« J'ai voulu prendre le lecteur par la main, lui faire vivre ces années à l'Élysée comme s'il avait été à mes côtés tout au long de ces évènements. »
Après la mort de son père, Didier Eribon retourne à Reims, sa ville natale, et retrouve son milieu d'origine, avec lequel il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Il décide alors de se plonger dans son passé et de retracer l'histoire de sa famille. Evoquant le monde ouvrier de son enfance, restituant son ascension sociale, il mêle à chaque étape de ce récit intime et bouleversant les éléments d'une réflexion sur les classes, le système scolaire, la fabrication des identités, la sexualité, la politique, le vote, la démocratie...
Réinscrivant ainsi les trajectoires individuelles dans les déterminismes collectifs, Didier Eribon s'interroge sur la multiplicité des formes de la domination et donc de la résistance.
Un grand livre de sociologie et de théorie critique.
Didier Eribon est professeur à la faculté de philosophie, sciences humaines et sociales de l'université d'Amiens. Il a également enseigné à l'université de Berkeley (Etats-Unis). Auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Réflexions sur la question gay (Fayard, 1999), Une morale du minoritaire (Fayard, 2001), D'une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française (Léo Scheer, 2007), il a été le lauréat 2008 du prestigieux Brudner Prize, décerné chaque année par l'université Yale.
Banni de la communauté juive à 23 ans pour hérésie, Baruch Spinoza décide de consacrer sa vie à la philosophie. Son objectif ? Découvrir un bien véritable qui lui « procurerait pour l'éternité la jouissance d'une joie suprême et incessante. » Au cours des vingt années qui lui restent à vivre, Spinoza édifie une oeuvre révolutionnaire. Comment cet homme a-t-il pu, en plein XVIIe siècle, être le précurseur des Lumières et de nos démocraties modernes ? Le pionnier d'une lecture historique et critique de la Bible ? Le fondateur de la psychologie des profondeurs ? L'initiateur de la philologie, de la sociologie, et de l'éthologie ? Et surtout, l'inventeur d'une philosophie fondée sur le désir et la joie, qui bouleverse notre conception de Dieu, de la morale et du bonheur ?
A bien des égards, Spinoza est non seulement très en avance sur son temps, mais aussi sur le nôtre. C'est ce que j'appelle le « miracle » Spinoza.
F. L.
Cet ouvrage présente les fondements de l'accusation contre Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, auteur du crime d'agression contre l'Ukraine et des crimes de guerre et contre l'humanité commis par les forces russes dont il est le chef suprême.
Robert Badinter est ancien ministre de la Justice et président du Conseil constitutionnel.
Bruno Cotte, membre de l'Institut, est président honoraire de la chambre criminelle de la Cour de cassation et ancien président de chambre de première instance à la Cour pénale internationale.
Alain Pellet est ancien président de la Commission du droit international des Nations unies et président de l'Institut de droit international.
Comment, face aux aléas politiques du xxe siècle, traversant deux guerres mondiales, une guerre civile et une guerre froide, au sein d'une Europe déchirée par les nationalismes et dans une France xénophobe qui l'accueille mal, Picasso impose-t-il au monde son oeuvre magistrale ?
Pourquoi le 18 juin 1901 Picasso est-il « signalé comme anarchiste » à la Préfecture de police, quinze jours avant sa première exposition parisienne ? Pourquoi le 1er décembre 1914 près de sept cents peintures, dessins et autres oeuvres de sa période cubiste sont-ils séquestrés par le gouvernement français pour une période qui dure près de dix ans ? D'où vient l'absence presque totale de ses tableaux dans les collections publiques du pays jusqu'en 1947 ? Comment expliquer, enfin, que Picasso ne soit jamais devenu citoyen français ? Si l'oeuvre de l'artiste a suscité expositions, ouvrages et commentaires en progression exponentielle à la hauteur de son immense talent, la situation de Picasso « étranger » en France a paradoxalement été négligée. C'est cet angle inédit qui constitue l'objet de ce livre.
Pour l'éclairer, il faut exhumer des strates de documents ensevelis, retrouver des fonds d'archives inexploités, en rouvrir, un à un, tous les cartons, déplier chacune des enveloppes, déchiffrer les différentes écritures manuscrites. Alors tout s'organise autrement et le statut de l'artiste se révèle beaucoup plus complexe qu'on ne l'imaginait.
Un étranger nommé Picasso nous entraîne dans une enquête stupéfiante sur les pas de l'artiste surdoué, naviguant en grand stratège dans une France travaillée par ses propres tensions. On le voit imposer au monde son oeuvre magistrale, construire ses propres réseaux et devenir un puissant vecteur de modernisation du pays. Un modèle à contempler et peut-être à suivre.
Le savoir n'est rien sans la raison. En rédigeant Le Discours de la méthode - en français, et non en latin -, Descartes (1596-1650) entend " libérer " la raison et la rendre à tous ses légitimes possesseurs, les êtres humains : " instrument universel ", elle peut nous " rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ".Par son extraordinaire remise en cause des connaissances acquises, Descartes transforma et refonda la philosophie occidentale.
« L'image que nous avons des animaux correspond rarement à la réalité. Les moutons ? Des suiveurs, sans aucune personnalité. Les porcs ? Ils sont sales. Les loups ? Méchants. Cette vision déformée peut nous conduire à négliger les animaux, à les mépriser, voire à justifier leur exploitation déraisonnée, qui se traduit par la violence et l'injustice.
Il nous faut déconstruire les représentations et les pratiques que nous perpétuons de génération en génération, malgré nos connaissances scientifiques toujours plus grandes. C'est ce à quoi je souhaite contribuer avec ce livre : modifier notre manière de voir le monde qui nous entoure, apprendre à cohabiter avec les autres créatures, et prendre conscience que nous faisons aussi partie du règne animal.
Ce voyage sera passionnant et renversera nombre d'idées reçues. Face à l'effondrement de la biodiversité et à la crise climatique, ouvrir les yeux sur l'ampleur des problèmes que pose le traitement infligé aux animaux est autant une question d'éthique qu'une question de survie. Pour eux comme pour nous, il y a urgence à changer de regard sur le vivant. »
Une histoire de l'information et de ceux qui la font des origines à nos jours, et jusqu'aux enjeux de demain.
« Depuis toujours, l'homme a besoin de savoir ce qui le menace, ce qui nuit aux autres ou les sert. Et pendant longtemps, seule une poignée de puissants, souverains, religieux, marchands, ont eu le monopole de l'information, de sa fabrication à sa circulation. Une information libre, diffusée par des médias accessibles à tous et établie par des professionnels cherchant la vérité est le fruit d'une histoire récente, inattendue, fascinante. Et elle est à présent terriblement menacée.
Comment distinguer le vrai du faux, l'information de la distraction ? Quel rapport entre informer, convaincre, enseigner, distraire ? Comment la démocratie résistera-t-elle aux formes de censure et de surveillance ? En quoi le déluge actuel et à venir d'informations, vraies ou fausses, influera-t-il sur notre façon de gérer les grands problèmes d'aujourd'hui et de demain ? Les réseaux sociaux, outils de surveillance généralisée, qui font de chacun le journaliste de lui-même, seront-ils balayés par une vague technologique plus puissante ? Les journalistes seront-ils remplacés par des automates ou resteront-ils des acteurs irremplaçables de la démocratie ?
Tels sont les sujets de ce livre. Encore une fois, comme pour tous les autres domaines dont j'ai tenté jusqu'ici de prévoir le devenir, celui des médias, vertigineux, ne peut être imaginé et maîtrisé qu'en remontant très loin dans son histoire, ou plutôt ses histoires. Ses passionnantes histoires. ».
J. A.
« Voici donc venu le temps d'appréhender le monde tel qu'il est plutôt que de l'ignorer, de le comprendre plutôt que de le rêver, de le travailler plutôt que de le consommer.
De préparer la guerre qui vient pour retenir la paix qui s'en va. De s'employer à faire l'Histoire pour n'être pas dévoré par elle.
D'accepter que, tant que l'Histoire a cours, toute ligne de vie puisse un jour avoir à se transformer en ligne de front.
Au commencement était la guerre, espérons finir en paix. » « De fait, l'humanité semble condamnée à vivre perpétuellement entre conflits et intermèdes pacifiques. Depuis l'affirmation de la domination de l'anthropocène, la construction de sociétés humaines, de plus en plus complexes, s'accompagne de guerres tribales, locales, continentales ou mondiales. Le coeur du monde bat au rythme de ces conflits qui arrachent en permanence à l'inventivité humaine des progrès nouveaux autant pour détruire que pour restaurer, autant pour tuer à coup sûr que pour mettre en sûreté, autant pour conquérir que pour sanctuariser. » « Maintenant qu'avec l'illusion du bonheur s'effondre celle d'une civilisation mondiale, maintenant que la guerre entre partout en tension avec la paix dans la renaissance sanglante de l'Histoire, il est temps de découvrir qu'il y a une guerre et quels sont ses visages. » Alain Bauer est professeur au Conservatoire national des arts et métiers, responsable scientifique du Pôle sécurité, défense, renseignement, criminologie, cybermenaces et crises (PSDR3C/ESDR3C). Il enseigne également à New York, Shanghai et dans les écoles spécialisées. Il a publié de nombreux ouvrages sur les sujets de sa spécialité.
Les images de manifestants mettant à terre une statue du marchand d'esclaves Edward Colston au Royaume-Uni ou celles de la grue soulevant de leur piédestal le général confédéré Robert E. Lee et son cheval aux États-Unis ont fait le tour du monde. L'attention extraordinaire portée par le public et les médias à ces déboulonnages suggère que nous sommes témoins d'un moment charnière dans la politique mondiale de la mémoire.
En faisant appel à près de cinquante historiens et historiennes, sociologues, anthropologues du monde entier, Sarah Gensburger et Jenny Wüstenberg invitent à saisir, sur le temps long, les nombreuses formes de cette « dé-commémoration ». La suppression de symboles publics n'est ni une pratique nouvelle, ni une singularité occidentale, ni, nécessairement, l'action de militants luttant contre les héritages racistes et coloniaux. Elle est le résultat d'idéologies et d'intérêts politiques très différents comme, parfois, la conséquence de phénomènes plus ordinaires.
Des statues de Lénine en Ukraine à celle de Joséphine de Beauharnais en Martinique, des noms de rues en Algérie ou à Vichy au cimetière de Khavaran en Iran, en passant par les monuments coloniaux en Namibie ou l'acte de voter aux États-Unis, le mouvement se révèle complexe et diversifié. Une réflexion essentielle sur la manière dont les sociétés peuvent transformer, ou non, le passé.
Sarah Gensburger est politiste et sociologue, directrice de recherche au CNRS, à Sciences Po Paris. Elle a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels, avec Sandrine Lefranc, À quoi servent les politiques de mémoire ? (Presses de Sciences Po, 2017), traduit depuis en quatre langues, et Qui pose les questions mémorielles ? (CNRS Éditions, 2023).
Jenny Wüstenberg est professeur d'histoire et d'études de la mémoire à l'université de Nottingham Trent et cofondatrice de la Memory Studies Association. Elle a publié plusieurs ouvrages, dont Civil Society and Memory in Postwar Germany (Cambridge University Press, 2017) et Handbook of Memory Activism (co-direction, Routledge, 2023).
Chaque époque affronte, à un moment de son histoire, son seuil mélancolique. De même, chaque individu connaît cette phase d'épuisement et d'érosion de soi. Cette épreuve est celle de la fin du courage. Comment convertir le découragement en reconquête de l'avenir ?
Notre époque est celle de l'instrumentalisation et de la disparition du courage. Mais ni les démocraties ni les individus ne peuvent en rester à ce constat d'impuissance. Nul ne résiste à cet avilissement moral et politique.
Il s'agit de surmonter ce désarroi et de retrouver le ressort du courage, pour soi, pour nos dirigeants si souvent contre-exemplaires, pour nos sociétés livrées à une impitoyable guerre économique. Le plus sûr moyen de s'opposer à l'entropie démocratique reste l'éthique du courage et sa refondation comme vertu démocratique.
Dans cet essai enlevé, Cynthia Fleury rappelle qu'il n'y a pas de courage politique sans courage moral et montre avec brio comment la philosophie permet de fonder une théorie du courage qui articule l'individuel et le collectif. Car si l'homme courageux est toujours solitaire, l'éthique collective du courage est seule durable.Cynthia Fleury, philosophe, professeur à l'American University of Paris, travaille sur les outils de la régulation démocratique. Elle a publié de nombreux ouvrages, dont Les Pathologies de la démocratie (Fayard, 2005).
Alexandra Kollontaï, quelle femme ! Et quel destin !
Aristocrate russe, elle rejette très tôt son milieu, son pays et choisit la révolution et le monde. Révolution de 1905, exil, prison, agitation clandestine, et, en 1917, elle est avec Lénine dans la révolution. Elle fait partie de son premier gouvernement, ministre - commissaire du peuple - alors qu'en Europe les femmes n'accéderont, et rarement, à la fonction de ministre qu'après la Seconde Guerre mondiale. Puis, cinq ans plus tard, première femme ambassadeur que l'histoire ait connue.
Mais Alexandra Kollontaï, qui parle plusieurs langues, remarquable oratrice, sera aussi un tribun célèbre, s'adressant avec facilité aux ouvriers américains, aux socialistes allemands, aux marins révoltés de Kronstadt ou aux femmes musulmanes de l'Asie centrale, partout électrisant les auditoires fascinés.
Kollontaï est aussi une féministe passionnée, théoricienne de l'amour libre, combattant pour l'émancipation et les droits des femmes. Et encore une amoureuse dont les amours tumultueuses choquent Lénine, ce qui ne l'empêche pas d'être une mère attentive à son fils.
Autre Kollontaï, l'écrivain dont les écrits politiques, les romans, le journal tenu tout au long d'une vie constituent une oeuvre remarquable dont la qualité littéraire est unanimement reconnue.
Cette existence multiforme, si dense n'a pas empêché Alexandra Kollontaï de s'imposer à l'attention de ses contemporains par sa beauté inaltérable et une élégance constante, saluée toujours par la presse qui la présenta comme un modèle, préfigurant ainsi les « icones » médiatiques du XXe siècle.
Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses exploits, Alexandra Kollontaï sortit victorieuse de la folie destructrice de Staline. Alors que Staline déshonora et extermina toute la vieille garde bolchevique, Kollontaï échappa au sort tragique de tous ses camarades de combat et vécut, indemne et active, à quelques mois près, aussi longtemps que Staline.
Pour retracer ce destin incroyable et comprendre cette personnalité hors du commun et le demi-siècle qu'elle aura marqué, l'auteur a rassemblé une documentation considérable - archives, écrits de Kollontaï, mémoires de bolcheviks présents à l'époque - et des études historiques qui y sont consacrées.
Historienne de la Russie, auteur de L'Empire éclaté, Hélène Carrère d'Encausse, membre depuis 1991 de l'Académie française dont elle est Secrétaire perpétuel depuis 1999, a notamment publié aux Editions Fayard Le Malheur russe, Nicolas II, Lénine, Les Romanov, Six années qui ont changé le monde, 1985-1991, Le Général de Gaulle et la Russie, La Russie et la France.
Notre propos est de dénoncer le cours pervers d'une politique aveugle qui nous conduit aux désastres.
Il est d'énoncer une voie politique de salut public.
Il est d'annoncer une nouvelle espérance.
Stéphane Hessel - Edgar Morin
Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan.Accablé par la perte, il n'a qu'une arme : sa plume.
À l'image de la lueur d'espoir et de douceur que futsa lettre « Vous n'aurez pas ma haine », publiée aulendemain des attentats, il nous raconte ici comment, malgré tout, la vie doit continuer.
C'est ce quotidien, meurtri mais tendre, entreun père et son fils, qu'il nous offre. Un témoignagebouleversant.
Ancien chroniqueur culturel à France Infoet France Bleu, Antoine Leiris est journaliste.Vous n'aurez pas ma haine est son premier livre.
Louis II de Bourbon, passé à la postérité sous le nom de Grand Condé, fut un homme de guerre dont la réputation et le prestige franchirent les frontières. Cousin de Louis XIV et prince du sang, il prit les armes contre l'autorité royale pendant la Fronde et se mit au service de Philippe IV d'Espagne. Pour cela, il fut déclaré criminel de lèse-majesté par contumace en 1654, déchu de ses titres et privé de ses biens. Après plusieurs années d'exil, il négocia son rétablissement dont les modalités furent précisées dans le traité des Pyrénées. Le jeune Roi-Soleil lui pardonna en 1660.
À l'origine de cette rupture politique et de cette trahison familiale, il y avait eu une brouille profonde avec Mazarin qui entraîna de lourdes conséquences politiques pour le royaume de France. En racontant de façon inédite la rivalité entre un grand gentilhomme soucieux de son rang et un cardinal-ministre ambitieux prêt à tout pour assurer sa prépondérance politique et sa gloire, Xavier Le Person renouvelle notre connaissance de la période de la Fronde.
Xavier Le Person enseigne l'histoire moderne à Sorbonne Université. Membre du Centre Roland Mousnier, spécialiste de l'histoire politique et diplomatique des xvie et xviie siècles, il est l'auteur de « Practiques » et « practiqueurs ». La vie politique à la fin du règne de Henri III (Droz, 2002) et de plusieurs éditions critiques de manuscrits. Mousnier, spécialiste de l'histoire politique et diplomatique des xvie et xviie siècles, il est l'auteur de « Practiques » et « practiqueurs ». La vie politique à la fin du règne de Henri III (Droz, 2002) et de plusieurs éditions critiques de manuscrits.
L'amour a inspiré les chants les plus déchirants, les meilleurs romans et les pires, des comédies irrésistibles, des tragédies bouleversantes. Il est possible d'y ajouter quelques considérations philosophiques. Des préliminaires, seulement. Non à l'amour (le philosophe n'a là-dessus aucune expertise), mais à son concept (c'est son domaine, dit-on).
L'amour n'est ni l'amitié, ni le désir, ni la passion. C'est la fusion improbable de ces tendances opposées. Car les composantes de l'amour ne jouent pas collectif, tel est le drame, et la grandeur, de l'amour. C'est parce qu'il est de nature hétérogène, donc instable, qu'il est le moteur tout-puissant de tant d'histoires, grandioses ou banales, dans les littératures universelles et dans nos vies ordinaires.
Francis Wolff est philosophe, professeur émérite au département de philosophie de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm. Il est notamment l'auteur, chez Fayard, Pourquoi la musique ? (2015).
En 1974, alors qu'il est au pénitencier de Robben Island, Nelson Mandela rédige clandestinement des souvenirs . C'est ce texte, sorti en fraude, qu'il retrouvera lors de sa libération en 1990, après plus de vingt-sept ans de détention, et qu'il reprendra pour en faire Un long chemin vers la liberté.
Nelson Mandela raconte comment le petit campagnard, né en 1918 au Transkei, dans la famille royale des Thembus, va ouvrir le premier cabinet d'avocats noirs d'Afrique du Sud et devenir un des principaux responsables de l'ANC. Ce récit mêle les souvenirs personnels, voire intimes, aux analyses de la situation en afrique du Sud et aux descriptions des luttes et des combats contre la domination blanche et l'apartheid. L'enfance et les rites d'initiation, la fuite à Johannesburg, le travail dans les mines et les études de droit, le premier mariage et le divorce, puis le second mariage avec Winnie, la découverte du nationalisme africain, les Campagnes de défi, la clandestinité, la lutte armée et la prison.
Commencent alors les longues années de travail forcé - treize ans dans une carrière de chaux -, d'attente, mais aussi d'espoir et de luttes. Dans les années 80, le régime d'apartheid bousculé à l'intérieur par la résistance noire, étranglé par les sanctions économiques, n'aura d'autre issue que la négociation. Nelson Mandela, qui est devenu un mythe, sera l'homme clef pour sortir son pays de l'impasse où l'ont enfermé quarante années d'apartheid.
Un long chemin vers la liberté est le récit d'une vie exemplaire entièrement consacrée à l'affirmation de la dignité de l'homme. C'est aussi un document exceptionnel sur un des bouleversements majeurs de cette fin de XXe siècle.
De la Russie des Tsars aux défilés de mode des années 1960, Hélène Gordon-Lazareff a traversé le XXème siècle. Poussée sur les routes de l'exil avec sa famille pour fuir la Révolution bolchevique, elle en garde une force qui la conduit à sillonner l'Afrique de l'Ouest pour y poser très tôt un regard aiguisé d'ethnologue. Cette conscience des bouleversements de son temps ne la quitte pas au moment de choisir le métier de journaliste. La rencontre avec Pierre Lazareff se révèle décisive. Leur couple orchestre les plus grands succès de la presse française : France-Soir et, bien sûr, le magazine ELLE inventé à la Libération, révolutionnant la presse féminine.
Découvreuse de talents et patronne inventive, Hélène Gordon-Lazareff use de toutes les armes à sa disposition pour s'imposer dans un milieu d'hommes et asseoir son pouvoir. Elle fait ainsi figure d'actrice incontournable des milieux de la mode, de la culture et de la politique durant près de trente ans.
Au fil du récit de Claire Blandin émerge une personnalité fière et passionnée, souvent insaisissable, parfois dure. Un destin qui éclaire avec nuance les féminismes contemporains.
Historienne, Claire Blandin est professeure en sciences de l'information à l'université Sorbonne Paris-Nord. Elle est spécialiste de l'histoire de la presse et des féminismes dans le second XXe siècle. Elle a notamment publié, avec Christian Delporte et François Robinet, une Histoire de la presse en France aux XXème et XXIème siècles (Armand Colin, 2016).
Essai sur jean genet qui analyse le traitement du theme de la marginalite sociale dans l'oeuvre de l'ecrivain.
Philosophe et historien des idées, didier eribon est l'auteur d'une célèbre biographie de michel foucault (flammarion, 1989, dix-sept traductions) et de michel foucault et ses contemporains (fayard, 1994). il est critique de philosophie et de sciences humaines au nouvel observateur, et codirige, avec françoise gaspard, le séminaire « sociologie des homosexualités » de l'ecole des hautes études en sciences sociales. ses réflexions sur la question gay, publiées au printemps 1999, ont été saluées par la critique internationale comme une contribution théorique de toute première importance et sont en cours de traduction dans plusieurs pays.
Qu'entendons-nous par « bonheur » ? Dépend-il de nos gènes, de la chance, de notre sensibilité ? Est-ce un état durable ou une suite de plaisirs fugaces ? N'est-il que subjectif ? Faut-il le rechercher ? Peut-on le cultiver ? Souffrance et bonheur peuvent-ils coexister ? Pour tenter de répondre à ces questions, Frédéric Lenoir propose un voyage philosophique, joyeux et plein de saveurs. Une promenade stimulante en compagnie des grands sages d'Orient et d'Occident. Où l'on traversera le jardin des plaisirs avec Epicure. Où l'on entendra raisonner le rire de Montaigne et de Tchouang-tseu. Où l'on croisera le sourire paisible du Bouddha et d'Epictète. Où l'on goûtera à la joie de Spinoza et d'Etty Hillesum. Un cheminement vivant, ponctué d'exemples concrets et des dernières découvertes des neurosciences, pour nous aider à vivre mieux.
Qu'est-ce que le temps ?
Cette question nous plonge forcément dans l'embarras. La physique refuse de la poser : elle mesure le temps et en propose diverses théories au sein desquelles nous ne reconnaissons pas le temps de notre monde. Renonçant elle aussi à le définir, la philosophie s'est généralement réfugiée dans la conscience du temps, mais sans rien nous dire du temps lui-même.
Il y a pourtant bien un concept de temps qui ne doit rien à la conscience ni à l'ordre cosmique, c'est celui de ce monde où nous vivons et dont nous parlons ; celui par lequel se distinguent l'avant et l'après, celui qui nous fait dire que les êtres changent et que Pierre est en retard. Tout cela dépend, à notre échelle, du mobilier du monde commun.
La philosophie peut ainsi reprendre l'analyse du concept de temps soutenue par toute la tradition, d'Aristote à Bergson, de Kant à David Lewis. Elle offre alors de nouvelles réponses à nos interrogations les plus classiques : Le devenir n'est-il qu'une illusion ? Le passé existe-t-il ou n'est-il qu'un fantôme de la mémoire ? Pourquoi le temps est-il irréversible ? Devons-nous l'imaginer comme une flèche dirigée vers l'avenir ou comme un fleuve précipitant notre présent en passé ? Ces problèmes n'ont pas épuisé leurs mystères. Au bout de l'enquête, il y a l'espoir d'éclairer ce qu'Einstein lui-même estimait être l'énigme du « maintenant ».
Philosophe et professeur émérite à l'École normale supérieure (Paris), Francis Wolff est notamment l'auteur, chez Fayard, de Notre humanité. D'Aristote aux neurosciences (2010 ; Pluriel, 2023), Pourquoi la musique ? (2015 ; Pluriel, 2019), Il n'y a pas d'amour parfait (2016 ; Mille et une nuits, 2023), Trois utopies contemporaines (2017), Plaidoyer pour l'universel (2019 ; Pluriel, 2021) et Le monde à la première personne. Entretiens avec André Comte-Sponville (2021).
« Les leaders pensent et agissent à l'intersection de deux axes : le premier, entre le passé et l'avenir ; le second entre les valeurs immuables et les aspirations de ceux qu'ils dirigent. » H. K.
Dans Leadership, Henry Kissinger retrace la vie de six leaders hors du commun et leurs stratégies emblématiques dans l'art de gouverner.
Après la Seconde Guerre mondiale, Konrad Adenauer a réinscrit l'Allemagne vaincue et en faillite morale dans la communauté des nations par ce que Kissinger appelle « la stratégie de l'humilité ». Charles de Gaulle a placé la France aux côtés des Alliés victorieux et lui a redonné sa grandeur historique par « la stratégie de la volonté ». Pendant la guerre froide, Richard Nixon a donné un avantage géostratégique aux États-Unis par « la stratégie de l'équilibre ». Après vingt-cinq ans de conflit, Anouar el-Sadate a apporté une vision de paix en Égypte et au Moyen-Orient par « la stratégie de la transcendance ». Contre vents et marées, Lee Kuan Yew a créé une ville-État puissante, Singapour, par « la stratégie de l'excellence ». Enfin, alors qu'à son arrivée au pouvoir, la Grande-Bretagne était perçue comme « la malade de l'Europe », Margaret Thatcher a régénéré le moral et la position internationale de son pays par « la stratégie de la conviction ».
Dans le style magistral qu'on lui connaît, Kissinger apporte pour chaque étude son expérience historique et sa connaissance personnelle de ces leaders. Ses réflexions et ses jugements sur l'ordre du monde renforcent la conviction que le leadership est aujourd'hui plus indispensable que jamais.
Henry Kissinger a été conseiller à la Sécurité nationale, puis secrétaire d'État sous Richard Nixon et Gerald Ford. Il a également conseillé de nombreux autres présidents américains sur la politique étrangère. Il a été lauréat du prix Nobel de la paix en 1973.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Odile Demange
Comment Vladimir Poutine, un ancien agent du KGB de peu d'envergure, a-t-il pu devenir l'un des dirigeants les plus autoritaires de la planète, entraîner son pays loin de la voie de la démocratie, et même déclencher une guerre ?
Dans cette biographie bien sûr non autorisée, Masha Gessen nous conduit sur les traces de cette irrésistible ascension, acquise au prix d'une répression violente de toute opposition.
En 1999, l'entourage de Boris Eltsine lui cherche un successeur. Pourquoi pas un ancien agent du KGB sans envergure, Vladimir Poutine, parfaite marionnette ? Mais voilà que, dès son arrivée au pouvoir, le jeune et terne réformateur démocrate imaginé par les oligarques et rêvé par l'Occident révèle sa vraie nature : celle d'un ancien truand devenu le parrain d'un clan mafieux qui met la Russie en coupe réglée, étouffant toute forme de contestation par la violence et la terreur.
Masha Gessen livre ici une enquête journalistique indépendante sans précédent, fondée sur des témoignages et des documents inédits. En prenant des risques réels - et faisant d'ailleurs l'objet de menaces et d'intimidations, comme tous ceux et celles qui font entendre une voix dissonante dans la Russie de Poutine - son objectif est de dévoiler dans ce document unique la face obscure de l'« homme sans visage ».
Cette nouvelle édition est augmentée d'un avant-propos inédit sur l'invasion de l'Ukraine au printemps 2022.
Journaliste engagé, Hugo Clément se distingue par ses enquêtes coups de poing sur l'environnement. Son journal de guerre écologique sur le terrain est un témoignage sans concession, au plus proche de ceux qui agissent en faveur de la protection de la planète.
« Nous savons que l'Humanité fait face au plus grand défi de son histoire. Nous savons que les écosystèmes dont nous dépendons menacent de s'écrouler. Nous savons qu'il y a urgence. Le doute n'est plus d'actualité.
Chaque jour, au coin de la rue ou à l'autre bout de la planète, un nouveau front s'ouvre. Partout, des femmes et des hommes ont décidé de se lever pour sauver ce qui peut encore l'être, ou pour poser les bases d'un nouveau monde. Qu'ils soient scientifiques, activistes, militaires, ou lanceurs d'alerte, ils mettent toutes leurs forces dans la bataille.
Leur victoire sera la nôtre, leur défaite aussi. Allons renforcer leurs rangs. Unissons-nous pour faire basculer la balance du bon côté. Ensemble, nous pouvons remporter cette nouvelle guerre mondiale. » Auprès de celles et ceux qui s'engagent sur le front de l'environnement, Hugo Clément dessine une carte stratégique des actions à mener. La Terre restera-t-elle une planète habitable pour notre espèce ? Tel est l'enjeu de notre dernier combat.