Un passage de sourire pour aménager nos villes et notre réalité. Durant mes longues marches, je ne me doutais pas qu'une complicité naîtrait entre elles, moi, leurs corps, le mien qu'elles m'enseigneraient autant mes pas toujours intimement guidés par mes humeurs, leurs atmosphères entremêlées. Familières, elles me renvoyaient mes déviances, injonctions, « folies », qui m'habitaient, celles des excès, du superficiel, de la rapidité et de la rigidité. A leur contact et celui de leurs hôtes, je m'éveillais à une autre vision de ma vérité et de leurs espaces sous le ciel d'un sourire. Ce geste empirique, humble, grave une trace dans les pierres du monde. Sa poésie, émancipée du masque de la peur, me relie, dans une attention à l'infime, à l'Autre, à notre environnement, à l'impermanence. Un outil militant pour réformer nos villes à vivre dans l'instant présent.
Elisa, la quarantaine, se croit sans avenir. Son désarroi la pousse vers une liaison amoureuse qui la dévore, lui arrache sa personnalité, la réduit à une coquille vide tandis que son prédateur enchaîne les nouvelles conquêtes. Mais Elisa, victime, ne s'est pas effondrée. Elle n'a pas renoncé et rejette l'humiliation. Voici l'histoire de sa libération durement payée.
« Chem-sex », ce terme vous est peut-être inconnu pourtant il est un véritable fléau. Dans la communauté homosexuelle, la consommation de sexe et de drogue piège de plus en plus d'individus. Ma vie en Poudre est un témoignage qui relate six années de vie dans l'enfer de la drogue. Il révèle aussi certaines clés pour se libérer des chaînes de l'accoutumance. Une issue est possible. On parle souvent de drogues mais rarement de ce qu'elles cachent. Venez découvrir où les accoutumances peuvent nous mener.Yann B. nous entraîne avec lui au fond du trou, dans les ténèbres d'une jeune vie ravagée par l'addiction. Ce livre est un combat. Acharné, incessant, haletant. Une suite de promesses qui connaissent autant de renoncements. Une vie réduite en poudre comme d'autres partent en fumée, mais aussi un espoir de lendemain meilleur.Le style est court. Brut. Précis. Ici tout est dit. D'espoirs en déceptions, on assiste l'auteur dans ses tentatives de renouer avec le monde réel.
Cet ouvrage est un recueil de souvenirs d'enfance. Son intérêt, cependant, n'est pas celui que pourrait avoir le récit d'une grand-mère désireuse de conter sa vie à ses petits-enfants. Ces pages témoignent de petits moments « vécus à deux », au cours de l'enfance, et qui peuvent influencer toute une vie. Le choix du titre, pur hasard, est né de la réplique d'un jeu décrit dans l'ouvrage.
« Tous confinés, enfermés, reclus, protégés,...Après l'état de sidération, de soulagement aussi, isolée, en rémission, en convalescence au cours de laquelle désormais je me sentirai moins seule, j'ai décidé de sauver ma vie sociale, ma vie familiale et affective, et enfin tout simplement mon mental. Je décide de m'exprimer en faisant ce que je crois faire le mieux : écrire ! » Durant le confinement de 2020, Christine Ballu a offert un rendez-vous quotidien à son entourage proche et lointain, sous la forme de mails envoyés en soirée et insufflant un courant d'énergie positive, propice à encourager les lecteurs à positiver, à
changer leur regard, à espérer pour demain. Un baume pour le coeur pour certains, un médicament pour le mental pour d'autres. Des moments de partage réunis au sein de cet ouvrage.
Ce livre raconte quelques-unes de nos expériences de vie, en tant que « vieilles », et quelques attitudes devant la mort (GeorgesSand, Paul Lafargue). Comme tant d'autres, nous nous sommes soudain découvertes hors société, infantilisées. On parle de nous à notre place, on décide ce qui est censé être le mieux pour nous. On nous explique comment « rester jeune », ou comment « bien vieillir ».Les divers récits qui forment ce livre, parfois contradictoires, impressions de libertés nouvelles, vulnérabilités, petits ou grands arrangements... et dont l'humour n'est pas exclu, nous permettent de réintégrer les réalités de notre condition, comme une sorte de droit à l'existence, comme un besoin d'apprivoiser ces dernières étapes de vie. La mort, ultime étape, il est encore plus malséant d'en parler.La mort n'est ni triste ni gaie : elle EST.Nous nous sommes connues dans l'effervescence des révoltes féministes des années 70, nous clamions dans les rues : notre corp snous appartient. Nous n'avons pas changé d'avis : nous voulons pouvoir choisir le moment et les conditions de notre mort.
Cet ouvrage mêle prose et poésie. Commençant par deux contes, il laisse ensuite place à des vers libres qui conduisent vers un texte qui écrit l'histoire de Mayotte. Se fondant sur l'histoire de l'île, des origines à nos jours, l'écrivain, d'abord conteur, puis historien, donne libre cours à son talent de poète.
Ce titre pourrait paraitre provocateur et il l'est. L'écriture de RACISTE ! fait suite à la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué à Minneapolis lors d'un contrôle d'identité par un policier blanc. Très rapidement, la mobilisation s'étend dans le monde sous la banderole Black Lives Matter. En France, on manifeste pour Adama Traoré, ailleurs, on déboulonne des statues, on retire les plaques où figure le nom des rues, reprochant à ceux que l'on honore d'avoir été des colonisateurs, des esclavagistes, des racistes ! Le mot est lâché, obstacle à tout dialogue, insulte suprême dont on peut difficilement se relever. Les différents textes proposés sont une réflexion poétique autour du racisme, de l'assignation, l'intégration, l'assimilation et la haine de l'Autre. Ils sont le fruit d'un important travail de recherche pour rétablir quelques points d'histoire, à l'heure où certains souhaitent la réécrire en profondeur. Ce recueil est donc un acte militant, qui s'inscrit dans une tradition universaliste, car il apporte, dans un temps où les tensions sont exacerbées, de la nuance, notion essentielle pour essayer de comprendre les uns, les autres, et avancer.
« Je me souviens des cours de récréation vides, des ruesdésertes, du silence... Le silence des hommes, le monde en suspens. Et la nature étincelante, rayonnante. » L'auteur dépeint avec poésie nos sensations, nos peurs, nos espoirs, nos incertitudes, éprouvés durant les premiers mois de la pandémie. La musicalité des phrases nous emporte dans le mouvement de la vie. Elle nous emmène dans une longue promenade poétique. Notre élan vers la vie. Après des études de sociologie, Bénédicte Didailler a travaillé dans le monde de la culture. Elle écrit de la poésie, des nouvelles, des récits.
Quelqu'un a dit que l'exil c'est la perte des chemins d'enfance, et c'est juste. Mais on a souvent tendance à en déduire qu'il suffit à l'exilé de retourner sur ses pas pour retrouver les chemins perdus. Ce n'est pas vrai. Ce n'est jamais vrai, car le petit garçon en nous a déjà reconstruit mentalement d'autres chemins d'enfance, des chemins certes imaginaires mais plus enracinés en nous que la réalité fuyante du quotidien. (...) J'ai vécu la plus grande partie de ma vie loin de ma terre natale, et je sais que je ne pourrai plus jamais y revivre. J'ai vécu constamment en exil, d'un exil à un autre. Une vie errante qui s'était d'abord imposée à moi, à l'enfant que j'étais, mais à la longue, j'ai appris à l'apprécier, à l'assumer avec ses avantages et ses travers. Aujourd'hui, je chéris mes exils et tous ces arrachements qui m'ont permis de vivre la plus grande partie de ma vie en retrait dans mon imaginaire.
C'est une véritable histoire d'amour à la poursuite d'une chimère qui peut à tout moment tourner au drame le plus total, dans un pays sans nom mais pourtant bien réel. Par chance, le récit est mené tambour battant, plein de rebondissements surprenants, dans la joie de vivre et l'humour, laissant le lecteur en haleine. C'est un témoignage rare et non conventionnel sur la deuxième moitié du vingtième siècle dans un coin de terre blessé par l'homme.
Existe-t-il une forme d'obsolescence dans les rapports amoureux ? Bertrand Lacy tente d'y répondre, à sa manière, à travers cette rencontre, cette mécanique des sentiments, décortiquée, analysée, démontée... puis remontée à l'envers !
Cet ensemble de 420 proverbes et de dictons voyage dans le temps à travers une société de tradition orale. L'auteur tente d'immortaliser la routine langagière des Mahorais, évoquant les jeux de mots et d'images correspondants à la culture de son territoire. Il contribue à la valorisation, à la sauvegarde et la pratique des us et coutumes, des arts et traditions populaires.
Au fil d'une intrigue plutôt noire, le narrateur, Rémi Michalon, nous entraîne d'une plume allègre à la suite de sa passion des mots qu'il manie avec la sûreté de main d'un entomologiste averti. Et si cette passion lui permettra de parvenir à séduire la belle Alex, en revanche, il se laissera embobiner par Mona. Mais qui est Mona ?
Cent ans après... Comment retrouver trace de ce grand-père « tué à l'ennemi », à vingt-sept ans, un jour d'août 1916 ? Comment dire le vent mauvais de la Première Guerre mondiale qui l'a ballotté de son village réunionnais natal aux abords d'un lac de Macédoine ?
Printemps 1927, deux soeurs embarquent à bord du paquebot Chambord pour l'Éthiopie, terre encore mal connue. Ont-elles quitté leur pays par esprit d'aventure ou pour fuir un environnement morose ? L'aînée connaîtra l'attaque italienne en 1936 et sera retenue à Djibouti pendant le blocus, tandis que la seconde s'installera au Maroc avec le fils de sa soeur. Cette dernière ne retrouvera sa famille qu'après la guerre. Quelques années s'écouleront plus calmes, jusqu'à l'indépendance du Maroc qui bousculera tous les protagonistes de ce récit. Grâce à quelques lettres, photos et de rares souvenirs évoqués, l'auteure essaie de comprendre et de reconstituer l'étonnant parcours de ces deux femmes dans l'Éthiopie des années de l'avant-guerre.
A l'orée d'une époque se voulant moderne et opposée aux velléités d'hier, le poète ici nous ramène à la source de la chimère, qu'elle soit distincte ou simple, comme pour nous révéler qu'avant d'être écrit, le mot est avant tout dit. Sous les feux de nos rêves se ressource à la tradition du griot pour mieux la transcender et ainsi construire un pont entre hier, aujourd'hui et demain.
Au début des années 1970, Estéban Pénédès, jeune pilote espagnol de Formule 1, rêve de se hisser au firmament de ses icônes de la course automobile, Juan-Manuel Fangio et Jim Clark. Il court pour l'écurie dirigée par Alberto Osella. Son épouse, Julia, est à ses côtés, sur tous les circuits, l'attendant nerveusement dans le paddock pour l'étreindre dès qu'il enlève son casque. Mais après
le drame de Monaco, quelque chose semble avoir changé... Sur le circuit urbain de Pau, un fou lui prédit une carrière tout aussi agitée que courte...Cet ouvrage plonge le lecteur dans le suspense haletant de l'univers dangereux et romanesque de la course automobile. En ces temps, où ces gladiateurs des temps modernes avaient à chaque virage, « la mort aux trousses ».
Persévérance de l'impossible regroupe des poèmes où les sentiments et la nature se conjuguent dans une offrande lyrique jouant des contrastes du désir et de la mélancolie. La première partie du recueil, Passage du coeur, célèbre les corps dans un clair-obscur païen que rythment les saisons et le soleil à son solstice.La seconde partie, Partage de l'ombre, exprime la perte de l'amour jusqu'à son retour symbolique dans l'acte de créer. Aimer, vivre, mourir, tout fait cercle. Tout finit. Tout recommence. Seul demeure le Feu.
Septembre 1981. À la suite des évènements d'Iran, un vent d'intégrisme commence à souffler sur le monde musulman. C'est le moment où Paul part au Maroc faire son service militaire en coopération, en tant qu'enseignant au lycée de Taroudant, une petite ville située au coeur de la vallée du Souss, entre les montagnes du Haut et de l'Anti-Atlas. Dépaysé et soumis au choc des cultures, il aura du mal à s'adapter à des coutumes parfois déroutantes et nouera des amitiés profondes au sein d'une communauté de coopérants, riche en personnalités. Il sera ensuite muté à Agadir, cité balnéaire, ville reconstruite, ville de contrastes où se côtoient grands hôtels pour touristes du front de mer et vie marocaine traditionnelle sur les hauteurs de la ville. Il y connaitra quelques amours fugaces mais, lors d'une balade vers le grand Sud, se retrouvera confronté, avec quelques compagnons d'infortune, au conflit géopolitique du Sahara occidental.
Il est des mots souvent anodins, des remarques parfois cuisantes ou des personnes qui, un jour ou l'autre, croisent votre chemin, marquent votre esprit et influencent votre avenir. Tout a commencé le jour où une fillette de 4 ans a bouleversé mon enfance. Elle s'appelait Nathalie, elle était française et elle avait refusé de devenir mon amie. C'est grâce à ce rejet déchirant qu'est né en moi le Rêve français.
Un roman foisonnant d'émotions, tristes, déroutantes, intenses. Les souvenirs amers d'une guerre dévastatrice, la reconstruction permanente d'une enfant, d'une adolescente, d'une femme qui tire sa force de sa vulnérabilité.
De ces poèmes brefs, à lire comme des récits poétiques, se dégage un grand souffle d'air venu des rives de la Méditerranée. Ces poèmes au vocabulaire simple, sans apprêt, peignent la réalité des êtres, des choses, toute nue, telle qu'elle est dans ses souffrances, ses pertes, ses joies. Portraits de femmes enfermées dans un univers suggéré mais pétri de clarté et de vie. Paysages où on se projette en toutes leurs beautés mais où aussi l'exil est tout proche. Mais écoutez plutôt: Murs blancs de chaux / bleus d'azur / des portes et moucharabiés /l'or du soleil / et la mer tout autour /mais / c'est l'eau qui manque /et les ventres crient pourtant le jasmin fleurit / perle d'Afrique /aux marabouts impuissants / tes larmes ton eau
L'épidémie de covid nous a tous incités à beaucoup inventer. Peut-être plus encore pour les nôtres, à notre responsabilité confiés, que pour nous, nous voulions faire face, dans l'adversité. Nous voulions même, pour eux, faire advenir en ces circonstances difficiles du bon, du fort, avec, en dépit de tout, des fragments de bonheur.Parmi les initiatives très diverses, il y eut celle-ci : une lettre par jour, envoyée, via internet, à ses élèves en confinement par une enseignante de collège plus très jeune, cherchant, autant que possible, comme éléphante vieille, à pacifier le groupe, à le stimuler aussi.Nous disposons de ce courrier, que ce livre nous partage. A sa lecture, nous retrouvons quelque chose de notre scolarité ancienne, peut-être l'un ou l'autre souvenir du cours de français ou de culture religieuse. Nous repensons aussi à notre propre situation, d'adulte, lors du confinement, le premier. Du concret nous revient à la mémoire, parfois... Mélange de rigueur et de complicité, de tendresse et de distance, parce que fonction et différence d'âge l'exigeaient, cet ouvrage fortement inscrit dans le temps surprend et fait sourire, puis, de façon étonnante, drôle, voire heureuse, fait bouger des choses dans notre propre quotidien ici et maintenant. En dépit de tout ? Pourquoi pas ?
À la suite d'une mauvaise rencontre, lors d'une balade dans le grand Sud marocain, quatre jeunes coopérants se retrouvent pris en otages dans un camp sahraoui. Les conditions de vie y sont particulièrement rudes, tant pour eux que pour les soldats marocains retenus prisonniers. Confrontés à l'épreuve de la captivité, chacun vivra cette expérience à sa façon. Après avoir connu une réclusion plus ou moins forcée dans un camp disciplinaire, ils seront déplacés vers un grand douar dans lequel vit une large population de Sahraouis et feront la connaissance d'un peuple, lui-même pris en otage. Entre violence et misère, ils y goûteront la poésie du désert. Le retour vers la liberté sera une autre épreuve à affronter et leur vie s'en trouvera à jamais transformée.