Etrange figure que celle du successeur de louis xiv ! louis xv était beau, séduisant, ouvert et cultivé.
Son royaume était fertile, riche, paisible, instruit. on admirait ses institutions, ses savants, ses artistes, ses écrivains, ses salons, ses ponts et ses routes... mais ce bonheur et ce rayonnement étaient-ils le fait du prince ? monarque lucide, il répugnait à gouverner. non dépourvu de finesse, il ne possédait ni l'intelligence de son temps, ni la volonté de lui imposer sa marque. manquant de fermeté et de constance, il laissa, comme malgré lui, se déliter un magnifique régime hérité du grand siècle.
Fort de sa familiarité avec une époque dont il est sans doute le meilleur spécialiste, françois bluche a choisi d'en dresser un tableau équilibré. il a privilégié l'étude du caractère du roi, monarque trop loué après avoir été vilipendé. ainsi, à son habitude, françois bluche éclaire-t-il le sens d'un règne et, au-delà, l'évolution d'une monarchie qui, à travers l'europe, servit de modèle au " despotisme éclairé ".
Méfiant envers toute grandeur excessive et surtout imprégné des préjugés d'une légende noire, le public demeure trop souvent réticent à l'égard du plus étonnant de nos rois. De Louis XIV, qui a parrainé les écrivains, les savants et les artistes, créé de grandes institutions culturelles, orienté un siècle entier, réuni à la France un empire colonial et une dizaine de provinces nouvelles, qui a créé l'Etat moderne en évitant soigneusement l'étatisme, qui a remodelé la société en assurant la promotion de nouvelles élites; de Louis XIV, qui a dominé de sa personnalité et de son rayonnement le siècle le plus brillant de notre histoire, les Français ne gardent parfois qu'une image étroite et déformante: comme si l'adultère, un zèle religieux poussé jusqu'à l'intransigeance, la condamnation de Fouquet et la fâcheuse dévastation du Palatinat avaient constitué l'essentiel d'une vie de 77 ans et d'un règne personnel de 54 ans.
Le présent livre, qui représente quarante ans de fréquentation du Grand Siècle, débarrasse l'historiographie des poncifs et des clichés. L'érudition, toujours présente, jamais n'alourdit un texte nuancé. Dans ce gros ouvrage (traduit de New York à Moscou), qui se lit comme un roman, on retrouve ou l'on découvre un roi, un règne et un royaume marquant l'apogée de la France.
François Bluche, historien réputé et professeur émérite à l'université de Paris, est sans doute le meilleur spécialiste du XVIIe siècle. Fayard a publié en 1990, sous sa direction, un Dictionnaire du Grand Siècle, déjà classique.
La passion et les querelles d'école ont accumulé bien des légendes, noires ou roses, sur la france des années qui précédèrent la Révolution. Mais ici, nulle légende. François bluche ne s'embarrasse pas de stéréotypes. Sans cacher les défauts ou les grippages de l'ancien régime, il nous promène dans un pays riche et envié, dont la production industrielle rivalise avec celle de l'angleterre. Un petit français sur deux est passé par l'école. Si leurs terres sont souvent parcellaires, 90 % des paysans sont propriétaires. L'éducation et le mode de vie rapprochent, chaque jour davantage, la bourgeoisie de la noblesse. De la cour de versailles aux plus pauvres villages du forez, des évêques mondains jusqu'aux bagnards de brest ou de toulon, des chasses du roi jusqu'aux actes d'association des épiciers parisiens, l'auteur nous invite à un passionnant tour de france.
De A, comme « Abbadie, Jacques », à Z, comme « Zèle et faux zèle », 2 413 articles dus à la plume des meilleurs spécialistes couvrent avec ce dictionnaire un immense champ de connaissances sur le Grand Siècle entendu au sens large : de 1589 (avènement d'Henri IV) à 1715 (mort de Louis XIV). Certes, les questions politiques et les biographies y occupent une part, mais ce sont aussi tous les domaines de l'activité humaine qui sont traités, des sciences aux affaires religieuses, des lettres aux beaux-arts, de l'économie aux conflits guerriers, des institutions à la vie quotidienne. François Bluche, l'un de nos plus grands historiens de la France de l'Ancien Régime, auteur notamment d'un célèbre Louis XIV (1986), est le maître d'oeuvre de cette somme inégalée.
François Bluche, connu du grand public depuis son Despotisme éclairé (1968) et son Louis XIV traduit d'Oxford à Moscou, n'est pas seulement historien. A l'instar de son maître Pierre Gaxotte, il quitte volontiers les sentiers battus. Il se transforme en polémiste (Lamentable Clio), en critique (Le Petit Monde de la comtesse de Ségur), en théologien (La Foi chrétienne). Au grand scandale de ses collègues de Sorbonne, il a même tâté du roman historique avec Le Journal secret de Louis XIV (éditions du Rocher, 1998). Ne restait qu'à devenir mémorialiste : c'est à la mode. Il s'y est risqué en 1991 (Le Grenier à sel, éditions de Fallois). Nous n'avons pas voulu le rééditer sans retouches ni corrections, et sans chapitres nouveaux. C'est aujourd'hui 77 ans d'enthousiasme, témoin d'une vie atypique, studieuse, parfois aventureuse, toujours un peu baroque. On y trouvera des portraits inédits Bernard de Fallois, Roger Wybot curieusement déguisé en astrologue, Jean Raspail et Vladimir Volkoff. Mais le même dosage d'humour et de tendresse. Il sera question de snobs et de sots, de chats de gouttière et du royaume de Patagonie, des Salons du livre et de la fin de Satan.
Editions du Rocher, 24*16 cm, 321 pages
L'aristocratie française à la fin de l'Ancien Régime nous est présentée et analysée par un grand connaisseur de l'histoire des élites. Dans l'ambiance des Lumières et du décor rocaille ou « retour à l'antique », des rudes années de la fin du règne de Louis XIV à la douceur de vivre de 1788, François Bluche dépeint, avec précision et nuances, l'idéal noble, les seigneurs de Paris, les courtisans de Versailles, l'épée, la robe, la plume et la finance. Nous parcourons avec lui le royaume, des châteaux ducaux aux fermes-manoirs qu'habitent les petits hobereaux, nous observons aussi bien la réaction seigneuriale que la république des Lettres.
Rien n'était plus vivant et plus varié que le « second ordre », ce méconnu de l'histoire sociale.
Nous avons tous plus ou moins vécu dans notre enfance en compagnie des petites filles modèles, de Gribouille, du pauvre Blaise, de Jean qui rit. Mous avons tous couché un jour à l'auberge de l'Ange-gardien et souri devant les brusqueries du général Dourakine. La Bibliothèque rose fait partie du patrimoine français.
L'historien François Bluche, célèbre biographe de Louis XIV, nous dépeint ici avec émotion le petit monde de la divine comtesse en mêlant exactitude, critique et poésie.
Qu'ils soient vrais - Qui m'aime, me suive, ou encore : Ralliez-vous à mon panache blanc ! ou faux - L'État, c'est moi, ou encore : La Garde meurt et ne se rend pas ! -, les « mots historiques» (longtemps méprisés par la Nouvelle Histoire) méritent de revenir à l'honneur. Certains sont nobles - J'ai assez vécu, puisque je meurs sans avoir été vaincu. D'autres un peu trop spontanés... Que d'eau, que d'eau ! ou bien : Je salue Fécamp, port de mer, qui entend le rester... Certains sont farce - Le Président a-t-il encore sa connaissance ?... D'autres, chargés de gloire Soldats, du haut de ces pyramides... Vous en trouverez ici plus de mille, regroupés par périodes (Antiquité, l'Antiquité chrétienne, le Moyen Âge, de la Renaissance à la Révolution, de Mirabeau à Clemenceau, le XXe siècle ; deux index rendant aisée la consultation), replacés dans leur contexte, expliqués, critiqués. De quoi récapituler, avec le sourire, l'Histoire universelle ! La collection Le Présent de l'Histoire, dirigée par François Bluche, propose des ouvrages sérieux et agréables, conciliant Nouvelle Histoire et Histoire de toujours.
L'Ancien Régime (1498-1789) est la période de trois siècles au cours de laquelle se fixent par degrés les grands traits de la France moderne : ses frontières, sa diversité régionale, sa centralisation.
Comment la France fut-elle alors gouvernée ? Comment fonctionnaient ses grandes institutions administratives, financières, judiciaires, religieuses ? Quels furent les groupes sociaux - ordres, classes ou sociétés de pensée - qui assurèrent son dynamisme ou révélèrent ses faiblesses oe En 55 courts chapitres de synthèse qui définissent autant de mots clés, le présent ouvrage permet de mieux comprendre l'ancienne France : l'institution monarchique et ses fondements doctrinaux, les pouvoirs du Roi et l'influence de ses Conseils, la fonction des Parlements ou des Etats Généraux, le rôle des Intendants, la composition des trois Ordres - Clergé, Noblesse, Tiers Etat - et leurs rivalités.
Le lecteur simplement curieux d'Histoire tout comme l'étudiant y trouveront une information claire, précise et sûre.
François Bluche a été professeur à la Faculté des Lettres de Besançon, puis à l'Université de Paris X-Nanterre. Il s'est consacré à l'étude de l'époque classique (XVIIe et XVIIIe siècle). On lui doit notamment une magistrale biographie de Louis XIV. C'est sous sa direction qu'a été publié le Dictionnaire du Grand Siècle qui désormais fait autorité auprès de tous les spécialistes.
Je me suis engagé auprès du Roi à ne pas ouvrir le registre ci-inclus. Nul ne peut en prendre connaissance avant deux cent cinquantes années.... Voici donc pour la première fois révélé au public le Journal secret, mémoires et commentaires...commencé après la mort du cardinal Mazarin,et rédigé de la main même de Louis XIV jusqu'à la veille de sa mort. Ce Journal secret de Louis XIV présente de fait tous les caractères de l'authenticité : évènements vérifiés, dates exactes, analyses politiques et psychologiques vraisemblables. Tous les faits importants d'un grand règne y sont racontés ou évoqués : de la disgrâce de Fouquet à la révocation de l'Edit de Nantes, du mystère du Masque de fer aux secrets d'alcôve...toute l'histoire du Grand Siècle vue par celui qui le marqua de sa stature : le Roi-Soleil en personne.