Sciences humaines & sociales
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Vies oubliées : au coeur du XVIIIe siècle
Arlette Farge
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 31 Août 2023
- 9782348080234
Comment saisir les vies oubliées, celles dont on ne sait rien ? Comment reconstituer au plus près l'atmosphère d'une époque, non pas à grands coups de pinceau, mais à partir des mille petits événements attrapés au plus près de la vie quotidienne, comme dans un tableau impressionniste ?
Arlette Farge offre ici ce qu'on appelle les " déchets " ou les " reliquats " du chercheur : ces bribes d'archives déclarées inclassables dans les inventaires, délaissées parce que hors des préoccupations présentes de l'historien. Ce sont des instantanés qui révèlent la vie sociale, affective et politique du siècle des Lumières. Prêtres, policiers, femmes, ouvriers, domestiques, artisans s'y bousculent.
De ces archives surgissent des images du corps au travail, de la peine, du soin, mais aussi des mouvements de révolte, des lettres d'amour, les mots du désir, de la violence ou de la compassion. Le bruit de la vague, expliquait Leibnitz, résulte des milliards de gouttelettes qui la constituent ; Arlette Farge immerge son lecteur dans l'intimité de ces vies oubliées. Une nouvelle manière de faire de l'histoire. -
Ce livre, qui puise son information dans les manuscrits du xviiième siècle, raconte le métier d'une historienne habitée par la passion des archives.
Evidentes autant qu'énigmatiques, on peut tout faire dire aux archives, tout et le contraire, puisqu'elles parlent du réel sans jamais le décrire. le travail d'historien s'impose donc ici dans toute sa rigueur.
Dans ce livre, salué par les historiens comme un ouvrage classique, arlette farge propose une réflexion sur l'écriture de l'histoire à partir des mots retrouvés dans les archives de police. de manière personnelle et ironique, elle fait le " récit " de l'univers des bibliothéques, invitant le lecteur à la suivre dans son plaisir " d'aller aux archives ".
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Vivre dans la rue à Paris au XVIIIe siècle
Arlette Farge
- Folio
- Folio Histoire
- 12 Mars 1992
- 9782070326938
Pour le peuple de Paris la rue est, au XVIII? siècle, un espace privilégié. Elle investit l'espace urbain tout entier d'une sociabilité multiforme et souvent agressive, elle envahit l'espace privé : l'atelier, le logement. Dans la rue, le travail, l'amour, la discussion, l'attroupement, le spectacle, la mort même. À travers les agendas du guet, les procès-verbaux et les rapports des commissaires de police, les récits des voyageurs étrangers et ceux des observateurs parisiens, Arlette Farge restitue le monde sonore, coloré, odorant du Paris populaire. Mais la rue, sa violence anonyme, son opacité font peur aussi : on entreprendra de régler et d'ouvrir l'espace urbain pour le contrôler mieux. Viendra le temps où le peuple descendra dans la rue où il aura cessé de vivre.
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L'histoire des femmes en Occident Tome 3 ; du XVIe au XVIIIe siècle
Georges Duby, Michelle Perrot, Natalie Zemon david, Arlette Farge
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 28 Février 2002
- 9782262018719
Les travaux et les jours.
Intermède. d'elle, il est tant parlé. dissidences : la parole, la voix, l'écrit. dissidences : chemins de traverse et rébellions. paroles de femmes.
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Le désordre des familles ; lettres de cachet des archives de la Bastille au XVIIIe siècle
Arlette Farge, Michel Foucault
- Folio
- Folio Histoire
- 27 Mai 2014
- 9782070458851
Les idées reçues ont le cuir dur : la lettre de cachet, sous l'Ancien Régime, passe aujourd'hui encore pour l'exemple même du bon plaisir royal servant à enfermer nobles infidèles ou grands vassaux désobligeants. Symbole de l'arbitraire, elle serait un acte public cherchant à éliminer l'ennemi du pouvoir sans autre forme de procès - au point que l'histoire a fait d'elle le symbole de la prise de la Bastille.
Mais de la mémoire se sont enfuies les innombrables lettres servant à tout autre chose qu'aux affaires d'État. Il ya celles pour affaire de police, instrument le plus simple pour enfermer discrètement et secrètement la forte tête qui crée du désordre dans l'atelier, mais aussi les prostituées, les voleurs à la tire, les filous ou les comédiens - tout un monde de migrants, mouvant, fugitif.
Plus encore, il y a les lettres de famille, lorsque le comportement d'un conjoint ou d'un fils paraît troubler l'ordre intime dont la tranquillité participe à l'ordre public.
Arlette Farge et Michel Foucault nous proposent une lecture différente des Archives de la Bastille : où l'on n'avait voulu voir que la colère du souverain, ils dévoilent les passions d'un menu peuple ; où l'on était obnubilé par l'ordre monarchique, ils discernent, entre parents et enfants, dans les disputes des ménages, la trame fine de la vie privée et le désordre des familles.
Édition revue en 2014
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La vie fragile ; violence, pouvoirs et solidarités à Paris au XVIIIe siècle
Arlette Farge
- Points
- Points Histoire
- 20 Septembre 2016
- 9782757862957
Dans quelles archives faut-il débusquer les rythmes quotidiens d'une société, avec ses tragédies et ses ferveurs collectives ou intimes ? Comment rendre compte de ce qui détermine hommes et femmes, patrons et ouvriers, princes et commis, à se lier, à se fâcher, à s'organiser ou à se révolter ? C'est à ces questions que répond Arlette Farge en prenant l'exemple de la société parisienne au xviiie siècle. Au travers des archives judiciaires, dans ce livre exubérant et grave, elle explore et met en lumière la portée symbolique du fait divers. On y rencontrera une vaste population d'artisans, de femmes séduites ou abandonnées, de revendeurs et de filous, d'enfants de la rue, de contremaîtres, de couples querelleurs aux prises avec tous les instants d'une « vie fragile ».
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Si c'est l'image d'un comte frivole, d'une marquise inconstante, d'un abbé volage qui vient à l'esprit lorsqu'est évoqué le siècle libertin - ludique et licencieux -, siècle de Philippe d'Orléans, régent, et de Louis XV, roi, qu'en est-il des rencontres, des intrigues amoureuses et sensuelles, légères ou grossières, tendres ou brutales des marchandes, des artisans, des blanchisseuses, des ouvriers, des servantes ; qu'en est-il de leurs gestes et de leurs mots quand les amours se côtoient dans la rue, les cours, les échoppes plutôt que dans les salons, les boudoirs, les allées de jardins à la française ? Rencontres oubliées, mais à l'image pourtant de ce siècle fasciné par le plaisir, et que Jean-Honoré Fragonard mit en lumière de merveilleuse manière en mêlant l'aimable et le grivois, le charmant et le cruel.
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Dire et mal dire ; l'opinion publique au XVIIIe siècle
Arlette Farge
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 5 Février 1992
- 9782020129022
Quelque chose se passe au xviiie siècle qui permet au peuple d'exister en politique.
Le goût pour l'information, la curiosité publique se développent dans un espace urbain qui met les individus en position de " savoir sur l'autre ". le public vit entre le vrai et le faux, l'information et le secret, la rumeur et la publicité, le possible et l'invérifiable ; ses incertitudes, aiguisées par les manipulations politiques et policières, renforcent encore sa soif de savoir. car le menu peuple veut connaître les ressorts qui animent les rumeurs sur l'assassinat du roi, ou encore les affaires de diables, de poisons, d'alchimie et d'autres magies.
Dans ce livre, arlette farge montre comment se construit une parole publique que les autorités craignent, pourchassent et incitent tout à la fois. elle observe quelles sont les tactiques d'approche de la chose publique pour ceux qui en sont les exclus. avec dire et mal dire, arlette farge nous donne un livre sur un sujet inédit qu'elle défriche dans les archives : l'opinion publique au xviiie siècle.
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À chaque époque, l'historien s'efforce de concilier les exigences de l'objectivité et la nécessité où il se trouve de réinterpréter le passé à la lumière du présent. Mais face à ce qui est, face à ce qui vient, que dit l'histoire ?
Dans ce livre, Arlette Farge réfléchit sur la responsabilité de l'historien face au présent : penser la souffrance, la cruauté, la violence, la guerre, sans les réduire à des fatalités, c'est aussi vouloir expliquer les dispositifs, les mécanismes de rationalité qui les ont fait naître.
Les sciences de l'homme ont eu tendance à considérer le champ émotionnel comme ne résultant que du physiologique, de l'irrationnel. Or la souffrance humaine n'est pas anecdotique : l'événement singulier est un moment d'histoire. L'opinion des gens, la parole, l'événement qui surviennent font partie des lieux politiques de l'histoire. De même, la différence des rôles sexuels n'est pas une fatalité ; elle est soumise aux variations de l'histoire.
L'oeuvre de Michel Foucault, avec qui Arlette Farge a publié en 1982 Le Désordre des familles, sert ici d'appui pour penser certains enjeux de l'écriture de l'histoire.
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Le peuple et les choses ; Paris au XVIIIe siècle
Arlette Farge
- Bayard
- Essais Bayard
- 29 Janvier 2015
- 9782227487956
Cet ouvrage part de l'idée, qu'au XVIIIème siècle comme aujourd'hui, on comprend mieux les individus et les communautés en observant les relations que ceux-ci entretiennent avec les objets qui les entourent, et plus largement le lien qui uni l'humain au non-humain, l'animé à l'inanimé.
Il sera donc question ici des objets divers qui encombrent la rue au XVIIIème siècle, des animaux omniprésents aussi. Des objets enfermés, sacrés, parfois traités comme une personne, comme la châsse, les objets qui portent la mémoire des événements qui se sont produits à côté d'eux comme la fontaine, les objets de la voierie, ceux qui servent à voir et à savoir, les objets des supplices aussi.
Sans souci d'exhaustivité, Arlette Farge revisite cet aller-et-retour entre les êtres et les choses, sur l'aptitude des hommes à se servir des objets ou à s'en tenir éloignés, à être dans le consentement ou la résistance. Ce sont ces rapports sociaux et politiques qui font l'histoire. -
Effusion et tourment ; le récit des corps ; histoire du peuple au xviii siècle
Arlette Farge
- Odile Jacob
- 29 Mars 2007
- 9782738119254
" c'est le souffle des corps anonymes et peu aisés du xviiième siècle qui sera retranscrit ici.
Là frissonne quelque chose. le corps des précaires possède une présence et une actualité qui en disent long sur la vie d'autrefois. tenter l'approche historique et politique de cette partie matérielle des êtres animés confirme au corps son infinie noblesse, sa capacité à créer avec l'histoire et malgré elle. cela coûte des rires et des cris, des gestes et des amours, du sang et des chagrins, de la fatigue aussi.
Le corps, son histoire et l'histoire ne font qu'un. " a. f. se fondant notamment sur les archives de police du xviiième siècle auxquelles mieux que personne elle sait rendre vie, arlette farge donne voix aux attitudes et aux gestes, aux paroles, aux émotions que trahissent les menus incidents de rue. tel un peintre, elle reconstitue un tableau des petites gens de paris qui ouvre sur une histoire du peuple en chair et en os.
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La révolte de Mme Montjean ; l'histoire d'un couple d'artisans au siècle des Lumières
Arlette Farge
- Albin Michel
- 31 Août 2016
- 9782226320094
1775, Paris est en colère. Mme Montjean aussi. Cette femme d'artisan en a assez des heures passées à coudre, à s'occuper de son foyer, des enfants... Elle veut vivre comme les aristocrates, être belle et désirable, connaître l'ivresse des sens !
Mme Montjean vient en réalité de découvrir les petits plaisirs libertins : pinceries, fouet et culottes déboutonnées... d'où son effervescence. Pendant deux ans, elle va faire tourner les têtes et conduire son mari au bord de la ruine.
Sous la plume du mari trompé, qui a tenu le journal de cette métamorphose, c'est un savoureux récit tragicomique, digne d'une comédie de Marivaux. Mais de cette héroïne délurée dont la crise de conscience préfigure en quelque sorte la Révolution, Arlette Farge tire un passionnant livre d'histoire, celle des petites gens, du quotidien et des femmes qu'elle a toujours su à merveille illustrer. Récompensée par le prestigieux prix international Dan David, en 2016, pour l'ensemble de son oeuvre, elle s'inscrit dans la lignée des études qui ont fait sa réputation (Le Goût de l'archive ; Dire et mal dire ; Le Désordre des familles...).
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La déchirure ; souffrance et déliaison sociale au XVIIIe siècle
Arlette Farge
- Bayard
- 5 Septembre 2013
- 9782227478213
Depuis son travail avec Michel Foucault et Le gou t de l'archive, Arlette Farge sonde les archives de police afin d'appre hender la vie du petit peuple autrement qu'en termes ge ne raux et de donner ainsi une autre image du sie cle des Lumie res.
Dans cet essai, un de ses plus personnels, l'auteur poursuit et tente de dire ce que furent les douleurs de ces e tres de peu, a partir des traces laisse es dans les proce s-verbaux les interrogatoires ou re cits des te moins, qui recensent, de manie re implacable, les noyades, accidents, agressions quotidiennes ; a partir aussi des e crits des plus aise s qui la plupart du temps ne voient pas cette mise re mais e changent sans cesse sur les maux, bien re els bien que diffe rents, qui affectent leurs propres corps. Les correspondances des plus nobles viennent ainsi s'ajouter aux rares paroles des malheureux pour peindre une socie te ou l'attention au corps, l'expe rience de la douleur des plus aise s ne les rend pas moins sourds aux souffrances des autres. Sans cesse recommence , le travail de l'historienne vient surtout contredire un des discours les plus tenaces sur la douleur, qui voudrait que la durete de la vie entrai ne accoutumance chez ceux qui la subissent et qu'au XVIIIe me, une relative indiffe rence des couches populaires ait pre ce de une monte e de la sensibilite . -
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Il y a dix ans, Arlette Farge écrivait ce texte fondateur, nourri par une découverte dans les archives des procès-verbaux. Avant elle en effet, les historiens n'avaient pas prêté attention à ce minuscule morceau de papier, attaché au poignet des hommes et femmes précaires au XVIIIème siècle, dont les corps étaient identifiés par la police.
A partir de ces traces écrites, l'historienne faisait le récit de ces vies oubliées, tentant de saisir ce qu'avaient pu être ces existences la plupart du temps muettes.
Le contexte éditorial actuel jette une autre lumière sur ce travail, tant les récits de vie sont à la mode et apparaissent même récemment, dans le projet de Pierre Rosanvallon par exemple, comme la manière de réparer notre démocratie. Dans une nouvelle préface, Arlette Farge ne cache pas ses réserves sur ces tentatives et nous invite à distinguer exposition de soi et singularité, juxtaposition des vies et émancipation collective. -
Fracture sociale
Arlette Farge, Jean-françois Laé, Robert Lefort
- Desclee De Brouwer
- 19 Octobre 2000
- 9782220048420
Société
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La plus belle histoire du bonheur
André Comte-Sponville, Jean Delumeau, Arlette Farge
- Seuil
- 18 Mai 2004
- 9782020633680
Tous les hommes aspirent au bonheur mais très peu sont capables de lui donner un nom, de lui faire correspondre une situation, un lieu, un objet précis : qu'est-ce qui fait le bonheur ? L'argent, la réussite, l'amour ? Notre vie ne vaut la peine d'être vécue que si elle nous apporte le bonheur, mais, pour le définir, nous nous contentons le plus souvent d'une liste de plaisirs, de bonheurs passagers, alors que c'est un bonheur durable que nous souhaitons.
Nous avons cherché, au travers d'entretiens avec Jean Delumeau, André Comte-Sponville et Arlette Farge, à retracer l'histoire du bonheur, à examiner ce que les hommes ont mis sous ce terme et ce qu'ils ont considéré comme les moyens privilégiés pour être heureux : la sagesse, le plaisir, le Paradis et la vie auprès de Dieu, ou bien encore l'instauration d'une société d'hommes libres et égaux. C'est à ces représentations du bonheur que l'ouvrage donne vie tout en essayant de définir ce que peut être un bonheur durable pour les hommes d'aujourd'hui.
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Séduction et sociétés ; approches historiques
Cécile Dauphin, Arlette Farge
- Seuil
- Livre De Reference
- 7 Mars 2001
- 9782020486521
Sur la pratique de la séduction, c'est-à-dire de l'entre-deux du conflit ou de l'union, de la domination ou de l'égalité, là où les corps parlent, où l'on murmure, où l'on se rapproche, s'effleure, se fascine, il n'y avait pas d'histoire.
Pourtant, c'est bien là où se joue l'image de soi, là où les places assignées peuvent se renverser. La séduction est donc un possible objet d'histoire, entre les lignes, entre les mots, les gestes, les regards, entre tout ce avec quoi, d'ordinaire, les historiens travaillent. Et si la séduction, dans ses diverses manifestations et modalités historiques, représentait un point d'accès privilégié à une histoire " vraie " de la mixité sociale ? Le groupe d'histoire des femmes, réuni autour de Cécile Dauphin et Arlette Farge, poursuit sa réflexion entamée avec De la violence et des femmes, sans être dupe de la séduction même de son nouvel objet.
Pas d'autre solution que d'explorer un des moments de tension paroxystique entre femmes et hommes pour, aux côtés des oeuvres littéraires, mesurer les chances d'une reconnaissance mutuelle.