Le xviie siècle est traditionnellement considéré comme l'âge d'or du pastel. Médium sans égal pour rendre les effets de matière et le velouté de la carnation, le pastel est d'un usage alors bien souvent restreint au portrait, auquel il se prête particulièrement bien. Si son art passe de mode au moment de la Révolution française, il connaît une véritable réinvention entre la seconde moitié du xixe siècle et le début du xxe, ce dont témoigne de manière exceptionnelle la collection du musée d'Orsay, riche d'environ 500 oeuvres. La gamme de pastels disponibles s'étend alors aussi considérablement tant en termes de nuances que de textures, ce qui ouvre la porte à tous types d'expérimentations et de pratiques.
Le présent ouvrage met en avant, à travers une centaine d'oeuvres, la singularité du pastel, ni véritablement dessin, ni peinture, et le rapport immédiat avec la matière qui lui est propre. Le pastel est en effet essentiellement constitué de pigments purs, et crée une fleur en suspension sur le grain du papier ou la toile, dont la vibration fait la beauté, mais aussi la grande fragilité. Cet ouvrage s'articulera autour de huit grands thèmes soulignant le renouveau du pastel à partir de la seconde moitié du xixe siècle en révélant les oeuvres de Millet, Degas, Manet, Cassatt, Redon, Lévy-Dhurmer et bien d'autres
D'Alphonse Mucha (1860-1939), l'artiste tchèque exilé à Paris après une formation à Prague et à Vienne, on connaît surtout les affiches publicitaires, oeuvres emblématiques de l'Art Nouveau. Mais cet artiste prolifique et complexe, à la fois peintre, dessinateur, sculpteur ou encore photographe ne saurait se réduire à cette étiquette.
Le Pater est la première oeuvre du Mucha philosophe. Elle paraît à Paris le 20 décembre 1899, juste avant le basculement dans le nouveau siècle.
Sous la forme d'un livre qui illustre la prière Notre père, Mucha y inscrit un message pour les générations futures. Il développe une pensée humaniste en décrivant la progression de l'humanité, de l'obscurité de l'ignorance vers les états supérieurs de la spiritualité et de la vérité. La prière est découpée en sept phrases : chacune d'entre elles est reproduite, puis commentée et enfin illustrée par l'artiste.
Les planches de l'ouvrage, numérisées depuis l'exemplaire original conservé à la Fondation Mucha, sont reproduites ici intégralement dans une qualité exceptionnelle. En introduction, plusieurs textes de spécialistes permettent d'appréhender Le Pater dans son ensemble et d'en saisir les enjeux. On y découvre d'abord, par l'essai de Tomoko Sato, une contextualisation de l'oeuvre et une analyse détaillée de son importance dans la carrière de Mucha. Jacob Sadilek en offre ensuite une lecture d'un point de vue franc-maçonnique. Pour conclure la réflexion, Otto Urban analyse le développement du spiritualisme de Mucha dans le Paris des années 1890, et plus largement celui du nationalisme et du symbolisme dans l'art tchèque. Un glossaire symbolique accompagnant le feuilletage du Pater clôt l'ensemble, permettant au lecteur d'aujourd'hui de décrypter les secrets de cette oeuvre.
La renommée de Claude Monet et son rôle en tant que chef de file de l'impressionnisme sont aujourd'hui parfaitement établis, mais la personnalité de son frère Léon, chimiste en couleurs, industriel rouennais et collectionneur, reste encore à découvrir. En 1872, Claude Monet peint Impression, soleil levant, tandis que Léon fonde la Société industrielle de Rouen et décide d'apporter un soutien actif à son frère et à ses amis impressionnistes. Ce sont les prémices de la constitution d'une collection de peintures, de dessins et d'estampes japonaises, qui comptera les noms de Claude Monet, Camille Pissarro, Auguste Renoir, Alfred Sisley, Blanche Hoschédé-Monet, Berthe Morisot, parmi les plus illustres, et qui deviendra un des plus remarquables ensembles d'art moderne de la région rouennaise.
Le catalogue met en lumière d'une part la relation, très soudée, entre les deux frères Monet, de l'autre le rôle que Léon joua en tant que promoteur des peintres impressionnistes à l'aube de leur carrière. Il réunit une iconographie foisonnante et inédite, donnant à voir l'intégralité des oeuvres de la collection de Léon, y compris une large sélection de pages du premier cahier de dessins de Claude Monet. Il réunit aussi des photographies jusqu'ici conservées dans des albums de famille, à côté de documents d'archives rares et de nuancier de tissus colorés aux éclats synthétiques, témoignages de l'activité industrielle de Léon.
Reconnu pour son « intelligence vive et prompte » et son caractère « cordial et franc », Léon Monet retrouve ici, grâce aux recherches menées sous la direction de Géraldine Lefebvre, la place qui lui appartient dans l'histoire de l'impressionnisme.
Le musée des Plans-Reliefs, créé en 1943 et aujourd'hui en plein redéploiement de ses collections, est l'héritier des quelque 260 maquettes, représentant 150 villes fortifiées, construites entre 1668, à l'initiative de Louis XIV, et 1873.
Cette collection unique au monde, classée monument historique depuis 1927, conserve aujourd'hui une centaine de plans-reliefs.
En prenant pour point de départ le plan-relief de la forteresse du Mont-Dauphin (Hautes-Alpes), construite par Vauban à partir de 1693 pour améliorer la défense de la frontière des Alpes et verrouiller la route de l'Italie, et celui de la forteresse de Fenestrelle, située dans le Piémont, de l'autre côté de la frontière, et dont la construction démarra en 1728 et devait durer plus de cent ans, l'exposition interroge les rapports entre la France et l'Italie à travers les évolutions de leur frontière du XVIe au XXe siècle et la mise en défense du territoire de part et d'autre. Ligne de démarcation naturelle, les Alpes reflètent les dispositifs complexes à l'oeuvre dans la notion de frontière, qu'il convient plus que jamais aujourd'hui de réinterroger.
Le Grand Palais immersif propose de (re)découvrir Alphonse Mucha (1860-1939), peintre-philosophe majeur du mouvement Art nouveau, en mettant l'efficacité des outils numériques à profit pour regarder autrement les créations de cet affichiste hors pair qui avait su lui-même, en son temps, se saisir des moyens de communication modernes.
Inventeur d'un art graphique original, d'une beauté féminine très personnelle et d'une nature stylisée, Mucha, bien souvent précurseur, trouvera rapidement une grande postérité. Mais par-delà les recherches stylistiques, c'est un véritable langage qu'il élabore, poussant plus loin sa réflexion philosophique. Ainsi ses oeuvres monumentales, en particulier L'Épopée slave, l'amènent-elles à s'interroger sur la possibilité des progrès de l'humanité par la libération de l'oppression et de l'asservissement, face à l'horreur de la guerre, grâce à l'art et la culture comme fondation de la civilisation. L'artiste montre un modèle pacifiste du monde qui résonne encore aujourd'hui, tandis que son oeuvre continue d'inspirer les artistes.C'est pourquoi ce Journal souhaite mettre un accent tout particulier sur l'héritage de Mucha : du mouvement pacifiste « Flower Power » des Sixties, en passant par les mangas japonais, les super-héros, les street artistes et même l'art du tatouage, nombreux sont en effet les créateurs à suivre ses traces. Des interviews d'artistes contemporains tels que Stanley Mouse, Joe Quesada, Akiko Hatsu, Yoshitaka Amano El Mac (Miles Mac Gregor) émailleront le Journal afin de montrer le rayonnement et la grande modernité de Mucha, à travers de nouvelles formes artistiques singulières et variées
Le yoga, sagesse indienne née aux alentours de notre ère à partir d'un fonds d'expériences et de spéculations plus anciennes, a irrigué la plupart des mouvements spirituels du sous-continent indien. Brahmanes, bouddhistes, jaïns, soufis musulmans, groupes tantriques l'ont modulé de manière spécifique, et le yoga s'est ainsi développé en une multitude de propositions qui attestent de sa richesse et ont assuré sa pérennité.
Les contacts entre cultures indiennes et voyageurs, savants ou colons européens en ont profondément modifié les formes et les finalités.
Ascètes, yogis, soufis s'attache à évoquer quelques-uns des multiples visages de l'ascétisme indien. Car ceux qui se disent « yogis » dans l'Inde ancienne appartiennent à toutes sortes de milieux. Ils sont les acteurs d'un univers où circulent des conceptions et des pratiques communes et qui développe une culture partagée de la méditation, du renoncement, de la libération ou encore de l'acquisition de pouvoirs supranaturels.
Parmi la sélection d'oeuvres ici présentées, deux documents exceptionnels du xviie siècle : le premier est un manuscrit moghol, provenant de la bibliothèque Chester-Beatty à Dublin, qui comporte les toutes premières études picturales de postures yogiques, telles qu'elles furent codifiées au xve siècle dans le texte sanskrit Hatha Yoga ; le second est une étonnante peinture sur coton de près de 2 mètres de longueur, issue du cabinet de curiosités de la bibliothèque Sainte-Geneviève. Elle figure 29 ascètes et yogis se livrant à différents exercices de yoga. Ces deux témoignages artistiques comptent parmi les plus anciennes représentations picturales de postures yogiques connues à ce jour.
« C'est de l'art, nom de dieu, et du plus chouette, du mélangé à la vie, de l'art sans mic-macs épateurs et à la portée des bons bougres. » Félix Fénéon, Le Père Peinard, 1893
Le présent album, publié à l'occasion de l'exposition célébrant le 500e anniversaire de sa naissance, retrace l'ascension du jeune Tintoret (1518-1594) au cours des premières années de sa carrière, entre 1537 et 1555. L'ambition artistique et la puissance créatrice du jeune maître vénitien sont mises en lumière à travers peintures, dessins, gravures et sculptures traitant de thèmes religieux et allégoriques, mythologiques et érotiques - sans oublier ses portraits.
Son oeuvre, qui éblouit en son temps ses contemporains et captive toujours notre regard, est ici traitée dans le contexte culturel de l'époque, nous entraînant dans un voyage au coeur de la Renaissance italienne.
Le Musée national Picasso-Paris a été inauguré en septembre 1985. Il fête en 2015 ses trente années d'existence et célèbre cet anniversaire avec une exposition, "Picasso !", et un livre. Avec plus de 700 reproductions, cet ouvrage met en perspective la vie et les chefs-d'oeuvre de Pablo Picasso année par année depuis son voyage à Paris en 1900. Il retrace également l'histoire du musée qui conserve la plus grande collection au monde d'oeuvres de l'artiste.
Histoire de cette galerie de l'hôtel de La Vrillière à Paris, conçue au XVIIe siècle par François Mansart. Présente son décor peint, ses boiseries du XVIIIe siècle, les transformations qu'elle a connues avant de devenir propriété de la Banque de France, ainsi que ses hôtes illustres.
«Sans Durand, nous serions morts de faim, nous tous, les impressionnistes. Nous lui devons tout.» : au soir de sa vie, le peintre Claude Monet rendait ainsi hommage à celui qui fut son principal marchand. Paul Durand-Ruel (1831-1922) fut le premier à faire le pari de l'impressionnisme à l'heure où la peinture de la vie moderne, celle vibrante et colorée de Manet, Monet, Renoir, Degas, Sisley, Pissarro, Cézanne, Cassatt et Morisot, rencontrait l'incompréhension.
Visionnaire, il décida de soutenir ces peintres en France comme à l'étranger, inventant ainsi un nouveau métier, celui de marchand d'art contemporain.
Published on the occasion of the exhibition Kupka - Pioneer of abstraction at the Grand Palais, Galeries nationales from 21 March 2018 to 30 July 2018.
Cet album d'exposition présente la vie artistique vénitienne du XVIIIe siècle : carnaval, spectacles ou encore célébrations. Il aborde notamment les peintres, les sculpteurs, les compositeurs ou encore les chanteurs qui ont contribué à élever la cité des Doges au rang de grande ville artistique.
Des sculptures, monnaies, peintures, armes, bijoux, issus de la collection Al Thani et illustrant les symboles et objets de prestige associés à la fonction royale, du Proche-Orient antique à l'Europe du XIXe siècle.
Un parcours dans la vie et l'oeuvre du peintre avec pour fil conducteur ses ateliers successifs en Espagne et en France.
De l'espace monumental du Grand Palais a germé une idée : MONUMENTA.
Pour sa cinquième édition en 2012, MONUMENTA invite l'artiste Daniel BUREN, à investir les 13 500 m2 de la Nef du Grand Palais.
Après le succès des quatre premières éditions consacrées à Anselm Kiefer, Richard Serra, Christian Boltanski et Anish Kapoor, Daniel Buren relève le défi avec une oeuvre inédite.
Daniel BUREN, peintre et sculpteur français, est né à Boulogne-Billancourt en 1938. Il étudie au sein de l'École des Métiers d'art, puis fréquente brièvement l'École nationale supérieure des Beaux-Arts.
Il réalise dans le monde entier des oeuvres in situ qui mettent en valeur les caractéristiques des lieux qui l'accueillent.
Cette année, sous la Nef du Grand Palais, Daniel Buren souhaite créer un choc esthétique et physique, une expérience colorée à la fois poétique, méditative et détonante, qui se mesure à la verticalité et à la lumière de la Nef, cet intérieur plus grand qu'un extérieur.
L'album de l'exposition fait un point sur les oeuvres de Daniel Buren et retrace la conception de cette installation grâce à une campagne photographique qui se déroulera au fur et à mesure de son élaboration.
L es animaux ont toujours séduit les artistes.
A partir de la Renaissance, cet intérêt s'accroît considérablement à la faveur des grandes explorations, qui introduisent en Europe des espèces "exotiques". Dans le sillage de Dürer, et sous l'impulsion des pionniers de la zoologie, artistes et savants éprouvent alors le besoin d'observer ces bêtes proches ou inconnues, et de traduire leur émerveillement. Ils prennent pour modèles les pensionnaires des premières ménageries, comme celle de Louis XIV à Versailles, ou bien des spécimens conservés dans les cabinets de curiosités.
L'essor des zoos et des musées d'histoire naturelle au XIXe siècle élargit bientôt leur champ d'étude. Tout un bestiaire se constitue, mêlant le sauvage et le domestique, l'étrange et le familier, d'où émerge un genre nouveau : le portrait d'animal, représenté seul, pour lui-même, en majesté. Boel et Oudry en peinture, Barye et Pompon en sculpture ont fait de l'art animalier leur spécialité. D'autres artistes ont inscrit leurs créatures de prédilection dans notre mémoire, des oiseaux d'Audubon aux chevaux de Géricault, des éléphants de Rembrandt aux araignées de Louise Bourgeois.
Tous ont magnifié l'animal et interrogé le mystère de sa présence. Aujourd'hui, c'est une galerie de portraits inédite qui s'ouvre au Grand Palais.