Norbert Campagna
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L'unité de l'oeuvre de René Descartes (1596-1650) est garantie par un double souci, celui de la compréhension et celui de la maîtrise. Le philosophe cherche à comprendre le fonctionnement de la nature autour de lui afin de permettre aux hommes de pouvoir la maîtriser et utiliser ses forces pour les mettre au service du bien-être de tous. Mais Descartes cherche aussi à comprendre le fonctionnement de la nature en lui afin de pouvoir maîtriser ses passions et pour ainsi les empêcher d'affecter négativement sa recherche du bonheur. Reste le monde social et politique, monde de la liberté humaine, dont la compréhension ne saurait faire l'objet d'une science exacte et que le philosophe abandonne au politique, non sans lui rappeler l'utilité de la philosophie dans les autres domaines.
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Christine de Pizan : une conseillère des princes
Norbert Campagna
- Michalon
- Le Bien Commun
- 9 Mars 2023
- 9782347002398
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" Le Léviathan est un livre monstrueux comme le titre lui-même l'indique ".
Cette sentence de Leibniz stigmatise, à elle seule, la diabolisation qui entache l'oeuvre politique de Hobbes. Pourtant, à bien la lire, celle-ci n'a d'autre ambition que d'indiquer aux hommes les moyens de vivre en paix. Observateur attentif des événements qui ont marqué son époque - particulièrement la guerre civile qui déchira l'Angleterre de 1640 à 1650 -, Hobbes s'est fait le chantre d'un pouvoir politique fort et absolu.
Cette lecture peut se fonder sur l'insistance avec laquelle l'auteur revient sur la nécessité de ne pas contester la puissance et l'autorité du souverain. Elle néglige cependant un aspect fondamental de la théorie hobbesienne de l'État, que l'on ne peut comprendre qu'en la replaçant dans le contexte d'une société traumatisée par la déficience du politique. Si l'on peut reprocher à Hobbes d'avoir trop insisté sur les désagréments imputables à l'existence d'un pouvoir trop faible, ce qui l'a conduit à passer sous silence les dangers que peuvent représenter les abus d'un pouvoir tyrannique, rien, dans son oeuvre, et notamment dans le Léviathan, ne permet de présenter Hobbes comme le penseur du totalitarisme.
Norbert Campagna nous invite à une lecture exégétique des textes du célèbre philosophe anglais afin de dissiper le malentendu qui nous empêche d'approcher la véritable dimension de son oeuvre.
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Prostitution et dignité
Norbert Campagna
- La Musardine
- L'attrape-corps
- 21 Novembre 2008
- 9782842713874
La prostituée et son client peuvent-ils se respecter et la loi doit-elle créer les conditions de possibilité d'un tel respect ? Alors que les uns envisagent la prostitution comme un lieu d'affirmation de soi, d'autres y voient le lieu suprême de l'humiliation. Là où les uns veulent la faire reconnaître comme un métier respectable, les autres s'opposent farouchement à toute reconnaissance légale de ce qu'ils estiment être une forme d'esclavage. Pour les uns, les clients des personnes prostituées ne font rien de mal, pour les autres, ils sont les principaux responsables de l'esclavage des femmes et doivent faire l'objet de poursuites pénales. Qui a raison ? En tenant compte des multiples visages de la prostitution et sans nier l'exploitation dont sont victimes de nombreuses personnes prostituées, Norbert Campagna tente de cerner la prostitution à partir du point de vue de la philosophie morale, en insistant surtout sur la possibilité de concilier prostitution, dignité et liberté.
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La torture, de quels droits ? une pratique de pouvoir, XVIe-XXIe siècle
Norbert Campagna, Benoît Garnot, Luigi Delia
- Imago
- 23 Avril 2014
- 9782849527108
La torture judiciaire a pour but de faire avouer un crime à un suspect - voire parfois de lui extorquer les noms de ses éventuels complices - en lui infligeant, selon un processus précis, des sévices physiques très douloureux et insoutenables. Héritage du droit romain, cette torture est réintroduite en Occident dans la procédure pénale au XIIIe siècle. Mais dès le XVIIIe siècle, elle est abandonnée et, par la suite, universellement interdite par le droit international. Cependant, depuis quelques décennies, nous assistons à une nette régression car la voici redevenue une pratique d´État dans des pays tenus pour démocratiques, comme les États-Unis.
Comment comprendre et expliquer une telle institution ?
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La souverainete. de ses limites et de ses juges
Norbert Campagna
- Presses De L'Universite De Laval
- 18 Septembre 2008
- 9782763785899
Alors que de nombreux auteurs estiment que le concept de souveraineté doit être abandonné, Norbert Campagna, tenant compte des critiques souvent adressées à ce concept, développe une conception régulative de la souveraineté qui échappe à ces critiques. Le pouvoir souverain n'est plus conçu comme existant en acte, mais comme devant être indéfiniment construit, notamment par les gouvernants qui affirment être en droit d'exercer le pouvoir souverain. Cet exercice n'est légitime que dans la mesure où il n'entrave pas mais plutôt favorise l'émergence du pouvoir souverain idéal. Il incombe notamment au pouvoir judiciaire de veiller à ce que les conditions de possibilité de l'émergence du pouvoir souverain idéal ne soient pas remises en question par ceux qui exercent ce pouvoir. De la sorte, Norbert Campagna développe une théorie à la fois régulative et critique du pouvoir souverain et assigne un rôle légitime au pouvoir judiciaire à l'intérieur de cette théorie.
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La sexualité des handicapés ; faut-il seulement la tolérer ou aussi l'encourager ?
Norbert Campagna
- Labor Et Fides
- 8 Septembre 2012
- 9782830914764
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À l'aune de quel principe moral devons-nous évaluer les actes sexuels ?
Suffit-il que les participants à de tels actes donnent leur consentement pour que l'acte soit moralement permis ? Ou bien doit-on exiger que ce consentement repose sur un sentiment amoureux fort entre les partenaires ? En prétendant faire tablerase du passé et en prônant une jouissance sexuelle sans entraves, la révolution sexuelle des années 70 a provoqué une réflexion éthique sans pareille autour de la sexualité, donnant lieu à l'affirmation de principes parfois concurrents, souvent complémentaires. Dans ce livre, Norbert Campagna se propose de dresser un panorama critique des grands principes au nom desquels des limites morales sont tracées à la recherche de la jouissance sexuelle.
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Michel villey, le droit ou les droits ?
Norbert Campagna
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Avril 2004
- 9782841862320
Les droits ont-ils tué le droit ? Analysant l'histoire de la pensée juridique moderne, Michel Villey (1914-1988) découvre les symptômes d'un mal qui remet en question la possibilité de trouver une solution juste aux conflits qu'engendre tout vivre-ensemble.
L'idée d'une justice et d'un droit inscrits dans la nature des choses a fait place aux exigences illimitées qui se présentent comme droits subjectifs absolus. Il semble dès lors que seule la raison du plus fort, et non plus celle du plus juste, puisse encore mettre un terme aux conflits. S'il constate et condamne cette évolution, Michel Villey ne veut pas tuer les droits subjectifs pour les remplacer à nouveau par un droit transcendant.
Conscient du caractère irréversible de la modernité juridique, Villey plaide plutôt pour une correction du droit des Modernes par des éléments du droit des Anciens. C'est cette tentative - prudente - de synthèse de deux conceptions opposées qui fait l'actualité de son oeuvre.
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Le droit, la nature et la volonte - essai sur les fondements de la normativite
Norbert Campagna
- L'Harmattan
- 1 Juillet 2006
- 9782296010994
Le droit a-t-il pour origine la nature ou la volonté ? La première option nous place devant des problèmes ontologiques et épistémologiques insurmontables, alors que la seconde semble nous mener au positivisme et à l'abandon de toute critique des normes juridiques. S'inspirant de la philosophie kantienne, ce livre cherche à construire un fondement de la normativité juridique qui échappe aux écueils cités. Le droit se construit constamment. Ainsi se dégage la nécessité d'un espace public de discussion où cette construction peut se faire.
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À intervalles réguliers, la pornographie suscite des débats passionnés au sein de nos sociétés. Condamnée au nom de la morale et des droits de la femme, on la défend en affirmant qu'elle est un passe-temps innocent et un instrument de libération sexuelle. Outre d'avancer des arguments de part et d'autre, ce livre tente d'adopter une position modérée à l'égard de la question: faut-il promulguer des lois qui interdisent ou limitent la production et la consommation de pornographie?