Cet ouvrage est une réflexion sur les phénomènes de ségrégation sociale dans la consommation collective. Il confronte les résultats d'un travail statistique original sur la distribution relative - des équipements et des classes sociales - dans l'espace de la région parisienne, aux principaux paradigmes théoriques avancés sur cette question. Le cumul des inégalités, à la défaveur des ouvriers, n'est partiellement contredit que dans les municipalités de la « ceinture rouge ». Les situations urbaines privilégiées bénéficient à la bourgeoisie, mais aussi aux couches intellectuelles salariées. Les hétérogénéités de situation, internes aux différentes classes sociales, et les problèmes posés par leurs différents modes de coexistence dans les espaces locaux, invalident cependant les schèmes fonctionnalistes ou téléologiques univoques (redistribution, normalisation, reproduction de la force de travail), et conduisent à des propositions théoriques plus complexes pour la compréhension des politiques urbaines, et des pratiques de consommation collective.
Entre Trocadéro et Monceau, Neuilly et Passy, vivent les grandes familles. Dans ces quartiers de l'Ouest parisien se concentrent les héritiers des lignées aristocratiques et des vieilles dynasties bourgeoises. L'élite sociale vit entre elle au rythme de ses rites. Pendant deux ans, les auteurs ont parcouru les beaux quartiers, interrogé les représentants de ces groupes privilégiés. Grâce à une enquête fouillée et minutieuse, ils en révèlent la vie quotidienne, racontent les rallyes pour adolescents, pénètrent les cercles très fermés. Par ce voyage ethnologique, ils dévoilent un monde d'ordinaire interdit aux profanes. Ils expliquent finalement pourquoi le gotha se rassemble dans un ghetto.