« Le renard » dit un vers du poète grec Archiloque « sait beaucoup de choses, mais le hérisson sait une grande chose. » Cet aphorisme, que le philosophe britannique Isaiah Berlin remit à l'honneur en 1951 dans un essai consacré à la philosophie de l'histoire de Léon Tolstoï, sert de point de départ à John Lewis Gaddis, le principal historien américain de la Guerre froide, à une réflexion sur la stratégie à travers toute l'histoire occidentale.
En dix chapitres, tous soigneusement documentés, et qui vont de la lutte entre Xerxès et Thémistocle au Ve siècle avant notre ère à celle de Roosevelt et de Staline, l'historien américain ne cesse d'approfondir une réflexion sur les raisons qui, au cours des siècles, permirent à certains stratèges - les renards - de l'emporter sur leurs adversaires. Comment Thémistocle contint-il Xerxès ? Comment Octavien fit-il échec à Antoine ? Comment Elizabeth I l'emporta-t-elle sur Philippe II d'Espagne dont les forces étaient pourtant infiniment plus grandes ? Plus que d'un simple pragmatisme, les renards, montre Gaddis, portent sur la réalité un regard bien moins offusqué par le voile déformant des idéologies de toutes sortes qui fascinent les hérissons.
La synthèse que représente La Guerre froide est exemplaire en tant qu'elle résume avec une ampleur et une clarté remarquables plus de quarante ans d'affrontement (de 1947 à la chute du mur de Berlin en décembre 1989). Divisé en sept chapitres principaux, cet ouvrage analyse en profondeur le comment mais aussi le pourquoi des événements qui ont marqué la deuxième moitié du XXe siècle, sur la base d'archives qui n'avaient été jusqu'alors jamais ouvertes.
À travers une oscillation féconde entre le particulier et le général, Gaddis signe un livre complet, brillant, accessible et bref au regard de la période étudiée, destiné à une génération de lecteurs pour lesquels la Guerre Froide n'a plus rien d'une « actualité ». Il paraît ainsi difficile d'offrir un tableau plus éclairant de la Guerre froide en aussi peu de pages, traversant la crise des missiles, l'équilibre de la terreur, la guerre de Corée et les soubresauts de la fin de l'empire soviétique.
'A training manual for our troubled times ... It makes sense of our world, but is also capable of beautifully crafted pithy historical judgements. ... It is a book that cares about liberty, choice and a moral compass, that warns against hubris' Roger Boyes, The Times John Lewis Gaddis, the distinguished historian and acclaimed author of The Cold War, has for almost two decades co-taught the grand strategy seminar at Yale University with his colleagues Charles Hill and Paul Kennedy. Now, in On Grand Strategy, Gaddis reflects with insight and wit on what he has learned. In chapters extending from the ancient world through World War II, Gaddis assesses grand strategic theory and practice in Herodotus, Thucydides, Sun Tzu, Octavian/Augustus, Saint Augustine, Machiavelli,Elizabeth I, Philip II, the American Founding Fathers, Clausewitz, Tolstoy,Lincoln, Wilson, Franklin D. Roosevelt, and Isaiah Berlin. 'For the past 16 years Gaddis has taught a course on grand strategy to students at Yale University. Reading his book, you wish every university could offer it. Gaddis roves across the centuries, offering advice on subjects from statecraft and warfare to leading a worthwhile life' Phillip Delves Broughton, Evening Standard
In 1950, international communism seemed on the offensive. As Britain once more finds itself in a global confrontation with an implacable ideological enemy, this title provides an account of the strategic dynamics that drove this age, beginning with the Second World War and ending with the collapse of the Soviet Union.