfants, je vous présente, Liouba Gogol », a dit M. Dubeuf au moment où elle pénétrait dans la salle.
Personne n'a ri. C'était comme si une averse de neige s'était soudain abattue sur la salle. J'ai pensé à toutes les fois où j'avais traité Djézone de gogol et j'ai eu honte. Je n'étais pas la seule. Nous étions collectivement victimes d'un retournement de sens. À partir de cette seconde, gogol ne voulait plus dire débile, ça voulait dire un mètre soixante-dix, un visage en triangle, des joues roses, des yeux verts, un chignon blond à moitié défait, une bouche très rouge et de longues mains de pianiste. Dès l'instant où la plus belle fille du monde débarque dans sa classe, Sandra, la narratrice de cette histoire, sait que plus rien ne sera comme avant...
Depuis que Paulus est parti, Julia a comme un trou - un trou de la taille et de la forme d'un téléviseur - en plein milieu du ventre. Le mec-us le plus beau-us du mondus lui a annoncé qu'il déménageait, au moment où elle s'attendait à recevoir son inoubliable premier baiser... Et la loi de l'emmerdement maximum s'est à nouveau vérifiée. Depuis le départ de Paulus, la mère de Julia se conduit comme une exhibitionniste dépravée, sa petite soeur Judith, très perturbée psychiquement, a décidé d'inventer un nouveau langage, qu'elle est bien la seule à comprendre. Quant à Johana, sa meilleure amie, elle la délaisse pour se consacrer à sa carrière de future grande actrice. C'est pourtant cette même Johana, experte en sentiments, qui lui suggère une solution pour se consoler de l'absence de Paulus : il suffit de créer de toutes pièces une nouvelle aventure avec un garçon aussi attirant que lui et surtout très différent. Julia décide de tout miser sur Dick Pool, le correspondant anglais qui doit débarquer dans leur classe le lundi suivant. C'est bien connu, les anglais sont tous cool et sexy... enfin, presque tous. Et Paulus ne se laisse pas oublier si facilement.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Anton Kraszowski ne s'est jamais résigné à être malheureux. Il a toujours su que sa vie méritait mieux. Un jour, il traverse le boulevard pour la première fois et lit la plaque de l'immeuble d'en face : Conservatoire national de Paris. Et tout à coup, Anton se dit que ça y est, sa vie va changer. Mais il ne peut pas deviner à quel point.