Je sais que tu as toujours été un type droit et que tu en es fier.
Mais pose-toi une question: pourquoi dire la vérité? qu'est-ce qui nous y oblige? et pourquoi faut-il considérer la sincérité comme une vertu? suppose que tu rencontres un fou qui affirme qu'il est un poisson et que nous sommes tous des poissons. vas-tu te disputer avec lui? vas-tu te déshabiller devant lui pour lui montrer que tu n'as pas de nageoires? vas-tu lui dire en face ce que tu penses? eh bien, dis-moi!" son frère se taisait, et edouard poursuivit: "si tu ne lui disais que la vérité, que ce que tu penses vraiment de lui, ça voudrait dire que tu consens à avoir une discussion sérieuse avec un fou et que tu es toi-même fou.
C'est exactement la même chose avec le monde qui nous entoure. si tu t'obstinais à lui dire la vérité en face, ça voudrait dire que tu le prends au sérieux. et prendre au sérieux quelque chose d'aussi peu sérieux, c'est perdre soi-même tout son sérieux. moi, je dois mentir pour ne pas prendre au sérieux des fous et ne pas devenir moi-même fou. ".
«Tu m'as souvent dit vouloir écrire un jour un roman où aucun mot ne serait sérieux. Une Grande Bêtise Pour Ton Plaisir. J'ai peur que le moment ne soit venu. Je veux seulement te prévenir : fais attention. J'incline la tête encore plus bas. Te rappelles-tu ce que te disait ta maman ? J'entends sa voix comme si c'était hier : Milanku, cesse de faire des plaisanteries. Personne ne te comprendra. Tu offenseras tout le monde et tout le monde finira par te détester. Te rappelles-tu ? - Oui, dis-je. - Je te préviens. Le sérieux te protégeait. Le manque de sérieux te laissera nu devant les loups. Et tu sais qu'ils t'attendent, les loups.»
Première partie : Le visage Deuxième partie : L'immortalité Troisième partie : La lutte : Les soeurs. Les lunettes noires. Le corps. L'addition et la soustraction. La femme plus âgée, l'homme plus jeune. Le onzième commandement. L'imagologie. Le brillant allié de ses fossoyeurs. L'âne intégral. La chatte. Le geste de protestation contre les atteintes aux droits de l'homme. Être absolument moderne. Être victime de sa gloire. La lutte. Le professeur Avenarius. Le corps. Le geste du désir d'immortalité. L'ambiguïté. La voyante. Le suicide. Les lunettes noires.
Quatrième partie : Homo sentimentalis Cinquième partie : Le hasard Sixième partie : Le cadran Septième partie : La célébration
«Dois-je souligner que je n'ai pas la moindre ambition théorique et que ce livre n'est que la confession d'un praticien ? L'oeuvre de chaque romancier contient une vision implicite de l'histoire du roman, une idée de ce qu'est le roman ; c'est cette idée du roman, inhérente à mes romans, que j'ai essayé de faire parler.»Dans sept textes relativement indépendants mais liés en un seul essai, Kundera expose sa conception personnelle du roman européen («art né du rire de Dieu»). L'histoire de celui-ci est-elle en train de s'achever ? Toujours est-il qu'aujourd'hui, à l'époque des «paradoxes terminaux», le roman «ne peut plus vivre en paix avec l'esprit de notre temps : s'il veut encore progresser en tant que roman, il ne peut le faire que contre le progrès du monde».Un des textes est consacré à Broch, un autre à Kafka, et de la première à la dernière ligne la réflexion de Kundera est une constante référence aux auteurs qui sont les piliers de son «histoire personnelle du roman» : Rabelais, Cervantes, Sterne, Diderot, Flaubert, Tolstoï, Musil, Gombrowicz... Dans deux dialogues, l'auteur parle de son propre art (art dans le sens presque artisanal du mot) : des façons de créer un «ego expérimental» (personnage), de la polyphonie, de la composition...
Revu par l'auteur. Nouvelle édition en 2007
«Confondre l'apparence physique de l'aimée avec celle d'une autre. Combien de fois il a déjà vécu cela ! Toujours avec le même étonnement : la différence entre elle et les autres est-elle donc si infime ? Comment se peut-il qu'il ne sache pas reconnaître la silhouette de l'être le plus aimé, de l'être qu'il tient pour incomparable ?»
«La seule chose que je désirais [...] profondément, avidement, c'était un regard lucide et désabusé. Je l'ai trouvé enfin dans l'art du roman. C'est pourquoi être romancier fut pour moi plus que pratiquer un genre littéraire parmi d'autres ; ce fut une attitude, une sagesse, une position ; une position excluant toute identification à une politique, à une religion, à une idéologie, à une morale, à une collectivité ; une non-identification consciente, opiniâtre, enragée, conçue non pas comme évasion ou passivité, mais comme résistance, défi, révolte. J'ai fini par avoir ces dialogues étranges : Vous êtes communiste, monsieur Kundera ? - Non, je suis romancier. Vous êtes dissident ? - Non, je suis romancier. Vous êtes de gauche ou de droite ? - Ni l'un ni l'autre. Je suis romancier.» Milan Kundera, Les Testaments trahis. Dans Le Rideau, Milan Kundera oppose à la «morale de l'archive», qui justifie la publication de tout ce qu'un auteur a pu écrire, la «morale de l'essentiel» : seuls appartiennent à l'oeuvre les textes que l'auteur juge dignes d'être retenus. Le reste relève de la biographie, peut-être des marges de l'oeuvre, non de l'oeuvre elle-même. La présente édition ne propose donc pas des Oeuvres complètes, mais une Oeuvre, complète dans la mesure où l'auteur en a lui-même dessiné les contours, fixé le titre et arrêté la présentation. Au sommaire de ces deux volumes figurent un recueil de nouvelles, neuf romans, une pièce de théâtre dont le point de départ est un roman et quatre essais consacrés pour l'essentiel à l'art du roman : quinze livres où se réalise pleinement la volonté esthétique de Milan Kundera, mûre, consciente, assumée. Le texte de ces livres, souvent retouché par l'auteur à l'occasion de rééditions ou de simples réimpressions, se veut aussi définitif que possible. On chercherait en vain, dans cette édition, une biographie de Kundera. On y trouvera en revanche la biographie de son oeuvre. En quinze chapitres, un par livre, François Ricard retrace le destin de ces livres et évoque les circonstances de leur publication, de leur diffusion, de leur réception. Ces chapitres sont enrichis d'extraits de déclarations, de notes ou de préfaces dues à Milan Kundera : autant d'écrits jusqu'alors difficilement accessibles, voire inédits en français.
«La seule chose que je désirais [...] profondément, avidement, c'était un regard lucide et désabusé. Je l'ai trouvé enfin dans l'art du roman. C'est pourquoi être romancier fut pour moi plus que pratiquer un genre littéraire parmi d'autres ; ce fut une attitude, une sagesse, une position ; une position excluant toute identification à une politique, à une religion, à une idéologie, à une morale, à une collectivité ; une non-identification consciente, opiniâtre, enragée, conçue non pas comme évasion ou passivité, mais comme résistance, défi, révolte. J'ai fini par avoir ces dialogues étranges : Vous êtes communiste, monsieur Kundera ? - Non, je suis romancier. Vous êtes dissident ? - Non, je suis romancier. Vous êtes de gauche ou de droite ? - Ni l'un ni l'autre. Je suis romancier.» Milan Kundera, Les Testaments trahis. Dans Le Rideau, Milan Kundera oppose à la «morale de l'archive», qui justifie la publication de tout ce qu'un auteur a pu écrire, la «morale de l'essentiel» : seuls appartiennent à l'oeuvre les textes que l'auteur juge dignes d'être retenus. Le reste relève de la biographie, peut-être des marges de l'oeuvre, non de l'oeuvre elle-même. La présente édition ne propose donc pas des Oeuvres complètes, mais une Oeuvre, complète dans la mesure où l'auteur en a lui-même dessiné les contours, fixé le titre et arrêté la présentation. Au sommaire de ces deux volumes figurent un recueil de nouvelles, dix romans, une pièce de théâtre dont le point de départ est un roman et quatre essais consacrés pour l'essentiel à l'art du roman : seize livres où se réalise pleinement la volonté esthétique de Milan Kundera, mûre, consciente, assumée. Le texte de ces livres, souvent retouché par l'auteur à l'occasion de rééditions ou de simples réimpressions, se veut aussi définitif que possible. On chercherait en vain, dans cette édition, une biographie de Kundera. On y trouvera en revanche la biographie de son oeuvre. En seize chapitres, un par livre, François Ricard retrace le destin de ces livres et évoque les circonstances de leur publication, de leur diffusion, de leur réception. Ces chapitres sont enrichis d'extraits de déclarations, de notes ou de préfaces dues à Milan Kundera : autant d'écrits jusqu'alors difficilement accessibles, voire inédits en français.
«La seule chose que je désirais [...] profondément, avidement, c'était un regard lucide et désabusé. Je l'ai trouvé enfin dans l'art du roman. C'est pourquoi être romancier fut pour moi plus que pratiquer un genre littéraire parmi d'autres ; ce fut une attitude, une sagesse, une position ; une position excluant toute identification à une politique, à une religion, à une idéologie, à une morale, à une collectivité ; une non-identification consciente, opiniâtre, enragée, conçue non pas comme évasion ou passivité, mais comme résistance, défi, révolte. J'ai fini par avoir ces dialogues étranges : Vous êtes communiste, monsieur Kundera ? - Non, je suis romancier. Vous êtes dissident ? - Non, je suis romancier. Vous êtes de gauche ou de droite ? - Ni l'un ni l'autre. Je suis romancier.» Milan Kundera, Les Testaments trahis. Dans Le Rideau, Milan Kundera oppose à la «morale de l'archive», qui justifie la publication de tout ce qu'un auteur a pu écrire, la «morale de l'essentiel» : seuls appartiennent à l'oeuvre les textes que l'auteur juge dignes d'être retenus. Le reste relève de la biographie, peut-être des marges de l'oeuvre, non de l'oeuvre elle-même. La présente édition ne propose donc pas des Oeuvres complètes, mais une Oeuvre, complète dans la mesure où l'auteur en a lui-même dessiné les contours, fixé le titre et arrêté la présentation. Au sommaire de ces deux volumes figurent un recueil de nouvelles, dix romans, une pièce de théâtre dont le point de départ est un roman et quatre essais consacrés pour l'essentiel à l'art du roman : seize livres où se réalise pleinement la volonté esthétique de Milan Kundera, mûre, consciente, assumée. Le texte de ces livres, souvent retouché par l'auteur à l'occasion de rééditions ou de simples réimpressions, se veut aussi définitif que possible. On chercherait en vain, dans cette édition, une biographie de Kundera. On y trouvera en revanche la biographie de son oeuvre. En seize chapitres, un par livre, François Ricard retrace le destin de ces livres et évoque les circonstances de leur publication, de leur diffusion, de leur réception. Ces chapitres sont enrichis d'extraits de déclarations, de notes ou de préfaces dues à Milan Kundera : autant d'écrits jusqu'alors difficilement accessibles, voire inédits en français.