En France, le lien entre pouvoir et reliques - surtout les instruments de la Passion du Christ, telles la Vraie Croix ou la Couronne d'épines - est ancien. Dès le règne de Clovis, les fragments thaumaturgiques de corps saints occupent une place centrale dans la vie religieuse, comme dans la communication politique. Si de nombreux chercheurs se sont interrogés sur cette relation entre autorité et sacralité jusqu'au règne de Saint Louis, une étude restait à mener pour les XIVe et XVe siècles, à l'heure où les Valois succèdent aux Capétiens sur le trône. Pour cette dynastie nouvelle, (ré)affirmer la dimension sacrale de la royauté et imposer sa puissance est une nécessité. Mais comment représenter physiquement ce pouvoir? Comment le rendre légitime aux yeux de tous?
Cet objectif impose une thésaurisation nouvelle, matérielle et symbolique, qui s'opère en quatre temps forts : la collection, car outre les reliques, le roi accumule des objets précieux faits d'or, d'argent, de pierres précieuses et de perles ; la protection, puisque le trésor est inaliénable et ses pièces doivent être soigneusement conservées dans des palais ; la représentation, car les reliques participent de la « communication royale » et sont mises en scène dans des cérémonies et pèlerinages ; et enfin la transmission, puisque, tel un héritage, le trésor royal va au successeur du roi et doit être étoffé de génération en génération.
À travers les figures des rois Charles V (« le roi sage ») et Charles VI (« le roi fou »), et des reines Jeanne d'Évreux et Isabeau de Bavière, Murielle Gaude-Ferragu nous offre le résultat de ses brillantes recherches sur le trésor royal, dans cette synthèse claire et accessible.
À la différence de son encombrante rivale, Agnès Sorel, l'épouse de Charles VII, Marie d'Anjou reste dans l'ombre de l'Histoire. Elle n'est pas la seule. La plupart des souveraines des XIVe et XVe siècles sont tombées dans l'oubli, à l'exception d'Isabeau de Bavière et d'Anne de Bretagne, ancrées dans la mémoire de la « nation France », l'une par le rôle politique qu'elle joua, l'autre par son statut mythifié de dernière duchesse de Bretagne. Or, bien avant Catherine ou Marie de Médicis, ces femmes ont joué un rôle essentiel pour la Couronne, non seulement parce qu'elles portaient les destinées de la dynastie, mais encore parce qu'elles incarnaient la majesté royale. Murielle Gaude-Ferragu redonne ici une mémoire à ces reines oubliées et s'interroge sur la véritable nature de leur pouvoir au sein de la cour et du royaume de France.
Rouen, Novembre 1449. Charles VII entre en vainqueur dans la cité prise aux Anglais. Sur la place du Vieux Marché, le roi pense à Jeanne d'Arc qui fut brûlée ici 18 ans plus tôt. Il pense à celle qui fut à l'origine de la reconquête, à celle qui parvint à inverser le cours de la guerre de Cent ans en libérant Orléans, à celle qui le mena jusqu'à Reims pour l'y faire sacrer roi, à celle qu'il abandonna aux Anglais sans rien faire pour la libérer... À présent, pour le roi, il est temps d'honorer sa mémoire. 18 ans après la mort de Jeanne, c'est donc un nouveau procès qui commence.
Mêlant mythes et faits d'arme historiques, Jeanne d'Arc est l'un des personnages les plus fascinants du Moyen-Âge. Jérôme Le Gris, Murielle Gaude-Ferragu et Ignacio Noé prennent le parti de nous la raconter à travers sa réhabilitation tardive par Charles VII.
Les historiens s'intéressant rarement au cadre urbain des séjours de la cour, ce livre vise à réconcilier l'histoire de la cour avec l'histoire urbaine en général, et avec Paris en particulier. Il s'agit d'un véritable livre collectif qui explore le problème de la présence physique du roi et de ses gens dans la ville, mais aussi celui des effets socio-économiques et politiques de la consommation curiale dans Paris. Comblant un angle mort de l'historiographie, ce livre montre comment Paris fut la ville de cour par excellence, de Philippe le Bel à la fin de l'Ancien Régime.
Entre dévotions privées et mémoire dynastique, la question du mécénat et du patronage religieux des femmes de pouvoir permet d'aborder une histoire politique du pouvoir et de son partage entre les sexes. Loin de l'histoire engagée du genre, il faut concevoir le pouvoir en termes de complémentarité. À la confluence du politique et du religieux, ce livre aborde l'ensemble des reines-consorts des royaumes européens (France, Italie, Espagne, Pays-Bas) dont les parcours sont examinés sur un temps long, dans une perspective comparatiste.
La cour princire est un thme privilgi par les historiens depuis
quelques annes car il fait se rencontrer histoire politique, histoire
sociale et histoire culturelle. Dans ce renouvellement des recherches et
des approches, la cour de France au Moyen ge est reste le parent
pauvre. Or, partir du XIIIe sicle, sy sont mis en place des
structures, comme celle de lhtel avec ses offices, mais aussi un
crmonial et des rituels concernant aussi bien le baptme et les noces
que les funrailles.
Dans quelle mesure les solutions qui ont alors t adoptes ont-elles
rencontr des chos dans les autres cours europennes? Quelles ont t
les adaptations que le modle franais a connues mesure quil se
diffusait, dans un jeu constant et complexe dinteractions? Telles sont
les principales questions auxquelles ce volume entend rpondre.
Lapproche est globale, puisquelle envisage la cour successivement
comme un organisme, comme une socit et comme une rfrence culturelle.
Sont ainsi examins aussi bien les ordonnances de lhtel que les
traits dnonant la vie de cour, les rites de passages que les
pratiques alimentaires, la mise en ordre par des crmonials que les
btiments et la vie artistique. Et ceci sur une longue dure, du XIIe
sicle au premier ge moderne, et dans une dmarche rsolument
pluridisciplinaire, associant historiens, spcialistes de la
littrature, archologues et historiens dart.