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Gilbert Romeyer Dherbey
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Comme il y a des poètes maudits, il y eut des penseurs maudits, et ce furent les sophistes. Le nom même de « sophiste », qui signifie « savant », détourné de son sens originel, est devenu synonyme de possesseur d'un savoir faux et trompeur. Aristote, en suivant le verdict de son maître Platon, désigna le sophiste comme « celui qui a de la sagesse l'apparence, non la réalité ».
Ne convient-il pas aujourd'hui, avec un simple désir de vérité historique et scientifique, de plaider pour les sophistes ?
À travers les figures de Protagoras, Gorgias, Thrasymaque, Critias..., cet ouvrage s'attache à faire revivre la vie et l'oeuvre de ces penseurs itinérants qui inaugurèrent le statut social de l'intellectuel moderne.
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Les choses mêmes : la pensée du réel chez Aristote
Gilbert Romeyer-dherbey
- Encre Marine
- 15 Avril 2022
- 9782350881966
Quand on lit Aristote dans son texte, on est frappé par la fréquence du retour d'expressions comme « la science de la chose », « à partir de la chose elle-même », « dans la nature de la chose » ; les physiciens présocratiques n'ont pu deviner l'essence, dit Aristote, que parce qu'ils ont été « poussés par la chose elle-même ». Si ce retour insistant ne se manifeste pas toujours dans la version française du texte, c'est parce que le terme grec de pragma/p???µa recueille en lui tout un faisceau de sens que la traduction fait éclater en termes distincts : p???µa se traduit par chose, mais aussi par cause, au sens juridique du terme, et par affaire. ????µa recouvre donc le champ des choses naturelles, mais aussi celui de la politique ; qui est l'affaire de tous et la cause d'un chacun, et que les Anciens nommaient « affaires communes » et « chose publique ». Ce sens anthropologique s'est oblitéré de nos jours, si bien que la signification de p???µa est beaucoup plus large que celle du vocable moderne de chose.
La largeur du champ de p???µa invite à faire porter l'analyse sur l'ensemble de l'oeuvre d'Aristote. Sous son aspect négatif d'abord, avec la critique de là sophistique et du platonisme ; sous son aspect positif ensuite, tel qu'il se déploie en trois perspectives essentielles : la relation de l'homme aux choses par la connaissance ; la nature propre de la chose concrète telle qu'elle subsiste par soi dans la nature ; la réalité politique, qui certes est l'oeuvre de l'homme, mais qui aussi subsiste à l'extérieur de lui dans la Cité d'une manière autonome comme ré-publique.
On sait que les textes publiés par le Stagirite ont été perdus, et que le Corpus est constitué de notes de cours rédigées à des époques différentes. C'est dire que le philosophe méditant les écrits d'Aristote ne peut faire l'économie de considérations philologiques, lesquelles ne sont pas ici surcharge érudite mais font corps avec l'interprétation. Ainsi, l'étude précise de l'évolution d'Aristote dans sa théorie du sentir éclaire la genèse du traité De l'âme et invite à reconsidérer le problème de la date de sa rédaction.
On résume souvent par le mot de « réalisme » l'inspiration de la pensée d'Aristote, réalisme « naïf » ajoutent certains naïfs pour désigner une pensée parfaitement au fait de ses présupposés. Mais si le réalisme se définit comme visée du réel, il se trouve affecté d'une énorme ambiguïté puisque la réalité est ce que tente d'exprimer toute philosophie. Une inspiration philosophique va donc se caractériser par le lieu particulier où elle invente de situer ce réel énigmatique ; si Aristote ramène la philosophie du ciel sur la terre c'est parce que, refusant de voir ce réel dans un monde idéal séparé, il veut lire l'essence dans les choses de ce monde, les p???µata. Le recours ici fait, à travers la pensée d'Aristote, au sens ancien de p???µa vise à revaloriser la notion de chose, à lui redonner l'ampleur qu'elle a perdue en se bornant à désigner de nos jours l'objet simplement inerte. -
Les études réunies dans ce livre portent sut l'histoire de la philosophie antique, des présocratiques aux stoïciens, avec une préférence pour Aristote. L'ouvrage regroupe des articles parus dans diverses revues et des contributions à des ouvrages collectifs ; certains textes sont inédits ou inédits en français.
Entendre la parole des Anciens exige de nous un effort particulier, puisque le monde qui était le leur a disparu. Or la philosophie, bien qu'elle vise à l'universalité, fait malgré tout partie d'un monde ; elle entretient une correspondance étroite avec des formes culturelles (religion, art, littérature) qui avaient élaboré des évidences dont certaines étaient si fondamentales, si consubstantielles à l'être-grec, qu'elles allaient sans dire. La philosophie elle-même ne les énonçait pas, c'est pourquoi l'histoire de la philosophie se doit de dire ce qui, à l'origine, allait sans dire, afin de faire appréhender au lecteur actuel des évidences qui, depuis, se sont déplacées.
Faire surgir ces évidences oubliées exige que l'on se dépayse et que l'on vive soi-même dans le monde dont on parle. Démarche de patience et de douceur, qui ne cherche pas à faire comparaître les textes du passé devant le tribunal de la modernité, mais qui s'avance à l'écoute de cette parole archaïque, vers elle qui a fait tant de chemin vers nous. -
Les sophistes (7e édition)
Gilbert Romeyer-dherbey
- Que Sais-Je ?
- Que Sais-je ?
- 14 Janvier 2012
- 9782130594130
Comme il y a des poètes maudits, il y eut des penseurs maudits, et ce furent les sophistes.
Le nom même de « sophiste », qui signifie « savant », détourné de son sens originel, est devenu synonyme de possesseur d'un savoir faux et trompeur. Aristote, en suivant le verdict de son maître Platon, désigna le sophiste comme « celui qui a de la sagesse l'apparence, non la réalité ». Ne convient-il pas aujourd'hui, avec un simple désir de vérité historique et scientifique, de plaider pour les sophistes ? À travers les figures de Protagoras, Gorgias, Thrasymaque, Critias., cet ouvrage s'attache à faire revivre la vie et l'oeuvre de ces penseurs itinérants qui inaugurèrent le statut social de l'intellectuel moderne.
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Une Trace infime d'encre pâle : Six études de littérature et philosophie mêlées
Gilbert Romeyer Dherbey
- Encre Marine
- 17 Juillet 2003
- 9782909422718
Le concept Hugolien de littérature et philosophie mêlées, ici mis à l'épreuve, affirme l'existence chez les auteurs littéraires, sous forme non didactique et non systématique, d'une vision du monde, d'une interprétation personnelle, profonde encore qu'implicite, de questions métaphysiques fondamentales : le temps, le réel, l'amour, la subjectivité, la vie et la mort...
Par leur génie expressif et par les ressources de l'art, les prosateurs et les poètes présentent à nos yeux et nous font aimer des vérités qui, sans eux, resteraient peut-être cachées au fond du puits, tant il est vrai, comme le notait Platon, que la beauté seule a ce privilège d'être ce qui éclate le plus aux regards, ce qui le plus éveille le désir. -
Les sophistes (qsj 2223)
Gilbert Romeyer-dherbey
- Que Sais-Je ?
- Que Sais-je ?
- 1 Août 2000
- 9782130422471
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La pensée de Marcel Proust
Gilbert Romeyer Dherbey
- Classiques Garnier
- Bibliotheque Proustienne
- 19 Août 2015
- 9782812434778
Cet ouvrage suit la pensée proustienne dans son cheminement interne qui nous conduit, à travers une métaphysique de la temporalité, de l'expérience sensible à une philosophie de l'esprit que Proust nomme «idéalisme».
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Socrate et les socratiques
Gilbert Romeyer-dherbey, Jean-Baptiste Gourinat
- Vrin
- 7 Octobre 2002
- 9782711614578
Socrate est certainement le nom le plus connu de l'histoire de la philosophie, mais peut-être aussi son personnage le plus énigmatique. Cela tient à ce qu'il n'a rien écrit, mais aussi à ce que ses disciples en ont laissé des portraits variés et ont développé des philosophies très diverses : il n'y a pas une école socratique, mais des Socratiques et des écoles socratiques. Il est donc impossible de répondre de façon définitive à la « question socratique » : qui est le vrai Socrate? Mais on peut comparer ses différents portraits et les philosophies issues de son héritage. Cet ouvrage traite à la fois du procès de Socrate et de ses principaux portraits, depuis ceux de Xénophon, Platon, Eschine et Aristote jusqu'à Popper, de rhétorique et de dialectique, de politique, etc. Les principaux Socratiques sont également étudiés.
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L'excellence de la vie ; sur l'Ethique à Nicomaque et l'Ethique à Eudème d'Aristote
Gilbert Romeyer-dherbey, Gwenaëlle Aubry
- Vrin
- Bibliotheque D'histoire De La Philosophie
- 1 Janvier 2001
- 9782711615803
Si les éthiques grecques continuent sourdement d'alimenter nos manières d'etre et de penser de modernes, l'éthique aristotélicienne connaît un sort singulier : elle est, depuis quelques années, non seulement une référence mais un modèle pour la philosophie morale contemporaine. L'ambition de cet ouvrage, qui réunit des contributions de spécialistes français et étrangers, est d'aider à évaluer le sens de ce retour à l'aristotélisme : on y trouvera ainsi des mises au point, historiques et critiques, dues à certains de ses principaux acteurs. Mais c'est aussi de revenir à Aristote lui-même, c'est-à-dire de lire et commenter les textes des éthiques, pour tenter d'en penser à neuf les concepts centraux, les problèmes directeurs, et les orientations fondamentales - façon d'éclairer les diverses réactualisation de l'aristotélisme, mais aussi de retrouver une actualité d'Aristote qui, si elle peut y répondre, ne se réduit pas aux éxigences du présent.
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Les stoïciens
Gilbert Romeyer-dherbey, Jean-Baptiste Gourinat, Collectif
- Vrin
- Bibliotheque D'histoire De La Philosophie
- 20 Octobre 2005
- 9782711617784
Chacun à une idée intuitive du stoïcisme, puisque l'on fait « stoïquement » face à l'adversité et à la souffrance, et que l'on est « stoïque » au milieu du danger. Mais il y a beaucoup plus que ces attitudes existentielles dans le stoïcisme,qui fut la première philosophie de l'histoire à prendre la forme d'un système : transformant la théorie de la connaissance et la logique, les stoïciens construisent aussi l'une des théologies les plus audacieuses, ramènent par l'allégorie la religion traditionnelle à une mythologie, créent une physique originale, tentent de concilier la providence divine et la responsabilité humaine, et élaborent une éthique subtile et complexe, où apparaissent pour la première fois l'ébauche d'une subjectivité et une théorie de la personne. Ces thèmes, et bien d'autres, sont traités ici d'une façon qui renouvelle notre connaissance du stoïcisme. Une étude introductive établit le bilan des recherches sur le stoïcisme et son histoire, et diverses études montrent les origines, la transmission et les transformations de la tradition stoïcienne.