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La plus precieuse des marchandises : un conte
Jean-Claude Grumberg
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 10 Janvier 2019
- 9782021414202
Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron.
Non non non non, rassurez-vous, ce n'est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons...
Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En été une chaleur accablante s'abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale.
La guerre mondiale, oui oui oui oui oui.
J.-Cl. G.
Prix spécial du jury du prix des Libraires 2019.
Prix des lecteurs L'Express/BFMTV 2019.
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Jean-Jacques Goldman n'est pas seulement un grand nom de la chanson. Il est aussi un enfant d'immigrés juifs devenu la personnalité préférée des Français, un artiste engagé après la mort des utopies, un artisan au coeur des industries culturelles, un homme en rupture avec les codes virils. Le succès n'a affecté ni sa droiture ni son humilité.
Pour exister, Goldman a dû composer avec les règles de son temps, mais il a fini par composer lui-même l'air du temps, les chansons que les filles écoutaient dans leur chambre, les tubes sur lesquels tous les jeunes dansaient, les hymnes des générations qui se pressaient à ses concerts.
Et puis, au sommet de la gloire, l'hyperstar a choisi de se retirer. Dans la folie des réseaux sociaux, son invisibilité le rend étrangement visible. À force d'absence, et parce qu'il n'a jamais été aussi présent, Goldman est devenu un mythe.
Ce livre retrace le parcours d'un artiste exceptionnel, tout en racontant nos années Goldman. -
Que ce soit doux pour les vivants
Lydia Flem
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 13 Septembre 2024
- 9782021568523
« Il y a vingt ans, j'écrivais Comment j'ai vidé la maison de mes parents dans un mouvement d'urgence. J'avais besoin de trouver des mots pour raconter ce deuil concret, intime et déchirant, qui éveille tant de sentiments contradictoires, si souvent tus.
Que devient le deuil après le deuil ?
Aujourd'hui, vingt ans après, je me demande s'il ne règne pas un terrible silence social sur ce qui se poursuit tout au long de la vie en notre for intérieur. La société prescrit la nécessité de se détacher de la personne perdue, comme si tout le deuil se résumait à cette acceptation. Cette idée banale éclipse la part la plus fondamentale, la plus créatrice, la plus vivifiante du deuil : nouer des liens de continuité avec nos bien-aimés disparus, les garder vivants en nous, porteurs d'élans et de souffles nouveaux.
Ce deuil au long cours, ce deuil sans fin, nimbé de tendresse et d'émotions, on pourrait le nommer : le doux deuil. »
Lydia Flem -
L'univers, les dieux, les hommes. recits grecs des origines
Jean-Pierre Vernant
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 17 Juin 2013
- 9782021068733
Jean-Pierre Vernant raconte les mythes de la Grèce ancienne. Il évoque les origines de l'Univers, la guerre des dieux et les liens que l'humanité n'a cessé d'entretenir avec le divin. De la castration d'Ouranos aux ruses de Zeus, de l'invention de la femme au voyage d'Ulysse, des aventures d'Europe au destin boiteux d'Œdipe et à la course aux Gorgones, l'auteur nous fait entendre ces vieux mythes toujours vivants.
Jean-Pierre Vernant, qui a consacré sa vie à la mythologie grecque, nous permet alors de mieux en déchiffrer le sens souvent multiple. C'est à cette rencontre entre le conteur et le savant que ce livre doit son originalité.
Dans son Avant-popos, Vernant écrit : " Dans ce livre, j'ai tenté de livrer directement de bouche à oreille un peu de cet univers grec auquel je suis attaché et dont la survie en chacun de nous me semble, dans le monde d'aujourd'hui, plus que jamais nécessaire. Il me plaisait aussi que cet héritage parvienne au lecteur sur le mode de ce que Platon nomme des fables de nourrice, à la façon de ce qui se passe d'une génération à la suivante en dehors de tout enseignement officiel.
J'ai essayé de raconter comme si la tradition de ces mythes pouvait se perpétuer encore. La voix qui autrefois, pendant des siècles, s'adressait directement aux auditeurs grecs, et qui s'est tue, je voulais qu'elle se fasse entendre de nouveau au lecteurs d'aujourd'hui, et que, dans certaines pages de ce livre, si j'y suis parvenu, ce soit elle, en écho, qui continue à résonner. "
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Un desir demesure d'amitie
Hélène Giannecchini
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 30 Août 2024
- 9782021549775
Comment parler d'amitié, raconter cette autre famille que l'on dit choisie et qui permet d'inventer de nouvelles formes de vie ? La narratrice part à la recherche de son passé et explore la multiplicité des liens à l'oeuvre dans son existence.
Traversé de photographies inédites provenant d'archives queer, ce livre puissant et sensible est un roman de l'amitié, une tentative pour dire la puissance politique de ce sentiment et sa force de réinvention.
Un désir démesuré d'amitié interroge plus largement la question de la filiation : comment se composer une généalogie alternative, sauver de l'oubli les vies que la mémoire majoritaire dédaigne pour s'inscrire dans un récit non plus seulement intime mais collectif ? Car l'enquête menée ici est aussi destinée à d'autres : « Je me dis que quitte à s'inventer de nouvelles histoires de famille, autant les mettre en commun. » -
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Jacqueline Jacqueline
Jean-Claude Grumberg
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 19 Août 2021
- 9782021486162
C'est durant la réception internationale de La Plus Précieuse des marchandises que Jean-Claude Grumberg perd Jacqueline son épouse.
Depuis, jour et nuit, il tente de lui dire tout ce qu'il n'a pas pu ou pas osé lui dire. Sans se protéger, ni rejeter ce qu'il ne peut ni ne veut comprendre, il dialogue avec la disparue.
Incrédulité, révolte, colère se succèdent. Dans ses propos en cascades, réels ou imaginaires, qui évoquent la vie de tous les jours, Grumberg refuse de se raisonner, de brider son deuil. Les jeux de mots, l'humour, l'ironie, l'autodérision n'y changent rien.
Dans ce livre, où alternent trivialité et gravité, entre clichés et souvenirs, l'auteur dit la difficulté d'exprimer ce qu'il ressent.
Jean-Claude Grumberg fait son livre « pour et avec » Jacqueline, exaltant l'amour et l'intimité de la vie d'un couple uni pendant soixante ans. -
Laëtitia ou la fin des hommes
Ivan Jablonka
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 25 Août 2016
- 9782021291223
Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, Laëtitia Perrais a été enlevée à 50 mètres de chez elle, avant d'être poignardée et étranglée. Il a fallu des semaines pour retrouver son corps. Elle avait 18 ans.
Ce fait divers s'est transformé en affaire d'État : Nicolas Sarkozy, alors président de la République, a reproché aux juges de ne pas avoir assuré le suivi du " présumé coupable ", précipitant 8 000 magistrats dans la rue.
Ivan Jablonka a rencontré les proches de la jeune fille et les acteurs de l'enquête, avant d'assister au procès du meurtrier en 2015. Il a étudié le fait divers comme un objet d'histoire, et la vie de Laëtitia comme un fait social. Car, dès sa plus jeune enfance, Laëtitia a été maltraitée, accoutumée à vivre dans la peur, et ce parcours de violences éclaire à la fois sa fin tragique et notre société tout entière : un monde où les femmes se font harceler, frapper, violer, tuer.
- prix Médicis 2016,
- prix Transfuge du meilleur essai 2016,
- prix littéraire Le Monde 2016,
- prix de la meilleure Enquête de Lire 2016
et prix des Prix littéraires 2016.
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De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux enfants
Jean-Claude Grumberg
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 7 Avril 2023
- 9782021529722
Vous est-il déjà arrivé un soir de réveillon de croiser le père Noël égaré dans votre propre cheminée ? Ou vous êtes-vous déjà endormi dans votre petit lit douillet et réveillé quelque part entre Pitchik et Pitchouk étoilé et numéroté ? Non ? Alors réjouissez-vous car ce conte est pour vous.
Une très vieille personne - de mon âge, c'est tout dire - me confia sous le sceau du secret la recette de ce conte de Noël à déguster chaud ou froid, à Pâques ou à Roch Hachana, avec un thé citron ou un verre de vodka, seul ou avec la terre entière, à l'hosto ou chez soi près de sa cheminée Napoléon III : cueillir quelques brins de passé, de présent, de mémoire et d'oubli. Ajouter des rires d'enfants, plein la casserole, et des larmes à gogo, un père Noël standard avec sa mère Noël. Saupoudrer le tout d'un nuage de fleur d'oubli. Couvrez et laissez mijoter à feu doux. Pourquoi l'oubli ? Pour obliger la mémoire infidèle à se souvenir de ce qui fut et qui n'est plus, de ceux qui furent et disparurent. -
« Combien de mots de 5 lettres peut-on fabriquer avec les lettres du mot TSUNAMI ? »
« Avec trois allumettes disposées en U, faites un carré en n'en déplaçant qu'une seule »...
Pour Georges Perec, « l'écriture est un jeu qui se joue à deux ». Dans ces Jeux et Nouveaux Jeux intéressants, il propose à ses lecteurs des mots croisés, rébus, anagrammes et autres proverbes cachés ou séries à intrus comme autant d'invitations à des jeux de logique et de lettres qui sont d'abord pour lui des laboratoires de création.
Ce plaisir du jeu se poursuit dans les Perec/rinations, également rassemblées dans ce volume, qui sont à la géographie parisienne ce que les textes à contraintes de l'écrivain sont à la littérature. Perec nous propose des visites guidées de la capitale à travers des grilles de mots croisés (une par arrondissement) et des explorations de l'espace selon des itinéraires minutieusement réglés, comme cette déambulation alphabétique, trajet « idéal qui, partant d'une rue commençant par la lettre A, aboutirait à une rue commençant par la lettre Z en passant successivement par toutes les lettres de l'alphabet ».
Parce que jouer et écrire, c'est presque tout un, laissez-vous guider à travers les lettres, le temps et l'espace, tout un monde à la Perec fait de « défis ludiques irrésistibles » (Sylvia Richardson). -
Les couleurs de nos souvenirs
Michel Pastoureau
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 25 Décembre 2015
- 9782021032628
Que reste-t-il des couleurs de notre enfance ? Quels souvenirs gardons-nous d'un lapin bleu, d'une robe rouge, d'un vélo jaune ? Ont-ils vraiment revêtu ces couleurs ? Plus tard, lesquelles associons-nous à nos années d'études, à nos premières amours, à notre vie d'adulte ? Comment la couleur s'inscrit-elle dans le champ de la mémoire ? Comment est-elle capable de la stimuler ? de la transformer ? Ou bien, au contraire, comment est-elle victime de ses caprices ou de ses intermittences ?
Pour tenter de répondre à ces questions – et à beaucoup d'autres – Michel Pastoureau nous propose un journal chromatique s'étendant sur plus d'un demi-siècle (1950-2010). Souvenirs personnels, notations prises sur le vif, propos débridés, digressions savantes ou remarques propres à l'historien, ce livre retrace l'histoire des couleurs en France et en Europe depuis le milieu du XXe siècle. De nombreux champs d'observation sont parcourus ou évoqués : le vocabulaire et les faits de langue, la mode et le vêtement, les objets et les pratiques de la vie quotidienne, les emblèmes et les drapeaux, le sport, la littérature, la peinture, les musées et l'histoire de l'art.
Ce journal chromatique, tour à tour ludique, poétique ou nostalgique, est à la fois celui de l'auteur et celui de nos contemporains. Nous vivons dans un monde de plus en plus coloré mais où la couleur reste un lieu de mémoire, une source de plaisirs et plus encore une invitation au rêve.
Spécialiste des couleurs, des images et des symboles, Michel Pastoureau est historien et directeur d'études à l'École pratique des hautes études. Il a publié au Seuil : Bleu. Histoire d'une couleur (2000), Figures romanes (2002), Noir. Histoire d'une couleur (2008), L'Art héraldique au Moyen Âge (2009) ; et dans cette même collection : L'Étoffe du Diable. Une histoire des rayures et des tissus rayés (1991), Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental (2004), L'Ours. Histoire d'un roi déchu (2007).
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L'ours ; histoire d'un roi déchu
Michel Pastoureau
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 14 Novembre 2016
- 9782021009101
Longtemps en Europe le roi des animaux ne fut pas le lion mais l'ours, admiré, vénéré, pensé comme un parent ou un ancêtre de l'homme. Les cultes dont il a fait l'objet plusieurs dizaines de millénaires avant notre ère ont laissé des traces dans l'imaginaire et les mythologies jusqu'au cœur du Moyen Âge chrétien. De bonne heure l'Église chercha à les éradiquer. Prélats et théologiens étaient effrayés par la force brutale du fauve, par la fascination qu'il exerçait sur les rois et les chasseurs et surtout par une croyance, largement répandue, selon laquelle l'ours mâle était sexuellement attiré par les jeunes femmes. Il les enlevait et les violait. De ces unions naissaient des êtres mi-hommes mi-ours, tous guerriers invincibles, fondateurs de dynasties ou ancêtres totémiques.
Michel Pastoureau retrace les différents aspects de cette lutte de l'Église contre l'ours pendant près d'un millénaire : massacres de grande ampleur, diabolisation systématique, transformation du fauve redoutable en une bête de cirque, promotion du lion sur le trône animal. Mais l'auteur ne s'arrête pas à la fin du Moyen Âge. Inscrivant l'histoire culturelle de l'ours dans la longue durée, il tente de cerner ce qui, jusqu'à nos jours, a survécu de son ancienne dignité royale.
Le livre se termine ainsi par l'étonnante histoire de l'ours en peluche, dernier écho d'une relation passionnelle venue du fond des âges : de même que l'homme du Paléolithique partageait parfois ses peurs et ses cavernes avec l'ours, de même l'enfant du XXIe siècle partage encore ses frayeurs et son lit avec un ourson, son double, son ange gardien, peut-être son premier dieu.
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Le camping-car nous a emmenés au Portugal, en Grèce, au Maroc, à Tolède, à Venise. Il était pratique, génialement conçu. Il m'a appris à être libre, tout en restant fidèle aux chemins de l'exil. Par la suite, j'ai toujours gardé une tendresse pour les voyages de mon enfance, pour cette vie bringuebalante et émerveillée, sans horaires ni impératifs. La vie en camping-car.
I. J.
Ivan Jablonka est historien et écrivain. Il a publié au Seuil, dans "La Librairie du XXIe siècle", Histoire des grands-parents que je n'ai pas eus prix du Sénat du livre d'histoire 2012) et Laëtitia ou la fin des hommes (prix Médicis 2016).
Dans ce livre, Ivan Jablonka esquisse une socio-histoire de son enfance, transformant l'autobiographie en récit collectif, portrait d'une époque.
Prix Essai France Télévision 2018
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La grande conspiration affective
Romain Noël
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 11 Octobre 2024
- 9782021567434
La Grande Conspiration Affective part d'un double effondrement, personnel (une rupture amoureuse) et collectif (la crise écologique). Le livre propose un dispositif littéraire pour « en sortir » : le narrateur enquête sur les méthodes et travaux d'artistes contemporains, il convoque lectures et réflexions afin de reprendre pied. Au fil de ses rencontres, il entend parler d'un manuscrit perdu et d'un groupe mystérieux, la Grande Conspiration Affective, une société secrète qui l'intrigue tout autant qu'elle l'attire.
La GCA rend leur pouvoir aux larmes et à la sensibilité contre un système qui ne valorise que la force et l'exploitation. Elle propose une manière alternative d'habiter le monde, soucieuse de la planète et de toutes celles et ceux qui l'animent : plantes, bêtes et entités terrestres, mais aussi ancêtres, fantômes et corps interstellaires.
En quoi l'art et la littérature permettent-ils de résister au désastre annoncé ? Appel à renouer avec le vivant, avec nos affects et émotions, ce thriller théorique articule une première partie réflexive à une seconde partie constituée de 222 fragments narratifs numérotés. On peut opter pour un parcours linéaire comme pour une lecture plus vagabonde, en choisissant l'une des bifurcations possibles suggérées à la fin de chaque fragment.
Le désir de vivre, écrire et lire autrement est au coeur de ce roman d'aventure, d'une originalité renversante. -
L’espace de notre vie n’est ni continu, ni infini, ni homogène, ni isotrope. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et où il se rassemble ? On sent confusément des fissures, des hiatus, des points de friction, on a parfois la vague impression que ça se coince quelque part, ou que ça éclate, ou que ça se cogne. Nous cherchons rarement à en savoir davantage et le plus souvent nous passons d’un endroit à l’autre, d’un espace à l’autre sans songer à mesurer, à prendre en charge, à prendre en compte ces laps d’espace. Le problème n’est pas d’inventer l’espace, encore moins de le ré-inventer (trop de gens bien intentionnés sont là aujourd’hui pour penser notre environnement…), mais de l’interroger, ou, plus simplement encore, de le lire ; car ce que nous appelons quotidienneté n’est pas évidence, mais opacité : une forme de cécité, une manière d’anesthésie.
C’est à partir de ces constatations élémentaires que s’est développé ce livre, journal d’un usager de l’espace.
G. P -
Un garçon comme vous et moi
Ivan Jablonka
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 7 Janvier 2021
- 9782021470086
De livre en livre, Ivan Jablonka ouvre des voies nouvelles. Avec une audace et une créativité peu communes, il invente ses sujets et ses formes. Après Laëtitia, après En camping-car, il explore sa « garçonnité » dans les années 1970-1980, s'interrogeant sur le « nous-garçons » et les frontières incertaines entre masculin et féminin.
De sa famille au service militaire en passant par l'école, il raconte sa formation au fil d'une enquête souvent poignante, parfois drôle - toujours passionnante - où beaucoup pourront se reconnaître. Car cette « autobiographie de genre » dévoile une intimité à la fois individuelle, sociale et politique : l'histoire d'une génération. Avec une honnêteté troublante, Ivan Jablonka analyse le « malaise dans le masculin » qui fut le sien, restituant le vif et l'éclat de l'enfance dans ses enthousiasmes, ses émois et ses peines. -
Histoire des grands-parents que je n'ai pas eus
Ivan Jablonka
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 25 Avril 2014
- 9782021072730
Je suis parti, en historien, sur les traces des grands-parents que je n'ai pas eus. Leur vie s'achève longtemps avant que la mienne ne commence : Matès et Idesa Jablonka sont autant mes proches que de parfaits étrangers. Ils ne sont pas célèbres. Pourchassés comme communistes en Pologne, étrangers illégaux en France, juifs sous le régime de Vichy, ils ont vécu toute leur vie dans la clandestinité. Ils ont été emportés par les tragédies du XXe siècle : le stalinisme, la montée des périls, la Deuxième Guerre mondiale, la destruction du judaïsme européen.
Pour écrire ce livre, j'ai exploré une vingtaine de dépôts d'archives et rencontré de nombreux témoins dans le monde entier. J'ai cherché non pas à être objectif, mais radicalement honnête. Cette quête de vérité a fait naître une littérature qui satisfait aux exigences de la méthode.
I. J.
Ivan Jablonka est historien et écrivain. Il a publié au Seuil, dans "La Librairie du XXIe siècle", L'histoire est une littérature contemporaine. Manifeste pour les sciences sociales (2014), Laëtitia ou la fin des hommes (2016, prix Médicis) et En camping-car (2018).
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Les voyages de l'art
Jacques Rancière
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 22 Septembre 2023
- 9782021523959
Le moment où l'art a été identifié comme une sphère d'expérience autonome et installé dans les musées et les salles de concert est aussi celui où s'est imposée à lui la nécessité de sortir de lui-même, de devenir autre chose que de l'art.
La musique a prétendu être plus que l'art des musiciens : la langue de l'esprit ou le drame de l'avenir. L'architecture a voulu construire non plus seulement des bâtiments, mais un monde nouveau et cherché pour cela à s'envoler dans les airs. Les artistes révolutionnaires ont décidé de confectionner non plus des tableaux, mais les formes de la vie nouvelle. Et les performances et installations de l'art contemporain se tiennent sur la frontière indécise du dedans et du dehors, de l'art et de la politique.
En suivant quelques-uns de ces voyages, Jacques Rancière montre aussi comment les vieux maîtres, Kant et Hegel, nous aident à en comprendre les détours. -
En jouant, en écrivant : Molière & Cie
Denis Podalydès
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 6 Octobre 2023
- 9782021538809
« Le quatre centième anniversaire de la naissance de Molière a donné lieu à quantité de publications, de représentations, de manifestations diverses pendant un an. J’ai rédigé des préfaces et des notes personnelles, répondu à des journalistes, joué Orgon dans Tartuffe et repris deux mises en scène des Fourberies de Scapin et du Bourgeois gentilhomme. J'appartiens à la Comédie-Française dont Molière est le saint patron, l’emblème et l’apanage. Ma fréquentation de l’œuvre s’est finalement à peine intensifiée cette année-là en regard des années précédentes, mais la publicité générale que produit une commémoration m’a fait réfléchir, a suscité des questions dont ce livre est le résultat, la collection, le prolongement. Il est fait aussi et surtout du goût, de l’appétit, du besoin presque buccal que j’ai de Molière. »
Denis Podalydès
Un auteur classique doit être considéré comme un « contemporain, neuf, pertinent et subversif, mais aussi fragile, difficile et discutable ». Telle est l’ambition de celui pour qui Molière fut la « porte d’entrée du théâtre » : créer une mémoire active de ses œuvres littéraires, « trouver la beauté nouvelle et l’énergie actuelle qu’elles contiennent pour peu qu’on y travaille avec un esprit libre et des forces vives ». -
Dernière visite chez le roi Arthur : histoire d'un premier livre
Michel Pastoureau
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 3 Mars 2023
- 9782021512700
Certains ouvrages ont enchanté des générations de lecteurs, transformé nos connaissances, posé les fondements d'un monde nouveau. D'autres au contraire se sont révélés odieux ou nocifs. Aux uns et aux autres sont consacrées des thèses et des études savantes. Il existe en revanche des livres dont on ne parle jamais, des livres « ordinaires », certes bien plus nombreux mais qui peu de temps après leur parution tombent dans l'oubli.
C'est sur l'un de ces livres discrets que se penche aujourd'hui Michel Pastoureau. À dire vrai, s'il est quelque peu oublié, il n'est pas totalement anodin puisqu'il s'agit de sa première publication, La Vie quotidienne au temps des chevaliers de la Table Ronde, parue chez Hachette, dans une collection célèbre, en 1976. Elle était consacrée à la légende arthurienne et à la société chevaleresque des XIIe et XIIIe siècles. Raconter aujourd'hui l'histoire de cet ouvrage de jeunesse est pour l'auteur l'occasion d'évoquer un certain nombre de souvenirs, de rendre une dernière visite au roi Arthur, et surtout de faire oeuvre historiographique. Que signifiait alors publier un premier livre ? Comment un jeune historien inconnu pouvait-il affronter les moeurs étranges de l'édition française ? Quel était alors le statut de la vulgarisation historique ? Et qu'est-elle devenue aujourd'hui ? -
Que me demande-t-on, au juste? Si je pense avant de classer? Si je classe avant de penser? Comment je classe ce que je pense? Comment je pense quand je veux classer? [...]
Tellement tentant de vouloir distribuer le monde entier selon un code unique; une loi universelle régirait l'ensemble des phénomènes: deux hémisphères, cinq continents, masculin et féminin, animal et végétal, singulier pluriel, droite gauche, quatre saisons, cinq sens, six voyelles, sept jours, douze mois, vingt-six lettres.
Malheureusement ça ne marche pas, ça n'a même jamais commencé à marcher, ça ne marchera jamais.
N'empêche que l'on continuera encore longtemps à catégoriser tel ou tel animal selon qu'il a un nombre impair de doigts ou des cornes creuses.
G.P.
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L'étoffe du diable ; une histoire des rayures et des tissus rayés
Michel Pastoureau
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 26 Février 2016
- 9782021314434
L'Étoffe du diable
La rayure et les étoffes rayées sont longtemps restées en Occident des marques d'exclusion ou d'infamie. En furent notamment vêtus tous ceux qui se situaient aux marges de la société chrétienne ou bien en dehors : jongleurs, musiciens, bouffons, bourreaux, prostituées, condamnés, hérétiques, juifs, musulmans ainsi que, dans les images, le Diable et toutes ses créatures. Sans faire disparaître ces rayures très négatives, l'époque romantique voit apparaître une nouvelle forme de rayures, positives et liées aux idées nouvelles de liberté, de jeunesse et de progrès. Dans les sociétés contemporaines, ces deux types de rayures cohabitent : celles des vêtements de prisonniers, de la pègre, des lieux dangereux et celles du jeu, du sport, de l'hygiène et de la plage.
Michel Pastoureau
Historien, spécialiste des couleurs, des images et des symboles, il est directeur d'études à l'École pratique des hautes études. Il a notamment publié Bleu, Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental, Le Petit Livre des couleurs (avec Dominique Simonnet), L'Ours et Noir.
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Bien des chemins mènent à la chambre : le sommeil, l'amour, la méditation, Dieu, le sexe, la lecture, la réclusion, voulue ou subie. De l'accouchement à l'agonie, elle est le théâtre de l'existence, là où le corps dévêtu, nu, las, désirant, s'abandonne. On y passe près de la moitié de sa vie, la plus charnelle, celle de l'insomnie, des pensées vagabondes, du rêve, fenêtre sur l'inconscient, sinon sur l'au-delà.
La chambre est une boîte, réelle et imaginaire. Quatre murs, plafond, plancher, porte, fenêtre structurent sa matérialité. Ses dimensions, son décor varient selon les époques et les milieux sociaux. De l'Antiquité à nos jours, Michelle Perrot esquisse une généalogie de la chambre, creuset de la culture occidentale, et explore quelques-unes de ses formes, traversées par le temps : la chambre du Roi (Louis XIV à Versailles), la chambre d'hôtel, du garni au palace, la chambre conjugale, la chambre d'enfant, celle de la jeune fille, des domestiques, ou encore du malade et du mourant. Puis les diverses chambres solitaires : la cellule du religieux, celle de la prison ; la chambre de l'étudiant, de l'écrivain.
Nid et nœud, la chambre est un tissu de secrets. Dans ce livre, Michelle Perrot contribue à l'histoire des Chambres. Nuit et jour.
Michelle Perrot, historienne, professeure émérite des Universités, a codirigé, avec Georges Duby, les cinq volumes de l'Histoire des femmes en Occident, Plon, 1991-1992 (Perrin, coll. " Tempus ", 2002). Parmi ses nombreuses publications : Les Femmes ou les silences de l'Histoire, Flammarion, 1998 (" Champs ", 2001) et Mon histoire des femmes, Seuil/France-Culture, 2006 (" Points Histoire ", 2008).
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Longtemps indisponible, le Montesquieu de Jean Starobinski n'est pas seulement son premier essai, publié en 1953. C'est un livre que le critique jugeait essentiel, au point de le reprendre et le prolonger en 1994. Si Montesquieu l'a ainsi accompagné toute sa vie, c'est qu'il est un penseur sans cesse actualisé par l'histoire, qu'il est l'homme de la « modération », cette « attitude qui rend possibles la plus vaste ouverture sur le monde et
le plus large accueil ».
Comme le montre Martin Rueff dans sa préface inédite, entendre l'appel à la modération de Montesquieu en 1953 revenait à chercher une voix de la raison alors que l'on peinait à prendre la mesure du chaos et des exterminations de la Seconde Guerre mondiale tout en entrant dans la guerre froide et les guerres d'indépendance. En 1994, cet appel prenait encore un autre sens tandis que le mur de Berlin venait de tomber et que les (dés)équilibres géopolitiques se modifiaient. Le lire aujourd'hui ouvre de nouvelles perspectives : pour Jean Starobinski, « l'idée de modération, chez Montesquieu, implique une perpétuelle vigilance ».
À travers le portrait sensible d'un « homme de bibliothèque » et « infatigable liseur », penseur mais aussi vigneron, tout autant attaché à ses terres que voyageur, écrivain de la « rapidité discontinue », Jean Starobinski explicite une pensée centrale du siècle des Lumières, toute de raison et de liberté, de réflexion et d'action. -
Une histoire symbolique du moyen âge occidental
Michel Pastoureau
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 25 Novembre 2015
- 9782021014983
Une histoire symbolique
du Moyen Âge occidental
Les procès intentés aux animaux, la mythologie du bois et des arbres, le bestiaire des fables, l'arrivée du jeu d'échecs en Europe, l'histoire et l'archéologie des couleurs, l'origine des armoiries et des drapeaux, l'iconographie de Judas, la légende du roi Arthur et celle d'Ivanhoé : tels sont quelques-uns des sujets traités par Michel Pastoureau dans cette " Histoire symbolique du Moyen Âge occidental ".
L'auteur, qui construit cette histoire depuis trois décennies, nous conduit ainsi sur des terrains documentaires variés : le lexique et les faits de langue, les textes littéraires et didactiques, les armoiries et les noms propres, les images et les œuvres d'art. Partout, Michel Pastoureau souligne avec force combien cette histoire symbolique des animaux et des végétaux, des couleurs et des images, des signes et des songes, loin de s'opposer à la réalité sociale, économique ou politique, en est une des composantes essentielles.
Pour l'historien, l'imaginaire fait toujours partie de la réalité.