Dans la « Maison noire », Gretch Gravey rassemble des adolescents mâles, dont il fait des disciples consentants, prêts à l'aider à accomplir son grand dessein : Darrel, la voix qui parle en et par Gravey, veut que toute la population américaine disparaisse, et ainsi il pourra advenir. Les garçons l'aident à kidnapper des femmes du voisinage qu'ils tuent et enterrent au sous-sol. Butler nous livre un roman d'horreur fantasmagorique d'une exceptionnelle brutalité. Le livre annonce immédiatement son ambition puisqu'il peut être comparé au «2666» de Roberto Bolaño. Mais d'autres influences sont notables : les adolescents tueurs de Dennis Cooper, l'absurde Reggie Ledoux de True Detective ou encore les portraits de freaks d'Harmony Korine. «300 Millions» choque, stupéfie et dérange.
À pic est la lente descente aux enfers d'un homme bien sous tous rapports. Un mari aimant et père exemplaire qui perd peu à peu pied, s'enfonçant dans un monde interlope, explorant la sous-culture de la pornographie et la glauque sexualité des toilettes publiques.
Mitch Cullin, auteur du très remarqué King County Sheriff se penche à nouveau sur la dualité, les faux-semblants, les apparences et ce qu'elles cachent, les pulsions qui se trouvent juste sous la surface, prêtes à tout faire exploser au moindre instant d'inattention.
Basé sur des faits réels, À pic est un récit sordide et poétique, un roman noir aux accents pornographiques, mais surtout un récit haletant qui mélange audacieusement une narration hitchockienne et un existentialisme à la Abe Kobo. Un texte brillant, rythmé, et profondément sombre.