Le livre de chevet de tous les acteurs encore aujourd'hui. Publié en 1936, écrit de manière très vivante et pédagogique sous la forme d'un journal intime tenu par un élève de Stanislavski, il montre comment être un bon acteur. Tous les aspects sont abordés: l'action, la créativité, la concentration, la relaxation des muscles, le travail en groupe, la mémoire, etc. « Il n'est pas de comédien authentique qui n'ait, un jour ou l'autre, emprunté sciemment ou non quelques-uns des sentiers de cette analyse », écrit Jean Vilar dans sa préface.
Transformer le théâtre, c'est aussi révolutionner notre vie. Publié en 1938, alors qu'il vient d'être interné, «Le Théâtre et son double» est un recueil de conférences, articles et lettres dans lequel Artaud entend "briser le langage pour toucher la vie". Il y développe notamment, en deux célèbres manifestes, son concept de "théâtre de la cruauté". Il y défend la dimension sacrée du théâtre, la prééminence du langage du corps sur le texte, et accorde au metteur en scène ("maître de cérémonies sacrées") plus d'importance qu'à l'auteur. Il y montre aussi que le théâtre est comme une seconde réalité, une "réalité virtuelle". Cette édition est complétée par un avant-propos de l'éditeur, ainsi qu'un dossier sur la réception de l'oeuvre, une synthèse biographique, la bibliographie des livres d'Artaud et quelques pistes de lecture
"Il n'y a pas de femmes compositrices !" proclamait en 1920 un maestro britannique. Et Hildegarde de Bingen au Moyen Age ou Maddalena Casulana à la Renaissance ? Et Nannerl Mozart, Fanny Mendelssohn, Clara Schumann ou encore Björk ? Autant d'artistes venues peupler ce livre, aux côtés d'interprètes telles que Martha Argerich, Jacqueline du Pré et Maria Callas, ainsi que de grandes pédagogues comme Nadia Boulanger. Mieux, c'est une jeune musicienne italienne qui manie ici la plume aussi talentueusement que sa baguette de cheffe d'orchestre pour brosser ces seize portraits de consoeurs ayant dû batailler dans un univers masculin, et pour nous fredonner à travers elles une petite histoire de la musique accessible à toutes les oreilles, par-delà les préjugés et les barrières de genre.
On se souviendra du poème de Baudelaire : « La forme d'une ville / Change plus vite, hélas ! que le coeur d'un mortel ». En trois essais décisifs, Rem Koolhaas, l'enfant terrible de l'architecture contemporaine qui vient d'être distingué par le Lion d'or de la biennale de Venise, nous oblige à tourner la tête vers ce que nos villes sont devenues. Qu'est-ce qu'un paysage urbain ? Comment le décrire ? Comment s'y repérer ? Et que peut être aujourd'hui le travail de l'urbaniste ? Ces questions, Koolhaas ne les adresse pas aux spécialistes mais aux femmes et aux hommes qui vivent dans les villes, qui marchent dans les villes, qui veulent respirer dans les villes.Dans « Bigness », Koolhaas analyse les présupposés théoriques de l'architecture : sa place dans la pensée de la ville ; dans « La Ville générique », il observe la métropole contemporaine ; dans « Junkspace », il secoue bien des préjugés de la modernité.Koolhaas, qui fut aussi journaliste et scénariste pour le cinéma, est un écrivain. Il conçoit d'ailleurs la ville comme un grand récit où s'écrivent les récits de nos vies. Le lecteur se sentira pris par la main par cette écriture tendue souvent provocatrice, parfois lyrique et toujours précise. C'est tout autrement qu'il regardera son cadre de vie après avoir lu Junkspace. Il pourra, lui aussi, repenser l'espace urbain.Rem Koolhaas (né à Rotterdam en 1944) est architecte et urbaniste. Son agence l'OMA (Office for Metropolitan Architecture - Agence pour l'architecture métropolitaine) est mondialement connue pour ses contributions pratiques et théoriques à la réflexion sur l'urbanisme.
À la manière des «Images de pensée» de Walter Benjamin, Rem Koolhaas s'interroge sur les profonds bouleversements qui touchent la nature même des villes contemporaines. Que ce soit Atlanta, Singapour, Paris, Lille, Berlin, Tokyo, Moscou, New York, Londres, une question revient : qu'est-ce que la ville aujourd'hui ? Pourquoi des architectes, des systèmes politiques, des cultures (américaine, européenne, asiatique) complètement différents en arrivent à des configurations relativement similaires ?
Très vite Romy a détesté cette Sissi qui lui avait ouvert les portes du succès : ses crinolines étaient une camisole quand l'adolescente, elle, ne rêvait que de liberté. C'est auprès d'Alain Delon qu'elle va découvrir la vraie vie, les plaisirs d'amour autant que ses chagrins, l'autorité de Visconti et les rôles exigeants. Mais bientôt elle répète qu'elle a fait fausse route au fil de ses personnages de cinéma ; elle se consume comme si à chaque rendez-vous elle cédait un peu d'elle-même. Car Romy n'est pas une comédienne de l'extraordinaire : elle est la femme des passions franches et courageuses du quotidien.
Quand Matisse s'installe à Collioure, en mai 1905, il n'est encore qu'un petit maître. Mais le port catalan, aux portes de l'Espagne, est un terreau fertile où vivent des indigènes novateurs : Étienne Terrus, qui peint déjà comme un fauve, ou encore Georges-Daniel de Monfreid, le protecteur et confident de Gauguin, chez qui Matisse va découvrir, avant Paris, les bois sculptés de l'exilé tahitien. C'est en maître de la couleur pure que Matisse rentre à Paris, à l'automne 1905. Collioure est donc un moment décisif de sa carrière. Jusqu'en 1914, Matisse y reviendra d'ailleurs régulièrement, créant là ses oeuvres les plus révolutionnaires, tel «Nu bleu», qui préfigure «Les demoiselles d'Avignon». Picasso ne s'y trompera pas : trois étés de suite, il s'installera à son tour dans le Roussillon, entraînant avec lui Max Jacob, Juan Gris, Georges Braque...
Peggy Guggenheim (1898-1979) fut toute sa vie en quête de beauté absolue. Riche héritière d'un père disparu prématurément dans le naufrage du Titanic, elle fut certes une grande prêtresse de l'art contemporain mais surtout une provocatrice à la sensualité débridée dont la trajectoire turbulente croisa celle des génies de son temps, d'Ernest Hemingway à Truman Capote, de Jean Cocteau à Salvador Dali.
Muse ratée mais collectionneuse visionnaire qui contribua à révéler les peintres Mark Rothko et Jackson Pollock, elle vécut sur un mode paroxystique, séduisant au passage Max Ernst, son second époux, mais aussi Marcel Duchamp, Yves Tanguy ou encore Samuel Beckett.
Dans cette conférence prononcée le 16 mars 1901, H. Bergson examine la matérialité du rêve et le rôle du songe dans les souvenirs. Il propose une alternative à la théorie freudienne. Ce texte est suivi d'un essai, commenté par Bergson, où R. L. Stevenson évoque les cauchemars et les rêves de son enfance, anticipant le concept d'inconscient.
À travers le portrait de la Joconde et son histoire, c'est le personnage de Léonard de Vinci que nous dévoile Alberto Angela, et plus généralement c'est à la civilisation de la Renaissance qu'il nous initie avec ce même talent de conteur et de pédagogue qu'il a déployé dans «Empire» (2016) puis dans «Les Trois Jours de Pompéi» (2017). Un livre qui mélange des textes passionnants à quelque 190 illustrations en couleurs.
Attention, document exceptionnel ! L'une des plus belles découvertes dans l'oeuvre de Rembrandt a été révélée le 15 mai 2018 : un tableau jusque-là inconnu du Maître du siècle d'or hollandais. Pour Jan Six, son découvreur, qui l'a acquis chez Sothebie's en 2016, ce «Portrait d'un jeune homme» cumulait les obstacles : non seulement il n'était pas signé ni daté, mais il n'était pas non plus répertorié ! Pour vérifier son intuition, Jan Six a mis à contribution pendant un an et demi les laboratoires scientifiques des plus grands musées et les meilleurs spécialistes de Rembrandt (à commencer par Ernst van de Wetering, qui signe la préface). Tous ont ausculté l'oeuvre, ont mobilisé leur technique, leur savoir, leur expérience pour percer le mystère de ce tableau et l'authentifier. Ce livre est l'histoire de cette découverte et l'histoire de ce mystère élucidé. Dans la peau du découvreur et dans celle des spécialistes, il fait la biographie complète du tableau et raconte une traque très particulière, celle de la marque d'un génie, ce qu'on appelle sa «patte» et qui constitue son identité la plus secrète, la plus intime.
" la chanson est une conversation ", se réjouissait barbara, disparue en novembre 1997 à l'âge de soixante-sept ans, et c'est bien une conversation que renoue david lelait-helo en mêlant à son récit biographique les mots de celle qui se voulait une " murmureuse " - paroles de chansons, interviews, confidences...
De barbara il traduit les colères et le mal de vivre ; avec elle il feuillette le livre jauni de ses amours, il égrène les souvenirs d'une enfant juive que la guerre a jetée sur les routes, d'une fillette dont le père a sali l'insouciance, d'une femme qui a renoncé au couple pour chanter comme on prend le voile. " refaire le chemin de sa vie, confie-t-il, c'est s'enfoncer dans des forêts profondes et tendre sa joue à des bruissements d'ailes.
C'est aussi découvrir les fantaisies d'une espiègle dont les proches jurent qu'elle était la femme la plus drôle du monde, prête à tout pour une blague. "
Un portrait insolite et souvent drôle d'Alfred Hitchcock, ou comment son caractère étrange, ses fantasmes meurtriers et sa passion pour les romans morbides expliquent autant de chefs-d'oeuvre cinématographiques. Quand la réalité rejoint la fiction, par le grand biographe français d'Agatha Christie, qui est aussi un grand maître de la littérature anglo-saxonne en général.
Ce livre de 1930, le plus important dans l'oeuvre de Balazs avec L'Homme visible, est l'une des premières grandes synthèses écrites par un homme qui n'a cessé de se passionner pour le cinéma expressionniste aussi bien que soviétique et toutes les expériences de l'avant-garde. Ses écrits sur le cinéma ne sont pas seulement l'une des premières approches rigoureuses et systématiques d'un art dont beaucoup contestaient l'importance, mais ils sont aussi un pont jeté entre l'avant-garde allemande et soviétique, le cinéma communiste, et les expériences de Buñuel.
L'ouvrage rassemble plusieurs conférences et entretiens de Federico Zeri (1921-1998), dont plusieurs livres importants ont déjà été traduits en français chez Rivages depuis les années 1980. En quelques dizaines de pages, il dresse ici une fresque fascinante du destin des images de l'Antiquité à nos jours, scandée par la séparation entre Rome et Constantinople, l'apparition de l'Islam et le schisme orthodoxe.
" Par son oeuvre théorique, ses critiques, sa collaboration à certains films les plus importants des années 1920, Béla Balasz (1884-1949) est sans doute l'une des personnalités les plus importantes de l'Allemagne de Weimar. D'une culture cinématographique et littéraire exceptionnelle, il a tenté non seulement de dresser l'inventaire des possibilités d'un art nouveau, mais de confronter le cinéma à la sphère politique, au théâtre, aux capacités d'invention qui lui semblaient en faire l'une des formes d'expression les plus passionnantes et les plus riches de l'art moderne. " Jean-Michel Palmier Publié en 1948, un an avant sa mort, ce livre qui ramasse toute la réflexion de Balazs sur le cinéma est le complément indispensable à L'Esprit du cinéma.
Les interprètes de Tarzan, les plus mauvais remakes, les films classiques détournés en porno, François Truffaut et le cinéma d'auteur, Claude Chabrol et sa conception de la mise en scène, les visages de Sherlock Holmes, le rôle éternellement néfaste de la censure, la pérennité du cinéma de genre, les critiques qui perdent la tête...
Composé de citations, définitions, déclarations, listes diverses, petites histoires en marge des tournages, interviews, ce livre, au gré des souvenirs de François Guérif, de ses lectures, de ses rencontres avec les plus grands réalisateurs, scénaristes, comédiens français et étrangers, offre à la fois la savoureuse illustration d'une qualité de plus en plus rare de nos jours : la curiosité, et est l'occasion d'une promenade ludique au royaume du 7e art.
Cette édition de poche est augmentée de plusieurs entretiens avec des réalisateurs et des actrices du cinéma porno.
Connue pour son appétit des hommes - et non des moindres puisqu'elle a séduit Gustav Klimt et Alexander von Zemlinsky avant d'épouser Gustav Mahler, Walter Grotius et enfin Franz Werfel, - sans oublier une relation avec Oskar Koskoschka -, Alma a mené une vie trépidante gouvernée tout à la fois par la passion et le dépit, la naïveté et le calcul.
" rien ne distinguait cézanne des bourgeois d'aix-en-provence.
et c'est pourtant ce vieillard d'apparence falote, banale, étriquée, qui a jeté les bases de la peinture moderne. c'est ce bourgeois, le plus bourgeois des bourgeois français, qui fut, en son temps, le plus révolutionnaire des peintres. " parler d'un créateur aussi illustre que paul cézanne (1839-1906) n'implique pas qu'on lui attribue toutes les vertus ni que l'on confonde
dans la même admiration tout ce qui est sorti de sa main.
sans complaisance, frank elgar révèle ici le vrai visage de cézanne et montre dans son oeuvre les échecs et les réussites, les parties les moins convaincantes et celles oú s'est pleinement exprimé le génie du peintre.
Claude Chabrol est mort en septembre 2010. Du Beau Serge, son premier film en 1957, à Bellamy en 2009, il aura illustré tous les genres, du polar à la comédie, en passant par le documentaire, l'espionnage ou le drame, sans cesser de porter sur son prochain un regard lucide, voire féroce.
Il dialogue ici avec François Guérif - qui fut pendant presque trente ans son ami et avec lequel il écrivit un splendide Comment faire un film (Rivages 2004, PBR n° 463) - non seulement sur son oeuvre de cinéaste, mais aussi sur sa vie, ses goûts, ses admirations, ses idées, sa philosophie. Un homme s'y révèle, à la fois généreux et sceptique, sérieux et moqueur, sincère et insolent : Chabrol tel qu'en lui-même, authentique, drôle, sans complaisance - et vivant.
Une précédente version de ce livre, aujourd'hui épuisée, avait paru en 1999 chez Denoël sous le titre Un jardin bien à moi. Pour la présente édition, la filmographie a été révisée et actualisée, des photos ont été ajoutées, et surtout le livre comporte :
- un entretien inédit avec Chabrol à l'occasion de la sortie de La Demoiselle d'honneur en 2004 ;
- un large extrait du scénario du Bal des obscurs, ultime film sur lequel Chabrol travaillait au moment de sa disparition ;
- le texte de Musique douce, l'une des deux nouvelles policières que Chabrol écrivit et publia en 1950 dans Mystère Magazine, alors qu'il ne pensait pas encore à faire des films.
Diffusées planétairement, plébiscitées par le public et les médias, les séries télé (souvent américaines) sont devenues un phénomène culturel incontournable. Cet essai dévoile leurs secrets de fabrication, qui se cachent dans la réflexion sur le récit et ses émotions développée en Europe depuis Aristote. La puissance de raconter des séries populaires peut-elle s'expliquer par la préservation, notamment aux Etats-Unis, de cet héritage du « récit classique » ? Bref, quelles sont les « règles » à appliquer pour concevoir une bonne série ? Sur quels principes anciens se fondent-elles, et quels sont les concepts modernes qui les rajeunissent ? Pourquoi les séries les plus populaires cultivent-elles toutes le happy end ? Une analyse indispensable pour quiconque s'intéresse à l'art de raconter des séries télévisées, qui pourraient bien être un miroir tendu à notre société du bonheur.
Peur de bafouiller, d'avoir un trou noir, de ne pas être à la hauteur, certitude soudaine au moment d'entrer en scène d'être un banal imposteur. Cent acteurs confient leur trac. Et tous leurs trucs pour se sentir forts, rester justes malgré tout, jusqu'à ce que le plaisir supplante la peur.
Cris de guerres, rituels individuels ou collectifs, bougie parfumée dans le nid douillet de la loge...
Tout existe, des comédiens qui se recueillent, se transforment et ne jouent jamais sans leurs grigris, à ceux qui préfèrent débouler sur scène et ne surtout rien sacraliser. Pas de recette unique donc, chacun son truc. Mais une clé essentielle : avoir une relation assumée avec son trac.
Trois psy (Lise Bartoli, Robert Neuburger et Laurent Chneiweiss) ayant chacun une approche différente viennent en contrepoint éclairer la question du trac.