D'où vient l'univers ? Et d'où vient qu'il y a un univers ? Irrépressiblement, ces questions se posent à nous. Et dès qu'un discours prétend nous éclairer, nous tendons l'oreille, avides d'entendre l'écho du tout premier signal : les accélérateurs de particules vont bientôt nous révéler l'origine de l'univers en produisant des « big bang sous terre » ; les données recueillies par le satellite Planck nous dévoiler le « visage de Dieu » ; certains disent même qu'en vertu de la loi de la gravitation l'univers a pu se créer de lui-même, à partir de rien... Le grand dévoilement ne serait donc devenu qu'une affaire d'ultimes petits pas ? Rien n'est moins sûr... Car de quoi parle la physique quand elle parle d'« origine » ? Qu'est-ce que les théories actuelles sont réellement en mesure de nous révéler ? À bien les examiner, les perspectives que nous offre la cosmologie contemporaine sont plus vertigineuses encore que tout ce que nous avons imaginé : l'univers a-t-il jamais commencé ?
En 1905 apparaîssait une nouvelle physique qui allait révolutionner la façon de décrire la matière et ses interactions : la physique quantique. Avec elle s'ouvraient les portes d'un monde qui n'obéit pas aux lois de la physique classique : l'infiniment petit, avec ses atomes et ses particules. Elle obligea ses pères fondateurs, Einstein, Bohr, Heisenberg et Schrdinger notamment, à rediscuter le déterminisme et les critères de réalité de la physique classique. Pour la première fois dans l'histoire des sciences, une discipline exigeait un travail d'interprétation afin d'être comprise et appliquée. La physique quantique intrigue, fascine, exaspère parfois. Elle demeure pourtant méconnue : on l'invoque pour cautionner tel phénomène étrange, mais on néglige d'en décrire les principes fondamentaux. Quels sont ces principes, qui trouvent des applications toujours plus fascinantes, du laser à la téléportation ? D'où provient l'incroyable efficacité de la physique quantique ?
Chose déroutante, décidément, que le temps. Nous en parlons comme d'une notion familière et évidente, voire domestique, « gérable ». Les physiciens, eux, l'ont couplé à l'espace, en ont fait une variable mathématique, qu'ils intègrent dans des théories si complexes qu'elles sont difficiles à traduire en langage courant. Quant aux philosophes, ils ne cessent depuis plus de deux millénaires de s'interroger : est-il une sorte d'entité primitive, originaire, qui ne dériverait que d'elle-même ? Procède-t-il au contraire d'une ou plusieurs autres entités plus fondamentales ? Le temps s'écoule-t-il de lui-même ou a-t-il besoin des événements qui s'y déroulent pour passer ? Et au fait, le temps a-t-il eu un commencement ? Aucune discipline ne parvient à épuiser, à elle seule, la question du temps. C'est pourquoi nous avons croisé les regards des philosophes avec ceux des physiciens. Et que se passe-t-il ? Sans aucun doute de belles et troublantes choses...
Qui était Néandertal ? Un singe repoussant ou un roux à la peau diaphane ? Un charognard ou un chasseur génial qui maîtrisait le langage et vénérait déjà ses morts ? Et se pourrait-il qu'il soit encore parmi nous ?
La génétique l'avait annoncé, la paléoanthropologie le confirme : Homo neanderthalensis et Homo sapiens ont mélangé leurs cultures, mais aussi leurs gènes sur le même territoire européen, et ce pendant au moins 5 000 ans. Néandertal serait donc le frère d'Homo sapiens, et non son cousin éloigné, comme on l'a longtemps pensé.
Bouleversée par l'apparition de méthodes de recherche inédites, notre histoire ancienne se récrit très vite et nous réserve des surprises de taille. Dans cette passionnante enquête, les auteurs dressent le portrait le plus actuel de notre étrange ancêtre et passent en revue les multiples hypothèses qui pourraient expliquer sa disparition. Car mieux connaître notre frère Néandertal, c'est en savoir beaucoup plus sur nous-mêmes.
Qui est le premier représentant de la lignée humaine ? Sommes-nous toujours soumis à l'évolution ? Comment expliquer que l'on naisse avec des couleurs de peau différentes, que les hommes soient plus grands que les femmes ou encore que la musique soit universelle ? Comment en est-on arrivé à 7 milliards d'individus et pourrons-nous encore nous nourrir en 2050 ?
En une cinquantaine de questions posées à autant de chercheurs - parmi lesquels Yves Coppens, Maurice Godelier, Hervé Le Bras, Jean Guilaine, Guillaume Lecointre, Marylène Patou-Mathis -, cet ouvrage foisonnant retrace la plus belle histoire qui soit, la nôtre. De l'anthropologie à la biologie, de la linguistique à la neurologie et la paléontologie, ce livre offre un éclairage précieux pour mieux penser notre passé, mais aussi les interrogations d'aujourd'hui autour de la diversité, du genre et de notre avenir sur Terre : des clés pour comprendre d'où nous venons, qui nous sommes et où nous allons.
Cette édition numérique comporte les illustrations en couleur.
Cet essai est né d'une rencontre avec des chefs indiens d'Amazonie. Que pensons-nous qu'ils ne pensent pas ? Que savent-ils que nous ignorons ? La science nous sauvera-t-elle, et son progrès n'est-il qu'heureux ? Ou bien est-elle devenue la cause de toutes sortes de méfaits ? Ces questions suscitent des débats d'autant plus vifs que les « accidents » se multiplient (nucléaire, dérèglement climatique, vache folle...). Pour Étienne Klein, c'est la question même du projet politique de la cité qui se trouve là posée.
Galilée et Descartes sont ceux qui ont préparé l'avènement de la science moderne. Mais en mathématisant la nature, la science a instauré une hiérarchie que seul l'Occident reconnaît, avec l'homme en haut de l'échelle, et, réduits au rang d'entités utilitaires, les plantes, les arbres, les animaux...
Cette conception a rendu possible l'exploitation de la nature. En un demi-siècle à peine, nous sommes passés d'un régime où science et technique étaient liées par de complexes rapports à l'empire d'une vaste technoscience, qui vise la seule efficacité. Cette efficacité n'est-elle pas en train de se retourner contre nous ? Allons-nous liquider la science au motif d'un mauvais usage du monde ?
Toute science, admet-on, commence par détacher un objet en le rendant indépendant des sujets et des situations.
Mais cette conception étroite de la connaissance scientifique laisse subsister des zones d'ombre. La conscience n'est pas un objet. Elle est ce sans quoi rien ne pourrait être pris pour objet. La conscience n'est pas détachable des sujets, car elle s'identifie à ce qui est vécu par un sujet. De façon analogue, en physique quantique, un phénomène n'est pas dissociable de son contexte expérimental, car il s'identifie à ce qui se manifeste à grande échelle au laboratoire.
Que faire pour ne pas laisser ces cas extrêmes de côté? Généraliser la méthode scientifique. Ne plus la borner à définir et à caractériser des objets, mais l'étendre à la coordination directe des expériences. Telle est la révolution de pensée qu'il faut accomplir pour résoudre, ou plutôt dissoudre, deux questions-limites de la science : le problème de l'origine de la conscience et le paradoxe du chat de Schrdinger en physique quantique.