Cet ouvrage mêle prose et poésie. Commençant par deux contes, il laisse ensuite place à des vers libres qui conduisent vers un texte qui écrit l'histoire de Mayotte. Se fondant sur l'histoire de l'île, des origines à nos jours, l'écrivain, d'abord conteur, puis historien, donne libre cours à son talent de poète.
Parole intérieure est un kaléidoscope d'émotions, de traditions, de visages, de paraboles, que l'auteur nous dévoile de son parcours enraciné, intime, et poétique bien sûr, dans un univers kabyle riche et complexe. « Double portrait, double récit pour comprendre comment, entre joies et plaisirs, rires et ambiances, la fête à Ifigha n'est pas qu'insouciance et distraction. Elle est la réponse d'un peuple aux questions que lui pose son histoire. »( L'emblème pluriel)
Ce premier recueil porte la marque d'un malaise social profond crié dans un sanglot intermittent dont l'écho nous revient par l'insouciance du monde aujourd'hui. Quelques sons de flûte éclairent le sentier rugueux et ombreux de ces Errances qui doivent aussi braver la hargne du temps...
Pages de feu est le récit d'un songe de nuit. Le poète a voulu le narrer fidèlement, sans artifice exagéré des mots ; la poésie elle-même prenant l'allure d'une forme linguistique, style particulier du compte-rendu qu'ébauche l'esprit humain qui s'introduit dans un monde de rêve.
Complaintes, est un recueil écrit par une main froide, des paupières humides et des poumons étouffés pour tenter de rattraper ailleurs la poésie comme un univers de refuge. Ces écrits douloureux, d'attaques et de sollicitations, font d'abord le poète africain avant l'îlien des Comores. Et pourtant le continent qu'il déclare le sien, péniblement terrorisé par les guerres, aujourd'hui l'exaspère et lui cède la lourde parole.
A l'orée d'une époque se voulant moderne et opposée aux velléités d'hier, le poète ici nous ramène à la source de la chimère, qu'elle soit distincte ou simple, comme pour nous révéler qu'avant d'être écrit, le mot est avant tout dit. Sous les feux de nos rêves se ressource à la tradition du griot pour mieux la transcender et ainsi construire un pont entre hier, aujourd'hui et demain.
Gouttes de larmes est l'expression d'un « mal-être » partagé entre l'espoir et le désespoir. Sur un ton lyrique, Boubé Bali Saley fait recours à l'esthétique de la poésie orale traditionnelle africaine pour évoquer le désarroi de l'homme du XXIe siècle pris dans le piège de l'illusion d'un bonheur aléatoire.
Ce recueil de poèmes s'inscrit dans la lutte contre la montée de la xénophobie et du racisme en France depuis la pandémie et la crise sanitaire. Deux écrivains, deux poètes de deux générations différentes offrent à travers ce recueil des armes du vivre-ensemble en paix. À l'approche des élections présidentielles de 2022, les migrants sont livrés à la vindicte populaire. Tout le monde y va de son vocabulaire : « parasites », « fainéants », « terroristes », « islamistes ». Bref, les amalgames font dire à l'opinion qu'être migrant, c'est porter tous les maux de la France. Ce recueil prend position et défend ces milliers de
sans-voix, ces sans-papiers et ces sans-droits.
Ce titre pourrait paraitre provocateur et il l'est. L'écriture de RACISTE ! fait suite à la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué à Minneapolis lors d'un contrôle d'identité par un policier blanc. Très rapidement, la mobilisation s'étend dans le monde sous la banderole Black Lives Matter. En France, on manifeste pour Adama Traoré, ailleurs, on déboulonne des statues, on retire les plaques où figure le nom des rues, reprochant à ceux que l'on honore d'avoir été des colonisateurs, des esclavagistes, des racistes ! Le mot est lâché, obstacle à tout dialogue, insulte suprême dont on peut difficilement se relever. Les différents textes proposés sont une réflexion poétique autour du racisme, de l'assignation, l'intégration, l'assimilation et la haine de l'Autre. Ils sont le fruit d'un important travail de recherche pour rétablir quelques points d'histoire, à l'heure où certains souhaitent la réécrire en profondeur. Ce recueil est donc un acte militant, qui s'inscrit dans une tradition universaliste, car il apporte, dans un temps où les tensions sont exacerbées, de la nuance, notion essentielle pour essayer de comprendre les uns, les autres, et avancer.
Si écrire peut faire de nous des dieux, détenteurs de paix et de liberté, j'écrirais par ma seule force pour toi. Pays de Boganda, pays de Dacko, pays de Bokassa, pays de Kolingba, pays de Patassé, pays d'imam Kobine, pays des merveilles, pays des belles lunes, notre pays. Toi, qui as une histoire sacrée, remplie de différentes péripéties. Toutes ces odyssées laissent des traces dans ton histoire. Histoire sombre ou heureuse en écrivant ce recueil poétique, ici retracée l'histoire de cette Nation tout en invoquant tous les grands héros qui ont mené des bons combats en sacrifiant leur vie pour la liberté de ce pays. Centrafrique, pays des belles lunes, nous invite à effacer le passé lugubre du pays de Zo Kwe Zo et de cibler les maux qui le minent afin de le faire ressortir vers ces jolies lunes pour qu'il en soit illuminé.
Persévérance de l'impossible regroupe des poèmes où les sentiments et la nature se conjuguent dans une offrande lyrique jouant des contrastes du désir et de la mélancolie. La première partie du recueil, Passage du coeur, célèbre les corps dans un clair-obscur païen que rythment les saisons et le soleil à son solstice.La seconde partie, Partage de l'ombre, exprime la perte de l'amour jusqu'à son retour symbolique dans l'acte de créer. Aimer, vivre, mourir, tout fait cercle. Tout finit. Tout recommence. Seul demeure le Feu.
Ce recueil de poèmes est une plongée dans le ressenti intérieur de l'auteur. Ses mots sont l'allégorie de ce qu'il porte en son coeur des vers d'une grande raison avec un brin de fantaisie. Ils reflètent l'interrogation sur la complexité humaine dont il fait sa poétique. L'appréhension de l'Humain «Dans toutes les postures de sa conscience» demeure sa source d'inspiration, expression de sa profonde liberté.
« Je me souviens des cours de récréation vides, des ruesdésertes, du silence... Le silence des hommes, le monde en suspens. Et la nature étincelante, rayonnante. » L'auteur dépeint avec poésie nos sensations, nos peurs, nos espoirs, nos incertitudes, éprouvés durant les premiers mois de la pandémie. La musicalité des phrases nous emporte dans le mouvement de la vie. Elle nous emmène dans une longue promenade poétique. Notre élan vers la vie. Après des études de sociologie, Bénédicte Didailler a travaillé dans le monde de la culture. Elle écrit de la poésie, des nouvelles, des récits.
Une confidence qu'on dépose dans une oreille, surtout dans ces milieux où les choses paraissent banales, finit toujours par surgir lorsqu'on croit l'avoir oubliée. Là où les habitudes ont creusé des fossés si profonds qu'on y enterre des destins et des vies de celles et ceux que la société a décidé d'ignorer, elle arrive heureusement à germer un jour, en dépit du temps passé, en dépit du lieu où se situe l'oreille qui l'a entendue. En Toute confidence se veut le retour de ces confessions reçues en des moments surprenants, auprès des personnes qui avaient besoin d'être écoutées, mais qui finissaient toujours par enterrer au fond de leur coeur et de leurs ventres ce qui leur paraissait essentiel de dire. Dans les régions où l'enfant et la femme n'ont pas droit à la parole, ce recueil rend également compte des paroles de proximité, observe l'expression de la sensibilité du moment lorsque des événements tragiques ont frappé la société. En Toute confidence s'affiche ainsi comme une succession de complaintes, de questionnements souvent sans réponse, de réflexions sur des moments troubles de l'existence.
« Terre de ma naissance, Terre de mon enfance, Terre de ma vieillesse, Je t'adore. J'aspire ce parfum de toi Que la pluie fait déborder; Cette chaleur réchauffant mon coeur, Quand tout en moi devient froid. »
« L'écho de la verdure en flamme. Dëkng ngangü nous montre un homme partagé entre la nature et la société, entre l'amour pour sa patrie et la soif du renouveau, entre la découverte de soi et reconquête du nous. » Yetomane Ndema
De ces poèmes brefs, à lire comme des récits poétiques, se dégage un grand souffle d'air venu des rives de la Méditerranée. Ces poèmes au vocabulaire simple, sans apprêt, peignent la réalité des êtres, des choses, toute nue, telle qu'elle est dans ses souffrances, ses pertes, ses joies. Portraits de femmes enfermées dans un univers suggéré mais pétri de clarté et de vie. Paysages où on se projette en toutes leurs beautés mais où aussi l'exil est tout proche. Mais écoutez plutôt: Murs blancs de chaux / bleus d'azur / des portes et moucharabiés /l'or du soleil / et la mer tout autour /mais / c'est l'eau qui manque /et les ventres crient pourtant le jasmin fleurit / perle d'Afrique /aux marabouts impuissants / tes larmes ton eau
Temps anciens, temps nouveaux est un voyage de personne en personne, de culture en culture, de sentiment en sentiment... Le terme de voyage évoque une rencontre de fécondité dans laquelle chaque partie devient soi et s'ouvre à l'autre partie en valeurs éthiques et spirituelles. Le voyage est vie. Mort et vie. Surtout vie. Il traverse les âges et les événements. Il fonde le sens du vivre, vivre-avec, vivre-pour, vivre-ensemble. Temps anciens, temps nouveaux énonce le temps. Le temps qui passe. Le temps qui s'arrête. Le temps qui parle de la paix, chante la vérité, construit le particulier et l'universel. Temps anciens, temps nouveaux ouvre le passage. Dans la relation, il fait tomber les barrières funestes des frontières pour donner la joie de l'hospitalité. Le passage rappelle que nous sommes tous des passants. Nous sommes du temps. Un temps fini, un temps infini. L'éternité ne se trouve pas dans le corps physique. Elle se trouve dans le corps spirituel. Le temps relie les deux corps. Pour l'éternité. Quel temps est meilleur ? Le temps ancien ? Le temps nouveau ? C'était mieux avant ? C'est mieux aujourd'hui ? Le temps demeure, tout se passe dans le regard, l'écoute et la transmission.
Ses poèmes sont les témoignages non exhaustifs de consciences malmenées et néanmoins réactives aux turpitudes constantes, insidieuses et crues du monde contemporain en crise.
Autopsie vous plonge au coeur d'une dissection, celle de l'état d'âme qui permet la conception, la création littéraire, en travaillant au corps les mots. Textes de slam, poésie alimentent le même brasier ; au milieu des flammes jaillit la vision intuitive à partir de laquelle l'écrivain dresse la carte intérieure de son oeuvre, un pays où le lecteur capturé par l'Imaginaire, s'aventure dans les pas de l'auteur.
Le bonheur à travers les belles amitiés, amours des êtres chers, les souvenirs des beaux moments de l'âme. La solitude causée par un amour décomposé parfois ne laisse que des simples souvenirs sans vie. De la négritude à la poésie, où les vers parlent à travers la plume d'un griot nègre en colère, qui chante et pleure les méandres d'Afrique, ses amours décomposées et ses mémoires d'outre-temps dans une atmosphère tant de bonheur que de malheur. Entre les chicanes triviales du monde et les débâcles humaines. Où se trouve l'issue ? L'odyssée dans la symbiose et la symphonie de la nouvelle poésie négro-Africaine, où seuls les sages parviennent à saisir le fond.
Cette oeuvre est une ligne de conduite que propose le poète-philosophe Christophe Nguedam pour faire des hommes des personnes responsables, capables de poser des actes réfléchis pouvant entraîner une transformation radicale du Monde pour une vie meilleure pour tous les hommes.
Avec Africanités, l'auteur semble confirmer ce virage, caractéristique de l'artiste qui atteint la maturité. C'est peut-être l'heure de la conversion du fils prodigue en fils prodige qui part gaspiller, ou mieux, répandre le précieux héritage du Père à travers les terres inexploitées de l'Art poétique.
Ce recueil de poésie offre au lecteur une occasion de voyager au Congo. En effet, l'auteur pratique l'écriture sur les sentiers escarpés et éprouvants d'une santé qui le fragilise, et la poésie devient dès lors pour lui le creuset au feu inextinguible l'invitant à l'évasion, au voyage, pareille à une guérison qui s'ancre et qu'on se doit de partager. Pour trouver son envol, l'auteur pense se libérer du poids de sa vie passée avec les siens en croyant toujours continuer à vivre avec ses morts comme tout Africain ; mais aussi vivre l'instant présent suffisamment grâce à la providence.
"Pourquoi écrivez-vous" demandaient les surréalistes. On pourrait ajouter "Pourquoi vous réunissez-vous?"
On se retrouve au kukaï deux fois par mois, les jeudis. On écrit des haïkus, on essaie des formes poétiques venues du Japon en les adaptant à nos habitudes francophones. On écrit, on lit, on commente, on critique, on corrige, on discute, on se dispute...Le kukaï c'est un peu tout cela : ça tient du groupe, de la société, du club. C'est ainsi qu'on demande : Tu viens au kukaï , la prochaine fois ?