« Je n'ai pas le droit aux sentiments. Les sentiments c'est un océan, tu t'y noies. Pour survivre ici, il faut être en granit. Pas une plainte, pas une larme, pas un cri et aucun regret. Même lorsque tu as peur, même lorsque tu as faim, même lorsque tu as froid, même au seuil de la nuit cellulaire, lorsque l'obscurité dessine le souvenir de ta mère dans un recoin. Rester droit, sec, nuque raide. N'avoir que des poings au bout de tes bras. Tant pis pour les coups, les punitions, les insultes. S'évader les yeux ouverts et marcher victorieux dans le sang des autres, mon tapis rouge. Toujours préférer le loup à l'agneau. » Dans la nuit du 27 août 1934, cinquante-six gamins se révoltent et s'échappent de la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Île-en-Mer. Voici ouverte la chasse aux enfants. Tous sont capturés. Tous ? Non : aux premières lueurs de l'aube, un évadé manque à l'appel. Voici son histoire...
Un jour, grand-père m'a dit que j'étais un enfant de salaud.
Oui, je suis un enfant de salaud. Mais pas à cause de tes guerres en désordre papa, de tes bottes allemandes, de ton orgueil, de cette folie qui t'a accompagné partout. Ce n'est pas ça, un salaud. Ni à cause des rôles que tu as endossés : SS de pacotille, patriote d'occasion, résistant de composition, qui a sauvé des Français pour recueillir leurs applaudissements. La saloperie n'a aucun rapport avec la lâcheté ou la bravoure.
Non. Le salaud, c'est l'homme qui a jeté son fils dans la vie comme dans la boue. Sans trace, sans repère, sans lumière, sans la moindre vérité. Qui a traversé la guerre en refermant chaque porte derrière lui. Qui s'est fourvoyé dans tous les sièges en se croyant plus fort que tous : les nazis qui l'ont interrogé, les partisans qui l'ont soupçonné, les Américains, les policiers français, les juges professionnels, les jurés populaires. Qui les a étourdis de mots, de dates, de faits, en brouillant chaque piste. Qui a passé sa guerre puis sa paix, puis sa vie entière à tricher et à éviter les questions des autres. Puis les miennes.
Le salaud, c'est le père qui m'a trahi.
« Mon coeur craint de souffrir, dit le jeune homme à l'Alchimiste, une nuit qu'ils regardaient le ciel sans lune.
- Dis-lui que la crainte de la souffance est pire que la souffrance elle-même.
Et qu'aucun coeur n'a jamais sou ert alors qu'il était à la poursuite de ses rêves. » Santiago, un jeune berger andalou, part à la recherche d'un trésor enfoui au pied des Pyramides. Lorsqu'il rencontre l'Alchimiste dans le désert, celui-ci lui apprend à écouter son coeur, à lire les signes du destin et, par-dessus tout, à aller au bout de son rêve.
Féodor Atkine nous conte avec passion ce merveilleux récit philosophique, qui a déjà marqué toute une génération de lecteurs.
Antonio José Bolivar Proano est le seul à pouvoir chasser le félin tueur d'hommes. Il connaît la forêt amazonienne, il respecte les animaux qui la peuplent, il a vécu avec les Indiens Shuars et il accepte le duel avec le fauve. Mais Antonio José Bolivar a découvert sur le tard l'antidote au redoutable venin de la vieillesse : il sait lire, et il a une passion pour les romans qui parlent de l'amour, le vrai, celui qui fait souffrir. Partagé entre la chasse et sa passion pour les romans, le vieux nous entraîne dans ce livre plein de charme dont le souvenir ne nous quitte plus.
« L'idée de Sam était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé. Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, petit théâtreux de patronnage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne... » Féodor Atkine, par son intensité contenue, réussit à réinstaller le pouvoir des mots dans les tumultes des combats et l'horreur des massacres : une interprétation qui est un hommage au roman bouleversant de Sorj Chalandon.
Un père et son fils traversent l'Argentine par la route, comme en fuite.
Où vont-ils ? À qui cherchent-ils à échapper ?
Le petit garçon s'appelle Gaspar. Sa mère a disparu dans des circonstances étranges. Comme son père, Gaspar a hérité d'un terrible don : il est destiné à devenir médium pour le compte d'une mystérieuse société secrète qui entre en contact avec les Ténèbres pour percer les mystères de la vie éternelle.
Mariana Enriquez repousse les limites du roman et impose sa voix magistrale, quelque part entre Silvina Ocampo, Cormac McCarthy et Stephen King. Un grand livre, où l'Histoire et le fantastique se conjuguent dans une même poésie de l'horreur.
Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d'être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l'ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de Lazenec.
Il faut dire que la tentation est grande d'investir toute sa prime de licenciement dans un bel appartement avec vue sur la mer. Encore faut-il qu'il soit construit.
Ils sont dix à avoir reçu l'invitation : des vacances d'été sur l'île du Soldat ! Voilà une proposition à laquelle personne ne saurait résister. Non seulement c'est gratuit, mais l'île a tant fait parler d'elle ! Chacun se demande qui est son nouveau propriétaire - une star d'Hollywood, un milliardaire américain, ou l'Amirauté britannique qui s'y livrerait à des expériences ultrasecrètes ? Aussi, sans vraiment connaître leur hôte, ils accourent volontiers : le médecin, le play-boy, la jeune prof de gym, le juge à la retraite, le général bardé de décorations, la vieille fille grincheuse, le sémillant capitaine, le majordome et sa femme, et M. Davis qui ne s'appelle pas Davis...
Qu'ont-ils donc en commun ?
À l'arrivée, cela dit, un par un, tous connaîtront le même sort...
Connu sous le titre Dix petits nègres, voici la nouvelle traduction du roman policier le plus célèbre d'Agatha Christie. L'excellent Féodor Atkine en offre une lecture inoubliable qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière phrase.
Rubén, fils du célèbre poète Calderón assassiné dans les geôles de la dictature argentine, est un rescapé de l'enfer. Trente ans plus tard, il se consacre à la recherche des disparus du régime de Videla. Quand sa route croise celle de Jana, une jeune sculptrice mapuche qui lui demande d'enquêter sur le meurtre de son amie Luz, la douleur et la colère les réunissent. Mais en Argentine, hier comme aujourd'hui, il n'est jamais bon de poser trop de questions, les bourreaux et la mort rôdent toujours... De sa voix grave et puissante, Féodor Atkine nous emmène sur les traces des bourreaux de Buenos Aires. Alternant les rythmes fulgurants du roman avec de salutaire lenteurs, il donne voix avec virtuosité aux différents personnages. Une lecture dense et émouvante.
J'ai écrit ce livre en hommage à ma grand-mère maternelle, Idiss. Il ne prétend être ni une biographie, ni une étude de la condition des immigrés juifs de l'Empire russe venus à Paris avant 1914. Il est simplement le récit d'une destinée singulière à laquelle j'ai souvent rêvé.
Puisse-t-il être aussi, au-delà du temps écoulé, un témoignage d'amour de son petit-fils.
R. B.
Matthew B. Crawford était un brillant universitaire, bien payé pour travailler dans un think tank à Washington. Au bout de quelques mois, déprimé, il démissionne pour ouvrir... un atelier de réparation de motos. À partir du récit de son étonnante reconversion, il livre dans cet ouvrage intelligent et drôle une réflexion particulièrement fine sur le sens et la valeur du travail dans les sociétés occidentales.
Mêlant anecdotes, récit, et réflexions philosophiques et sociologiques, il montre que ce « travail intellectuel », dont on nous rebat les oreilles, se révèle pauvre et déresponsabilisant. À l'inverse, il restitue l'expérience de ceux qui, comme lui, s'emploient à fabriquer ou réparer des objets dans un monde où l'on ne sait plus qu'acheter, jeter et remplacer. Le travail manuel peut même se révéler beaucoup plus captivant d'un point de vue intellectuel que tous les nouveaux emplois de l'« économie du savoir ».
Sur une île de l'Archipel du Chien vit une petite communauté qui se pense à l'abri des soubresauts du monde. Lorsque la mer un matin rejette sur la plage trois cadavres de jeunes hommes noirs, c'est toute la tranquillité d'un quotidien réglé qui vole en éclats. Que faire de ces corps ? Les inhumer ? Les faire disparaître ? Doit-on garder le secret ou avertir les autorités ? Entre épopée, tragédie antique et thriller efficace, ce roman pose la question de notre responsabilité morale face aux grands drames d'aujourd'hui, et de notre soif de vérité qui se confronte à notre désir de préserver notre bonheur.
Sous la plume ironique de l'auteur, au fil d'un conte moderne satirique, tandis que la lâcheté des hommes remonte à la surface, les modulations graves de la voix de Féodor Atkine se mêlent avec fracas à l'échos des vagues : voilà la trame de ce tableau contemporain percutant.
Dans une grande ville d'un pays en guerre, un spécialiste de l'interrogatoire accomplit chaque jour son implacable office. La nuit, le colonel ne dort pas. Une armée de fantômes, ses victimes, a pris possession de ses songes. Dehors, il pleut sans cesse. La Ville et les hommes se confondent dans un paysage brouillé, un peu comme un rêve - ou un cauchemar. Des ombres se tutoient, trois hommes en perdition se répondent. Le colonel, tortionnaire torturé. L'ordonnance, en silence et en retrait. Et, dans un grand palais vide, un général qui devient fou.
Le colonel ne dort pas est un livre d'une grande force. Un roman étrange et beau sur la guerre et ce qu'elle fait aux hommes. On pense au Désert des Tartares de Dino Buzzati dans cette guerre qui est là mais ne vient pas, ou ne vient plus - à l'ennemi invisible et la vacuité des ordres.
A travers l'immensité des prairies vierges du Far-West, les chemins des Indiens, des pionniers, des cow-boys et des brigands se croisent aux abords d'une ville naissante, où tous convergent. Les frères Jeff et Brad, le médecin Gifford, le bandit Quibble, l'Indienne Eau-qui-court-sur-la-plaine, l'aventureux Elie... Tous ces personnages composent une fresque sauvage où le mythe de l'Ouest américain, revisité avec audace et brio, s'offre comme un espace de partage encore poreux, ouvert à tous les trafics, à tous les transits, à toutes les itinérances.
Nelson Mandela commence la rédaction de ses souvenirs en 1974 au pénitencier de Robben Island et les achève après sa libération, en 1990, à l'issue de vingt-sept années de détention. Né et élevé dans la famille royale des Thembus, Mandela gagne Johannesburg où il ouvre le premier cabinet d'avocats noirs. Il devient un des leaders de l'ANC (Congrès national africain). Dès lors, à travers la clandestinité, la lutte armée, la prison, sa vie se confond avec son combat pour la liberté, faisant de lui l'homme clef pour sortir l'Afrique du Sud de l'impasse où l'ont enfermée quarante ans d'apartheid.
Un document majeur sur un des grands bouleversements politiques de la fin du XXe siècle, et un homme d'exception, Prix Nobel de la paix.
Texte abrégé.
Le film tiré de cette autobiographie est sorti en décembre 2013.
La voix de Féodor Atkine donne à ce témoignage historique de lutte pour la dignité humaine toute sa dimension intime et cependant universelle.
Après trente ans de prison, Johan Andersson, alias Dédé le Meurtrier, est enfin libre. Mais ses vieux démons le rattrapent vite : il s'associe à Per Persson, réceptionniste sans le sou, et à Johanna Kjellander, pasteur défroqué, pour monter une agence de châtiments corporels. Des criminels ont besoin d'un homme de main ? Dédé accourt ! Per et Johanna, eux, amassent les billets.Alors, le jour où Dédé découvre la Bible et renonce à la violence, ses deux acolytes décident de prendre les choses en main et de le détourner du droit chemin...Après son vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, son analphabète quisavait compter, c'est à un malfrat repenti que Jonas Jonasson donne une secondechance.
« La porte du voyage sans retour est le surnom donné à l'île de Gorée, d'où sont partis des millions d'Africains au temps de la traite des Noirs. C'est dans ce qui est en 1750 une concession française qu'un jeune homme débarque, venu au Sénégal pour étudier la flore locale. Botaniste, il caresse le rêve d'établir une encyclopédie universelle du vivant, en un siècle où l'heure est aux Lumières. Lorsqu'il a vent de l'histoire d'une jeune Africaine promise à l'esclavage et qui serait parvenue à s'évader, trouvant refuge quelque part aux confins de la terre sénégalaise, son voyage et son destin basculent dans la quête obstinée de cette femme perdue qui a laissé derrière elle mille pistes et autant de légendes. » S'inspirant de la figure de Michel Adanson, naturaliste français (1727-1806), David Diop signe un roman éblouissant, évocation puissante d'un royaume où la parole est reine, odyssée bouleversante de deux êtres qui ne cessent de se rejoindre, de s'aimer et de se perdre, transmission d'un héritage d'un père à sa fille, destinataire ultime des carnets qui relatent ce voyage caché.
À l'occasion du 60e anniversaire du plus célèbre des Gaulois, retrouvez les deux premières aventures d'Astérix dans une création sonore exceptionnelle et irrésistible, fidèle aux albums originaux !
Musiques et bruitages inédits accompagnent les voix de 7 comédiens d'envergure.
Astérix le Gaulois : Panoramix est enlevé par les Romains, qui veulent lui soutirer le secret de la potion magique ! Astérix part à son secours.
Astérix - La Serpe d'or : Astérix et Obélix se rendent à Lutèce pour acheter une serpe d'or à leur ami le druide. Mais le fabricant de serpes, Amérix, a disparu.
On peut avoir un caractère de chien, un sens assassin de la répartie, et rester un type bien : Hugh Laurie, formidable interprète du Dr House, l'a prouvé sur le petit écran. Il récidive avec ce thriller palpitant dont le héros, Thomas Lang, est un ancien militaire qui, hormis sa Kawasaki, n'a pas grand chose à perdre. Aussi, lorsqu'on lui propose un contrat pour tuer un homme d'affaires, non content de refuser, Thomas essaie de prévenir la future victime. Une bonne intention ? L'enfer en est pavé !Qu'on soit fan ou non de Dr House, dès la première minute, on ne peut décrocher de la voix de Féodor Atkine - sa voix française - où se mêlent gouaille, humour, ironie - avec de brusques moments d'émotion qui multiplient la saveur de ce polar hors norme.