Peut-on encore rire de tout ?
Et pourra-t-on encore demain rire de tout ?
Ces questions méritent d'être posées.
Et c'est l'objectif de ce livre. Pas de limite à l'humour qui est au service de la liberté d'expression, car, là où l'humour s'arrête, bien souvent, la place est laissée à la censure ou à l'autocensure.
Ni les religions et leurs intégristes, ni les idéologies et leurs militants, ni les bien-pensants et leurs préjugés ne doivent pouvoir entraver le droit à la caricature, fût-elle excessive.
Cabu
Cabu s'amuse de tout. Du président de la République récemment élu, de sa politique incertaine, de son Premier ministre, de sa Première dame, de ses escapades amoureuses.
Et il continue joyeusement avec l'opposition de droite, le Front national d'extrême droite, les intégristes religieux de tous poils.
Cabu n'épargne personne, c'est pour ça qu'il est drôlement cruel.
Cabu s?inscrit dans la lignée de Daumier. Il se sert de la caricature comme d?une arme politique vis-à-vis des puissants et des ridicules de l?époque. Elle lui permet aussi de faire rire du tragique ou de la banalité. Grâce à ce polémiste, des politiciens dont la postérité n?aura retenu que l?insignifiance ont gagné leurs lettres de noblesse. Croqués par Cabu, ils resteront pour ce qu?ils étaient. Pas grand chose. Des produits à consommer dans l?urne. Il y a aussi le Cabu observateur critique et sarcastique des m?urs et modes d?une société française dont il décortique à loisirs les travers et les ridicules. Les ?meilleurs dessins? ici proposés montrent le talent cinglant d?un dessinateur qui a fait de l?irrespect sa marque de fabrique. Aucun d?entre eux n?a vieilli ou pris le moindre cheveu blanc et leur puissance comique est toujours aussi ravageuse.
Pour chaque dessin, Cabu faisait son marché sur l'inépuisable planète des cons. Politiciens, militaires, religieux de toutes confessions, affairistes, etc. : personne n'échappait à son attention. Bien des cons attendaient avec impatience d'être distingués par Cabu. Simplement parce qu'une caricature de lui, c'était la garantie d'une postérité !
L'importe de l'oeuvre graphique de Cabu s'impose à tous.
Elle grandira encore avec le temps et en fera le chroniqueur capital et ricaneur de notre époque.
Pierre Dac et Cabu sont nés à Châlons-en-Champagne, à plusieurs dizaines d'années d'écart mais à seulement quelques centaines de mètres de distance.
Le roi des loufoques est resté jusqu'à l'âge de 3 ans dans une ville qui s'appelait alors Châlons-sur-Marne et que, origines juives obligent, il voulait faire rebaptiser Chalom-sur-Marne. Le père du Grand Duduche et du Beauf y a grandi et commencé sa vie professionnelle dans le journal local. Pendant ses jeunes années, il a nourri son humour naissant en dévorant des numéros de L'Os à moelle conservés dans le grenier familial.
Ils ne se sont rencontrés qu'une seule fois, en 1969, à Paris. Aujourd'hui, les voici à nouveau réunis à travers Les Pensées du maître 63, devenues des classiques, illustrées par des dessins de Cabu en noir et blanc mais résolument hauts en couleur. Pour le meilleur, mais surtout pour le rire.
les sketches de coluche sont aujourd'hui partie intégrante du patrimoine français.
plus de vingt ans après la disparition de l'humoriste, ils n'ont rien perdu de leur pouvoir dévastateur et restent plus que jamais d'actualité. les plus percutants sont encore dans toutes les mémoires (histoire d'un mec sur le pont de l'alma, le belge, le schmilblick, l'auto-stoppeur, la publicité). d'autres - ceux de ses débuts (la procession télévisée, l'audition) ou certains moins connus (médecins sans diplômes, la fanfare, tous les chemins mènent à rome) - ont la même force comique.
illustré par cabu et wolinski, ce livre est un festival inégalé d'impertinences.
Les Français ne semblent plus y croire, qu'ils aient voté ou non pour Nicolas Sarkozy.
Crise économique et sociale, promesses non tenues. ministres inefficients ou grotesques, sans oublier l'incontournable Caria, l'actuel président ne nous épargne rien. Gourmet et gourmand à la fois, Cabu a la caricature jubilatoire dès que la bêtise rayonne et, dans chaque dessin, il porte l'estocade.