À force de vivre en dehors de la ville (entendez : en banlieue), en dehors de la richesse et de la pauvreté (entendez : en petit-bourgeois), en dehors du monde du travail (entendez : en chômeur), et loin de la femme qu'ils aiment, une multitude de jeunes gens finissent par constater qu'ils sont en dehors d'eux-mêmes et de la vie. Absents. Navrés et en colère, ils décident à pile ou face de mettre un terme à l'existence : Face, ils se suicident ensemble. Pile, ils font un carnage. C'est pile. Et c'est ainsi que Clément Théroude et ses amis, entre autres, Aristide Verdel, Pierre Durel, Patrick B (historiographe officiel) s'emparent du pouvoir, mettent la France à l'envers et commencent par faire exécuter ceux qui ont le sentiment d'être un peu là : 100 000 barbus, sociologues, psychiatres et neuro-psychiatres, sans compter les exilés. Mais Clément Théroude est capricieux, las de tout et d'abord sentimental : Avril Z lui manque, que ne remplace pas Prudence ; puis il tombe amoureux d'Adeline qui ne l'aime pas et précipite la chute des Absents. Voilà, c'est tout simple.
Tard, le soir, dans un café proche de la gare de l'Est, une jeune fille apparaît. Ce n'est pas le Petit Chaperon rouge, c'est Gladys. Elle a seize ans et une valise dans chaque main. Elle ne connaît pas la vie. Elle trouve, parce qu'elle est aimable, un homme pour porter ses valises et lui apprendre tout. Il s'appelle Marc Alby et il lui reste exactement quatre mois à vivre. Ceci est l'histoire d'une séduction, d'une possession et d'une destruction. Nous suivons Marc Alby et Gladys dans une ville et un monde où la vie passe comme elle peut. La ville est Paris. Le monde est le nôtre, suite de nuits sans suite et couleur de neige fondue, ou de boue. Chronique d'une époque et d'un amour, ce roman est aussi l'histoire d'un regard. À travers lui, la silhouette de Gladys se précisera, puis son visage, puis ce qu'il y a derrière le visage. Le narrateur finira par découvrir la figure d'un diable dans laquelle il reconnaîtra la sienne. Il y a des vérités qui brûlent, comme brûlent les feux de l'Enfer ou la glace d'une âme incapable d'amour. Tant pis pour ceux qui ne sont pas habitués à souffrir, ils mourront les premiers. Les autres n'en seront pas plus délivrés du Mal pour autant, mais enfin ils seront toujours là. Pour témoigner, s'accuser. Oublier.
David Klessing, jeune et valeureux soldat, est le héros de cette épopée moderne. Il lui suffira d'une nuit pour falsifier une comptabilité, échapper deux fois à la Brigade des stupéfiants, assommer dans un établissement de bains-douches un colosse au sexe indistinct, découvrir dans l'enceinte de sa caserne le cadavre du sous-lieutenant Van Caleghem Eric, attaquer une banque et gagner aux courses. De nombreux personnages forment autour de cet homme pressé un florilège de sentiments et de mystères qui est un hommage à la littérature d'action et d'émotion. L'histoire, ou plutôt les histoires se passent au printemps, dans une île de la Méditerranée qui s'appelle Novembre. Lieu du jeu, du rêve et de l'amour, elle est malheureusement imaginaire.