Cinéma, littérature et poésie ... Sophie Marceau est publiée chez Seghers !
Les treize histoires et sept poèmes qui composent ce livre se répondent et se complètent : d'un décor à l'autre (plateaux de cinéma, jardins d'enfance, hôtels de luxe ou terrains vagues), les héroïnes (filles, jeunes femmes, amantes ou amoureuses, mères ou grands-mères) incarnent chacune à leur manière le sort d'être femme, qu'il s'exprime par un corps, un rôle, un héritage.
Au fil des récits, des fables, des fragments de vie, des poésies, il s'agit toujours de dévoiler un mystère, un secret, la part souterraine... Les mots s'insinuent comme il faut pour toucher ce qu'il y a à toucher, et dire ce qu'il y a à en dire. Avec finesse et intensité. Et c'est un plaisir de plonger dans ces textes - débordants d'imagination, de fantaisie, basculant souvent de l'observation la plus juste à une imprévisible drôlerie.
Le premier recueil de poésie d'Arthur Teboul, auteur et chanteur du groupe Feu! Chatterton.
Que trouverez-vous dans ce livre ?
98 poèmes minute.
Qu'est-ce qu'un poème minute ?
C'est un poème instantané (comme une photographie ou une soupe), souvent en prose, écrit en un temps compté, entre cinq et sept minutes.
Écrit à toute vitesse pour subjuguer la conscience de soi et l'étourdir, afin de laisser libre cours à ce qui traverse l'esprit. C'est une divagation, sans volonté, sans technique ni logique, hors de toute préoccupation esthétique et morale.
Si on ne se laisse pas intimider par cette langue de l'enfance et de l'inconnu, le réel s'offre dans une profondeur nouvelle.
La vitalité du geste délivre une vérité.
Un poème minute est toujours vrai. D'une vérité, peut-être, qu'on ne voudrait pas connaître. D'une vérité qui nous rend - comme toutes les vérités, au fond - vulnérables.
Entre poèmes en prose, visions et récits oniriques, les textes réunis ici sont de courtes pièces dont les mots, les émotions ou les pensées seraient les protagonistes, des voyages imaginaires débordant d'inventivité, de mystère, de vivacité, de drôlerie ou de beauté.
Vous entendrez la femme royale, la fille de la rue espiègle ; vous entendrez le prix de la survie de la femme noire et vous entendrez sa générosité. James Baldwin Maya Angelou est aujourd'hui unanimement célébrée pour ses romans autobiographiques, dont le célèbre Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage. Activiste et écrivaine, militante des droits civiques, elle fut aussi une poète de talent, publiant avec succès des recueils tout au long de sa vie.
Et pourtant je m'élève, son troisième volume, paru en 1978 aux États-Unis, la révèle dans sa pleine maturité poétique, mêlant, dans une langue puissante, nourrie de blues et de negro spirituals, des motifs intimes et des thèmes politiques. Car Maya Angelou ne s'exprime jamais en son seul nom, même lorsqu'elle raconte l'amour, l'espoir ou la douleur. À travers sa voix, c'est toute la force, la fierté et l'esprit indomptable de la communauté africaine-américaine qui s'expriment, mais aussi la détermination des femmes à s'élever malgré l'adversité.
Vous entendrez la femme royale, la fille de la rue espiègle ; vous entendrez le prix de la survie de la femme noire et vous entendrez sa générosité. James Baldwin Traduit de l'anglais (États-Unis) par Santiago Artozqui
Que feriez-vous si vous étiez la dernière femme ridée sur Terre ? Une véritable ode à la vie par Sophie Fontanel.
Dans le conte qu'est Admirable, la Science a éradiqué les rides : plus personne n'en a.
Quelle n'est pas la stupeur de Siméon, jeune pianiste, lorsqu'il tombe nez à nez avec Admira, sur une route isolée du Péloponnèse, en Grèce... Admira est enjouée, mais toute striée par les signes de l'âge. Le jeune homme vient de découvrir la dernière femme ridée sur Terre.
Qui est-elle ? Et comment a-t-elle pu échapper au rajeunissement général ? Un voyage commence qui, de rencontre en rencontre, va mener Admira jusqu'au théâtre antique d'Épidaure. Pour imposer son irréductible foi en l'être humain.
*** J'ai regardé venir mes rides, écouté toutes les sornettes. Et aussi, les vérités. J'ai croisé les peurs de chacun, de chacune, compris l'urgente nécessité, au lieu de combler les rides, de combler en nous des lacunes, des monstres qu'on se fait de tout, d'une peur pas facile à résoudre mais passionnante à amadouer. J'ai regardé les filtres jugés utiles sur un visage de vingt ans. Observé des personnes condamnées à lutter pour ressembler à une image du passé. Établi la folie du monde. Et je n'ai pas fait un pamphlet, pas un essai : j'ai fait un conte. J'ai revu The Big Lebowski et je l'ai doté d'une soeur. J'ai revu Zorba le Grec et j'ai savouré son bonheur. D'une graine de gaité, j'ai fait pousser une héroïne. Et puis j'ai vu un grand amour et j'en ai tapissé le livre. Bienvenue à vous dans le coeur de La dernière femme ridée sur terre.
Sophie Fontanel
Encore une fois, je me laisse aller à faire des étoiles trop grandes V. Van Gogh 1888. Âgé de 35 ans, Vincent Van Gogh l'homme du Nord, s'installe à Arles et découvre la lumière provençale, éclatante de jour comme de nuit. Stupéfait par la limpidité du firmament, il se laisse gagner par un projet nouveau : peindre le ciel. Et, même s'il est intimidé par le défi, il veut surtout peindre un ciel étoilé. Parce que la nuit est encore plus richement colorée que le jour .
Certains de ses plus grands chefs-d'oeuvre naîtront de cet élan :
Terrasse de café le soir, La Nuit étoilée sur le Rhône, La Nuit étoilée de Saint-Rémy-de-Provence... Les étoiles correspondent-elles toujours, dans ces tableaux, à une configuration réelle du ciel nocturne, reproduit d'après une obersvation précise ?
Pour répondre à cette question, et nous éclairer sur un aspect fondamental de la vision artistique du peintre, Jean-Pierre Luminet a mené une enquête passionnante, se rendant sur les lieux où Van Gogh a peint, s'appuyant sur sa correspondance, consultant des travaux préexistants et recourant à des logiciels de reconstitution astronomique. Entre biographie, histoire de l'art, science et poésie.
La capitale de la douceur existe. C'est une petite île de la Méditerranée où l'on peut vivre nu. Quelque chose de notre rapport au monde, de notre vulnérabilité et de notre grandeur se joue sur cette portion de terre. Sophie Fontanel a écrit le roman d'une révolution par la douceur, dont nous avons infiniment besoin. En vers.
La capitale de la douceur existe. C'est une petite île de la Méditerranée. À côté de ses voisines de Port-Cros et Porquerolles, l'île du Levant est un endroit où l'on peut vivre nu (grâce à un arrêté préfectoral). Mais seulement sur 5% du territoire, les 95% restants étant occupés par l'armée qui teste ici ses missiles...
La douceur a-t-elle encore sa place dans notre monde ? Peut-elle résister à la violence qui nous entoure ? Dans ce décor prédestiné, où le hasard l'a menée, l'héroïne de ce roman ôte bien plus que ses vêtements, elle se met véritablement à nu.
En sept jours, d'une rencontre à l'autre, elle va revivre les moments de son existence où s'est joué son rapport à la violence. Et comprendre que le pouvoir de la douceur est illimité.
La publication d'un trésor qu'on croyait perdu 1936. Alors qu'il se consacre principalement à son travail pour la radio, Desnos prend pour habitude de composer un poème chaque soir avant de s'endormir, dans son appartement de la rue Mazarine, entre l'Odéon et les quais de Seine. En 1940, il se relit et recopie soigneusement ces textes au crayon à papier dans quatre cahiers.
Longtemps, on a ignoré l'existence de ce trésor dont sont tirés les 86 poèmes inédits publiés ici. On y retrouve tout l'univers du poète, sa fantaisie désinvolte, son onirisme, son sens de la provocation, son goût pour la musique... Une découverte majeure, qui porte un nouvel éclairage sur l'oeuvre de Desnos, cet intransigeant combattant de la liberté et de la fraternité, mort à 45 ans, victime de la barbarie nazie.
Feuilleter ces pages rares, déchiffrer les mots, découvrir des vers inconnus, soupçonner une variante ou un développement à tel ou tel poème, pénétrer dans le laboratoire central', comme disait Max Jacob, d'une oeuvre en devenir, constitue à la fois un plaisir et une joie particulière. Le poète est là, à l'oeuvre. Dans l'ombre. Spectre bienveillant. L'heure de Desnos est revenue.
Extrait de la préface de Thierry Clermont
Une introduction passionnante sur une oeuvre américaine devenue mythique.
J'avais une machine à écrire dans mon cabinet. Je travaillais à toute allure. Si un patient venait à la porte au milieu d'une phrase, j'écartais d'un coup la machine et j'étais médecin. W. C. W.
C'est bien une première impression de jaillissement, sinon de spontanéité, que laissent les poèmes rassemblés ici. Fixer l'image du monde, le moment qui fuit et vous arrête en même temps, avec sa vitesse et ses sautes de rythme, est la grande affaire de Williams.
Pendant les quarante années qu'il exerce, celui que ses amis appellent le Doc rencontre une variété de patients, nombre de mères et d'enfants, des gens du commun auxquels il se montre plus sensible qu'à d'autres. Sans jamais céder au pathos, sa poésie traduit son amour du spectacle qu'offrent la vie, la rue ou la nature.
Traduit de l'anglais et présenté par Jacques Demarcq
Le grand livre de la maturité d'Aragon, ce poète courtois égaré au XXe siècle Au cours de l'été 1963, Louis et Elsa partent pour quelques jours de vacances dans le Plat Pays, sur les traces d'Edgar Allan Poe ou de Théophile Gautier. Mais ce recueil ne s'apparente en rien à une suite de cartes postales, il raconte Une saison d'homme / Entre deux marées / Quelque chose comme / Un chant égaré . Période de doute, période d'orage : il pleut à verse et les fleuristes ont portes closes. Le temps sur le poète a fait son travail de sape : il approche ses soixante-dix ans, Elsa est malade et les relations entre les anciens amants ne sont pas des plus apaisées. Les années soixante se veulent insouciantes, modernes, consommatrices et le vieux poète courtois s'y sent en terre étrangère. S'il est toujours le grand bâtisseur du mythe d'Elsa, il parle ici de l'amour au passé, de l'amour désespéré, de son sentiment de perte et de sa terreur de l'abandon. Si la peur d'aimer et d'être aimé ont toujours traversé l'oeuvre Aragon, elles offrent ici parmi les plus belles pages de poésie sentimentale jamais écrites. Passant par Wassenar, Amsterdam, Eierland, le labyrinthe bleu et blanc, puis les onze sections de l'Enfer, le lecteur est ainsi appelé à embarquer pour un voyage réel et onirique, un exil duquel il reviendra régénéré.
René Guy Cadou a 100 ans.
À cette occasion, Seghers réédite l'un de ses plus beaux textes.
Les Éditions Seghers exhument les trésors de leur catalogue, et parmi eux le recueil majeur de René Guy Cadou :
Hélène ou le Règne végétal. Avec cette réédition, qui complète celle de Poésie la vie entière, on retrouve l'un des plus beaux chants d'amour de la poésie française dans une édition courante.
Les poèmes qui composent ce recueil, paru à titre posthume, rassemblent les grands thèmes de la poésie de Cadou : l'amitié et l'amour d'Hélène associée à la nature, les joies et les peines de la vie quotidienne, la mort et la mémoire, la foi en l'homme vécue de façon candide et mystique...
Un texte de préface viendra compléter le recueil.
Après les Jours de travail, le journal des Raisins de la colère, Seghers publie la correspondance de Steinbeck à son éditeur, lors de la rédaction d'À l'est d'Éden...
À l'heure d'amorcer l'écriture d' À l'est d'Éden, son livre le plus ouvertement autobiographique et sans doute le plus ambitieux, John Steinbeck commence une longue lettre à son ami et éditeur de Viking Press, Pascal Covici. Placée en page de gauche d'un cahier en cuir, cette lettre ininterrompue fait face, en page de droite, au premier manuscrit du roman. De son propre aveu, elle permet à l'écrivain de s'échauffer mentalement et physiquement avant de rédiger ses feuillets quotidiens.
Es-tu frappé par le côté délirant de toute cette histoire ? Celui de t'écrire l'équivalent d'une lettre que tu ne liras pas avant un an ? (22 février 1951) Du 29 janvier au 1er novembre 1951, Steinbeck documente ainsi son travail, se livre à des analyses politiques, se confie sur des sujets intimes et observe le livre qui semble progresser de lui-même, malgré les doutes. Après Jours de travail (2019) qui restituait le journal des Raisins de la colère, Seghers publie avec ces lettres le journal d 'À l'est d'Éden et révèle le testament littéraire du Prix Nobel.
Traduit de l'anglais (États-Unis) et postfacé par Pierre Guglielmina
Des écrits inédits de Picabia adressés à sa femme et inspiratrice Gabriële Buffet. L'occasion de redécouvrir le talent d'écriture d'un immense original, un géant parmi les artistes du XXe siècle.
J'avais beaucoup de choses à te dire, mais j'ai tout oublié.
Ces lettres et ces poèmes, jamais publiés à ce jour, racontent l'amour de Francis Picabia pour sa première femme, Gabriële Buffet. Plus qu'un amour - un lien unique, intemporel, qui permet à l'artiste de se livrer entièrement à celle qui toujours le subjugua par son esprit.
Quand Francis parle à Gabriële, il n'y a ni passé ni futur. Quand Francis parle à Gabriële, c'est l'éternel vertige d'être vivant dans l'instant, de se tenir en équilibriste dans la juste indignation du présent'. Claire Berest Picabia est un peintre qui peint en écrivant sur ses toiles. Un écrivain qui écrit en dessinant sur ses poèmes. Ogre en mouvement, éructant tableaux et poèmes. Tout ce qui sort de ses mains devient substance picturale, déflagration poétique. Anne Berest Préfaces de Anne et Claire Berest
Pétrarque a chanté Laure, Ronsard, Hélène, Lamartine, Elvire ; c'est à Elsa qu'Aragon adresse ses poèmes d'amour, parmi les plus beaux jamais écrits. Mais ici, le lyrisme amoureux est associé au patriotisme, et le poète fait du chant d'amour un acte de résistance.
Publié en Suisse en 1942, puis diffusé sous le régime de Vichy grâce à la négligence d'un censeur, Les Yeux d'Elsa comporte d'innombrables allusions à l'Occupation. À travers l'évocation de la France médiévale, Aragon invite son lecteur à reconnaître les déchirures du présent et à s'engager dans la défense d'un pays dévasté.
Cette édition intègre la préface rédigée en février 1942, ainsi que trois textes en prose : La leçon de Ribérac , La rime en 1940 et Sur une définition de la poésie .
Postface de Lionel Ray.
René Guy Cadou a 100 ans.
Entrée dans la postérité, son oeuvre est aujourd'hui un incontournable de la poésie française du XXe siècle.
Publié pour la première fois chez Seghers en 1975, l'imposant volume de Poésie la vie entière rassemble les grands recueils de René Guy Cadou, dont La Vie rêvée, Pleine Poitrine, Le Coeur définitif, Hélène ou le règne végétal et Les Amis d'enfance.
Tous font jaillir une poésie proche de la nature et nourrie d'un lyrisme singulier, reflétant les émotions suscitées par les manifestations de la vie quotidienne. Lumineuse, son oeuvre reste marquée par la mort, celle qui rôde et fauche les résistants sous l'Occupation, celle qui menace un bonheur fragile et viendra le cueillir dans sa trente et unième année.
Citer Cadou. Pour sa poésie simple et élégiaque, pour ce bruissement d'eau claire sur les cailloux', pour son émotion à fleur de vers, pour son imagerie de naturaliste au moment où l'on commence de s'inquiéter du sort des arbres et des oiseaux, de la qualité de l'air et d'un soleil trop ardent, où le désir d'une installation à la campagne trotte dans les rêves citadins. Jusqu'à la pleine reconnaissance de son oeuvre, comme un jardin élégant, coloré et tendre au milieu de la noirceur des paysages dévastés et des vies brûlées du XXe siècle.
Extrait de la préface par Jean Rouaud
Les plus beaux poèmes du plus grand poète de la Grèce moderne réédités chez Seghers pour la première fois en bilingue.
Mort en 1933 à Alexandrie, Constantin Cavafis entrait dans le domaine public il y a tout juste vingt ans. Aux côtés de Gallimard, de Fata Morgana et des Belles Lettres, Seghers a compté parmi les éditeurs historiques du poète grec en France, avec Poèmes anciens ou retrouvés. Publié une première fois en 1978 puis réédités en 1999, ce recueil se distingue par la qualité de sa traduction signée Gilles Ortlieb et Pierre Leyris, tous deux spécialistes de la littérature grecque, une référence au sein du domaine étranger de la maison, qu'il était essentiel d'ajouter à nos rééditions de poésie étrangère bilingue Poèmes anciens ou retrouvés propose une sélection des plus beaux textes de Cavafis (75). Ainsi s'éclaire au mieux le visage du plus grand poète de la Grèce moderne. On y reconnaîtra, mêlés au long des ans, les modes d'expressions complémentaires de Cavafy, l'un s'attachant à évoquer les perplexités de Julien l'Apostat ou le trouble passager d'un jeune littérateur mondain face au saint Stylite, l'autre ne cachant rien des passions d'un vieil homme qui évoque les jours anciens et les heures de sa jeunesse.
Dans ce recueil de citations très singulier, Paul Eluard poursuit la réflexion engagée depuis le surréalisme sur le langage, la parole et la poésie.
Aux heures tragiques de l'Occupation, Poésie involontaire et poésie intentionnelle réactualise une préoccupation ancienne chez Eluard. Le surréalisme avait ressenti, dès ses débuts, l'emprise décisive des incitations de Rimbaud et surtout de Lautréamont à chercher la poésie ailleurs : La poésie doit être faite par tous. Non par un. La quête de toutes les formes que peut prendre la spontanéité créatrice mène aussi bein vers les trouvailles éclatantes des poètes qu'au discours troublant du fou ou au trésor des locutions populaires. Comprendra-t-on mon intention profonde, amener l'esprit poétique en France dans des contrées mal appréciées jusqu'ici , écrit Eluard vers mai 1942. Averti du projet, Pierre Seghers utilise ses dernières rames de papier pour produire ce livre sans précédent.
Dans cette anthologie riche en surprises délectables, Eluard s'efface au profit des voix venues de tous pays et de toutes époques, connues ou anonymes. Voici que viennent dialoguer la poésie involontaire - en page de gauche et en italique - et la poésie intentionnelle, en page de droite. Le mince fil de la poésie impersonnelle y fait apparaître ses plus miraculeuses conjonctions avec le langage dont les plus grands poètes ont le secret.
Préface de Nicole Boulestreau
La Ménagerie de verre, Un tramway nommé Désir, La Chatte sur un toit brûlant... Tout le monde connaît les oeuvres du dramaturge Tennessee Williams, lyriques, exaltées, adaptées au grand écran avec la postérité que l'on sait.
Lorsqu'il publia Dans l'hiver des villes, en 1956, sa célébrité en tant qu'auteur dramatique était telle qu'elle ne pouvait qu'éclipser son oeuvre poétique. Pourtant, en privé, l'homme se définissait avant tout comme un poète. Aujourd'hui, près de quarante ans après sa mort, on comprend combien sa poésie nourrit tout son travail d'écriture, destiné ou non à être mis en scène.
On y reconnaît l'intensité de son expression, son sentiment de solitude, sa compassion. Alors que son théâtre, cependant, se voulait exempt de toute thématique ouvertement homosexuelle, Tennessee Williams trouve ici la possibilité de tomber le masque, de faire le récit de ses expériences avec les hommes ou de dire son amour pour Frank Merlo, son compagnon de longue date.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacques Demarcq Prix Nelly Sachs de la traduction 2016
Ordonnés sur un mode chronologique, ces textes suivent l'itinéraire d'Eluard, de la Révolution surréaliste à son engagement pour la paix, la justice et la liberté.
Cette édition, établie par Robert D. Valette en 1963, donne à voir le versant critique de l'oeuvre d'Eluard, tout aussi passionnant que sa poésie. Des premiers écrits de la période Dada, en 1920, jusqu'à la définition, peu avant sa mort en 1952, de la poésie de circonstance, les textes rassemblés ici proviennent de plaquettes à tirages limités, de revues et de catalogues introuvables. Ce sont des notes sur la poésie, des prières d'insérer pour des livres d'amis, des préfaces à des expositions de peintres, des fragments de conférences.
On y lira, successivement, l'intransigeance du jeune surréaliste, prompt à l'invective, giflant le cadavre d'Anatole France dans un grand éclat de rire, puis les pages du fin connaisseur de Lautréamont et de Baudelaire, lecteur de Frénaud comme de Colette, les poèmes émus et les dédicaces passionnées à Gala et à Nusch, les fulgurances du critiques d'art, ami de Picasso, Ernst, Dali, De Chirico, Giacometti et, enfin, l'engagement du poète résistant, militant du Dit de la force de l'amour . Le chemin de Paul Eluard va ainsi du proverbe à l'appel, par l'amour et l'amitié, par la découverte et la proclamation de l'évidence poétique.
Photographies, collages, fac-similés, pages d'agenda, frontispices, cartes postales, assiettes gravées ou peintes...
Cet album est enrichi de documents iconographiques rares que le lecteur verra souvent pour la première fois.
Une enquête passionnante avec des témoignages inédits, un album avec une iconographie rare, une façon originale d'aborder l'oeuvre musicale d'un artiste : voici, dans la lignée du Gainsbook, En studio avec Bashung.
La particularité, l'exception de Bashung, c'est d'avoir fait d'un travail collectif et participatif une oeuvre personnelle, incomparablement singulière. Crooner pour dames sur un malentendu, chanteur de transistor au besoin, rocker Novo dans les nuits alcalines, métamorphosé country boy et bluesman à Memphis, voleur d'amphores fuyant peu à peu l'aphorisme pour les récits épiques, tel Attila, tel Othello, toujours sur la ligne blanche ou sur un trapèze, en imprudent sûr de son équilibre. Droit dans ses bottes, certes, mais avec des montagnes de questions.
De Londres à New York, de Longueville à Paris, de Bruxelles à La Celle-Saint-Cloud, Christophe Conte raconte les séances en studio d'Alain Bashung. Anecdotes, souvenirs et documents iconographiques rares : une enquête passionnante sur la création d'une oeuvre musicale qui appartient à notre histoire commune.
Trente ans après sa première parution, L'Envol d'Icare est réédité, de quoi redécouvrir l'oeuvre de Jacques Lacarrière.
Poète, essayiste et traducteur, très largement inspiré par sa passion pour la civilisation grecque, Jacques Lacarrière (1925-2005) s'est fait particulièrement remarquer pour deux ouvrages fameux, deux grands succès de librairie, avec L'Été grec en 1976 (Plon) et En cheminant avec Hérodote en 1981 (Seghers). Voyageur infatigable, il y invente un genre qui tient de l'essai, du carnet de route, du poème en prose improvisé et du récit libéré de tous les codes formels, et emmène ses lecteurs au coeur d'une Grèce tantôt antique, tantôt contemporaine.
À ces deux textes fondateurs, loin de représenter l'ensemble de l'oeuvre foisonnante de Lacarrière, vient s'ajouter une cinquantaine d'essais, romans et recueils de poésie. Parmi eux : L'Envol d'Icare, paru une première fois chez Seghers en 1993. Avec ce titre que l'on pourrait situer à mi-chemin entre essai et poésie, l'auteur propose une analyse du mythe d'Icare et de ses représentations, et met le doigt sur l'un des éléments centraux de notre civilisation. Celui qui chemine au creux de ce texte le comprend aussitôt : sans maîtrise de la technique, toute entreprise est inévitablement vouée à l'échec. Par le talent de Jacques Lacarrière et grâce aux multiples figures et clés d'interprétation proposées, L'Envol d'Icare sonne comme un prétexte à un envol aussi savant qu'imaginatif.
1911-1920 : la métamorphose d'Eugène Grindel en Paul Eluard.
Annotées et enrichies d'un appareil critique, ces lettres de jeunesse nous plongent aux racines mêmes de l'oeuvre du poète...
Adressées entre 1912 et 1920 à ses parents et à son premier grand ami, le relieur et éditeur A.-J. Gonon, ces Lettres de jeunesse témoignent de la précoce vocation de poète de Paul Eluard. En 1912, il a seize ans quand il quitte l'école pour aller soigner sa tuberculose au sanatorium de Clavadel, en Suisse. C'est là, dans cette station cosmopolite des Alpes, qu'il rencontre une jeune fille russe du nom de Gala. Elle va faire basculer son existence.
Au fil des lettres se lisent l'épreuve de la maladie, et la terrible expérience de la guerre : en 1914, Paul est mobilisé, ainsi que son père. Il sera infirmier au front, puis, à sa demande, servira comme combattant avant d'être de nouveau hospitalisé. Il publie plusieurs recueils de poèmes. Sa révolte face à la misère, à la souffrance, au malheur s'accompagne de cette découverte de la solidarité dans le bonheur qui ne se démentira jamais.
Robert D. Valette, qui a présenté et annoté cette correspondance en 1962, a publié deux ouvrages essentiels à la connaissance de l' oeuvre d'Eluard : Le Poète et son ombre (ensemble de documents inédits) et Livre d'identité .