Alain Leygonie
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Petit éloge amoureux du canal du Midi
Alain Leygonie
- Privat
- Petit Eloge Amoureux
- 12 Octobre 2023
- 9782708957121
Le canal du Midi n'est pas qu'un lieu d'Histoire et de patrimoine. S'il est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1996, le canal du Midi est à raconter au présent car celui-ci est un objet de culture et plus encore un espace de vie. Amoureux des lieux et des êtres qui les habitent, le romancier de La traversée et de La Musaraigne renoue ici avec l'inspiration de La Maison ou de Travaux des champs, récits intimistes aux accents universels. Le long du canal, Alain Leygonie nous invite à rencontrer des pêcheurs, des originaux, des artistes, des sportifs du dimanche, des érudits locaux, des gens ordinaires ou extraordinaires. Sous sa plume, la nature s'incarne, les paysages prennent des couleurs. Au gré de ce voyage en eau douce, l'évasion est à portée de main. L'auteur déploie son sens de l'observation, croque des personnages et saisit des ambiances. Alain Leygonie nous prévient : "On ne résiste pas à l'appel du canal". La preuve avec ce livre de partage et de communion dans les pages duquel l'on se sent chez soi.
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Il y a un mystère animal dont le moindre mérite n'est pas de résister à la pensée : s'agissant de la question animale, le propos des philosophes, aussi grands soient-ils, est en général affligeant.
Devant la bête silencieuse, profonde, énigmatique, le discours philosophique (et même scientifique), enlisé dans l'humain, se déprécie et se mord la queue : on croit parler de l'animal, c'est encore et toujours de l'homme qu'il s'agit. Chassez l'humain, il revient au galop... Rétablir l'animal dans sa dignité ontologique, s'étonner du mépris dans lequel il est tenu au nom de l'Intelligence, dénoncer la bêtise des opinions communes engraissées à la Raison, chasser la honte des origines, telle est l'ambition de cet essai qui combine la réflexion, l'anecdote et le récit métaphorique, pour tenter de rompre le douloureux " silence des bêtes ".
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L'événement capital du XXe siècle, c'est peut-être le basculement dans la modernité (en France et dans le monde) de populations rurales dont les conditions de vie et de travail n'avaient guère changé depuis le Moyen Age, voire depuis le néolithique. Ce que raconte Travaux des champs, c'est le crépuscule de cette paysannerie vécu dans une ferme du Quercy, à la fin des années 1950, par un jeune adolescent que l'inflexible autorité du père fait passer tout au long de l'année de l'école au champ. Le travail de la terre et sa gestuelle millénaire y sont racontés selon le cycle des saisons : de l'époque des foins et des moissons (l'été) jusqu'au fossoyage de la vigne, la bénédiction des bêtes et des récoltes (le printemps). On est en pays chrétien, mais la nature (celle des Grecs et des Romains) est encore pleine de dieux. Entre dans ces pages, lecteur, avance sans crainte : la littérature est sur le pré et les dieux sont aussi dans les étables.
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Un jardin à Marrakech ; Jacques Majorelle peintre-jardinier 1886-1962
Alain Leygonie
- Michalon
- 1 Septembre 2007
- 9782841863921
Associé à l'Art nouveau dès le début du vingtième siècle, le nom fleuri de " Majorée " va, dès 1917, se confondre avec la ville de Marrakech.
Dès lors, et jusqu'en 1962, date de sa mort, le Lorrain Jacques Majorée, débarqué au Maroc pour des raisons de santé et une quête de lumière, va promener son nom dans les souks, les kasbahs de l'Atlas et en Afrique noire. Son nom est uni à jamais à un jardin féerique, l'oeuvre de toute une vie, et à un bleu de renommée mondiale - le fameux bleu Majorée. Ils auront autant fait pour sa gloire que son oeuvre peinte.
Acquis par Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent au moment où il attisait la convoitise des promoteurs immobiliers, le Jardin Majorée, superbement restauré, attire chaque année à Marrakech des centaines de milliers de visiteurs. Ce livre propose de raconter la vie aventureuse et à ce jour trop méconnue du peintre-jardinier, du fou de bleu qui eut pour élève et ami un certain Winston Chuchill, un autre amoureux du Maroc.
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Parce qu'il appartient à la race ou à la confrérie un peu secrète des piliers basques et qu'il fut, au début des années 1980, un des meilleurs piliers du monde, la carrière sportive de Pierre Dospital valait bien un livre. Lorsque, sous le pilier, il y a un Basque (un Basque considérable), lorsque, sous le Basque, il y a un homme (un monument d'humanité), c'est toute la vie qu'il faut raconter. Après avoir raccroché les crampons, le travailleur manuel, le pilier Pierre Dospital a eu des fréquentations qui attestent qu'il est un homme d'exception, un homme d'esprit. II fut l'ami d'Antoine Blondin et de Jean Castel, il est l'ami de Carlos, de Pierre Richard, de Pierre Barouh. Ces gens-là, il les a reçus pour la plupart dans son village, de même qu'Ilda Guevara, la fille du Che. Pour partir à la recherche d'un tel personnage, il faut faire un peu d'ethnologie, voir toutes sortes de gens (des instituteurs, un curé, un adjudant de gendarmerie, un cardinal, un quartier-maître, un médecin, un boulanger, un charcutier, des internationaux, un tueur des abattoirs, un milliardaire argentin, etc.), il faut faire parler les individus et les événements. C'est ainsi qu'avec Doxpi, colosse au grand coeur, les héros de cette histoire, ce sont des hommes divers, mais c'est aussi Espelette, une perle de village basque - un véritable enchantement, certains dimanches matin de fête, quand un air d'accordéon escorte, sous les platanes, l'odeur du pain frais et des croissants chauds.
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Mourir sans pour autant disparaître, assister à son enterrement, voir pleurer ses proches, entendre un éloge funèbre qui rende enfin justice à son génie, jouir de son vivant du spectacle de sa gloire posthume, tel est le rêve fou d'un jeune auteur en mal de célébrité. Forçant la réalité à entrer dans sa folie par le moyen d'incroyables, de rocambolesques et périlleuses manoeuvres qui le conduisent de France en Turquie, de Paris à une île perdue d'Irlande où l'attendent les redoutables fantômes de son passé, le narrateur va incarner le désir profond qui nous habite d'être le spectateur de notre propre mort. Réflexion sur la mort, l'ambition, le désir et la vanité de tout, porté par les ailes acides de l'humour noir, je suis mort, qui dit mieux ? est un polar métaphysique.
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Ce peu de verdure qui dépasse de la hotte (de cette putain de plaque en ciment qui nous bouche la vue, des fois que la vue du dehors nous donnerait des idées), ces arbres, là-bas, ont l'air tout près, cent cinquante, deux cents mètres au pire, et pourtant entre eux et moi il y a à peu près la même distance qu'entre la terre et la lune. On dirait qu'il y a quelques minutes à pied. En fait, pour y arriver, il y a au mieux dix ans. Encore dix ans à tirer, à condition que je me conduise bien. C'est ce qu'il faut compter quand on a pris perpète, qu'on a fait cent huit mois de taule et tenté plusieurs fois de s'évader... Dix ans, ça fait quelques heures à attendre. Pas des heures creuses, mais des pleines. Des heures bien remplies, bourrées de secondes. Les heures, ici, c'est 3 600 secondes plus 3 600 secondes... Dehors, ils comptent les jours, les semaines. Ici on compte les secondes. Des fois, je les entends tomber... Descente dans l'enfer du quotidien carcéral (celui d'un petit malfrat qui a pris perpète), ce récit développe, par la même occasion, une réflexion sur le temps, sur la liberté, sur la détention - sur cette mort lente qu'est la prison à vie. C'est aussi la métaphore de toute existence puisque, en un sens, nous sommes tous des prisonniers.
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Le langage est le seul outil que nous possédions pour décrire les odeurs. Impossible de les sculpter, de le mettre en musique, de les dessiner, de les peindre ou de les photographier.
Patrick Süskind qui sait de quoi il parle pour avoir consacré tout un roman au parfum (Le Parfum), prétend que notre langage ne vaut rien pour les décrire.
C'est précisément en raison de cette difficulté qu'Alain Leygonie s'est lancé dans cette aventure.
37 odeurs abordées, les bonnes et les mauvaises. De l'odeur du fumier au parfum de la rose, en passant par l'odeur du tilleul, l'odeur de l'eau de javel, l'odeur d'Afrique, l'odeur du brouillard, l'odeur du feu de bois, l'odeur de la soupe, l'odeur de la poudre, l'odeur de l'argent, l'odeur de l'encens, l'odeur de la punaise et celle de l'eau de Cologne.
Odeurs familières pour la plupart, choisies par la mémoire. Rien de tel que l'odeur pour restituer le passé. C'est à la recherche du temps passé - de l'enfance en particulier - que nous invite cet ouvrage.
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« Pourvu que l'on revienne régulièrement au pays ouvrir ses portes et ses fenêtres, tondre ses pelouses, tailler ses rosiers et ses buis, ramasser ses feuilles mortes, la vieille maison de famille ne bronche pas, elle se tient tranquille.
Qu'on parle de la vendre et elle commence à vous tourmenter : d'inquiétants tiraillements dans la mémoire, de brusques serrements de coeur.
Sa vente m'a arraché le coeur. D'elle, il ne me reste plus guère que quelques meubles, le souvenir du grondement du lourd portail de fer de l'entrée, de l'heure qui sonne au clocher de l'église et du cri ardent des martinets, à la belle saison. Je croyais être tout ce que j'ai vécu loin du pays natal, mes voyages, mes rencontres, mes amours, les différents lieux où j'ai vécu, les métiers que j'ai faits, les livres que j'ai lus, ceux que j'ai écrits, et voici tout à coup que je ne suis plus qu'une maison.
C'est le châtiment des ancêtres : jusqu'à son dernier soupir, le citoyen du monde devra porter sur son dos la maison fantôme à l'intérieur de laquelle grondent, sans relâche, des souvenirs. »