Jusqu'ici, j'ai toujours écrit pour tenter de débrouiller un ou plusieurs problèmes auxquels je me heurtais dans ma vie, en espérant que ce travail serve aussi à d'autres. Il est un peu déconcertant de le faire simplement, cette fois, pour partager l'un des stratagèmes par lesquels je maintiens allumée la flamme de ma vitalité - pour parler de plaisir.Parmi tous les ouvrages qui paraissent sur la culture numérique, je n'ai encore jamais rien lu au sujet de cette communauté éparse que j'ai moi-même rejointe il y a bientôt dix ans:celle des collectionneurs d'images en ligne, qui accumulent et partagent au fil des jours, sur Instagram, Tumblr, Flickr ou Pinterest, des photographies d'art, des tableaux, des dessins qu'ils aiment.Cette activité en apparence anodine représente mon équivalent de la liste des «Choses qui font battre le coeur» dressée par Sei Shônagon, dame de compagnie de l'impératrice consort du Japon, dans ses Notes de chevet, au XIe siècle. Dans un monde de plus en plus désespérant, j'ai envie de revendiquer ce rapport primaire et entêté à la beauté, cette confiance dans l'appui qu'elle offre, faisant de nous des perchistes arrachés momentanément à la gravité et catapultés dans les airs, libres et légers, avant de retomber... ailleurs.
Ma famille maternelle a quitté la Roumanie communiste en 1961. On pourrait la dire «immigrée» ou «réfugiée». Mais ce serait ignorer la vérité sur son départ d'un pays dont nul n'était censé pouvoir s'échapper. Ma mère, ma tante, mes grands-parents et mon arrière-grand-mère ont été «exportés». Tels des marchandises, ils ont été évalués, monnayés, vendus à l'étranger.Comment, en plein coeur de l'Europe, des êtres humains ont-ils pu faire l'objet d'un tel trafic? Les archives des services secrets roumains révèlent l'innommable:la situation de ceux que le régime communiste ne nommait pas et que, dans ma famille, on ne nommait plus, les juifs.Moi qui suis née en France, j'ai voulu retourner de l'autre côté du rideau de fer. Comprendre qui nous étions, reconstituer les souvenirs d'une dynastie prestigieuse, la féroce déchéance de membres influents du Parti, le rôle d'un obscur passeur, les brûlures d'un exil forcé. Combler les blancs laissés par mes grands-parents et par un pays tout entier face à son passé.
«Le 5 mai 2017, durant l'entre-deux-tours de la présidentielle, un tweet révèle des milliers de courriels de l'équipe d'En Marche. Il sera massivement relayé pour tenter de faire basculer l'opinion, et avec elle l'élection.Qui était à la manoeuvre de ces MacronLeaks?Le GRU russe, qui aurait hacké les boîtes mail, l'alt-right, l'extrême droite française... et 20 000 bots, des robots pilotés par intelligence artificielle.»D'élection en élection, une lame de fond s'abat sur chaque citoyen:les réseaux sociaux nous manipulent et déchirent notre tissu social. De fait, la science révèle notre dangereuse inadaptation à la nouvelle donne numérique. Comment se prémunir des intoxications à l'heure du vote? Une analyse stupéfiante doublée de pistes concrètes, tant individuelles que collectives, pour nous protéger et préserver nos démocraties.
L'humanité a déployé assez d'intelligence pour mettre au point des machines qui explorent Mars, mais pas pour comprendre pourquoi et comment un bouchon mal vissé peut devenir un sujet de discorde. Explorant la dispute sous toutes ses coutures, ce livre résolument optimiste peut se résumer ainsi:«aucune souffrance n'est indispensable, aucune souffrance n'est gratuite».Une magistrale remise en perspective de nos errements, de nos insuffisances et de nos idéaux.
«Ils subissent un éloignement géographique, social, politique et culturel.Ils sont la majorité.Ils sont à l'origine de toutes les contestations actuelles, qui ne ressemblent à aucun des mouvements sociaux des siècles passés.Ils sont les dépossédés.»Dans ce nouvel essai, Christophe Guilluy montre comment les classes populaires répondent magistralement à leur disparition programmée, en imposant une alternative à un modèle condamné.
La route des thés oscille entre nomadisme et sédentarité, elle est faite d'étapes, comme autant de points d'attache dans un mouvement perpétuel. Elle symbolise le voyage. Les buveurs de thé sont une confrérie dont fait partie la grande voyageuse Lucie Azema.L'autrice parcourt l'histoire de ce breuvage millénaire, des premières caravanes aux colonisations, de ses usages à ses significations. Elle explore cette tension entre arrêt et mouvement, qui nous incite à embrasser nos propres errances et nos ancrages, à approcher une philosophie du voyage par étapes, à naviguer en suivant les aléas des chemins et des rencontres, à emprunter des routes aussi bien physiques qu'imaginaires.
Quel est l'avenir du travail au XXI? siècle? Cette question se heurte à un paradoxe fondamental:les avancées technologiques vont nous rendre plus riches que jamais, mais elles empiètent toujours plus sur le travail tel que nous le connaissons. Grâce aux progrès de l'intelligence artificielle, des secteurs entiers se transforment:des diagnostics médicaux à la résolution de conflits juridiques en passant par la rédaction d'articles, les technologies sont capables de se substituer aux humains.Il faut se rendre à l'évidence:le travail ne va pas disparaître, mais il risque de se raréfier. Face à la menace du chômage technologique et des inégalités qu'il risque d'engendrer, Daniel Susskind encourage les États à prendre des mesures politiques fortes:redistribution des richesses et limitation du pouvoir des GAFAM. Bref, dans une certaine mesure, l'avenir se jouera entre Big States et Big Tech.Tout en retraçant l'histoire des mutations majeures de notre temps, Daniel Susskind nous invite avec pragmatisme à repenser plus largement notre rapport au travail rémunéré, et à explorer des pistes différentes de celles du salariat. Une synthèse magistrale sur l'Âge du travail, une analyse éclairante des possibles qui s'ouvrent à nous.
Avec Le Pouvoir au féminin, paru en 2016, le public français a redécouvert la figure fascinante de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780), la souveraine la plus puissante de son temps. Son art de la diplomatie et sa finesse psychologique ont marqué les esprits, tout comme ses seize enfants et son affection jamais démentie pour son mari volage.
Puisant dans des archives inédites, Elisabeth Badinter revient sur cette figure majeure par le biais de la maternité. Ce nouveau portrait révèle un aspect caché de sa personnalité: une mère complexe, fort soucieuse de ses enfants, capable de la plus grande tendresse, mais aussi parfois de dureté, voire d'injustice.
Une femme souvent tiraillée entre les choix que lui dicte son coeur et ceux imposés par la raison d'État.
Nombreuses sont les lectrices pour qui Colette aura été un modèle, parfois une confidente, souvent même une source d'inspiration sur les voies de l'émancipation et de la création. Les lettres qu'elles lui adressèrent, leurs innombrables souvenirs et témoignages forment ici la matière d'un portrait inédit de l'écrivaine. Certaines de ces «belles écouteuses» sont restées dans l'ombre de son oeuvre. D'autres sont devenues célèbres, à l'instar de Simone de Beauvoir, qui l'admirait au point d'en faire une source capitale de son essai Le Deuxième Sexe, de Marguerite Yourcenar, de la star Marilyn Monroe, qui possédait ses romans, ou encore d'Audrey Hepburn, qui doit sa carrière à la romancière - sans oublier la jeune Françoise Sagan, enhardie par la prose de son aînée. Le pouvoir des mots, leur enchantement nourrissent ce vagabondage littéraire ordonné par l'un des meilleurs spécialistes de Colette.
«La parole est au coeur de toutes les attentions:multiplication des concours d'éloquence, création du Grand Oral du baccalauréat, institution de la lecture comme grande cause nationale, succès inédit des films, émissions, livres, podcasts et formations qui lui sont consacrés.Pourtant le débat, lui, se porte mal. Soumis à la culture du buzz et du clash, parcouru d'anathèmes, crispé par les conflits identitaires, il est le symptôme de notre difficulté à nous comprendre, à nous écouter et finalement à faire société. C'est que parler est une chose, mais savoir de quoi parler, avec qui, où et dans quel cadre en est une autre.Malgré tout, nous croyons à la possibilité de réenchanter le débat public.Parce que nous sommes persuadés que la discussion et la controverse sur lesquelles se sont construites nos démocraties demeurent fécondes pour lutter contre les embrigadements et les séparatismes.Parce que défendre des valeurs différentes n'interdit pas de nous parler.Parce que c'est du choc des pierres que naît l'étincelle.»
Comment pensons-nous ? Qu'est-ce qui guide nos préférences, nos jugements, nos décisions ? Quand faut-il ou non faire confiance à notre intuition ? Pourquoi agissons-nous souvent contre notre intérêt ? Telles sont quelques-unes des questions qui servent de fil rouge à cet ouvrage, dans lequel Daniel Kahneman nous emmène à la rencontre des deux « personnages » qui se partagent notre esprit.
Le « Système 1 » est rapide, intuitif et émotionnel ; le « Système 2 » est plus lent, plus réfléchi, plus contrôlé et plus logique. Via de multiples expériences auxquelles le lecteur est invité à s'essayer lui-même, sont exposés les facultés extraordinaires de la pensée rapide, le rôle de l'émotion dans nos choix et nos jugements, mais aussi les ravages des partis pris et autres biais cognitifs dont nous sommes les jouets : illusion de familiarité, effet de halo, biais optimiste, illusion de causalité, effet d'ancrage, illusion rétrospective... ? autant d'exemples de notre tendance à interpréter les événements en fonction de ce que nous connaissons déjà, du sens que nous souhaitons qu'ils aient, et de notre incapacité, inversement, à raisonner statistiquement, en acceptant l'idée de hasard.
Fruit de toute une vie de recherche aux confins de la psychologie et de l'économie, Système 1 / Système 2 dessine une théorie brillante, qui offre des prolongements pratiques immédiats dans la vie quotidienne et professionnelle.
Création Studio Flammarion
L'histoire de la modernité est d'abord celle d'une discrimination : en érigeant la vitesse en modèle de vertu sociale, les sociétés modernes ont inventé un vice, celui de la lenteur - cette prétendue incapacité à tenir la cadence et à vivre au rythme de son temps. Partant d'une violence symbolique et d'un imaginaire méconnu, Laurent Vidal fait la genèse des hommes lents, ces individus mis à l'écart par l'idéologie du Progrès.
On y croise tour à tour un Indien paresseux et un colonisé indolent à l'époque des grandes découvertes, des ouvriers indisciplinés dans le XIXe siècle triomphant ; plus proches de nous, le migrant en attente ou le travailleur fainéant restent en marge de l'obsession contemporaine de l'efficacité. Mais l'auteur révèle avant tout la façon dont ces hommes s'emparent de la lenteur pour subvertir la modernité, à rebours de la cadence imposée par les horloges et les chronomètres : de l'oisiveté revendiquée aux ruses déployées pour s'approprier des espaces assignés, les hommes lents créent des rythmes inouïs, jusque dans les musiques syncopées du jazz ou de la samba.
En inventant de nouveaux modes d'action fondés sur les ruptures de rythme - telles les stratégies de sabotage du syndicalisme révolutionnaire -, ils nous offrent un autre regard sur l'émancipation. Mêlant la rigueur de l'historien à la sensibilité d'un écrivain qui puise aussi bien dans la littérature que dans les arts, cet essai ouvre des horizons inédits pour repenser notre rapport à la liberté.
La perte d'un emploi ou d'un être cher, une maladie, une dépression sont des événements qui nous paraissent d'abord impossibles à surmonter. Mais le temps de l'épreuve, inéluctable dans une vie humaine, je peux le vivre aussi comme une révélation, celle de la vérité qui fonde toute prière : j'ai accès, à l'intérieur de moi, à une Source d'inspiration, de puissance, de justesse qui me dépasse infiniment, donne sans limites et ne m'appelle en aucune manière à souffrir. Qu'est-ce que prier ? Qui prions-nous ? Quelles sont les conditions spirituelles à respecter pour que notre prière soit exaucée ? Comment prier ? Que demander dans nos prières ? Pour répondre à ces questions, il faut partir de l'enseignement fondamental du Christ sur cette manière de vivre nouvelle qu'il est venu offrir à l'humanité : prier, c'est m'ouvrir à ce plus que moi à l'intérieur de moi, pour recevoir la plénitude de ma vie et le vrai bonheur auquel j'aspire.
A la une du New York Times habillés d'un gilet jaune, poursuivis par les journalistes britanniques à l'occasion du Brexit, fêtés comme des héros pendant la crise sanitaire, redevenus des sujets d'études pour les chercheurs, de nouvelles cibles du marketing électoral pour les partis, les gens ordinaires sont de retour. Les " classes populaires ", le " peuple ", les " petites gens " sont subitement passés de l'ombre à la lumière.
Les " déplorables " sont devenus des " héros ". Cette renaissance déborde désormais des cadres du social et du politique pour atteindre le champ culturel. De Hollywood aux rayons des librairies, la culture populaire gagne du terrain. Ses valeurs traditionnelles, - l'attachement à un territoire et à la nation, la solidarité et la préservation d'un capital culturel - imprègnent tous les milieux populaires.
Jack London usait d'une métaphore pour décrire la société de son temps : la cave et le rez-de-chaussée pour les plus modestes, le salon et les étages supérieurs pour les autres. Et si, aujourd'hui, plus personne ne voulait s'inviter au salon ? Sommes-nous entrés dans le temps des gens ordinaires ?
Esprit libre, scientifique de renom, curieux de philosophie et d'humanités, Carlo Rovelli est aussi un formidable conteur. Sa curiosité l'amène à s'interroger sur le monde qui nous entoure, sur la nature du temps qui passe, et jusqu'aux grandes questions philosophiques aux réponses incertaines.
Il rassemble ses réflexions dans ces Écrits vagabonds, un recueil de textes accessibles, composés au long cours, qui va des trous noirs à la Lolita de Nabokov, du LSD au plaisir de voyager en Afrique, de l'athéisme à l'alchimie de Newton, de la philosophie analytique aux erreurs d'Einstein.
Dans ce journal de bord d'une intelligence toujours en mouvement, le lecteur fera l'expérience d'une pensée qui s'intéresse à tout, subtile, profondément contemporaine. Il rencontrera un esprit en quête continuelle d'une cohérence où science, littérature et philosophie dialoguent harmonieusement.
Un précipité de connaissance et d'inventivité.
Et si le management était aussi une science ? Voilà une thèse qui fera sourire les « vrais » scientifiques... mais qui, surtout, déroutera les dirigeants aguerris. Face à l'incertitude des décisions quotidiennes, à quoi peuvent-ils se fier, sinon à leur bon sens, à leur expérience et à leur jugement ?
Au fil de ses chroniques dans la newsletter Time To Sign Off, Olivier Sibony montre pourtant que ce management superstitieux est source d'innombrables erreurs. Il en développe ici quarante illustrations concrètes et surprenantes, dans des domaines aussi variés que le recrutement, la créativité ou la décision en équipe.
Chacun de ces exemples donnera aux managers des clés pour améliorer leurs décisions. Leur réunion dessine une vision moderne du management : une pratique, un art, bien sûr. Mais aussi un domaine où, comme ailleurs, la démarche scientifique s'impose.
Il dérangea, fascina, exaspéra. Il suscita plus d'articles haineux qu'aucun de ses contemporains. Mais il sut aussi retourner les critiques les plus hostiles et cultiver l'intérêt des commentateurs les plus brillants, à commencer par Barthes, Blanchot et Foucault. Peu suspect de complaisance, Nabokov lui-même tenait La Jalousie pour «le plus beau roman d'amour depuis Proust».Étonnamment pourtant, l'oeuvre d'Alain Robbe-Grillet est aujourd'hui moins lue et, alors que l'année 2022 marque le centenaire de sa naissance, aucun travail biographique le concernant n'est encore paru. Aussi ai-je voulu, prenant appui sur les nombreuses archives que l'écrivain a laissées, faire revivre sa figure et, avec elle, l'aventure du Nouveau Roman.Entouré d'une réputation d'austérité, le Nouveau Roman naît en un temps, à la fois proche et lointain, où les débats littéraires soulèvent de vives passions. C'est une exceptionnelle rencontre de talents, une histoire d'amitiés et de brouilles, de coups d'éclat et de zones d'ombre. J'évoquerai la longue alliance de «Robbe» avec Jérôme Lindon, son amitié avec Jean Paulhan, ses relations changeantes avec Nathalie Sarraute, Claude Simon ou Roland Barthes, ainsi que le couple hors normes qu'il a formé avec Catherine Robbe-Grillet.Je tenterai aussi de faire revivre l'enfant tourmenté, l'ouvrier du STO, l'ingénieur agronome, le ciseleur de phrases, le sentimental secret, l'éditeur audacieux, le brillant pédagogue et l'infatigable voyageur que fut Alain Robbe-Grillet. Je m'attacherai à cet homme étrange, séparé des autres par ses obsessions singulières. Un personnage infiniment plus complexe que le provocateur médiatique des dernières années. Un auteur majeur qu'il me paraît essentiel de redécouvrir.B.P.
Les religions sont trop utiles, trop efficaces et trop intelligentes pour être abandonnées aux seuls croyants.
Voilà le point de départ de l'exploration, par un athée, des religions catholique, juive et bouddhiste. Délogées de leurs structures transcendantes ou surnaturelles, envisagées comme des sagesses à l'usage de tous, ces religions aident à résoudre des problèmes concrets de la vie moderne: elles engendrent des sentiments de communauté humaine, encouragent la vertu, prônent des relations longues et durables, aident à contenir l'envie et le ressentiment, et luttent contre le matérialisme de la société de consommation.
Leurs rituels et leurs lieux de culte enseignent l'importance de la beauté, du savoir et de la culture.
Mais surtout, elles dévoilent notre vraie nature: ce besoin d'être aimés et consolés qui ne peut jamais être entièrement satisfait par le cours ordinaire de la vie. Au lieu de moquer les religions, athées et agnostiques feraient mieux de "piller" les bonnes idées dont elles regorgent. Ce livre leur ouvre la voie avec un humour, une finesse et une perspicacité remarquables.
Mêlant la plus grande impiété et le plus grand respect, Alain de Botton prend ainsi à revers le sempiternel débat qui oppose croyants et non-croyants, invitant les seconds à jouir de tous les outils de connaissance de soi que les religions ont élaborés au fil des siècles.
Ce livre est une enquête sur les pratiques et les voix des femmes dans le monde entier.
Il est d'abord informatif. Le tour du monde qu'il propose permet de savoir ce que font aujourd'hui les femmes pour lutter contre la domination masculine. Grâce à des entretiens avec des militant.e.s, à l'aide de tableaux récapitulatifs sur les grands problèmes qui se posent aux femmes aujourd'hui, par la restitution dans le texte même de tout un ensemble de voix plurielles, il peut être utilisé comme un vade-mecum des pratiques féministes contemporaines. Ces pratiques sont au coeur des luttes politiques les plus urgentes et les plus mobilisatrices : vivre avec et dans les milieux naturels (écoféminisme), construire des alternatives au capitalisme.
Dans l'espace public et notre quotidien, la colère affiche de multiples visages. Systématiquement discréditée, au point d'être ridiculisée, elle ne cesse pourtant de gronder - et nous redoutons son tumulte. Que faire de nos colères?Quand on nous incite à cultiver une attitude docile et à étouffer nos colères, afin de nous rendre plus désirables, c'est au silence que l'on nous habitue, voire au renoncement. Mais pour nous défendre face aux agressions intimes et politiques, comme pour garantir notre liberté, pourquoi ne pas puiser dans ces colères créatrices, celles des artistes et des minorités en lutte pour leur liberté? Ces colères sont en nous - encore faut-il apprendre à les habiter. En disséquant cette émotion défendue, Sophie Galabru construit une philosophie émancipatrice et stimulante pour affronter l'intolérable, et propose un manifeste puissant:la colère, loin d'être destructrice ou haineuse, pourrait bien être la clé de notre vitalité.
Le travail est devenu le principe d'organisation central de nos sociétés. Pourquoi travaillons-nous autant ?
Comment le travail a-t-il pu façonner l'évolution de notre espèce ? Quelles sont les conséquences sociales, économiques et environnementales de notre culture du travail ? Peut-on imaginer un monde où le travail jouerait un rôle moins essentiel dans nos vies ? Autant de questions cruciales auxquelles James Suzman apporte un éclairage nouveau.
Cette histoire de l'espèce humaine au prisme de notre rapport au travail, nous montre que ce type d'activité a toujours été fondamental, mais que notre obsession de la productivité est un phénomène moderne dont on commence à peine à mesurer les effets contreproductifs. Puissant dans les découvertes de l'épigénétique, de l'éthologie, de la génomique, de l'anthropologie sociale, de l'économie et de la théorie de l'évolution, ce livre déconstruit les représentations ordinaires du travail.
Avec internet et le métavers, le capital est en train de réaliser son rêve jusqu'alors impossible d'un imaginaire où tout s'achète. Événement sans précédent, contre lequel nous n'avons pas grand-chose à opposer, si ce n'est d'énigmatiques images en fuite, mues par l'urgence de ne pas se laisser déposséder de leur secret, c'est-à-dire de la part d'ombre dont elles sont porteuses. Afin de recouvrer ce que ce monde est en train de nous voler, il ne tient qu'à nous de recourir à cette vitesse de l'ombre qui ne cesse d'approfondir l'horizon vers l'infini qui nous habite.Si nous nous encombrons encore de bagages, c'est sans doute qu'ils contiennent les voyages que nous n'avons pas faits. Celui-ci, je l'ai commencé sans savoir où j'allais et je l'ai poursuivi jusqu'à découvrir quelque chose comme la cartographie de nouvelles constellations, dans lesquelles la singularité des désirs rejoint les plus lointains mouvements de l'univers.Il m'est impossible de croire qu'au plus profond de sa nuit chacun ne possède pas de telles images filantes susceptibles de changer le paysage. Je ne connais pas de meilleure raison pour ne pas en finir de prendre à revers un monde qui, chaque jour un peu plus, oublie le monde.A. L. B.
Un guide pour accompagner les étudiants en sciences humaines et littérature dans leurs travaux de recherche personnels à travers des conseils de méthode pour chaque étape, de la réflexion à l'écriture, des recommandations pour garder le moral, etc.