Tout commence par une missive inattendue que Patrice Franceschi reçoit depuis les brumes lointaines de Saint-Pierre et Miquelon, façon « Crabe-Tambour » : Sébastien Lemoine, jeune officier de marine dont il n'a plus de nouvelles depuis huit ans, lui annonce qu'il vient de prendre le commandement du patrouilleur Fulmar et s'apprête à partir en mission vers le cercle arctique. Il l'invite à le rejoindre. Huit ans plus tôt, il était second lieutenant à bord du trois-mâts La Boudeuse, dont le capitaine était alors Franceschi. Les rôles s'inversent et une étonnante expérience commence...
Patrouille au Grand Nord est le récit de ces retrouvailles et du périple rare qui va s'ensuivre. Au cours de leur navigation à travers les immensités polaires, les deux hommes et leurs onze camarades d'équipage se trouvent entraînés dans l'une de ces odyssées à la Jack London qui faisaient jadis la grandeur de l'aventure : danger des tempêtes au large de Terre Neuve, péril des icebergs errant partout, splendeur des glaciers cadenassant les fjords du Groenland, étourdissante beauté des aurores boréales, enchantement des baleines et rorquals hantant ces parages.
Menant des exercices de sauvetage avec la marine danoise, ils découvrent en même temps la vie des Inuits, partagés entre tradition et modernité, et prennent conscience que la beauté hors normes de leur monde est menacée par les enjeux géopolitiques dus au réchauffement climatique.
Au coeur de cet univers, les marins du Fulmar accomplissent leur mission et tirent de la contradiction entre leur existence dans le milieu clos de leur navire et les étendues démesurément libres où ils évoluent une forme « d'harmonie des contraires ». Des figures humaines attachantes se dévoilent ainsi au milieu des espaces glacés et font de cette Patrouille au Grand Nord un récit littéraire où action et poésie s'entremêlent à chaque page.
En 1988, Claire rencontre François Mitterrand.
Elle est étudiante en droit, il est président de la République.
Cinquante ans de vie les séparent.
Ils s'aimeront à huis-clos, jusqu'à la fin, en 1996.
Voici révélé le dernier secret du grand président.
A la fois récit amoureux et histoire d'un règne, ce livre exceptionnel mêle portraits, dialogues, souvenirs, déjeuners à l'Elysée, soirées, lectures, promenades sur les quais de la Seine, carnets, temps volé au temps.
Dans une langue magnifique et pure, au plus proche de ces deux êtres, comme un grand tableau au Louvre où se dessinent amour et mort, Solenn de Royer nous offre des pages intimes et politiques, qu'à votre tour vous n'oublierez jamais.
C'est l'histoire d'un couple rare. Celle de deux écrivains, l'une guadeloupéenne, l'autre juif, dont l'oeuvre croisée témoigne de la souffrance de leurs peuples. Et celle de deux êtres éperdument soudés, qui, pendant cinquante-cinq ans, tous les soirs, se sont lu un poème d'amour de Pablo Neruda.
Il y a pourtant un mystère autour des Schwarz-Bart. Pourquoi, au milieu des années 1970, se sont-ils tus et enfermés dans leur maison de Guadeloupe ? Douze ans après la disparition de son mari, Simone donne sa vérité sur le parcours hors norme d'un petit juif d'origine polonaise et d'une métisse solitaire.
En 1959, André Schwarz-Bart publie Le Dernier des Justes. Premier roman d'un jeune ouvrier inconnu, orphelin de parents morts à Auschwitz, cette éblouissante saga raconte l'histoire d'une famille juive et, à travers elle, le monde yiddish, disparu dans les camps nazis. Goncourt âprement disputé avec les jurés Femina, premier succès romanesque sur le sujet, le livre est un best-seller dans le monde entier. Simone et André cosignent ensuite Un plat de porc aux bananes vertes. Mais les ouvrages suscitent d'insupportables polémiques. La vision du judaïsme de Schwarz-Bart est très critiquée et, blessé, il cesse définitivement de publier.
En Israël, sur un mur du musée de Yad Vashem, on peut lire le Kaddish révolté qui conclut Le Dernier des Justes : "Et loué. Auschwitz. Soit. Maïdanek. L'Eternel. Treblinka. Et loué..."
« Je reviens d'un rêve, comme on tombe de son lit, le visage marqué par le pli des événements.... » Ce rêve de toujours, pour Laure Gasparotto, c'est la vigne. Ne plus seulement goûter et analyser les crus, légendaires, oubliés, novateurs, ni même les raconter dans ses livres mais tenter l'aventure, à son tour, les mains dans la terre : devenir vigneronne.
Mère de deux enfants et récemment séparée de leur père, la narratrice décide de tout changer. Epaulée par quelques amis, elle quitte Paris et achète un terrain dans les terrasses du Larzac. Ainsi naît son domaine, Les Gentillières. Au coeur de ces vallées pierreuses et secrètes, où la terre et le ciel luttent et échangent, l'enthousiasme l'emporte. La nature se donne, les jeunes enfants courent et arrachent le raisin rougissant, c'est déjà l'excitation des premières vendanges... Le monde de la vigne, pétri de légendes et de savoir-faire ancestral, est aussi un commerce, où il faut « faire son vin », le nommer, dessiner l'étiquette, le laisser prendre, le faire découvrir. Une aventure totale, entre chais, tracteurs, sécateurs et grêles....
Car le métier est rude, obsédant et dangereux. La vigneronne est seule dans ses champs, isolée face aux raideurs de l'administration et dans un univers masculin. La vigne réclame, la vigne vampirise. Ce n'est pas un métier mais une vie...
Dans ce récit de métamorphoses, Laure Gasparotto se raconte au fil des jours. Elle a changé de vie, et chaque instant fut le laboratoire de recherche et développement personnel, coûteux, passionné. Et si finalement, ce n'est pas notre vie, mais nous-mêmes que nous devions réinventer ?
Jean Giono est né et mort à Manosque (1895-1970). Dans leur majeure partie, la vie et l'oeuvre de Jean Giono s'enracinent en Haute-Provence. Conteur exalté, chantre d'une nature et d'une paysannerie quasi mythologique, pacifiste entêté (Le Serpent d'étoiles, Triomphe de la vie), il est aussi l'auteur d'oeuvres plus « classiques » (Mort d'un personnage, Le Hussard sur le toit, Angelo) influencées par Balzac et Stendhal.
Le Livre :
La jeunesse provençale de Giono, entre une mère repasseuse et un père cordonnier, est forcément solaire, musicale, saturée de parfums, de portraits, de tableaux... Dans ces souvenirs parus en 1932, les simples deviennent des héros, les animaux voisinent avec les anges et la nature se gorge de mythes. Transcrite dans la langue du bonheur, voici la genèse d'un très grand écrivain.
En quelques lignes, une nouvelle, une lettre, un article, Henry de Monfreid a le don de nous faire entrer dans la liberté et la poésie de la vie. Mais cet écrivain aventurier, comme on l'appelle souvent, nous a laissé bien plus que cela. Dans ses archives, il avait caché un trésor, puzzle de son « testament spirituel », aujourd'hui reconstitué. A travers une interview, un questionnaire (de Proust), ou de multiples textes inédits - articles parus il y a très longtemps dans des revues oubliées, lettres à sa femme Armgart Freudenfeld -, il nous parle de lui et de la vie vraie. Celle qui ne s'encombre pas des conventions. Il nous donne envie de vivre libre, y compris jusqu'à Dieu. Il nous invite à connaître ce que sont des amis. Parmi les siens: Joseph Kessel, Pierre Teilhard de Chardin ou l'abbé Breuil, le « pape de la Préhistoire ». Il les raconte même dans leurs dos, avec leurs qualités et leurs défauts. Parole sans frein, il nous fait entrer dans son intimité, à l'aide de séquences de vie sans collier, pour mieux ensuite nous emporter au coeur de sa contrebande. Et là, on vit avec lui (et sa cargaison de haschich), quelques moments puissants, dangereux, voire périlleux... On ne rigole pas avec les trafiquants. Mais Henry de Monfreid est tout autant poète. Et dans la plus pure tradition des conteurs du soir, en une demi-douzaine de nouvelles, il nous emmène en mer Rouge, vivre ce qu'il avait toujours eu envie de contempler.
Un père peut-il être un homme comme les autres ? Metin Arditi évoque le souvenir du sien, mort il y a vingt ans. En pélerinage dans les Grisons, où son père aimait aller, à sa table de travail, dans un bar d'hôtel, Metin Arditi rappelle à lui les souvenirs. Au fur et à mesure qu'ils reviennent, le portrait se précise, le non-dit s'entend, la vérité affleure.
Revenant à son enfance stambouliote, il retrouve son père avec des yeux de petit garçon ébloui : un homme toujours élégant, admirable et admiré, héros d'une famille juive cosmopolite. Il revit ses onze années d'internat en Suisse, un inoubliable amour d'adolescent avec Géraldine Chaplin, les leçons de sagesse offerts par ce père qu'il voyait à peine, et notamment : « Les livres, c'est autre chose. » Au fil de l'écriture, il revient sur l'éloignement et ses déchirures, l'affrontement sur la question juive, et la quête de l'estime d'un père qu'il continue de chercher après sa mort.
Un récit bouleversant, d'homme à homme.
« L'autre jour, ma fille m'a demandé si on pourrait te voir quand tu ne seras plus morte. Elle est encore petite, tu sais, alors elle a insisté - et pourquoi ton coeur s'est arrêté, et pourquoi tu es morte dans ta salle de bain... Mourir à 33 ans, elle ne comprend pas, et elle a peut-être senti dans ma réponse mon aversion à parler de toi, à penser à toi. J'avais tout emmuré mais te revoilà sans cesse... »
Il aura fallu trente ans pour que Clémentine Autain écrive sur sa mère, la comédienne Dominique Laffin, morte en 1985. Clémentine en avait 12 et déjà un long et douloureux chemin avec cette mère en souffrance, égarée, incapable de prendre soin de sa fille. Clémentine Autain s'est construite en fermant la porte aux souvenirs, en opposition avec cette mère dont, petite fille, elle avait parfois dû s'occuper comme d'un enfant. Aujourd'hui, elle n'occulte rien, dit avec justesse le parcours tragique d'une femme radieuse et brûlée, passionnée de vie, actrice magistrale, féministe engagée mais dévorée par ses angoisses et prise au piège d'une liberté dangereuse.
Dites-lui que je l'aime : dans ce récit poignant dont le titre rappelle le film éponyme, Clémentine Autain rend justice à une figure oubliée des uns, culte pour les autres. Elle retrouve ce qu'elle lui doit, son féminisme, sa propre maternité peut-être. Et malgré l'âpreté des souvenirs, elle écrit un récit d'une grande douceur, une lumineuse lettre d'amour.
« On écrit pour comprendre ce que l'on ne comprend pas. Quand j'écrivais Vie de ma voisine, mon héroïne me parlait de sa mère. Elle me racontait ses mots, elle évoquait ses gestes. L'amour d'une mère. Je mesurais mon ignorance dans ce domaine. Ma mère n'en savait ni les mots ni les gestes.
Je suis donc partie sur les traces d'une petite fille grecque et arménienne et de sa mère, danseuse orientale et apatride, à Paris dans les années 20.
Ma mère ne voulait rien savoir de son passé. Il a fallu que j'enquête et que je l'invente. Que je trouve les mots pour la retrouver. C'est ce livre, Le chagrin d'aimer.
Je suis passée par la cour du roi de Grèce et par les collines de Fiesole. Par un atelier d'écriture, une maison de retraite, plusieurs voitures, un supermarché, des quantités de paquets de gauloises, une machine à écrire. Autant de circonstances, par-delà les guerres, les destructions, les irrémédiables pertes, où ma mère se battait avec ce qui fait la vie ordinaire : la nourriture, l'argent, le travail, l'amour.
J'ai tenté d'en savoir un peu plus sur elle, sur moi. Chemin faisant, j'ai compris que ce n'était qu'un début. »
G. B.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Mon premier raconte l'histoire d'une bande de faux-monnayeurs - petits truands, trafiquants en tous genres, caïds de la haute - que leurs femmes et leurs compagnes, souvent exceptionnelles, ne sauveront pas.
Mon deuxième décrit l'aventure du scénario de la série télévisée qu'un écrivain, sollicité par une grande maison de production internationale, construit à partir de l'enquête qu'il mène sur le terrain à Marseille.
Mon troisième nous fait pénétrer dans les coulisses d'un tournage mouvementé.
Mon tout est un roman virtuose à double face : d'un côté, l'efficacité implacable du thriller ; de l'autre, l'arrière-monde de la création où le magicien s'amuse et nous enchante à révéler ses ficelles.
Pile le réel, face la fiction ?
Pas si simple : les faux-monnayeurs ne sont pas toujours ceux que l'on croit...
Après une enfance en Polynésie et dans l'océan indien, Jean-Luc Coatalem, 41 ans, écrivain-voyageur, journaliste à Géo, continue de parcourir le monde. Il a publié chez Grasset Villa Zaouche (1994), Tout est factice (1995), Mission au Paraguay (1996), Le Fils du fakir (1998).
Le Livre :
C'est le cliché sépia d'une anglo-polynésienne, achetée aux enchères par l'auteur, qui le pousse à partir, soudain, sur les traces de Paul Gauguin. Qui était cette jolie vahiné ? Et surtout, pour quelle raison l'artiste peignit-il le visage cireux de son fils, Aristide, dit Atiti, le jour de sa mort à Papeete ? Quel écho intime ce tableau éveille-t-il chez Jean-Luc Coatalem, qui comme Gauguin connut la Bretagne comme les archipels de la Polynésie.
Commence alors une traque, méticuleuse, réaliste mais fulgurante, où l'on comprendra que Gauguin, petit-fils de Flora Tristan, « Inca » halluciné, « Péruvien à la bourse plate », fuit la réalité pour se trouver lui-même, renverse tous les clichés sur l'exotisme, à en perdre la raison, jusqu'au fonds du puits du Jouir, où l'auteur retrouve intacte sa seringue de morphinomane.
Quelle traque ! Quelle enquête, mystique et géographique ! Bretagne, Hollande, Danemark, Panama, Martinique, Tahiti, et les lointaines mers du Sud, avec pour compagnons, les peintres, les créanciers, les marchands du culte, des vahinés, l'océan, la solitude. Un Gauguin affairiste courant après la vente ? Un Gauguin père de famille, abandonnant ses cinq enfants à Copenhague ? Un Gauguin réconcilié avec lui-même, peintre apaisé, dont la main fût guidée par les dieux Maori ? Quel est le vrai Gauguin ? Et si son appétit pour l'ailleurs, pour « le grand Divers » cachait une autre faim ?
Comme l'écrivit Gauguin : « On rêve et on peint tranquillement. »
"Le destin m'a jeté dans une carrière qui n'était pas la mienne. Accroché au rocher maltais par mes lettres de créance, ouvrier de la diplomatie française sur une île perdue au milieu des eaux et du temps, j'ai vu tourner les saisons, et fleurir trois fois les orangers. Il y a longtemps que j'attendais d'avoir ma chaise au banquet méditerranéen. Jusqu'alors je n'étais qu'un oiseau de passage. Malte a tenu ses promesses. J'ai été accueilli, d'une certaine façon délivré, admis dans la confidence d'une vieille civilisation."Daniel Rondeau raconte ce pays qu'il a vécu : Malte la généreuse (Malta Hanina), la catholique, la sémitique, nombril de la mer entre Sicile et Libye, entre Orient et Occident. Mais il parle aussi de la France, de l'Europe tentée par l'oubli, de sa vie d'écrivain. Jamais il n'a taillé autant de facettes pour faire un portrait.
« J'avais roulé tôt vers le port de Saint Malo un matin de printemps, pour voir partir en campagne de pêche, le plus ancien et le plus grand des chalutiers français, le Joseph Roty II. Un monstre d'acier de quatre-vingt-dix mètres de long avec cinquante cinq marins à bord. Aveuglé par la clarté du ciel, je ne distinguais pas leurs visages, seules leurs silhouettes massives se détachaient dans le contre-jour. Je les entendis se marrer. Ils partaient cinq semaines pêcher le merlan bleu en Atlantique nord. Ces marins au long cours quittaient le port, anonymes, sans un adieu, ni de leur famille, ni des Malouins.
J'ai désiré monter à bord, comme si je le devais. Au nom des rencontres à vivre, d'une rudesse masculine à partager, de ma fascination pour le monde maritime et pour retrouver une authenticité que le monde moderne éparpille. Il n'est de liberté que celle qu'on éprouve et pour elle on repousse les limites de son confort et de sa sécurité.
Il fut convenu avec l'armateur que j'embarquerais un 3 janvier, pour réaliser un film documentaire. J'ignorais encore ce que nous allions vivre, les marins et moi, durant ces deux mois au large. Personne ne pouvait imaginer que nous nous retrouverions au coeur d'un ouragan, et combien cette navigation hivernale dans l'Atlantique nord, au pire moment de l'année, allait devenir une incroyable aventure humaine. »F. B.
Chaque jour, ce sont près de sept enfants ou adolescents qui meurent par balle aux États-Unis. Cette statistique glaçante ne peut rendre compte à elle seule des vies détruites par les armes à feu, Gary Younge a donc décidé de raconter le destin des jeunes gens tués au cours d'une journée choisie au hasard. Ils sont dix à être abattus le 23 novembre 2013, dix enfants et adolescents âgés de 9 à 19 ans : sept noirs, deux hispaniques, un blanc.
Gary Younge consacre un chapitre à chacune de ces victimes tuées par balle, parfois par accident, parfois lors d'un règlement de comptes : Jaiden, Kenneth, Stanley, Pedro, Tyler, Edwin, Samuel, Tyshon, Gary et Gustin. En recoupant les entretiens qu'il a menés avec leurs proches, les rapports de la police, du « 911 » et des journalistes locaux, il reconstitue la vie et les dernières minutes de ces jeunes, victimes de leur condition sociale, de la négligence des adultes, des lobbys.
Vibrante immersion dans ces dix courtes vies, Une journée dans la mort de l'Amérique est un ouvrage aussi précis qu'intense. Gary Younge déploie tout son savoir-faire narratif pour nous immerger dans les États-Unis d'aujourd'hui et nous inviter à réfléchir, sans tabou, à cette tragédie américaine.
« Il n'y a de grandes oeuvres d'art qu'à l'ombre d'un grand rêve ». Jean-Jacques Annaud avait fixé le sien dès l'âge de neuf ans, quand, un peu crânement, il annonçait à sa mère qu'il serait cinéaste ou rien. Aujourd'hui, l'objectif est atteint et certains des films de cet enfant déterminé comme La guerre du feu, L'ours, Le nom de la rose, L'amant, Sept ans au Tibet, Stalingrad, Le dernier loup, ont fait rêver des millions de spectateurs dans le monde. Une vie de cinéma revient, à la première personne, sur ce parcours étonnant. On y découvre un gamin rêveur issu d'un milieu modeste, un bourreau de travail, un homme d'audace et de passion qui, quels que soient les événements, heureux ou non, ne s'est jamais perdu de vue.
Technicien hors pair, toujours à l'affût de nouvelles technologies, après ses études de cinéma (école de Vaugirard puis l'IDHEC, l'ancienne Femis) et une licence de lettres, Jean-Jacques Annaud a fait ses premières armes dans la publicité dont il deviendra une des stars avec quelque cinq cents spots à son actif.
Mais, en chemin, il n'oubliait pas son ambition, le long-métrage, le « grand cinéma ». Ce sera, en 1976, La victoire en chantant, un premier film qui lui vaut l'oscar de meilleur film étranger. Dès lors, tous les projets ou presque de ce voyageur infatigable le conduiront aux quatre coins du monde, en Côte d'Ivoire, au Canada, en Argentine, en Allemagne, en Espagne, au Kenya, en Italie, en Écosse, au Vietnam, en Tunisie, au Qatar, en Mongolie. Seul compte le sujet, qu'il aime universel. Résultat : il est sans conteste le plus international des réalisateurs français et l'un des plus célèbres.
Jean-Jacques Annaud est aussi un remarquable directeur d'acteurs qui a su capter le talent des plus grands, de Patrick Dewaere à Sean Connery, de Ed Harris à Jude Law, de José Garcia à Brad Pitt, de Rachel Weisz à Patrick Dempsey. Il a aussi révélé nombre de jeunes comédiens inconnus comme Ron Perlman qu'il emploiera trois fois.
Enfin ce livre plein d'anecdotes dévoile les secrets, les exigences et les folies de la fabrique du cinéma : en se racontant, Jean-Jacques Annaud écrit un chapitre de l'histoire du cinéma mondial.
Enfant en Polynésie, adolescent à Madagascar, puis locataire à l'année d'une chambre d'hôtel parisien, Jean-Luc Coatalem a toujours aimé les voyages, fussent-ils immobiles. Devenu journaliste, il a aussi sillonné le monde, happé par un désir de voir autant que par une furieuse envie d'échapper, de recommencer.
Ce récit faussement autobiographique, qui oscille entre humour et poésie, propose, au-delà d'un éloge du déplacement et de la découverte, une quête de ces hautes clairières où se mêlent le réel et l'imaginaire. Le Pékin mystérieux de Victor Segalen, les Marquises sublimées de Stevenson, l'île de Robinson, la Bretagne immémoriale et l'improbable rocher de Pitcairn, l'histoire d'une graine magique ou d'un aïeul subjugué par l'Indochine, autant de pistes et de traces que remonte notre auteur. Ici, la lumière d'une rencontre au hasard d'un chemin d'Ombrie ; là, dans un taxi goanais qui brimbale, le charme d'une jeune indienne entrevue. Là encore, une navigation hypnotique vers le grand Nord et ses bleus icebergs.
Mais ce récit joue admirablement avec les illusions, les chausses-trappes, les feintes et les déceptions du déplacement : le leurre du voyage.
L'ailleurs devient systématiquement un ici dès que l'on y a posé le pied. Où est donc, dès lors, le vrai voyage ? Où commence le bout du monde ? Où aller pour se perdre ?
Sous la plume de Coatalem, chaque aller-retour devient un multiplicateur de soi. Chaque aventure, une autre facette du même voyageur, révélé autant que consolé par la géographie. Avec son récit ému, Jean-Luc Coatalem signe un surprenant anti-guide de voyage.
« Je ne suis pas un très bon programmeur, j'ai trop d'idées, je vais trop vite, je ne suis pas concentré, pas efficace et pas organisé ». Ainsi se décrit celui qui a pourtant fondé le site de rencontres le plus célèbre d'Europe, Meetic, et que ses jeunes admirateurs surnomment le serial entrepreneur. Il est vrai que la réussite de Marc Simoncini n'est pas une success story traditionnelle : elle repose essentiellement sur son incroyable culot, sa liberté de ton et de jugement, son esprit visionnaire et son inconscience providentielle.
Des chantiers du BTP où il commence à travailler à la salle de billard où il installe ses premiers bureaux pour se lancer dans l'aventure Minitel, de 3615 GAY à Meetic en passant par la création de iFrance, de son enfance marseillaise au building new-yorkais où il rachètera son principal concurrent, il dit tout, et on peine à y croire. Comment il s'est construit en se fiant à son intuition, comment il a osé créer le premier site de rencontres payant alors qu'internet était encore le royaume du gratuit, la frénésie des roadshows pour lever des fonds et les nuits sans dormir pour boucler les négociations, les coups durs et les échecs sans lesquels il n'y a pas de succès, les victoires inespérées sans lesquelles il n'y a plus d'aventure.
A cent à l'heure, avec un humour décapant et un style personnel, il nous entraîne dans les couloirs du temps et les coulisses d'un parcours étonnant.
Peut-on s'arrêter de fumer sans oublier le fumeur qu'on a été ?
Dans ce livre à mi-chemin entre l'essai et le récit, Nathan Devers raconte sa vie à la lumière de la relation qu'il a entretenue, pendant plus de dix ans, avec le tabac. Il revient sur des expériences qu'ont sans doute partagées la plupart des fumeurs : la première cigarette, l'apparition de la dépendance, ses effets bénéfiques et néfastes, l'incapacité de faire quoi que ce soit sans « en allumer une », les vaines tentatives de sevrage - et puis l'invention d'une méthode, résolument personnelle, pour en finir avec cette addiction.
Parallèlement à cette confession, Nathan Devers développe une réflexion sur l'histoire de la cigarette et son imaginaire. Qu'est-ce qui distingue le fumeur mondain du fumeur invétéré ? Comment expliquer que les écrivains, si loquaces lorsqu'il s'agit de parler des drogues ou de l'alcool, aient accordé si peu de place à la cigarette ? Existe-t-il pour autant un espace fumeur de la littérature ? C'est un tel espace que l'auteur s'emploie à construire, en faisant dialoguer quelques fumeurs mythiques, de Michel Houellebecq à Pierre Louÿs en passant par Italo Svevo, Roland Barthes et un certain Maurice de Fleury...
A l'heure où la cigarette fait l'objet d'une quasi-prohibition, ce livre n'est ni une apologie du tabac ni un traité hygiéniste, mais un hommage, teinté d'humour et de mélancolie, adressé à cette espèce en voie de disparition qu'incarnent les fumeurs.
Y a-t-il un monde au bout du monde ? Un secret à découvrir aux confins de ces terres sauvages où ce n'est plus l'homme qui habite la nature mais la nature qui tolère l'homme ? Un hiver, Lorette Nobécourt part seule au Chili pour réaliser ce «rêve très grand et très ancien d'aller un jour en Patagonie ».
De Valparaiso jusqu'en Terre de feu, en bateau, à pied, en bus, l'auteur nous emmène au bout du monde où se dévoile, à travers des paysages inouïs, les contours de cette Patagonie intérieure que nous portons tous, espace libre et sauvage dont nous est révélée ici la géographie intime.
28 mai 2010, Dominique Fernandez, accompagné d'une vingtaine d'écrivains, photographes, journalistes, acteurs, français et russes, embarque, au départ de Moscou, à bord du Transsibérien qui les mènera à Vladivostok, capitale de la Russie d'Extrême-Orient. Trois semaines sur les rails, et le bout du monde. De découvertes en réflexions, il livre, dans un récit émaillé de références littéraires et historiques, la Russie toute entière. Au fil du parcours et des paysages qui se succèdent, l'écrivain poursuit sa méditation, constate, observe, raconte, s'interroge. Une migration à la fois physique et spirituelle, aux allures de pélerinage.
De la place Rouge à Tchékhov, de la dictature stalinienne à la terrible beauté sibérienne en passant par Nijni-Novgorod, Irkoutsk et le fleuve Amour, Dominique Fernandez invoque écrivains et penseurs, Gautier, Dumas, Gorki, Tolstoï. Et, en toile de fond, persistante, l'ombre inquisitrice du passé soviétique.
C'est en 1934 que l'explorateur Paul-Emile Victor, embarqué sur le Pourquoi-Pas ? du commandant Charcot, découvre le Groenland et les esquimaux d'Ammassadik. Quatorze mois durant il partage le quotidien de la famille equimaude qui l'adopte. En 1936, il traverse à pied le désert de glace du Groenland. Puis ce sera la Laponie, l'Alaska, la terre Adélie.
C'est journaux de route rédigés lors de ses deux premières expéditions sont autant d'observations et notes précises. PAul-Emile Victor nous montre, photos et croquis à l'appui, que ce peuple est parmi les plus "adaptés" du monde. Mais ce sont aussi des pages tendres et émouvantes : la rencontre avec l'ours, la chasse au narval, les récits des magiciens, et tout simplement, la joie de vivre avec cinquante chiens, vingt-cinq Esquimaux, et Doumidia, sa compagne esquimaude.
« Quelle raison me décida de partir pour l'Allemagne ? Pourquoi me suis-je rendu là-bas ?
Si je m'analyse, je ne puis me cacher à moi-même que j'ai obéi à une ardente nécessité, celle de trouver dans un peu peuple actuel plus que des raisons de désespérer de l'homme. »A. de Châteaubriant
Je n'avais jamais séjourné en Belgique plus d'une quinzaine de jours à la fois; je n'étais pas retourné en Hollande depuis l'année 1907. Mais entre 1885 et 1907, j'étais bien venu une trentaine de fois, tantôt en Belgique, tantôt en Hollande, seul ou avec ma femme et de joyeux camarades, aujourd'hui disparus.