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dan arbib
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En avril 2005, deux ans avant la parution d'Une vie, Simone Veil prononce une conférence devant les élèves de la rue d'Ulm. Inédit à ce jour, le texte qui en est issu constitue une véritable adresse à la jeunesse.
Elle y évoque sa déportation et celle de sa famille, mais aussi les thèmes et les préoccupations qui lui sont les plus chers : la mémoire de la Shoah et sa transmission aux nouvelles générations, le sort des enfants cachés, la réconciliation et l'unité européenne, le rôle de la fiction et de la jeunesse pour ne jamais oublier les tragédies du passé. Un document et un témoignage exceptionnels.
Préface de Dan Arbib, maître de conférences en philosophie à Sorbonne Université. -
La conscience prophétique ; Pathos est Ethos
Dan Arbib, Abraham joshua Heschel
- Ad Solem
- 3 Juillet 2024
- 9782372981002
Le phénomène de la prophétie trouve son origine dans le souci de Dieu pour l'homme et sa condition. Telle est la thèse que soutient Abraham J. Heschel dans cet essai de 1939 : le prophète participe du pathos de Dieu pour l'humanité. Il ne s'agit pas de s'abîmer dans l'infini mais de se laisser affecter par l'Autre, à la croisée d'une passivité qui constitue le fondement phénoménologique de « la conscience prophétique ». Parce qu'il se met à l'unisson du pathos divin, le prophète fait l'expérience « de soi à travers Dieu ». La prophétie consiste non plus à annoncer l'avenir mais bien plutôt à se connaître depuis le pathos divin - à faire l'expérience de l'humanité depuis l'engagement de Dieu pour les hommes. Penser en prophète, c'est penser l'humain dans la perspective de Dieu.
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Parce que l'infinité divine n'est pas une évidence théologique, Descartes travaille à lui donner un sens particulier : à la fois instauratrice des vérités créées dans les lettres du printemps 1630 et nom divin par excellence selon les exigences de la philosophie première en 1641, elle endosse des déterminations passablement contradictoires, non métaphysiques et pourtant au plus haut point métaphysiques. La détermination de la situation de l'infinité de Dieu chez Descartes au regard d'autres concepts du corpus (immensité, indéfini), de ses rapports au concept aristotélicien d'apeiron et de son histoire médiévale (Thomas d'Aquin, Bonaventure, Henri de Gand, Scot) et moderne (Suarez, Bérulle, Montaigne) doit permettre de faire voir la tension interne dont l'infinité grève la métaphysique cartésienne. Les analyses d'Emmanuel Levinas seront précieuses pour révéler les tensions ici à l'oeuvre.
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Les Méditations métaphysiques, objections et réponses de Descartes : Un Commentaire
Collectif
- Vrin
- Bibliotheque D'histoire De La Philosophie
- 26 Mars 2019
- 9782711628636
Depuis leur publication en 1641, les Meditationes de prima philosophia n'ont rien perdu de leur pouvoir de fascination : jamais un projet philosophique n'avait été si ambitieux et si radical. L'objectif de ce volume est simple : expliquer ce texte en associant les plus grandes exigences pédagogiques à la plus grande précision scientifique et en tenant compte des acquis de la recherche récente. Cette ambition installe ce volume dans une tradition de commentaires déjà illustres, mais dont il se distingue par son caractère collectif et par la prise en compte des Objections et Réponses, sans lesquelles les Meditationes ne sont qu'une oeuvre mutilée. Pour ce faire, il fallait considérer aussi bien le développement interne des textes que leur ouverture structurelle. On s'est ainsi résolu à regagner l'esprit cartésien en suivant sa lettre, en éclairant telle difficulté ici, en dissipant telle confusion là, et sans s'interdire d'ouvrir le commentaire au rapprochement avec d'autres textes de Descartes ou d'auteurs avec lesquels la discussion est directe et topique.
Les contributions ici rassemblées ne prétendent nullement circonscrire l'inépuisable richesse du texte cartésien, ni même s'y mesurer (qui l'oserait?); à tout le moins nous rappellent-elles qu'il n'est de philosophie vivante que dans la confrontation avec la pensée la plus forte. Car la formidable audace spéculative à l'oeuvre dans cette aventure à nulle autre pareille que sont les Meditationes demeure pour le lecteur une insurpassable école de discernement, de liberté, de courage aussi - bref, de vérité. -
Quel type de relève pour la métaphysique l'éthique envisagée comme « philosophie première » propose-t-elle ? La phénoménologie peut-elle ressaisir le fondement de tout phénomène, obéir à une démarche encore transcendantale tout en destituant l'ego de sa principialité sans cesse reconduite depuis Descartes ? La requalification des catégories théologiques imposée par la distance de l'autrement qu'être peut-elle laisser inchangé le nom même de Dieu auquel elle nous ordonne comme à notre définitive tâche ?
Ces questions, Levinas aura contribué à les formaliser et à en imposer l'urgence avec une radicalité à nulle autre pareille. Cet ouvrage se propose d'en éclairer quelques unes à partir d'analyses génétiques de sa pensée, de confrontations avec quelques hautes figures de la tradition philosophique (Husserl et Heidegger, mais aussi Descartes, Spinoza, Derrida, etc.) et de la réactivation de quaestiones disputatae lourdes d'enjeux.
Car l'éthique dispense une lumière propre, sans laquelle nombre de questions nous resteraient durablement insoupçonnées ; cette lumière elle-même doit être décomposée et se prêter à analyse. Lumière jetée par l'éthique, lumière jetée sur l'éthique : telle est, en son double génitif, la lucidité de l'éthique.