Filtrer
Support
Sciences humaines & sociales
-
Appelons un chat un chat
Rebecca Solnit
- Éditions de l'Olivier
- Les Feux
- 8 Novembre 2024
- 9782823615203
Publié en Amérique en 2018, Appelons un chat un chat dissèque les crises américaines pendant la campagne et le mandat de Donald Trump. Solnit y dépeint un pays fracturé, en proie plus que jamais aux discriminations raciales, sexistes et sociales. Dans la langue incisive qu'on lui connaît, elle aborde également des sujets comme le changement climatique, l'instrumentalisation de la violence, la montée du nationalisme... Si l'Amérique est son terrain de prédilection, elle montre que ses analyses valent pour l'ensemble de nos sociétés contemporaines. Elle invite non au pessimisme mais à l'action citoyenne collective, à un espoir éclairé et éclairant. Avant d'agir, il faut nommer les oppressions et les obstacles avec précision. Appelons un chat un chat pour changer, peut-être, le monde.
-
Ces hommes qui m'expliquent la vie
Rebecca Solnit
- Éditions de l'Olivier
- Les Feux
- 1 Mars 2018
- 9782823612585
Un jour, lors d'un dîner mondain, Rebecca Solnit se voit questionnée par un homme sur son travail d'écrivain. Son dernier livre vient de paraître, il traite du Far West et de l'industrialisation. Aussitôt, l'homme la coupe : « Mais avez-vous lu ce livre très important qui vient de paraître sur le même sujet ? ».
Et l'homme de pérorer sur un sujet qu'il ne maîtrise pas, mais sur lequel il a, bien sûr, beaucoup à dire. Seul problème : le livre « très important » en question a été écrit par... Rebecca Solnit elle-même. À partir de cette anecdote, Solnit développe un concept : les « mecsplications ». Comprendre, ces hommes qui croient à tort savoir mieux que les femmes ce qu'elles doivent penser, dire, ou encore écrire.
Mais ce n'est pas le seul angle d'attaque de ce recueil à l'intelligence protéiforme : qu'elle aborde la culture du viol, la question du mariage pour tous, la puissance du patriarcat ou l'oblitération de la parole des femmes dans l'histoire, Rebecca Solnit examine avec humour, colère et sens de la nuance les nouvelles questions que doivent affronter les femmes du vingt- et-unième siècle.
-
Le regard féminin ; une révolution à l'écran
Iris Brey
- Éditions de l'Olivier
- Les Feux
- 6 Février 2020
- 9782823614077
Iris Brey théorise le regard féminin, ou female gaze, une façon de filmer les femmes sans en faire des objets, de partager la singularité des expériences féminines avec tous les spectateurs, quel que soit leur genre, et renouveler notre manière de désirer en regardant sans voyeurisme.
Des joyaux du cinéma à certaines oeuvres plus confidentielles, en passant par quelques séries et films très contemporains, Iris Brey nous invite à nous interroger sur le sens caché des images.
-
Depuis les années 2000, les sexualités féminines sont sorties du silence grâce aux séries télévisées : après Sex and The City, les productions les plus récentes ambitionnent de raconter la singularité de l'expérience des femmes.
En quatre chapitres, Sex and The Series explore les métaphores et les schémas inédits que proposent ces séries récentes, et la révolution télévisuelle que nous vivons : comment le « regard masculin » est-il transformé ou contredit ? Quelles nouvelles narrations nous sont proposées ?
Érudit, malicieux, cet essai détonant est également un éloge de notre plaisir de téléspectateur.
-
En France
Florence Aubenas
- Éditions de l'Olivier
- Litterature Francaise
- 15 Octobre 2014
- 9782823607758
Depuis son arrivée au Monde comme grand reporter, Florence Aubenas continue d'explorer la « France d'en bas ». Loin des beaux quartiers, elle arpente les plages du sud-est, les banlieues ou les villes du Nord, à la recherche d'un peuple de plus en plus délaissé par le monde politico-médiatique. En France réunit la majeure partie de ces reportages. Fidèle à l'esprit qui animait Le quai de Ouistreham, ce livre s'attache avant tout à capter l'humain, en restituant un certain « ton » - tantôt gouailleur, tantôt désabusé ou parfois même révolté - qui est celui des interlocuteurs de Florence Aubenas, avec qui elle a su nouer une vraie complicité. C'est alors seulement que se dévoile son vrai propos, qui est de nature essentiellement politique, au sens noble du terme. Chômeurs, parents d' élèves, jeunes filles de banlieue, électeurs de gauche ou du Front national, ils dessinent l'un des visages possibles de la France de demain.
-
Faut-il manger les animaux ?
Jonathan safran Foer
- Éditions de l'Olivier
- 20 Janvier 2011
- 9782879297095
- Arrêtons le massacreDéjà couvert d'éloges (en particulier ceux de J.M. Coetzee), best-seller aux U.S.A., en Italie et en Allemagne, ce premier essai de J.S. Foer est un coup de maître.Les questions qu'il pose - et les réponses qu'il propose - sont universelles : pourquoi l'homme est-il carnivore ? cet usage est-il moralement légitime ? Et surtout : comment traitons-nous les animaux que nous mangeons ?Convoquant souvenirs d'enfance, données statistiques et arguments philosophiques, J. S. Foer interroge les croyances, les mythes et les traditions familiales et nationales existant à ce sujet, avant de se lancer lui-même dans une vaste enquête. Entre une expédition clandestine dans une usine d'abattage industriel et un reportage sur un ranch où l'on pratique l'élevage traditionnel, une recherche sur les dangers du lisier et la visite d'une ferme où les dindes sont élevées en pleine nature, J. S. Foer explore tous les degrés de l'abomination, et les derniers vestiges d'une civilisation où l'animal était encore respecté. Choquant, drôle, inattendu, ce livre devrait susciter passions et polémiques.
- Né en 1977 à Washington, DC, Jonathan Safran Foer fait des études de lettres à Princeton sous la direction de Joyce Carol Oates et Jeffrey Eugenides. En 1999, il part pour l'Ukraine afin d'y retracer la vie de son grand-père. De ce voyage naît son premier roman, Tout est illuminé, qui devient un événement littéraire international. Il publie en 2005 son deuxième roman, Extrêmement fort et incroyablement près : " Pyrotechnique, énigmatique et, avant tout, extrêmement émouvant. Un exploit hors du commun " (Salman Rushdie).Jonathan Safran Foer vit à Brooklyn avec sa femme et leur fils.
-
Dévoilons-nous : manifeste antiraciste et féministe
Mariame Tighanimine
- Éditions de l'Olivier
- Les Feux
- 14 Octobre 2021
- 9782823617849
Née en banlieue parisienne, dans une famille croyante et pratiquante, Mariame Tighanimine a longtemps porté le voile. Jusqu'à ce que, petit à petit, elle réalise que tout ce qu'elle dit, écrit, pense est regardé par le monde extérieur à travers son "hijab".
Ce livre-manifeste, qui assume le courage de la nuance dans un débat qui l'est souvent peu, explore les questions que le voile soulève pour les femmes et, au-delà, pour toute la société française.
-
La mère de toutes les questions
Rebecca Solnit
- Éditions de l'Olivier
- Les Feux
- 18 Avril 2019
- 9782823612622
Qui a été historiquement réduit au silence, et pourquoi ? Comment les femmes et les minorités sont-elles parvenues à récupérer, ou non, leur parole ? En quoi un changement politique est-il avant tout un changement de récit ?
Pour répondre à ces questions, Rebecca Solnit balaye un grand nombre de sujets, de l'histoire des droits civiques et de l'esclavage, à la culture du viol dans les campus américains, en passant par la masculinité toxique.
On retrouve ici la vivacité d'esprit de l'auteure, son opiniâtreté à déjouer tout ce qui, dans la culture, dans les institutions, dans la sphère publique, entend amoindrir la parole des femmes, et réduire leur place. Rebecca Solnit y met au jour les normes sous-jacentes contenues dans nos discours.
-
Comment c'etait. souvenirs sur samuel beckett
Anne Atik
- Éditions de l'Olivier
- 7 Novembre 2003
- 9782879293776
Ce livre est le récit d'une amitié : entre Samuel Beckett, le peintre Avigdor Arikha et sa femme, Anne Atik, scribe minutieuse de leurs rencontres.
Trente ans d'une conversation ininterrompue, à Montparnasse et ailleurs. Trente ans de discussions, de confidences, de silences. En s'effaçant constamment derrière les deux hommes, Anne Atik parvient, grâce à son étonnant sens du détail, à capturer ces instants, jamais ordinaires, d'une vie avec " Sam ". Fragments d'intimité où Beckett révèle sa passion pour la poésie, la peinture et la musique, et aussi une immense tendresse.
C'est cette spontanéité qui fait de Comment c'était un récit unique et bouleversant.
-
Anarchie au Royaume-Uni ; mon équipée sauvage dans l'autre Angleterre
Nik Cohn
- Éditions de l'Olivier
- Replay
- 20 Avril 2017
- 9782823611281
« Si vous faites bien attention où vous mettez les pieds, tout semble aller pour le mieux. Certes, à Londres, l'afflux d'argent planétaire ainsi que le flot d'étudiants et de jeunes travailleurs venus de toute l'Europe ont donné à la ville un aspect plus stylé et plus cosmopolite que jamais. Mais si ces visiteurs franchissaient le cercle de lumière et s'aventuraient vers le Nord, ils découvriraient un autre monde.
Ce monde est en ruine ».
À l'envers de l'Angleterre bien propre de Tony Blair, il en existe une autre : sale, pauvre, bruyante, cassée, parfois délirante. C'est l'Angleterre marginale, celle où se mêlent les utopies et les détresses. Nik Cohn y a rencontré les clochards, les exclus, les SDF, les junkies et les prostituées qui forment cette immense « République » où cohabitent tous les accidentés de la vie.
Édition augmentée d'une postface inédite de l'auteur.
-
Le laboratoire central
J.-b. Pontalis
- Éditions de l'Olivier
- Penser/rever
- 11 Octobre 2012
- 9782823600285
Le Laboratoire central réunit neuf entretiens et exposés de J.-B. Pontalis entre 1970 et 2012, dont certains inédits, en réponse des questionnements sur les rapports de la psychanalyse et de la littérature (" De l'inscrit à l'écrit ", entretien avec Pierre Bayard), mais aussi, en arrière-fond, explicitement parfois, sur le lien entre psychanalyse et politique (" Détournements ? ", entretien avec Marcel Gauchet). Ce titre - Le Laboratoire central - est en hommage à Max Jacob, que l'auteur a connu avant son internement en camp. Le " laboratoire central " est l'entretien que le psychanalyste a avec ses patients, avec ses collègues et avec lui-même, où il fait travailler ce à quoi il tient et croit, centralement, tout en cherchant à se mettre en difficulté, à " penser contre soi ". Avec ces échanges loyaux où il ne craint pas d'épouser les vues adverses, avec les visées inattendues et fortes qu'il prête à l'autre, avec le dérangement en lui-même d'une pensée autre, J.-B. Pontalis sait mettre cent fois sur le " métier " l'ouvrage d'une réflexion qui a traversé le dernier demi-siècle, continue d'être centrale, et n'a cessé de compter bien au-delà du cercle des psychanalystes.
-
Une brève histoire du genre rappellerait qu'avant d'être un thème majeur du féminisme, cette question et les études de genre émergent en 1955 des travaux du sexologue behaviouriste néozélandais John Money, puis du psychanalyste américain Robert Stoller dans les années 1960. Les observations cliniques relatives à l'existence d'un clivage entre l'anatomie génitale et le sentiment d'identité donnent alors lieu à l'idée qu'il n'y a pas de correspondance structurelle entre le genre et le sexe. Le choix du genre ne serait que le produit du sentiment qu'on a de soi : « Mon genre et moi », parce que « moi » devient une sorte de porte-parole en vérité de « mon genre » - en remisant aux oubliettes le sujet de l'inconscient.
Le présent numéro vise à réintroduire ce « sujet » dans un conflit entre genre (qu'on se donne) et sexe (qu'on a) et, en manière de conclusion provisoire, il propose une hypothèse : « théorie » du genre, réelle ou supposée, et croyances en un « ordre naturel » seraient deux manifestations symptomatiques de la résistance contemporaine narcissique au sexuel infantile inconscient. Avec des idéologies différentes, une culture identitaire fermée sur elle-même par définition est, dans les deux camps, en train de s'instaurer.
AU SOMMAIRE MONIQUE SCHNEIDER Protestations touchant le sexe FRANÇOIS BEGAUDEAU Théorie du jeu ROBERT STOLLER, HAROLD GARFINKEL, ALEXANDER C. ROSEN Le passage (introduction de Michel Gribinski) PIERRE-HENRI CASTEL La Métamorphose impensable après coup GILBERTE GENSEL Son genre et lui HENRI NORMAND Mon genre ou Moi ALAIN BOUREAU Thérèse est mon nom JEAN-MICHEL REY D'un devenir pour le moins improbable MATHILDE GIRARD Du genre résistant FRANCESCO PAOLO ADORNO De Robocop à Peter Pan CATHERINE RODIERE-REIN Perdre sa langue GABRIEL BERGOUNIOUX Ce que le genre fait en langue MICHELA GRIBINSKI Le genre que l'on se donne JEAN IMBEAULT La désexualité Petit glossaire associatif du Genre ANTONIO ALBERTO SEMI L'humeur vagabonde FRANÇOIS GANTHERET Conscience de poitrine Trans MARIA MARCELLIN Ce qui nous pousse
-
Tenir la ligne : chronique d'une pandémie
Christian Lehmann
- Éditions de l'Olivier
- Les Feux
- 11 Mars 2022
- 9782823618914
Médecin engagé, Christian Lehmann décrypte la pandémie en même temps qu'il l'affronte. Face à l'angoisse, il démonte avec calme et humour les fausses informations qui circulent. Lanceur d'alerte investi, il dénonce les manquements du gouvernement autant que les théories complotistes. Faisant appel aux témoignages de collègues, de patients, d'enseignants, d'activistes, il dresse le tableau d'une société fragmentée sur fond d'effondrement du système de santé.
Les chroniques réunies dans ce recueil ont paru sur liberation.fr de mars 2020 à novembre 2021. -
REVUE PENSER REVER n.24 : façons de tuer son père et d'épouser sa mère quand on est l'enfant d'un couple homoparental
Collectif
- Editions De L'Olivier
- Revue Penser Rever
- 10 Octobre 2013
- 9782823603453
La loi a donné le droit aux personnes de même sexe de se marier et d'adopter. Elle porte un enjeu de société et met en avant l'institution du mariage et une fonction parentale qu'elle dit "libre" plutôt que liée au sexe ou au genre. Que deviendra l'enfant ? S'intéresser à la question de savoir s'il est bien ou mal, juste ou pas, révolutionnaire ou régressif que des personnes de même sexe se marient semble plus aisé que d'examiner ce qu'il advient de l'enfant.
Chacun est d'accord que deux personnes de même sexe sont parfaitement capables d'élever un enfant avec l'amour nécessaire. Mais cette vue très simple de l'amour parental est inexacte : elle ne tient pas compte des mouvements inconscients propres à chacun ni du destin de ces mouvements. Le fameux amour parental couvre les besoins. Que sait-il de son désir, qui mène une vie secrète dans le conflit psychique interne, déguisé et vital, propre à chaque enfant comme à chaque enfant que le parent a été, et qui continue sa vie en lui ? Avec notamment une histoire de deux couples homoparentaux plus vraie que nature par François Bégaudeau, des réflexions engagées de Jean Clair et Geneviève Delaiside Parseval, une promenade dans l'histoire des questions homosexuelles dans l'Antiquité de Jackie Pigeaud, des cas d'analyse d'enfants (Caroline Thompson, Jocelyne Malosto, Annick Merken), un parcours critique du rôle des "psys" dans la presse de ces derniers mois de François Richard, la lettre refusée par Le Monde de François Gantheret, un point de vue sur le rôle de l'État de Caroline Eliacheff, un dialogue troublant entre Bouvard et Pécuchet de Catherine Rodière-Rein, une lettre argumentée à Freud pour lui demander ce qu'il pense de tout ça de Gilberte Gensel, etc.
-
Dans la zone verte ; les Américains à Bagdad
Rajiv Chandrasekaran
- Editions De L'Olivier
- 17 Avril 2008
- 9782879296104
Envoyé spécial à Bagdad, Rajiv Chandrasekaran a enquêté pendant un an et demi dans la Zone verte, cette " petite Amérique" recréée par l'administration Bush pour accueillir les spécialistes chargés de faire de l'Irak une démocratie moderne. Le journaliste décrit le quotidien de ces Américains vivant en plein centre d'un pays dévasté par les bombardements et en proie à l'anarchie.
C'est l'histoire, racontée de l'intérieur, d'une organisation qui s'obstine jusqu'à l'absurde à mettre en place des projets en décalage complet avec la réalité. L'épopée loufoque d'une bande de Pieds Nickelés missionnés par le président des États-Unis pour "libérer l'Irak ".
-
Les scènes indésirables
Michel Gribinski
- Éditions de l'Olivier
- Penser/rever
- 1 Octobre 2009
- 9782879296784
- " L'indésirable absolu a quelque chose d'énigmatique et, au bout du compte, il s'agit toujours d'essayer de comprendre. C'est peut-être lorsqu'on n'y parvient pas qu'on est le plus près ". L'essai de Michel Gribinski prend pour exemple principal de " scène indésirable " celle, généralement oubliée ou méconnue, du programme eugénique nazi qui a donné lieu à la fondation Lebensborn et à la " germanisation " de centaines de milliers d'enfants chrétiens, blonds aux yeux bleus, enlevés, pendant la guerre, dans les pays occupés. On relève que ces kidnappings de masse ont été pratiqués sans haine particulière, de même que la destruction de masse des enfants jugés " racialement inutiles ". Et que les enfants nés dans les maternités du Lebensborn et abandonnés par leur mère pour être élevés par la SS - avant leur adoption par des familles allemandes -ont été traités avec " amour ". On soupçonne qu'au-delà du principe de la haine, là où la vie de l'esprit cesse d'être conflictuelle, règne une sorte d'amour rationnel, banal comme est " banal " le mal dont parle Hannah Arendt.La vie de l'esprit peut-elle ne pas être conflictuelle ? Qu'est-ce qu'un amour banal ou rationnel ?Ce sont- là quelques-unes des questions essentielles que pose cet essai où la réflexion est d'autant plus forte que l'auteur la mène sous nos yeux, nous en déroule le fil, déployant une pensée en recherche, inquiète, qui a l'ambition et la modestie d'" essayer toujours de comprendre ". Ici " l'indésirable ", précédemment, dans d'autres essais, " le trouble de la réalité " ou " la séparation imparfaite ".
-
Il n'est question que de ça aujourd'hui : maltraitance des enfants, mauvais traitements infligés aux femmes, femmes sous-payées, exposées aux provocations, soumises à l'intolérance ou à l'exclusion par des religions d'État ; privation de la liberté de circulation touchant des individus et des populations en détresse ; mais aussi mauvais coups portés à l'éducation nationale et aux idéaux républicains et peut-être à la République elle-même : de toute part, on contrevient aux articles 1, 2 et 5 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, que condense l'article premier - sur la liberté et l'égalité en droit des hommes à leur naissance - de celle de 1789. Le racisme a droit de cité, quelle que soit l'éducation des milieux considérés, quelle que soit l'intervention en chacun d'un refoulement supposé civilisateur.
Quel éclairage attendre de la psychanalyse ? La psychanalyse ne devrait-elle pas d'abord faire son propre ménage ? Qu'est-ce qu'un mauvais traitement en psychanalyse - quand on sait qu'on peut attendre un effet thérapeutique d'une interprétation inexacte (Edward Glover) ou d'une défaillance de l'analyste (Winnicott) ? Ou quand on sait que la psychanalyse rend malade (Pontalis), et qu'une certaine dose de maltraitance organise de toute façon la technique analytique, en ne répondant pas à l'amour par de l'amour, en étant apparemment indifférent à la haine ? Le psychanalyste ne se fait-il pas la part trop belle en considérant tout uniment le oui et le non de son patient, son accord et son désaccord ?
-
REVUE PENSER REVER n.20 : le temps du trouble
Collectif
- Editions De L'Olivier
- Revue Penser Rever
- 13 Octobre 2011
- 9782879298672
ÿþ " Le temps du trouble, c'est le passé, la manière que chaque discipline a de l'inventer. Le temps du trouble, c'est aussi le présent, à l'instauration et au service duquel finit tout ce qu'on dit, tout ce qu'on pense. Et c'est le grand mouvement incertain qui va de l'un à l'autre et les remanie tous les deux, présent et passé: c'est le temps de l'après-coup - le créateur d'événements.Le temps du trouble, c'est aussi l'époque actuelle, quand la crise de la conscience européenne annonce aujourd'hui la fin des Lumières.Ce numéro salue ainsi le premier roman français en date, son histoire, les ressorts inconscients de l'amour, et l'héroïne de ce roman - la très troublée princesse de Clèves -, dénoncé par les délégués d'une société qui veut en urgence en finir avec le concept même de trouble.
" Avec des contributions de psychanalystes: Françoise Laurent, Alberto Semi, Daniel Oppenheim, Alberto Luchetti, Catherine Rodière-Rein; d'historiens: Christian Jouhaud, Judith Lyon-Caen, Nicolas Schapira, Dinah Ribard; de littéraires: Alain Cantillon, Laurence Giavarini; du philosophe Jean-Michel Rey; de l'anthropologue Jeanne Favret-Saada; et avec un entretien entre l'astrophysicien Michel Cassé et l'écrivain Pierre Bergounioux.
-
REVUE PENSER REVER n.22 : portraits d'un psychanalyste ordinaire
Collectif
- Editions De L'Olivier
- Revue Penser Rever
- 11 Octobre 2012
- 9782823600803
De même qu'il n'existe un modèle unique de l'analyse, on ne peut trouver de portrait au singulier de l'analyste ordinaire. L'analyste " extraordinaire " est, quant à lui, toujours unique dans le tableau qu'en font ses adorateurs. Mais est-il encore analyste ? Anna Freud rapporte une conversation avec son père sur ce sujet, dans une lettre à une amie en août 1926 :
" Récemment, papa et moi sommes tombés d'accord, dans une conversation, pour estimer que l'analyse n'est pas une affaire d'êtres humains, mais qu'on devrait être quelque chose de bien mieux - je ne sais toutefois pas quoi. " Les collaborateurs du numéro 22 de la revue penser/rêver se proposent ainsi de répondre aux problématiques suivantes : Un psy ordinaire est-il un psy " sans qualités " ? De quels lieux peut-on percevoir l'ordinaire ? L'ordinaire psychanalytique est-il comparable à d'autres ? Et la démarche freudienne est-elle compatible avec autre chose - une politique, une éthique, un savoir, une croyance, etc. ? - qui serait à la fois sa limite et un champ nouveau, à annexer ? Comment expliciter les recommencements nécessaires, quels noms leur donner ? Peut-on reconstruire une généalogie de la démarche freudienne ? Et si le " sans fin " de l'étude de Freud avait été pris pour un " sans limites " ?
-
Dans Remake, le psychanalyste Jean Imbeault aborde un certain nombre de questions à partir du cinéma classique et contemporain : l'empreinte freudienne dans Le Guépard, Les Arnaqueurs ou encore Paranoid Park, la portée de la pensée d'Aristote dans Head On . Onze films (de J. Losey, G. Van Sant, L.Visconti, J. Gray, J.-L. Godard, M. Pialat.) sont ainsi repris (premier sens de Remake ), résumés, décomposés et recomposés avec l'idée de mettre au jour et de circonscrire l'échange et la concordance entre le cinéma et la psychanalyse. La progression est celle d'un journal : autant de dates, autant de séances. En effet, comme dans une psychanalyse, les histoires semblent d'abord se tenir, puis des fragments se détachent, des hypothèses, des constructions apparaissent. Car ce livre est aussi une réfection - autre sens de Remake : il est l'oeuvre d'un psychanalyste qui ne cesse de penser et repenser la théorie freudienne qui guide sa pratique. Remake est le livre d'un amoureux des faits qui cède à la nécessité de se refaire son cinéma.
-
Le corps (est un) étranger
Penser/Rever
- Editions De L'Olivier
- Penser/rever
- 11 Avril 2013
- 9782823601718
Il y a peu, on a découvert avec un malaise certain que la « beauté » pouvait être le fait trivial d'un corps étranger : d'une prothèse de sein siliconée, par exemple.
L'introduction d'un « corps étranger » dans l'organe familier a introduit du même coup une série de questions et de doutes dans nos représentations :
Quels sont les gestes psychiques ? perceptions, évaluations ? par lesquels on décrète qu'il y a un corps étranger et que c'est un intrus ? Et l'hôte qu'est notre corps n'est-il pas lui-même un étranger, autonome, avec lequel on tente sans cesse de se familiariser ? Enfin, le « corps étranger » ne fait-il pas écho à une question sociétale majeure ?
Tenter de répondre appelle une (re)définition préalable d'un moi-corps, individuel et social, et de nos modèles de pensée.
-
La folie Dartigaud
Christian Jouhaud
- Editions De L'Olivier
- Penser/rever
- 22 Janvier 2015
- 9782823605792
Dartigaud a-t-il existé ? Oui et non. Ce livre est le fruit de cette incertitude : biographie imaginaire d'un historien né en 1944, essai sur l'écriture de l'histoire, souvenir d'une puissance inexpliquée. La folie du personnage n'apparaît pas seulement dans le récit d'un épisode délirant. Engendrée par l'avidité d'un rapport déréglé au passé et produisant finalement une écriture de l'Histoire perverse, elle suinte à chaque page et jusque dans les moments où elle semble avoir été remplacée par la rationalité implacable d'une science historique sans ombres, sans recoins sombres ni portes dérobées.
Au XVIIIe siècle, les grands propriétaires de vignobles issus de la noblesse girondine se sont fait construire des « folies ». Dartigaud a regardé la petite ville de Verdelais comme sa « folie » personnelle mise au service d'une agressive et militante conception de l'Histoire : il a réussi mystérieusement à y créer un musée qui porte aujourd'hui son nom. Au service de quel pouvoir ?
Dans ce livre à surprises, on croise un meurtrier condamné à mort, un policier devenu tenancier de bistrot, quelques grandes figures des sciences sociales naissantes, un curé-poète du XVIIe siècle et aussi François Mauriac et Henri de Toulouse-Lautrec. Et même un psychanalyste sans nom et sans visage qui finit par découvrir que Dartigaud, chasseur des ombres nostalgiques, n'a pas d'ombre. Ce qui n'est pas très surprenant pour un homme qui voulait voir le passé et toute chose « comme s'il n'était pas là ».
-
Lutte des rêves et interprétation des classes
Max Dorra
- Editions De L'Olivier
- Penser/rever
- 7 Novembre 2013
- 9782823602128
L'aspect un peu baroque de ce livre tient à son sujet même : son fil conducteur est une tresse. Celle que toute parole recèle en secret. Le titre l'évoque : des associations (une lutte des rêves) enroulées autour de concepts (des classes logiques). Mais ces associations ont un sens qui n'apparaîtra qu'après-coup : c'est le troisième brin de la tresse. L'essai de Max Dorra analyse la méthode de la libre association, la plus géniale de toutes les inventions freudiennes, qui fait de nous de véritables Houdini, capables de déjouer nos faux huis-clos, de démasquer le caractère illusoire de ce qui nous ligotait, pensions-nous. "Associer", c'est laisser venir tout ce qui vous passe par la tête sans chercher à être intelligent, ne pas être philosophiquement correct. La libre association, "règle fondamentale" du traitement psychanalytique, rend Freud insoluble dans la philosophie traditionnelle. En retrouvant une douleur plus ancienne, elle permet de remettre les choses à leur place. Freud fait lui-même une découverte bouleversante : c'est de réminiscences qu'il souffre. Il le découvre en "embrassant d'un seul regard" toutes ses associations et élabore ainsi une mémoire du sens. La méthode des associations libres nous apprend que l'on peut s'échapper du "jardin aux sentiers qui bifurquent" et sortir paradoxalement du "monde extérieur", de ses labyrinthes, de ses pièges. Ainsi la lecture de cet essai, aussi libre que la méthode dont il traite, procure-t-il le sentiment grisant de la découverte, sous la conduite d'un "psychologue surpris", pour reprendre un titre de Reik, et qui est aussi un humaniste étonné.
-
La nostalgie du présent ; psychanalyse et écriture
François Gantheret
- Editions De L'Olivier
- Penser/rever
- 14 Janvier 2010
- 9782879296937
- " Écrire, analyser : quoi de commun entre ces deux activités ? Lorsque c'est le même qui se livre à l'une et à l'autre, quelles ruptures en lui, entre fauteuil et table d'écriture, et quelles continuités ? Cet essai est une réflexion sur une double pratique : d'analyste, et d'écrivain. Je les dis doubles puisque ces mots les distinguent, mais ce dont j'aimerais témoigner, ce que je souhaite affirmer ici est leur profonde unicité. Elle m'est évidente, et je voudrais faire partager cette évidence, lorsque j'explore les diverses facettes de l'énigme qui leur est commune : comment leur matériau - les mots - qui ne sont que des signes peuvent-ils s'animer et émouvoir, c'est-à-dire mettre en présence de ce qu'ils désignent ? Comment, en somme, l'état natif de notre rapport au monde peut-il être réactivé, ranimé et pas seulement évoqué, dans et par le langage ? L'analyste comme l'écrivain sont des rôdeurs de frontière, le domaine qu'ils fréquentent et dont ils reviennent avec des mots vivants. Ces considérations valent aussi bien pour toute démarche vraiment créatrice de nouveau, et l'essai fait appel en particulier à la peinture pour étayer son propos. L'analyse, l'écriture sont, comme l'art, refus de se résigner au peu de réalité du monde de signes auquel les hommes sont condamnés. C'est dans les signes eux-mêmes, les mots (c'est-à-dire en se tournant vers le monde partagé, et non en se repliant dans le solipsisme du fantasme inconscient), qu'est cherchée la réponse à notre nostalgie du présent. " - François Gantheret est psychanalyste, docteur ès lettres, professeur émérite de psychopathologie à l'Université Paris VII, membre de l'Association psychanalytique de France. Il a publié aux éditions Gallimard des ouvrages de psychanalyse, Incertitude d'Éros (" Connaissance de l'inconscient ", 1984) Moi, Monde, Mots (" Connaissance de l'inconscient ", série " Tracés ", 1996) Libido omnibus et autres nouvelles du divan (L'Arpenteur, 1998 et Folio, 2001) ainsi que des romans, dans la collection " blanche " : Les Corps perdus (Prix Ulysse du premier roman, 2004) Comme le murmure d'un ruisseau (Prix Rosine Perrier, 2006), Ferme les yeux (2007).