Un passage de sourire pour aménager nos villes et notre réalité. Durant mes longues marches, je ne me doutais pas qu'une complicité naîtrait entre elles, moi, leurs corps, le mien qu'elles m'enseigneraient autant mes pas toujours intimement guidés par mes humeurs, leurs atmosphères entremêlées. Familières, elles me renvoyaient mes déviances, injonctions, « folies », qui m'habitaient, celles des excès, du superficiel, de la rapidité et de la rigidité. A leur contact et celui de leurs hôtes, je m'éveillais à une autre vision de ma vérité et de leurs espaces sous le ciel d'un sourire. Ce geste empirique, humble, grave une trace dans les pierres du monde. Sa poésie, émancipée du masque de la peur, me relie, dans une attention à l'infime, à l'Autre, à notre environnement, à l'impermanence. Un outil militant pour réformer nos villes à vivre dans l'instant présent.
Quelqu'un a dit que l'exil c'est la perte des chemins d'enfance, et c'est juste. Mais on a souvent tendance à en déduire qu'il suffit à l'exilé de retourner sur ses pas pour retrouver les chemins perdus. Ce n'est pas vrai. Ce n'est jamais vrai, car le petit garçon en nous a déjà reconstruit mentalement d'autres chemins d'enfance, des chemins certes imaginaires mais plus enracinés en nous que la réalité fuyante du quotidien. (...) J'ai vécu la plus grande partie de ma vie loin de ma terre natale, et je sais que je ne pourrai plus jamais y revivre. J'ai vécu constamment en exil, d'un exil à un autre. Une vie errante qui s'était d'abord imposée à moi, à l'enfant que j'étais, mais à la longue, j'ai appris à l'apprécier, à l'assumer avec ses avantages et ses travers. Aujourd'hui, je chéris mes exils et tous ces arrachements qui m'ont permis de vivre la plus grande partie de ma vie en retrait dans mon imaginaire.
L'épidémie de covid nous a tous incités à beaucoup inventer. Peut-être plus encore pour les nôtres, à notre responsabilité confiés, que pour nous, nous voulions faire face, dans l'adversité. Nous voulions même, pour eux, faire advenir en ces circonstances difficiles du bon, du fort, avec, en dépit de tout, des fragments de bonheur.Parmi les initiatives très diverses, il y eut celle-ci : une lettre par jour, envoyée, via internet, à ses élèves en confinement par une enseignante de collège plus très jeune, cherchant, autant que possible, comme éléphante vieille, à pacifier le groupe, à le stimuler aussi.Nous disposons de ce courrier, que ce livre nous partage. A sa lecture, nous retrouvons quelque chose de notre scolarité ancienne, peut-être l'un ou l'autre souvenir du cours de français ou de culture religieuse. Nous repensons aussi à notre propre situation, d'adulte, lors du confinement, le premier. Du concret nous revient à la mémoire, parfois... Mélange de rigueur et de complicité, de tendresse et de distance, parce que fonction et différence d'âge l'exigeaient, cet ouvrage fortement inscrit dans le temps surprend et fait sourire, puis, de façon étonnante, drôle, voire heureuse, fait bouger des choses dans notre propre quotidien ici et maintenant. En dépit de tout ? Pourquoi pas ?
Cet ouvrage, à travers une description inédite de cette variante de l'arabe, dans l'espace et le temps, de sa naissance jusqu'aux années récentes, décline une historicité tout en auscultant son terreau sociologique. En outre, ce travail remarquablement documenté sur l'utilisation de l'arabe de Juba nous éclaire sur les origines de ce dialecte et les travaux qui lui ont été consacrés.
L'auteur Stoïan Stoïanoff, médecin neuropsychiatre et praticien de la psychanalyse, traite dans cet essai du "corps dans tous ses états", d'un corps "habité par le langage" (Lacan). Dans cet ouvrage, les opinions de deux philosophes (François Baudry et François Jullien) sont mises à l'épreuve sur la base de leurs travaux respectifs sur l'Intime.
Ce livre est destiné à toute personne qui s'intéresse à l'étude des langues en général. Albert Ze Ebanga aborde ce domaine par une approche minimaliste des éléments de syntaxe appliqués à une langue en particulier, le boulou. Le boulou est une langue bantoue du Cameroun proche du fang, qui est parlée au Gabon et en Guinée équatoriale.
Cet ouvrage est un document essentiel pour tous ceux qui font de la recherche sur la littérature congolaise. Il fait l'inventaire de tout ce qui a été publié depuis 1950 à nos jours au Congo et permettra aux élèves, étudiants et chercheurs d'y trouver ce qui est nécessaire dans le domaine littéraire.
Cet ensemble de 420 proverbes et de dictons voyage dans le temps à travers une société de tradition orale. L'auteur tente d'immortaliser la routine langagière des Mahorais, évoquant les jeux de mots et d'images correspondants à la culture de son territoire. Il contribue à la valorisation, à la sauvegarde et la pratique des us et coutumes, des arts et traditions populaires.
L'architecture chez Proust est très belle mais il advient souvent, comme il n'enlève rien à l'échafaudage, que celui-ci prenne plus d'importance que le monument même dont le regard sans cesse distrait par le détail ne parvient plus à saisir l'ensemble. Voici donc une moisson de joyaux relevés au cours de ce Voyage à travers "La recherche du temps perdu".
Après des siècles d'esclavage et de colonisation, comment l'identité noire a-t-elle été reconstruite ? Quels sont les acteurs qui l'ont réinventée ? Quelles sont les diverses valeurs et situations qui ont permis cette reconstruction ? La reconquête d'une identité noire est un ouvrage qui appréhendel la reconstruction de l'identité culturelle et politique en Afrique. Le retour aux racines africaines des intellectuels noirs s'est manifesté par un besoin de connaître et de faire connaître la culture africaine. Qu'ils soient africains, afro-descendants ou occidentaux, ils se sont appuyés sur les faits de l'esclavage et de la colonisation pour reconstruire cette identité.
Notre société occidentale actuelle est secouée par un flux ininterrompu de dissociations entre l'homme et la femme, entre l'Humain et la Nature et entre vérité et mensonge. Cette cascade effrénée, qui semble liée à la vénération des dieux Argent, Sexe et Pouvoir, nous sépare à son tour des autres différents et du Vivant. Retrouver ces liens et leurs bienfaits est donc désormais la priorité pour régénérer nos relations à nos semblables et à la Nature qui nous entoure et nous nourrit. Pascale et Alain Vidal croisent ici leurs regards de psychanalyste et de bioclimatologue sur les déliaisons que connaît notre société depuis déjà plusieurs décennies, et proposent des pistes pour retisser « ces liens qui nous unissent ».
Hilde Domin (1909-2006) est allemande Originaire de Cologne, elle a fui le nazisme à Saint-Domingue, est revenue habiter en Allemagne et a continué d'écrire en allemand pour ne pas laisser la destruction avoir le dernier mot, ni dans son existence ni dans son histoire. Evelyne Franck approche son oeuvre par le biais d'un questionnement existentiel, et c'est au fil des pages que le lecteur pourra établir une certaine complicité avec l'oeuvre de Hilde Domin. Parce-que cette poétique reçoit beaucoup, en réagençant des éléments divers, de la Bible et des traditions juives et chrétiennes, tout en demeurant profane, c'est-à-dire sur "le seuil", tentera de dire les consonances ici perçues.
Si vous avez la certitude que Gustave Flaubert (1821-1880) n'avait aucun problème auditif. Si vous êtes sûrs de savoir les causes et l'utilité de son fameux « gueuloir ». [...] Si vous avez comptabilisé les impertinences, aberrations, invraisemblances, de certaines pages quand elles ne concernent pas le monde visuel. Vous n'avez pas besoin de lire ce livre. Mais pour l'instant, personne n'a abordé ces questions sous l'angle que l'auteur a appelé « sonolittéraire ».
Peu connu, l'arabe de Juba étonne par sa richesse théâtrale, littéraire, musicale, et artistique. Une langue pour toutes les religions sans exception, qui ne connaît ni frontières, ni ethnies. Dans ce livre, l'auteur nous en fait la démonstration éloquente. Arguments et exemples à l'appui, il nous fait découvrir un univers luxuriant d'innovations et d'échanges culturels.
Une médecin réagit à la lecture du livre Une larme m'a sauvée (les arènes, 2012). Ses propos s'adressent à ceux qui, submergés par la compassion que cet ouvrage dégage, restent malgré tout intrigués par diverses allégations que contient ce témoignage.
On trouve toutes sortes de dictionnaires, qui ne se contentent pas de cerner la définition et l'orthographe des mots, mais recensent les divers aspects d'une discipline, celui d'un pays, d'une région ou tout sujet tenant au coeur de celui qui l'expose. Nommer, c'est appeler à l'existence. Dresser la liste des mots qui nous importent et ce qu'ils provoquent en nous de reminiscences.
L'auteur gratifie ses lecteurs des prophéties ayant jalonné l'histoire au sujet de l'avenir de l'humanité. Les problèmes d'actualités tels que l'environnement et les migrations ne sont pas en reste. Les lecteurs du présent ouvrage ne seront pas déçus, bien au contraire, ils seront ravis et enrichis.
Au moment de la révolution culturelle en Chine, toutes les disciplines scienti?ques venant d'Occident étaient bannies. Toutes sauf une : la mathématique. On considérait qu'elle était laïque au sens fort, dégagée de toute empreinte idéologique. Pourtant, tout au long des siècles, beaucoup d'acteurs de cette discipline ont pressenti qu'en elle, transpirait le monde invisible. Ce livre reprend donc une ancienne tradition et est le fruit des méditations solitaires d'un enseignant. L'auteur soulève également rôle que joue cette discipline dans la marche de l'humanité vers son unité.
Cet essai politique, avec la conviction de combattre l'injustice, est le fruit de plusieurs années d'investigations. Farouchement opposé à la "monarchie" des Gnassingbé, l'auteur prédit la fin de ce royaume qui régente la vie des togolais depuis plus de cinquante ans. Pendant le règne du père et celui du fils, le peuple résiste contre la malgouvernance dont la conséquence demeure l'inégalité sociale qui traduit le fossé entre la classe dirigeante et le bas peuple.
Lorsque le jeune Sanga quitte son fief natal de Likasi pour entreprendre des études universitaires à Kinshasa, il était loin de s'imaginer que ce qui était supposé être un éloignement temporaire se transformera en un départ pour des contrées aussi lointaines que l'Amérique du Nord. Dans cet ouvrage, l'auteur fait le récit du parcours atypique d'un jeune Africain qui quitte son fief natal, passe par des études et une vie professionnelle remplies dans son pays d'adoption le Québec, pour finir par retourner en Afrique au service du développement du continent. Il fait également un clin d'oeil à l'histoire du peuple Balomotwa, avec un accent particulier sur Kabangabanga Mufunga XII, Grand Chef et aïeul dont la bravoure et la détermination l'ont inspiré tout au long de son parcours des deux côtés de l'Atlantique.
Confinement est un échange de courriels entre deux personnages, Henri et Louis, à propos des migrations, du confinement, de la vie, de la mort, de la fraternité...
Parce que les pages du futur se marquent à l'encre du présent. Parce que l'espoir ne se transmet que dans les actions entreprises, « Demain, Nous Voici », est une révolution naissant d'une aventure pure et d'une volonté collective. C'est un discours fédérateur et sonnette d'alarme à toute une génération qui s'endort dans le silence des lieux où crépite la misère des temps rageants. Il se veut une ponctuation d'exclamations. L'exclamation dans l'admiration d'une jeunesse qui lutte et ne croupit point face à l'adversité. L'exclamation dans l'exécration face à l'injustice.
Ce 3ème titre de la série « Pour une politique de la vie » est un kaléidoscope mettant en scène les désastres, les mensonges et quelques pistes de survie pour Homo Sapiens et pour la vie sur Terre. Avec ce dernier opus, l'auteur lance un appel aux esprits de gauche et, au-delà, aux hommes et aux femmes de France et d'ailleurs. Il appelle à se détourner des polémiques subalternes pour se concentrer sur l'essentiel. Et c'est déjà beaucoup. L'essentiel, c'est le féminisme actif, le soutien aux Iraniennes, la planification écologique, la refondation de l'ONU, une vigilance accrue envers l'intelligence artificielle et ses super-robots. Gilbert Dalgalian explique le lien entre la non-déstalinisation de la Russie et l'émergence de Poutine. Il dévoile les ressorts intimes des totalitarismes religieux et pointe du doigt la montée persistante des fascismes dans le monde. Il alerte sur les menaces lourdes qui pèsent sur les populations arméniennes du Haut-Karabagh et d'Arménie. Et surtout, dans ce journal de bord, l'auteur réhabilite l'utopie : ce n'est pas la chimère que beaucoup ont prétendu, mais l'invention de solutions inédites face à des cataclysmes sans précédent.
Etty Hillesum, Christiane Singer, Jean-Paul Kauffmann ont connu des moments effroyables : déportation en camp de concentration, maladie incurable, détention en tant qu'otage. Ils ne sont pas devenus méchants. Ils ont gardé une certaine souveraineté. Ce sont des amis pour quand c'est dur. Mais ce sont aussi des amis pour le bonheur. Leurs « stratégies » pour tenir bon nous sont utiles aussi pour ces moments-là. L'auteure nous guide attentivement vers cette douceur intelligente et obstinée qui semble bien avoir raison de tout. Le lecteur saura y reconnaître son propre désir...