Sur la silhouette de Santiago Nasar s'est penchée la figure grimaçante de la mort. Qui n'a pas entendu, de la bouche même des assassins en puissance, les frères Vicario, le désir ardent de laver dans le sang l'honneur bafoué de la famille ? Nombreux sont ceux - les amis, la famille, les criminels eux-mêmes - qui tenteront de déjouer ce que le narrateur, enquêteur minutieux, affirme comme inéluctable dès les premières pages... Mais sur ce bout de terre tropicale, rien ne semble capable de fléchir l'axe effilé du destin. Récit bref, l'histoire se déroule en cercles concentriques sous la forme d'une spirale infernale qui précipite la victime vers sa fin, connue de tous, qu'il soit acteur ou lecteur. L'écrivain colombien, par cette construction ingénieuse, développe avec humour et imagination le thème de la fatalité.
Nous sommes en 1956, dans un village de la côte Colombienne. Tous les vendredis, un vieux colonel libéré de ses obligations militaires se rend au port, espérant recevoir des nouvelles concernant une pension qu'il avait demandée en compensation de ses services rendus durant la guerre civile. Alors qu'il ne reçoit pas la moindre lettre du gouvernement, son foyer souffre financièrement...