Le 13 avril 1961, António de Oliveira Salazar, dictateur au pouvoir au Portugal depuis 1932, lance une phrase qui deviendra célèbre : « Vers l'Angola, rapidement et en force ». Ces quelques mots résument, jusqu'au 25 avril 1974, le refus du gouvernement portugais d'accepter l'indépendance des colonies en Afrique et en Asie. Pourtant, à partir de février 1961, la domination portugaise en Afrique est ébranlée par plusieurs mouvements anticolonialistes.
Cette précieuse compilation de témoignages permet au lecteur de mieux comprendre un pan des luttes anticolonialistes qui ont marqué le 20ème siècle. Elle participe du renouvellement des questionnements sur un passé tragique dont les conséquences et les effets se conjuguent encore au présent.
De 1957 à1974, quelque 900 000 Portugais émigrent en France : une histoire inédite des politiques de migration portugaises et de l'instrumentalisation des migrants, et celle d'une démocratisation et d'une européanisation du Portugal par le bas.
Il existe différents travaux sur l'histoire intérieure de l'Organisation secrète, mouvement fondé à Madrid en février 1961 puis développé en Algérie au lendemain du putsch d'avril pour défendre jusqu'au bout l'Algérie française, y compris par le terrorisme. En revanche, très peu de recherches ont été conduites sur les liaisons internationales de cette dernière ; de même, sur l'impact de l'OAS quant aux relations internationales si on excepte le dossier retentissant de l'enlèvement d'Antoine Argoud à Munich, opération qui a assombri pour un temps les relations franco-allemandes. Assurément, différentes « enquêtes » journalistiques ont mis en avant l'existence d'une « OAS européenne » et insisté sur l'importance de sa contribution à un « orchestre noir » ou aux « escadrons de la mort » latino-américains dans le cadre de l'opération Condor. Pour spectaculaires que soient ces « révélations », elles ne sauraient être prises au pied de la lettre et surtout être considérées comme historiographiquement recevables. Le travail historique reste largement à faire sur cette question et l'objectif premier de cet ouvrage est d'offrir des résultats les plus précis possibles sur ce qu'il en est des vérités et des légendes autour de cette relation de l'OAS à l'international.
Ainsi, à partir d'études originales conduites sur différents pays (Suisse, Argentine, Belgique, Espagne, Italie, Portugal), il s'agit de mesurer la réalité et l'étendue des réseaux internationaux ressortant de la nébuleuse OAS et l'impact de cette dernière sur les relations diplomatiques entre la France et les différents Etats concernés.
Cet ouvrage réunit neuf textes de chercheurs français et espagnols qui portent sur les migrations entre la péninsule Ibérique et la France, à l'époque moderne et contemporaine. Loin de constituer une frontière infranchissable, les Pyrénées ont été continuellement, depuis l'Antiquité, le lieu de passage d'hommes, de marchandises et d'idées. Et les directions de ces passages ont beaucoup varié. En effet, étudier les migrations depuis l'époque moderne permet d'échapper à une vision convenue et présentiste des migrations entre la péninsule Ibérique et la France. Les hommes ne se sont pas toujours déplacés du sud vers le nord. À l'époque moderne, d'imposantes communautés de Béarnais, et plus largement de Français du Sud-Ouest, s'étaient installés à Saragosse. À partir de sources riches, et parfois inédites, ces textes retracent donc les mouvements de populations qui ont traversé les frontières, parfois dans des conditions dramatiques (comme lors de la Retirada), parfois pour rechercher ailleurs une vie meilleure. Este libro reúne nueve trabajos de investigadores franceses y españoles centrados en la migración entre la Península Ibérica y Francia en las edades moderna y contemporánea. Lejos de constituir una barrera infranqueable, los Pirineos han sido, desde la Antigüedad, un continuo lugar de paso de personas, mercancías e ideas. Su dirección ha variado mucho. De hecho, el estudio de la migración en los tiempos modernos muestra una visión totalmente diferente de la que se tiene en el presente. Los hombres no siempre se han desplazado de sur a norte. En la edad moderna, miembros de las comunidades del Bearn y, más ampliamente, de la Francia del suroeste, se instalaron en Zaragoza. A partir de valiosas fuentes, en ocasiones inéditas, estos textos estudian los movimientos de población que cruzaron las fronteras, a veces en condiciones dramáticas (como con motivo de la Retirada) y casi siempre en busca de una vida mejor.