Les règnes de Kim Jong-il, Kim Il-sung et Kim Jong-un, qui, depuis 1945, se sont succédé de père en fils à la tête de la République démocratique populaire de Corée, ont engendré ce paradoxe inouï : la transformation d'un système communiste en monarchie absolue. Imposant leur idéologie et leur volonté à la Corée du Nord, les trois Kim ont mis en place un des régimes les plus impitoyables de la planète, bâti sur un nationalisme exacerbé, un culte du chef frénétique et l'usage systématique de la terreur concentrationnaire.
Entre fascination pour le Japon et crainte de la Chine, on s'est longtemps désintéressé de la Corée. La Guerre de Corée, la division de la péninsule entre un Nord commu- niste et un Sud capitaliste, les camps de concentration au Nord et le miracle écono- mique au Sud, c'est à peu près tout ce que ce pays évoquait.
Puis, la conversion du Sud à la démocratie et la réussite insolente de conglomérats comme Samsung, Hyundai ou L.G. ont commencé à nous intriguer.
Mais cette curiosité croissante véhicule encore nombre d'idées reçues : « La Corée du Nord est communiste et la Corée du Sud capitaliste », « Les Coréens sont obéissants et disciplinés », « Les Coréens sont les champions des nouvelles technologies », « Le cinéma coréen est un des plus inventifs au monde », « Tous les Coréens s'appellent Kim »...
Regards croisés d'un Français fin connaisseur de la Corée et d'un journaliste coréen, cet ouvrage vise à dépasser ces images d'Épinal qui collent encore au « Pays du matin calme ».
Près de quatre vingt ans après sa mort (29 août 1935), le souvenir de la reine Astrid ne s'est pas estompé. En Belgique bien sûr, mais aussi en France, en Italie et dans la plupart des pays d'Europe, des places, des écoles, des hôpitaux ou même des hôtels entretiennent la mémoire de celle qui ne fut pourtant, dix huit mois durant, qu'une éphémère reine des Belges. Au delà des facteurs psychologiques souvent mis en avant, la bonté, la douceur, la simplicité, de la jeune souveraine, l'auteur s'est particulièrement intéressé à son aura symbolique. Au moment de son mariage, Astrid incarnait pour la Belgique le retour à la paix, à l'unité et à la prospérité. Son décès tragique corrobora au contraire la crise en annonçant le chaos de la guerre et la lutte fratricide à laquelle les Flamands et les Wallons ne devaient plus cesser de se livrer. La reine Astrid fut pour la Belgique et pour l'Europe des années 30 ce que représenta John Kennedy pour les Etats-Unis des années 60 : le mythe du bonheur perdu. Par ces temps de crise, la nostalgie le rend d'une douloureuse actualité.
Attention, sujet tabou ! Aujourd'hui, 15 % des Etats de la planète sont toujours régis par des monarques. Mais qui sait à quel point ces rois, princes, émirs et sultans sont riches ? Que le roi de Thaïlande "pèse" 21 milliards d'euros, le sultan du Brunei 14 milliards, le roi d'Arabie 13 milliards et même le souverain du microscopique Liechtenstein 3 milliards ? Que Mohammed VI du Maroc, qui pose au "roi des pauvres", ne cesse de s'enrichir grâce aux phosphates ? Ou que la reine des Pays-Bas, qui aurait perdu près de 100 millions dans le scandale Madoff, possède encore 150 millions d'euros et perçoit chaque année une liste civile de 38 millions ainsi qu'un "salaire" de 850 000 euros ? Pour la première fois, une enquête fouillée apporte un nouvel éclairage sur la fortune des monarques : leurs revenus officiels et ceux qui le sont moins, leur patrimoine, leurs privilèges, notamment fiscaux, et leur train de vie. Ses conclusions sont édifiantes. Même s'ils s'en défendent et ne font guère assaut de transparence, les princes et leurs familles sont de mieux en mieux rémunérés, sans être évalués sur leurs prestations. Biens mobiliers, propriétés foncières, rente pétrolière, portefeuille boursier et participations bancaires : leur fortune prospère de jour en jour.
Si tous ne versent pas dans l'affairisme, tous aiment l'argent :
Sport, communication, culture ou aide au développement, tout leur rapporte. Luxe et privilèges finissent par tourner à l'obsession au point de brouiller leur image et de menacer leur position. Est-il encore temps de redresser la barre ou la monarchie s'est-elle définitivement dissoute dans le grand capital ?
Byzance, à en croire la Désencylopédie en ligne qui parodie ironiquement Wikipédia, « est un truc que personne ne connaît, dont personne n'a rien à faire, et qui a pour principale propriété d'être incroyablement compliqué et ennuyeux ». C'est évidemment une plaisanterie, mais qui correspond à ce que beaucoup pensent sans oser se l'avouer. L'objectif de cet essai vise donc à porter un autre regard sur Byzance et à souligner la modernité d'un empire qui, pendant un millénaire, a fait face à des défis qui sont toujours les nôtres : le despotisme, le fanatisme religieux, la guerre ou le rapport complexe entre l'Orient et l'Occident. A ce titre, l'auteur a choisi de se concentrer sur les moments essentiels de l'histoire de Byzance, en mettant en lumière ses principaux enjeux et en dénonçant ses principaux clichés : non, Istanbul n'est pas le nom turc de Constantinople, non, Théodora n'était pas une simple montreuse d'ours et non, Byzance ne rime pas forcément avec exubérance, décadence et manigances.
La Corée du Sud fait presque figure d'outsider. Encore peu connue, elle émerge parmi les géants asiatiques que sont la Chine, l'Inde et le Japon. Séparé de la Corée du Nord dès 1945, le pays connut la dictature et un tel retard économique qu'il y a vingt-cinq ans encore rien ne laissait augurer du formidable "miracle coréen" d'aujourd'hui. Devenue une démocratie et un modèle de développement économique, la Corée du Sud se fait de plus en plus présente dans le monde.
Ses multinationales Samsung, Hyundai et LG illustrent cette réussite, fruit de l'ardeur d'un peuple à prendre une revanche sur l'histoire. Aujourd'hui, plongés dans le cyber-monde, adeptes de la cyber-politique autant que la cyber-consommation, les Coréens sont aussi l'une des populations les mieux formées de la planète. Non loin de là, de l'autre côté de la frontière, 24 millions de Nord-Coréens ont un niveau de vie inférieur à celui des Sénégalais.
Aujourd'hui, avec l'arrivée de Kim Jong-un à la tête de la dictature familiale, la Corée du Nord attire sur elle les feux de la rampe et se replace au coeur des enjeux géopolitiques mondiaux. En explorant tous les aspects de la société coréenne, Pascal Dayez-Burgeon nous fait découvrir les Coréens d'hier et d'aujourd'hui. Trompés par nos préjugés, nous n'accordons pas encore à la Corée du Sud toute l'importance qu'elle mérite.
Pourtant demain pourrait bien être coréen. Il est temps de nous y préparer.
Bruges, Magritte, Tintin... Le « plat pays » cher à Jacques Brel nous est familier, comme le sont aussi l'accent belge, l'interminable querelle linguistique qui oppose les Flamands aux Wallons ou les chocolats de chez Godiva. Pour sympathiques que soient ces clichés, suffisent-ils à comprendre la Belgique, ses particularités et ses contradictions ?
Bien évidement, non... Sait-on par exemple que c'est elle qui a inspiré à Karl Marx le Manifeste du parti communiste, que, pour l'époque, Tintin au Congo est plutôt progressiste, que la monarchie joue un rôle clé, que Bruxelles rechigne à devenir la capitale de l'Europe ? A-t-on bien mesuré les causes de la colonisation du Congo, du nationalisme flamand, de l'affaire Dutroux ou encore de la crise politique qui a permis à Elio Di Rupo de devenir Premier ministre ? Tel est l'enjeu de ces Secrets de la Belgique : décrypter les paradoxes et les faux semblants d'un pays que nous croyons connaître et qui est rarement là où on l'attend.