C'est de la « mauvaise herbe », un copain de Brel et Ferré ; c'est un portraitiste d'exception aux mélodies décalée ; un poète, qui chante Ronsard et Villon ; un timide aussi, qui fredonne « sous un coin de parapluie ». Plus de deux cents chansons scandent cette ballade du temps jadis, menée par le parolier génial qu'était Brassens, l'éternel « polisson de la chanson ».
Ses mots exquis et bourrus à la fois, sa tendresse retenue, son ironie délicieuse, son humour volontiers féroce, son sens naturel de la tolérance, son goût irrépressible de la liberté, ses chants d'amour insolents : telles sont les richesses de l'oeuvre de Georges Brassens, de ses chansons réunies dans J'ai rendez-vous avec vous.
« Meilleur poète » de son époque pour Gabriel García Márquez, « chanteur de blues » pour Boris Vian, véritable « vaccin contre la connerie » pour Maxime Le Forestier, Brassens est devenu un auteur intemporel et universel : il est d'ores et déjà traduit et chanté dans plus de quarante langues.
« Brassens s'est réfugié dans un total amour des mots » a écrit son ami romancier René Fallet. Appréciation exacte, mais insuffisante. Car ce fou de la langue française nourrissait aussi une profonde passion pour la musique, comme l'atteste la beauté ses mélodies. Toujours, en privé et en public, il se refusait à séparer ses mots et ses notes.
Brassens en rêvait, J'ai rendez-vous avec vous le réalise : les paroles et les musiques de ses chansons sont publiées ensemble dans un seul et même volume.
Pour rendre ces musiques vivantes et accessibles à qui voudrait les jouer, Yves Uzureau, compositeur et guitariste, a commis l'inattendu : d'une part, il signe un roman-méthode ludique, permettant à tous d'appréhender musicalement chaque chanson du Sètois ; d'autre part, s'éloignant de l'habituel solfège, il livre un système inédit de tablatures pour guitare qui permettra à chacun, même au néophyte, de devenir un interprète actif des chansons de Brassens.
De ce fait, et c'est là son originalité, J'ai rendez-vous avec vous n'est pas un volume tout à fait semblable aux autres titres de la collection BOUQUINS : il n'est pas seulement à lire, il est aussi à écouter et à faire écouter.
« Pour moi, une chanson, c'est une chose qui fait que n'importe qui, à un moment, se lève et se met à chanter pour une oreille quelconque, sans trop d'artifice » expliquait volontiers Georges Brassens.
Brassens Les Chansons d'abord En trente ans de chansons, Georges Brassens a légué à ses millions d'admirateurs un monde poétique tour à tour drôle et émouvant, truculent et pittoresque, plein de personnages inoubliables - l'oncle Archibald, Jeanne, Pauvre Martin - et de couplets aussi célèbres que les plus belles pages de La Fontaine ou de Villon : « Le Parapluie », « La Non-Demande en mariage », « Le Grand Chêne »...
Voici réunie l'intégrale de cette oeuvre : plus de cent soixante chansons, y compris celles qui furent écrites pour d'autres interprètes (Marcel Amont, Patachou...), et les dernières compositions, enregistrées après la mort du poète par son ami Jean Bertola.
à retrouver, à savourer, à découvrir peut-être, un des plus authentiques trésors de la chanson et de la poésie françaises.
Edition établie par Pierre Saka.
Chaque fois que je chante une chanson, je me fais la belle.
Chaque chanson est un cri que je pousse, un cri étouffé.
J'ai été auteur avant de savoir écrire.
L'anarchie, je pense qu'à dix ans je l'avais en moi.
Les militaires obéissent sans chercher à comprendre et moi je désobéis sans chercher à comprendre.
Je n'ai pas besoin d'un grand frère là-haut qui me protège et me dicte ses lois.
La Bastille n'a pas été tout à fait prise...
La vraie nature de l'homme, c'est la férocité, le fanatisme, la folie.
Les cons, faut tout leur dire !
Il ne me déplaît pas de déplaire à certains.
Ce qui importe, c'est la somme de tendresse, d'amour et de fraternité que peut donner un homme.
Le reste, c'est de la rigolade.
Ma vie privée ne regarde personne, même pas moi.
Georges Brassens.
Édition établie et présentée par Jean-Paul Liégeois.
Poussé par Patachou, Georges Brassens est monté sur scène pour la première fois le 26 janvier 1952. C'est à partir de ce jour-là qu'année après année, il a livré toutes les merveilles que nous connaissons : de La mauvaise réputation à Élégie pour un rat de Cave, en passant par Le gorille, La cane de Jeanne, Auprès de mon arbre, Les amours d'antan, La marche nuptiale, Mourir pour des idées, Le temps ne fait rien à l'affaire, La non-demande en mariage, Supplique pour être enterré à la plage de Sète.
Mais Brassens avait commencé à écrire des chansons dès son adolescence : 61 chansons restées inconnues du grand public parce qu'il ne les a jamais chantées sur scène ni enregistrées, sont ici publiées. Des chansons qu'il a pourtant déposées à la Sacem à partir de 1942.
Ces chansons inédites, il les a systématiquement recopiées dans des cahiers d'écolier. Premières chansons rassemble toutes les chansons que Georges Brassens a transcrites dans trois cahiers entre 1942 et 1949.
Elles ont pour titres : Personne ne saura jamais, Le bon Dieu est swing, Souviens-toi du beau rêve, Je pleure, etc.
Brassens ayant choisi de ne pas les interpréter, elles ne sont pas passées à la postérité (à l'exception de Maman Papa, du Bricoleur, des Amoureux qui s'bécott' sur les bancs publics et de J'ai rendez-vous avec vous.
Le temps est venu de découvrir Brassens d'avant Brassens, Brassens première manière.
Georges Brassens a parfois fait allusion à un carnet dans lequel il notait tout ce qui lui passait par la tête. Ce carnet - en fait, un cahier d'écolier -, le voici.
Ce Journal inédit, que Brassens a tenu de 1963 à 1981, est atypique et hétéroclite : les événements intimes y voisinent avec des aphorismes ou des ébauches de chansons. Et pas n'importe quelles ébauches !
C'est dans ces pages à petits carreaux que l'on voit surgir Mourir pour des idées, Cupidon s'en fout, Les quat'z'arts, Le pluriel, La ballade des gens qui sont nés quelque part, Les deux oncles, Don Juan, Mélanie, Tempête dans un bénitier, etc. Au total, 41 chansons.
Dans ce Journal, Georges Brassens est égal à lui-même, constant dans ses convictions et sa manière d'être : libertaire et tolérant, truculent et discret, lucide et courageux.
Inédits aussi, et ajoutés au Journal, Le vent des marécages (un premier journal datant de la période 1946-1953) et trois agendas (des années 1953 et 1955) viennent préciser l'autoportrait d'un homme qui ne s'est jamais caché derrière son petit doigt.
Faut-il encore mettre les points sur les i ? Georges Brassens n'hésite pas à le faire dans son Journal : « Quand on écoute mes chansons avec une oreille un peu fine, on entend que je ne suis pas du côté de la guillotine, de la loi, du côté de l'armée, du côté de l'exploitation de l'homme et de la femme qu'on force à se prostituer, du côté de la religion, du côté du profit, du côté du béton et des grands ensembles. Tout cela, je l'ai quand même écrit noir sur blanc ! »
Voici le Brassens d'avant la célébrité. En 1940, Georges Brassens quitte sa ville natale de Sète pour monter à Paris puis, enrôlé par le STO, part pour l'Allemagne. En 1944, il revient à Paris et s'installe dans la célèbre impasse Florimont, près de la rue d'Alésia.
Aux côtés de la célèbre Jeanne le Bonniec, il écrira et composera ses premières chansons. En 1946, il rencontre Roger Toussenot au siège du journal Le Libertaire. De 1946 à 1950, Brassens écrira à Roger Toussenot une correspondance abondante, essentiellement axée sur l'anarchie, la vie libertaire et l'amour de la poésie. Cette correspondance qui révèle un Brassens ennemi de tous les ordres, amant à perpétuité de la liberté avait été retrouvée par Agathe Fallet, l'épouse de René Fallet, le meilleur ami de Brassens. Publiées pour la première fois en 2001, elles sont rééditées à l'occasion du centième anniversaire de la naissance de Georges Brassens. Un document qui ravira tous les amateurs des copains d'abord.
'aime la pensée solitaire, je déteste les moutons.
Je n'ai pas besoin d'un grand frère là-haut qui me protège et me dicte ses lois.
L'effort d'aimer, c'est peut-être l'amour...
Il ne me déplaît pas de déplaire à certains.
Ma vie privée ne regarde personne, même pas moi.
La vraie nature de l'homme, c'est la férocité, le fanatisme, la folie.
Les foules modernes ont une puissance d'avilissement telle que rien ne leur résiste.
Il n'est jamais trop tard pour mal faire.
Les militaires de carrière sont affligés d'un crétinisme hyperbolique.
Les nouilles ne nourrissent pas aussi bien qu'on le prétend chez les mangeurs de canard farci.
Qu'est-ce que nous sommes ? Un peu d'argile et d'eau. Et nous voulons être éternels... C'est l'éternelle sottise.
Georges Brassens
" En ce temps-là nous habitions Montmartre.
Une maison miraclifique de sept étages par temps calme et de six les jours de bourrasques. " Témoin d'événements extravagants, le dernier étage de cette Tour des miracles est le refuge de personnages grotesques, acteurs d'histoires absurdes, plongés dans un univers irrationnel. À ces êtres surréalistes, femmes-autruches mangeuses de pierres, voisines nymphos, acheteurs de cadavres, s'opposent les " pupazzi de pacotille ", individus normaux, s'il en est.
Georges Brassens nous livre une fresque railleuse et truculente sur la vie de cette confrérie extraordinaire, à l'image de son univers musical.
Entre romantisme et vers acérés, Brassens évoque, comme dans ses chansons, l'amitié, l'amour et la beauté mais aussi son engagement et son refus de l'ordre établi.
Avec trois recueils et une série de poèmes retrouvés, il justifie pleinement son titre de chanteur- poète.
De Brassens, le cherche midi a déjà publié ses oeuvres complètes, Les chemins qui ne mènent pas à Rome et Brassens par Brassens.