« Je n'aime pas beaucoup sortir, mais j'aime penser. Ou l'inverse : je n'aime pas beaucoup penser mais j'aime sortir. On sort trop et on ne pense pas assez. Ou l'inverse : on pense trop et on ne sort pas assez. Peut-être écrirai-je un jour un traité de l'inversion dont le sujet ne sera pas l'homosexualité mais la contradiction. Toute chose est-elle égale à son contraire ? Ce sera la première question posée
sur le rebord de la baignoire, avant de penser à sortir. Je suis beaucoup sorti et j'ai peu pensé. Ou j'ai beaucoup pensé et je suis peu sorti. Ce recueil en deux parties est le résultat de plusieurs années de sorties et de pensées,
tentative de retrouver et de conserver le temps perdu à sortir et à penser. »P. B.
Patrick Besson est né le 1er juin 1956 à Paris. Il fait son service militaire au 1er régiment de spahis et siège au jury du prix Renaudot. Parmi ses romans parus aux éditions Mille et une nuits, Marilyn Monroe n'est pas morte, L'Orgie échevelée, La Titanic et Come Baby (prix Duménil). Il est chroniqueur au Point.
« Les années Isabelle, les années 80 vues par un écrivain qui va quitter sa femme Isabelle. Épisodes : un service militaire peu militaire en Allemagne, une douloureuse et désopilante expérience théâtrale dans le quatorzième arrondissement de Paris, un voyage d'études dans l'URSS de Mikhaïl Gorbatchev et un voyage de rêve dans l'Irlande de Michel Dion, une liaison courte mais heureuse avec une hôtesse de l'air débutante, et pour finir un séjour bousculé, sensuel, angoissé et tendre dans ce qui était encore la Yougoslavie avec ce qui était encore une jeune étudiante en philosophie : F. »
Stuttgart, février 1875. Verlaine est venu attendre Rimbaud dans sa chambre pour lui parler. Depuis le coup de feu de Bruxelles, les deux poètes ont bien changé : Rimbaud a décidé de se lancer dans le « business » et d'abandonner la poésie, qui n'était qu'une grande plaisanterie, tandis que Verlaine a trouvé Dieu et arrêté de boire, découvertes qu'il aimerait faire partager à son ancien amant. Patrick Besson imagine dans ce dialogue absurde et hilarant ce que les poètes auraient pu se dire lors de leur dernière rencontre avant que Rimbaud entame sa deuxième vie, celle d'un infatigable voyageur.
« L'époque : fin du XXe siècle, début du XXIe. Le lieu : presque toujours Paris. Les rencontres : une photographe (Bettina Rheims), une actrice (Vanessa Paradis), un académicien (Jean d'Ormesson), un acteur (Jean Yanne), une princesse (Charlotte Casiraghi), une Russe (Elena Lenina), une romancière (Françoise Sagan), un mensuel (Playboy), deux académiciennes (Élodie Frégé et Sofia Essaïdi), une fille (Mazarine Pingeot), une star (Sophie Marceau), un photographe (Helmut Newton), un juré Renaudot (Frédéric Beigbeder), un festival (Cannes), une comédienne (Emmanuelle Seigner), un mort (Jacques Martin), une ex-première dame (Carla Bruni), un biographe (Patrick Poivre d'Arvor), une pop star (Michael Jackson) et une cinéaste (Maïwenn), le tout écrit dans ce style endiablé que mes lecteurs connaissent bien et que j'invite mes non-lecteurs à découvrir. » Patrick BessonGrand Prix du roman de l'Académie française pour Dara, Prix Renaudot pour Les Braban, Patrick Besson est membre du jury Renaudot et collabore au Point. Il est notamment l'auteur de Come Baby (Mille et une nuits) et de Puta madre (Fayard).
L'idée. Les 54 ans de l'homme au début du XXIe siècle. L'intrigue. Un journaliste écrivain français parti à la recherche d'une actrice thaïlandaise aperçue dans un téléfilm d'Arte renonce à la rencontrer quand il tombe amoureux du personnage qu'elle incarne et qu'il a trouvé dans le Soi 4 de Sukhumvit, le Pigalle de Bangkok. L'arrière plan. Le passé sentimental du narrateur et sa récente rupture avec une jeune romancière blonde qui vient d'obtenir un grand prix littéraire de printemps. Les lieux. Bangkok, Paris, Palmyre, Londres, Monaco, Nice, Belgrade, Athènes, Brazzaville, Saint-Florent, Las Vegas, Montreuil. Le suspens. Comment Patrick va-t-il s'en sortir entre deux escort girls thaï ? Le contexte historique. La crise financière mondiale et la révolution des Chemises rouges en Thaïlande. La chanson. « Que reste-t-il de nos amours ? » Le nombre de pages. 96. Le degré d'autobiographie. 95 % - les 5 % restant étant imputables à l'oubli.
Lecteur-arpenteur, Patrick Besson n'a cessé de chiner des livres dans les solderies. De ses (re)lectures d'occasion, il a tiré une série de 83 billets acerbes et enlevés, titrés : « Vailland à la noce », « Je rends Huguenin », « Jouhandeau octogénial », « Les enfants du capitaine Debord », « Jeter son Sagan », « Montherlant et les garçons » ou « Ami de Pierre Benoit ».
Écrivain de premier rang ou de seconde zone, chacun donne lieu à un exercice d'admiration ou de détestation, si ce n'est de réhabilitation.
Marilyn Monroe n'est pas morte.
John Kennedy n'a pas été assassiné à Dallas.
Et les Américains n'ont pas marché sur la lune.
Dans ce nouveau roman, Patrick Besson vous explique pourquoi.
Et vous allez le croire.
Écrit au début des années 90, quand le champion du monde de boxe était emprisonné pour cause d'abus sexuels sur une jeune fille noire de dix-huit ans, Le Viol de Mike Tyson est une plongée dans les méandres de la boxe professionnelle, du show-business et de la justice américaine, ainsi qu'un pamphlet mordant contre l'antiracisme de façade et l'intolérance travestie en moralité.
Il s'inscrit dans la liste déjà longue des textes iconoclastes de Patrick Besson, dont on retrouve ici le style insolite et décapant qui lui a déjà valu beaucoup de lecteurs et presque autant d'ennemis.
« Au bout de quelques secondes, elle comprend comment il va lui faire l'amour, et elle sourit, et il comprend qu'elle voulait, dans le secret de son sentiment dément et sans doute blessé pour lui, que c'était ainsi qu'il le lui fasse, bien posé sur elle comme une couverture de l'armée, l'enveloppant de toute sa vieille et lourde graisse d'écrivain célèbre, chaud, lent, silencieux et passionné. Il s'enfonce en elle comme on enfonce une lame dans une boîte de conserve. Elle soupire d'aise ou de soulagement, il ne parvient pas à décider, de toute façon il s'en fout, l'important est qu'elle soupire. »
Quand une star du X rencontre un mandarin des lettres, Patrick Besson raconte.
« Quand Roland m'a proposé de tuer des femmes, et rien que des femmes, j'ai tout de suite été d'accord. Enfin, pas tout de suite. D'abord, j'ai fini mon jus de tomate. Roland me regardait, sa chemise saumon grande ouverte sur sa poitrine. Il a des cheveux châtain-blond et des yeux gris-bleu. Rien, chez lui, ne saurait être d'une seule couleur. Il lui manque une incisive tel un vieux teckel ayant mangé trop de sucreries. je me demande pourquoi je parle de lui au présent car il est mort depuis un bon moment déjà. Il y a beaucoup de morts dans cette histoire. Quand j'étais petit, je sentais que je ferais des dégâts sur la terre, mais comment imaginer que j'en ferais autant ? »
Inédit
« Au lieu d'écrire mon autobiographie (Même pas mal : 1) Nouveau hussard, 2) Communiste, 3) Idiot international, 4) Serbe de Bosnie), je vais publier mes relevés de Carte Premier. Ça sera moins fatigant et plus sincère.[...] Avec le temps, ce que nous avons obtenu a de moins en moins d'importance et ce que nous avons raté en a de plus en plus ; c'est ce qui explique la mauvaise humeur des vieux. Tout le monde finit par se voir en looser et d'un certain point de vue, ce n'est pas faux, personne n'ayant jamais réussi à ne pas mourir.[...] Encore que. »
En assemblant ces fragments de mémoire jetés sur le papier entre 1996 et 1999, le romancier Patrick Besson nous livre une série de réflexions et d'aphorismes ironiques et mordants.