Cabu restera dans les esprits comme l'auteur du XXe siècle ayant consacré le plus de dessins à l'indignation envers l'armée, les militaires, les guerres, la torture et la bêtise.
À l'heure où l'Europe, en Ukraine, est à nouveau en guerre et que le monde tremble en voyant la Chine et Taïwan se faire face, Cabu nous rappelle à quel point la guerre est la pire des choses que l'humanité peut s'infliger à elle-même.
"Je venais de Charlie Hebdo. On s'étonnait de ma présence chez Dorothée. Mais pour un dessinateur, c'est un public idéal. Tous les enfants dessinent jusqu'à 12-13 ans et ils aiment voir dessiner".
Complice de Cabu sur le plateau de Récré A2, Dorothée est aussi devenue un personnage à part entière de ses dessins, tant il l'a croquée, elle et son nez retroussé, dont il se moquait tendrement. Après l'aventure interactive en direct de Maraboud'ficelle, initiée par William Leymergie, qui ne devait durer que quelques semaines, Cabu va rester à l'écran et passer près de dix ans à s'amuser comme un gamin dans l'émission pour enfants Récré A2, sans jamais renier ses valeurs et en s'adressant à son public avec humour et intelligence. Et surtout, Cabu donne envie de dessiner à une génération entière de jeunes téléspectateurs, toujours ravis de s'essayer à la caricature. En France, le nez de Dorothée est désormais au moins aussi célèbre que celui de Cléopâtre !
"Le Grand Duduche existe grâce à Yvonne de Gaulle, explique Cabu. Si elle n'avait pas fait interdire Hara Kiri, je n'aurais pas rencontré René Goscinny, et il ne m'aurait pas incité plus tard à développer ce personnage lunaire".
Le Grand Duduche apparaît dans les pages de Pilote en 1963 et devient rapidement une des vedettes du journal. L'étudiant lunaire, amoureux transi de la fille du proviseur, déjà écolo, est en lutte permanente contre les professeurs, Belphégor le pion, la police, les parents. Bref, il s'oppose à tout ce qui peut ressembler, de loin ou de près, à une forme d'autorité. La carrière de Duduche s'est ensuite poursuivie dans Charlie Hebdo, Hara Kiri, avant de revenir dans Piloteau début des années 80. Et si le personnage est abandonné, Cabu n'hésite pas à le faire réapparaître de temps en temps, dans les strips du Canard Enchaîné par exemple. Les aventures du personnage le plus célèbre de Cabu ont d'ailleurs déjà été recueillies dans 6 albums, tous épuisés à ce jour.
Pour cette version intégrale, nous avons décidé de repartir des originaux de l'auteur, ce qui nous amène à une nouvelle édition de plus de 600 pages, en noir et blanc et en couleurs, et qui contiendra pas moins de 200 planches inédites en album ! L'auteur apportera en bonus son petit grain de sel en commentant son travail, comme il l'a déjà si bien fait dans le cadre des recueils de la collection "Cabu Dessinateur-Reporter". Cet album constituera à n'en pas douter le cadeau idéal pour les anciens étudiants ou leurs enfants !
Un regard unique sur la société des années 70. Vu à travers les dessins d'un des plus grands dessinateur humoristique de presse...
Depuis la fin des années 60, Cabu a parcouru la France de long en large pour le journal 'Charlie Hebdo'. En inventant la bande dessinée reportage, il a dressé un portrait politique et sociologique de l'Hexagone. De ville en ville, à la rencontre des lecteurs et des notables locaux, son humour fait rage. Muni de son crayon et d'un bloc de papier, le père du Grand Duduche croque ses contemporains. Dans ce volume consacré aux années 70, les lecteurs découvriront ou redécouvriront les communautés hippies et les premiers punks, le début de l'urbanisation intensive, la libération sexuelle, les centralesnucléaires, les militaires, les figures politiques majeures de l'époque, Pompidou, Giscard, Marchais, Chirac et déjà notre monument national, Johnny Halliday ! La culture également est passée au crible, qu'elle soit cinématographique, théâtrale, télévisuelle ou musicale. Ces voyages dans le temps seront accompagnés de repères « historiques » et des commentaires de l'auteur. Plus de 200 pages de dessins d'archives compilés et sélectionnés par le maître d'oeuvre Alain David.
Une découverte de la ville au travers du carnet de croquis réalisés par le dessinateur.
Nous sommes en 1986. L'événement BD, cette année-là, s'appelle Le Nez de Dorothée. Un album signé Cabu, inspiré par la célèbre animatrice de « Récré A2 ». Il faut dire que depuis 1980, chaque mercredi, Cabu participe en direct à l'émission n° 1 des enfants. Entre Goldorak, Candy et Albator, le dessinateur s'amuse à « croquer » Dorothée avec un très long nez et une queue-de-cheval. Son personnage devient rapidement aussi célèbre que l'animatrice-chanteuse elle-même : il orne les disques de Dorothée (Hou ! la menteuse, Allô allô monsieur l'ordinateur.), fait l'objet d'un vidéoclip (Vive les vacances, en 1985) et prend même vie, sous forme d'animation, lors d'un grand show en prime time sur Antenne 2. Le Nez de Dorothée devient enfin un énorme tube avec la chanson homonyme de Corbier. Souvenez-vous : « Le nez de Dorothée / Qu'on se le dise / Restera cette année / Dans sa valise. » C'est pourquoi la bande dessinée de Cabu, parue dans la foulée, devint immédiatement un succès populaire. et fait aujourd'hui figure d'objet culte : sa simple couverture est l'une des images marquantes des années 1980. Ses planches, entre humour bon enfant et seconde lecture plus abrasive, continuent à amuser en 2015 ceux qui ont pu découvrir Cabu grâce aux émissions de Dorothée. Une oeuvre rare, absente des librairies depuis plus de vingt ans, et que nous vous proposons de redécouvrir aujourd'hui !
Cabu s'amuse de tout. Du président de la République récemment élu, de sa politique incertaine, de son Premier ministre, de sa Première dame, de ses escapades amoureuses.
Et il continue joyeusement avec l'opposition de droite, le Front national d'extrême droite, les intégristes religieux de tous poils.
Cabu n'épargne personne, c'est pour ça qu'il est drôlement cruel.
Suite directe des Années 70, les Années 80 retracent à nouveau une certaine vision de l'histoire contemporaine, par l'un des meilleurs dessinateurs humoristiques de France, et certainement l'un des plus connus du grand public.Pour Cabu, les années 80 sont les années Mitterrand. Élu en 1981 à la tête de la France des beaufs en lieu et place de Coluche, son compagnon d'humour (que Cabu et Charlie Hebdo soutenaient aux présidentielles de 1981), l'Hexagone découvre les nouveaux beaufs, de gauche, mais avec tous les défauts de la droite. Avec en prime l'horrible rallye Paris-Dakar, que Cabu dénonce depuis cette époque. Et Cabu trouve un leader officiel aux beaufs, Roger Hanin, l'authentique bea u-frère de Mitterrand. L'humour est au rendez-vous de ce livre. Cabu délaisse peu à peu les reportages en BD de Charlie Hebdopour les dessins d'humour mordant du Canard enchaîné. L'occasion de mettre en scène les amis et les ennemis du président, Jack Lang, Fabius, Rocard, Le Pen, Chirac, Giscard... Tous prêts à prendre sa place. Mais les années 80 sont aussi les années Dorothée. Le dessinateur subversif de Charlie Hebdo devient la vedette des enfants. Une activité parallèle pas si innocente que cela, comme le prouve les pages reprises dans ce livre. Sa présence sur le p etit écran ne l'empêche pas de flinguer la nullité de la télé, il devient un observateur privilégié pour Télérama, ce qui lui vaudra les foudres de Jacques Martin, mais certaines des plus belles pages de bande dessinée de cet artiste complet.
Pour chaque dessin, Cabu faisait son marché sur l'inépuisable planète des cons. Politiciens, militaires, religieux de toutes confessions, affairistes, etc. : personne n'échappait à son attention. Bien des cons attendaient avec impatience d'être distingués par Cabu. Simplement parce qu'une caricature de lui, c'était la garantie d'une postérité !
L'importe de l'oeuvre graphique de Cabu s'impose à tous.
Elle grandira encore avec le temps et en fera le chroniqueur capital et ricaneur de notre époque.
Cabu aime le jazz, sous toutes ses formes. Car voilà plus de quarante ans qu'il promène sa silhouette dans tous les lieux du jazz, des festivals aux concerts, des concerts aux clubs... A la rencontre de la musique, des musiciens, du public, des ambiances. Pendant toutes ces années il n'a jamais raté un concert de Duke Ellincton, de Count Basie ou de Lionel Hampton, marquant une fascination pour les grands orchestres, ambassadeurs d'une «musique de la liberté, la seule musique créée au XXème siècle» comme il aime le dire.
Mais il ne s'est pas contenté de cela : Il a aussi aimé les voix féminines, Ella Fitzgerald, Anita O'Day... est allé écouter les petites formations de Saint-Germain-des-Prés, tout comme les grands musiciens nord-américains en tournée en Europe. Il a parcouru les festivals, les concerts, les clubs, toujours muni de ses carnets de croquis. De ses rencontres il en a ramené des centaines de dessins, des carnets de voyage d'un univers musical qu'il n'a cessé de fréquenter tout au long de sa vie de dessinateur.
Une sélection des meilleures aventures de Beaufs Quand le lyrisme de Cabu croise le comptoir des bars.
Lorsque Cabu croise le tenancier d'un bistro de Châlons qui va servir de modèle au beauf, personne ne peut alors imaginer le destin que connaîtra ce personnage propulsé de l'anonymat confortable de la province à la notoriété controversée dévolue aux célébrités de la presse et de la bande dessinée.
Le journal Hara Kiri sera le premier à lui faire une place dans ses pages ou il va tenir le rôle du Français grande gueule, un brave type au racisme ordinaire, bardé de convictions en guise de manuel de survie dans un monde qu'il ne comprend plus.
La reconnaissance nationale lui viendra lorsque s'ouvriront les pages du Larousse en 1988. C'est pour lui la consécration !
Ce beauf parcourra les années, portant Catogan, boucle d'oreille et santiags dés 1994, adepte du modernisme durant les années Chirac avec téléphone portable et 4x4 avec des préceptes de vie tout aussi chevillés au corps que son ancêtre des années soixante, préceptes qui lui tiennent lieu de ligne de conduite.
Voici donc un manuel pour venir en aide aux contemporains du beauf, pour les aider à démêler l'ancien du nouveau, distinguer l'authentique et l'incontestable, et donner enfin à chacun quelques repères de « beaufitude ». Au risque d'y reconnaître un ami, un proche, voire..peut-être soi-même, tant il est vrai qu'il y a toujours un peu de beauf qui sommeille en chacun de nous.