Une femme marche sur le bord de la route. Le jour n'est pas encore levé, l'air est glacial. Un homme surgit derrière elle. Il porte un bonnet noir...
Durant trente ans, dans la Sambre, une petite région industrielle du Nord de la France, des dizaines et des dizaines de femmes sont agressées sexuellement ou violées au petit matin. Elles portent plainte, parfois à quelques jours d'intervalles. Elles ne sont pas toujours crues.
Un jour de février 2018, ces femmes apprennent l'arrestation d'un homme surnommé « le violeur de la Sambre ». Comment a-t-il pu commettre autant de crimes aussi longtemps sur un si petit territoire sans jamais être inquiété ?
C'est par cette question qu'Alice Géraud débute son enquête. La journaliste s'est plongée dans ces dizaines de plaintes abandonnées dans les commissariats de la Sambre.
Elle est allée à la rencontre de ces femmes, ces oubliées dont la vie s'est brisée un matin sur le bord d'une route. À elles toutes, elles racontent une histoire plus grande que la leur, celle d'une société et de ses institutions dysfonctionnelles face aux violences sexuelles. Bien au-delà du fait divers, ce livre est le récit de la lente bascule d'un système depuis la fin des années 80 jusqu'à l'ère #metoo. Il change définitivement le regard.
D'année en année, le grand ours blanc de l'Arctique voit la banquise se rétrécir, son territoire s'amenuiser... Son destin lui échappe. L'homme, quant à lui, a conscience d'un monde qui se dégrade mais pourtant il continue à vivre tête baissée sans rien changer.
A travers quinze chroniques, Jean-Louis Etienne nous décrit le monde polaire, sa stupéfiante beauté, sa pureté, son rôle fondamental dans les équilibres climatiques, ses terribles métamorphoses. Avec passion, il nous raconte comment les savants auscultent les glaces, observent les migrations, analysent l'eau et l'air. Et comment les explorateurs et les habitants de ces contrées lointaines hésitent entre l'héroïsme et le fatalisme face à cette sournoise dégradation.
Le monde polaire est une parabole de notre avenir. Dans son absolue blancheur, les stigmates de notre aveuglement se voient de façon encore plus éclatante.
Médecin, explorateur, homme de science, écrivain, Jean-Louis Etienne tente ici de nous sensibiliser à la puissance et à la beauté de la Nature et de nous faire prendre conscience aussi de sa fragilité.
Le Monstre de Montmartre et autres faits divers sanglants
Maison d'arrêt de Rouen, 2007. Nicolas Cocaign tue son compagnon de cellule au prétexte qu'il ne s'est pas lavé les mains après être allé aux toilettes. Le lendemain matin, un gardien de prison, alerté par d'étranges effluves, découvre un spectacle monstrueux...
Paris, 1984. En six semaines, huit femmes âgées sont retrouvées assassinées. Toutes ont été ligotées, bâillonnées et torturées. Les policiers n'ont aucune piste, si ce n'est des empreintes digitales, inconnues...
Loire-Atlantique, 1913. Un garçon de ferme de quinze ans, Marcel Redureau, avoue le meurtre de la famille de viticulteurs chez qui il travaillait. Avec une incroyable sauvagerie, il a tué à coup de serpe le père, la mère, la grand-mère, la bonne et les trois enfants. Les médecins sont formels : Marcel n'est pas fou. Reste donc à découvrir son mobile...
Du triple assassinat du château d'Escoire à l'affaire du tailleur de pierre violeur multirécidiviste, du XIXe siècle à nos jours, ce livre rassemble vingt-cinq histoires criminelles qui ont défrayé la chronique. Et nous invite à un singulier voyage, aux confins de la folie, au coeur du mal.
« Lorsque je regarde ma bibliothèque, je vois ce que j'ai appris et une bonne partie de ce que j'aime. Ces livres m'ont construit. Des romans, des essais, des manuels, des bandes dessinées, le tout mélangé, muri ou oublié, redécouvert et discuté. Une bibliothèque est comme le « lieu de mémoire » de notre existence. Elle nous chuchote d'anciennes joies, murmure nos lacunes et trahit des promesses de lecture.
Les livres relient les hommes. Derrière ce qui ressemble à une formule, il y a une réalité, particulièrement évidente dans mon histoire familiale, dans ma vie. Dans ma relation avec mon père mais aussi dans le parcours de mon grand-père, dans la vie de ceux qui m'entourent et qui comptent pour moi. »
Des hommes qui lisent est le récit d'un homme par les livres qu'il a aimé, qui l'ont bouleversé : des livres qui ont fait de lui un fils, un père, un citoyen, un homme politique. Il explique un engagement, une vision, une pensée, des doutes et des choix.
Bretagne, années 50. Jacques et Denise vivent depuis des mois une histoire d'amour violente et malsaine, nourrie de jeux de plus en plus pervers. Un jour, il demande à la jeune femme de tuer sa petite fille, pour lui prouver son amour. Alors elle noie Catherine, deux ans, dans une lessiveuse. Les « amants diaboliques » se retrouvent devant la cours d'assise : Denise sera-t-elle condamnée seule ?
Dordogne, 1984. Depuis six ans, un homme terrorise la région. Il s'introduit chez les gens, les séquestre, parfois les viole ou les tue. On ne sait rien de lui sinon qu'il est grand, masqué et tient des propos incohérents. Après son méfait, il repart sans rien voler. On le surnomme « le fou de Bergerac ». À bout d'hypothèses après des années de traque, les policiers se tournent vers leur calendrier. Surprise : toutes les agressions ont lieu en période de pleine lune...
Rotenburg, 2002. La police allemande arrête un homme soupçonné de cannibalisme. Il reconnaît avoir égorgé, dépecé et dévoré, un an et demi plus tôt, un garçon qu'il avait rencontré sur Internet. Mais tous les échanges qu'ils ont eus, ainsi que la vidéo du crime, suggèrent que la victime était consentante...
Du massacreur de Pantin en 1869, au cas Oskar Pistorius, qui a agité l'Afrique du Sud en 2013, ces histoires terrifiantes, célèbres ou méconnues, nous font voyager aux confins de la folie, au coeur du mal.
Le nouveau féminisme
Je suis une femme, j'ai trente-huit ans, je vis à Paris en 2016. Ce n'est pas tous les jours facile. Assurer sur tous les fronts : être une super maman, percer professionnellement, s'épanouir amoureusement. Être libre. Je n'ai pas l'impression de me conformer à l'image de la féminité imposée par les magazines et la publicité, d'obéir à un quelconque diktat, ni de me soumettre aux fantasmes masculins. N'en déplaise aux « fémilitantes », ces féministes militantes qui ont une lecture déformée de la société au travers du prisme de la domination masculine et qui font de toute forme de féminité assumée un ennemi à abattre. Comme si être sexy était une façon de trahir le féminisme. À l'heure où le corps féminin est malmené de toutes parts, je ne renoncerai jamais à ma féminité. Ce livre fondé sur mon expérience est une ode à la liberté de toutes les femmes.
Né en 1958 d'un couple « mixte », mère catholique charentaise et père juif d'origine algéro-marocaine, Jean-Christophe Attias s'est longtemps demandé ce qu'il pouvait bien être lui-même. À l'âge de vingt ans, il tranche de manière radicale le débat intérieur qui l'agite depuis l'enfance et se convertit au judaïsme orthodoxe. Désormais, pense-t-il, les choses sont claires : il est - et il est seulement - ce qu'il a décidé d'être.
Quarante ans plus tard, il revient sur cet itinéraire. Sur ce qui s'est passé jusqu'à ce choix et après. Car Jean-Christophe Attias est toujours juif. Mais « un juif de mauvaise foi » qui, après avoir connu le réconfort d'une pratique rigoriste, goûte les joies, non moins délectables, de la transgression. Il sait désormais que l'« identité » est toujours un piège, qu'il est doux d'y tomber, mais qu'il faut savoir s'en affranchir.
Ce livre, émouvant et drôle, est le récit d'un voyage. Libre, inachevé et sans destination connue. Traversant cent lieux divers, visités ou rêvés. Et jalonné d'autant de rencontres, réelles ou imaginaires, mais toujours décisives. Jean-Christophe Attias s'est-il retrouvé en chemin ? Rien n'est moins sûr. Il espère seulement que Dieu, qui n'existe pas, mais qu'il veut bien encore prier de temps en temps, continue à le reconnaître comme l'un des siens.
Le 26 septembre 2002, un bateau, le Joola, part de Ziguinchor pour Dakar avec à son bord près de 2000 passagers. Il n'arrivera jamais à destination. 1863 personnes mourront. Adrien Absolu se rend à de nombreuses reprises en Casamance. L'histoire du Joola le hante. Comment une telle catastrophe a-t-elle pu arriver ? Les responsables essaient-ils de ralentir l'enquête ? Qui étaient les victimes et notamment Dominique, un Français de vingt ans ?
Adrien Absolu nous raconte, heure par heure, cette journée de septembre 2002. Il remonte le temps, lorsque le bateau a été construit et qu'on l'a laissé naviguer malgré ses vices. Il décrit le courage et l'obstination de ceux qui ont tout tenté.
Les disparus du Joola est un récit bouleversant, comme un espoir de vérité et une stèle pour ceux qui ne sont plus.
Récit d'un voyage intérieur entre l'Orient et l'Occident "Je me demande si une seule personne se souvient encore de moi. Depuis le temps que je ne communique plus avec le monde extérieur, j'ai certainement fini par être rayé de tous les carnets d'adresses et même de la mémoire de ceux qui m'ont connu. Tant mieux. Effacer ses traces est un principe taoïste auquel j'adhère sans remords".
Après avoir côtoyé les milieux taoïstes de Chine pendant plusieurs années, Patrice Fava, sinologue et anthropologue, se retire dans son ermitage ardéchois, une ancienne ferme dont il entreprend de faire un cabinet de travail, un temple taoïste et un observatoire de la nature. Il y tient son journal en forme de promenade intellectuelle, dans lequel il fait dialoguer l'Orient et l'Occident, les grands représentants de la culture chinoise et les penseurs de notre modernité, d'André Breton à Michel Foucault. Pour l'ermite taoïste de l'Ardèche, il faut repenser, à la lumière du taoïsme, la nature, l'art, la philosophie et la religion, pour sortir des impasses dans lesquelles se complait l'homme moderne et renouer les fils que la société industrielle a sectionnés. Au XVIe siècle, Tu Long écrivait : "Il est facile de parler du Tao, mais il est difficile de le pratiquer. Si on l'ignore, on est comme un aveugle qui cherche son chemin, mais le comprendre sans le pratiquer, c'est comme dessiner une galette pour apaiser sa faim". A la fois manifeste et traité de savoir-vivre, ce livre entend aborder le taoïsme du point de vue théorique et pratique.
Dans le cabinet d'un médecin, une femme s'effondre.
Sa maladie porte un nom connu : le burn-out sans que l'on sache exactement ce qu'il signifie. Une dépression ? Un surmenage ? Un vide immense ? Après le choc du diagnostic, Alexandre Duyck, son mari, qui est journaliste et romancier, cherche à comprendre comment la maladie a pu s'installer sans qu'il s'en rende compte et pourquoi le burn-out frappe les plus forts, les plus passionnés, les plus idéalistes. Mois après mois, il raconte l'évolution du mal, la patience et l'amour dont il faut s'armer, la lente reconstruction et l'espoir d'une vie différente, qui passera par l'apprentissage d'un nouveau métier.
Un effondrement est le récit délicat et bouleversant d'une bataille contre la maladie, qui oblige à voir le monde différemment, lorsqu'en particulier la vie craque, qu'il faut se relever, reconstruire.
Avec Je me souviens et ses 480 évocations de situations ordinaires, universelles et porteuses d'émotions subtiles, Georges Perec nous a mis dans la tête une ritournelle entêtante. Le livre se termine par une invitation à prolonger le jeu : à suivre...
J'aurai tant aimé relève le défi : 480 souvenirs de bonheurs légers, un inventaire des petites joies qui scandent les jours et s'envolent aussitôt éprouvées. De se trouver ainsi épinglées et réunies, elles acquièrent une force poétique insoupçonnée, ouvrant à une autre manière de savourer les plaisirs et les jours.Extraits :
« J'aurai tant aimé croire que j'ai un cancer et découvrir que c'est une tendinite. »
« J'aurai tant aimé la magie des commencements amoureux, la découverte d'une femme encore superposable à l'idée que je m'en fais, avant la révélation plus ou moins douloureuse de l'écart entre les deux. »
« J'aurai tant aimé les orages, et compter les secondes entre l'éclair et le tonnerre. »
« J'aurai tant aimé préparer du jus d'orange, opération salissante et fastidieuse produisant un nectar que je n'arrive jamais à boire assez lentement. »
« J'aurai tant aimé faire répéter des bêtises à l'écho. »
Lorsqu'on diagnostique à sa fille de 16 ans une tumeur, Marie-Noëlle Dubost sait qu'elle va devoir affronter le pire. Le combat pour sa fille, elle ne le mène pas seule : il y a sa famille, ses amis, et Jean-Louis Fournier, dont les livres comptent tant pour elle. Elle ne l'a jamais rencontré, ils se sont écrit quelques lettres.
S'établit un pacte qu'ils vont tenir tout le long de la terrible épreuve : elle lui écrit chaque jour, lui raconte les opérations, le quotidien bouleversé, les angoisses, les doutes.
Ces questions essentielles aussi : comment survivre ? Que croire ? Comment se reconstruire ? Où mettre son espérance ? Elle s'adresse à l'écrivain et à nous tous, pour chacune de nos batailles.
Un hymne à la vie, au pouvoir des mots, une leçon d'humanité et de courage.
Camille, vingt-cinq ans, entrepreneur à la tête d'une agence de communication, partage son temps entre soirées de fête excessives et projets ambitieux. Un soir de Nouvel An, il croise le chemin de Marc-Antoine, avec qui il vit un début d'idylle, en toute insouciance.
Deux semaines plus tard, alors que les deux amoureux décident de faire un test de dépistage de routine pour se prouver leur engagement, il apprend qu'il est séropositif.
Comment surmonter pareil choc ? Comment gérer les réactions de son partenaire et de ses proches, le choix du médecin et de la thérapie, les effets secondaires du traitement, et, plus largement, la stigmatisation qui accompagne les séropositifs au quotidien ?
Au fil de ce récit frappant, porté par une plume incisive, Camille Genton nous raconte étape par étape son apprentissage de la maladie, et son combat pour continuer à vivre et aimer normalement.
« Ces deux derniers mois, j'ai passé près de cinq cents heures dans une pièce de onze m2 qui était devenue l'endroit le plus stratégique de France. Nous étions cinq à y travailler, composant le pôle Idées. J'avais rejoint l'équipe de campagne d'En Marche en tant que plume ; excitée, terrifiée, mais confiante. Je croyais que la sincérité de mon écriture suffirait. Je me trompais.
Accéder au sixième étage était le Graal. C'était le dernier, au plus près du ciel, celui du chef et de sa garde rapprochée. Moi qui y avais atterri directement, dans le bureau où s'écrivait le programme présidentiel, j'en gardais la sensation d'avoir été plongée dans une bassine d'huile bouillante. » G
Écrit dans un souffle, Confusions offre une plongée troublante au coeur d'une campagne au fonctionnement illisible et à la réussite insolente. Dans ce récit puissant, Marie Tanguy explore l'engagement et la fragilité. Elle raconte un monde où règnent la bienveillance et la politesse feutrée, où le doute n'a pas sa place, où la vérité ne se discute pas. Mais s'exécute.
Un médecin face à la vie et à sa mort
À trente-six ans et juste à l'aube d'une brillante carrière de neurochirurgien, Paul Kalanithi découvre qu'il souffre d'un cancer du poumon en phase terminale. En un instant, l'avenir qu'ils ont imaginé avec sa femme, disparait. Un jour, il est ce médecin qui s'occupe des mourants, le lendemain, ce malade qui lutte pour survivre. Quand le souffle rejoint le ciel est le récit de ses multiples métamorphoses. Celle du jeune étudiant, naïf et obsédé par la question existentielle de ce qui donne du sens à la vie, en ce neurochirurgien, gardien s'il en est de l'identité humaine. Puis celle, du médecin chevronné en ce patient et jeune papa qui doit faire face à sa propre mortalité.
Qu'est qui pousse à vivre quand la mort est si proche ? Qu'est-ce que cela signifie d'avoir un enfant dans ces conditions ? Voici quelques unes des questions auxquelles l'auteur répond dans ce témoignage profondément émouvant et pudiquement détaillé.
Paul Kalanithi meurt en mars 2015 alors que l'écriture de ce livre n'est pas achevée. Pourtant, ses mots lui survivent. Réflexion inoubliable et vibrante sur le défi d'affronter sa propre mort ainsi que sur la relation médecin-patient, Quand le souffle rejoint le ciel est l'oeuvre d'un écrivain brillant qui dut faire face à ces deux enjeux avec une totale sincérité. Un témoignage qui a bouleversé des milliers de lecteurs dans le monde.
Traduit de l'anglais par Cécile Fruteau
Le 24 janvier 2013, en pleine nuit, au large des côtes de Long Island, John Aldridge tombe à l'eau pendant que son associé, Anthony Sosinski, dort dans la cabine de leur bateau, l'Anna Mary. Lorsqu'il sent l'eau glacée qui l'enserre, il comprend qu'il va mourir ici.
« Je commence à me rendre compte qu'il serait facile de me laisser à aller, de me laisser couler. L'idée est presque séduisante. Et puis je songe : Trop de gens m'aiment, hors de question que je meure comme ça. »
Sosinski est un homme fort qui connaît ses limites : il sait combien de temps il peut travailler sans dormir, combien de pièges à Homard il peut porter, à quelle vitesse il peut les déployer. C'est un homme qui sait ce que son corps vaut. Désormais, seul dans l'océan, il tente d'utiliser cela pour combattre la peur qui le noie.
Le témoignage haletant à la première personne d'Aldridge s'entrecroise avec le récit heure par heure de l'opération de sauvetage de grande envergure mise en place pour le sauver. Un homme à la mer retrace la lutte d'un homme qui tente de survivre tandis que ceux qui l'aiment s'évertuent à le ramener sain et sauf.
Traduit de l'anglais par Thierry Pielat
« Ils sont apparus une nuit. Difficile de trouver la date, c'est encore confus dans ma tête. A demi endormie, j'ai soudain vu voler devant moi d'étranges papillons noirs. Ils agitaient doucement leurs ailes, de longues ailes qui semblaient effilochées. Puis ils se sont figés, se transformant en branchages d'une armée d'arbres morts. »
Quand la narratrice apprend qu'elle a un méningiome dans la tête, probablement dû aux rayons qu'elle a reçus trente ans plus tôt pour la soigner d'une maladie du sang, tout s'effondre. Cette femme divorcée, mère de deux enfants, éprise d'un amant fantasque, et que ne quitte jamais son vieux chien, avait enfoui au plus profond d'elle-même les souvenirs de ses maladies passées, dangereux comme des déchets radioactifs...
Pour elle, il y a deux mondes, celui des malades et des bien-portants : elle fera tout pour regagner le bon camp. En marge des soins qui lui sont prodigués, elle se plonge dans les carnets de son père, Jean Gutmann, disparu quand elle avait 22 ans, et avec qui ses rapports ont toujours été houleux. En remontant la généalogie, elle se découvrira d'illustres aïeux au destin écorché, proches de Lautréamont ou encore de Kessel... De l'hôpital Saint-Anne aux souterrains du cimetière Montparnasse, des liens noués avec d'autres malades hauts en couleur à la découverte de l'étrange tribu paternelle, des échos vont se créer, des passerelles se construire.
Avec, au bout de cette quête, une certitude : pour survivre, il est des dettes dont il faut s'acquitter.
Ce livre est une sorte de calendrier de l'avent.
Pendant les quarante jours qui ont précédé mon quarantième anniversaire, j'ai écrit un texte par jour et par année en m'appuyant chaque jour sur une photographie me mettant en scène de zéro (quelques jours à peine) à trente-neuf ans.
Il s'agissait moins de dresser un bilan que de tenter de se réapproprier la vie qui passe, de tisser des fils entre les événements pour apercevoir, espérer, fabriquer une cohérence.
Les Gens heureux n'ont pas d'histoire, cette phrase de Tolstoï traînait dans ma tête parce que j'étais heureuse et croyais n'avoir rien vécu. Mon calendrier de l'avent raconte, par le récit de soi qui est nécessairement fiction, comment l'on devient, un caractère et une personne, des rêves et des ambitions, orientés, déterminés, polis par ceux qui nous précèdent et nous accompagnent, aïeux et parents, puis ceux qui nous côtoient et nous forment, camarades, amis, amoureux, enseignants, et tous ces objets qui passent en nous, les films, les tableaux, les livres, les chansons, leurs personnages et leurs auteurs, mais aussi ces événements que nous vivons, l'historique aussi intimement que l'intime, de l'élection d'un président de gauche, à des attentats meurtriers dans le RER, en passant par la chute du mur de Berlin, du premier contact avec la mort à la naissance de nos enfants, en passant par l'unique gifle reçue, la première expérience sexuelle, le premier chagrin d'amour, et le lancinant, l'enlisant quotidien.
Il n'est jamais trop tard pour se lancer
« J'ai quatre-vingt-dix ans, je prends la route. » Voilà la réponse donnée par Miss Norma aux médecins qui lui proposaient une chimiothérapie et une fin de vie rapide.
Lorsque Miss Norma apprend qu'elle a un cancer, l'avenir de la vieille dame semble promis à une succession de traitements harassants. Plutôt que de se laisser abattre et d'attendre dans son lit d'hôpital ce qui pourrait être ses derniers jours, elle décide de partir... en road-trip.
Accompagnée de son fils Tim, de sa belle-fille Ramie et de leur caniche géant, elle explorera successivement pendant plus de deux ans le Grand Canyon, le Mont Rushmore, la Nouvelle-Orléans...
Imprégné de la sagesse, du courage et de l'esprit généreux de cette remarquable nonagénaire, Le voyage de Miss Norma raconte ses expériences sur la route avec une jovialité irrésistible. C'est le récit d'une aventure qui change la vie, une aventure choisie pour nous montrer qu'il n'est jamais trop tard pour se lancer, pour insuffler l'espoir ou pour ouvrir de nouvelles portes.
Traduit de l'anglais par Nadège Dulot
Après un passage difficile de sa vie, Clara Bensen, vingt-cinq ans, décide de s'inscrire sur un site de rencontre en ligne. Elle n'aurait jamais pensé y faire la connaissance de Jeff, un professeur d'université débordant d'énergie et réputé pour son rejet des conventions. Tout son opposé. À peine se connaissent-ils qu'ils se lancent dans une expérience de voyage périlleuse qui les mènera à travers huit pays en l'espace de trois semaines. La règle du jeu ? Pas de réservation d'hôtel, pas de programme, juste les billets aller-retour et, surtout, pas de bagage, rien sinon les vêtements qu'ils portent.
Comment trouver le courage de sortir de sa zone de confort ? Peut-on aimer en délaissant les étiquettes et le besoin d'engagement ? Est-il réellement possible de partir sans entrave ? À la fois histoire d'amour et carnet de voyage, Sans bagage apporte un éclairage sur des questions actuelles et saura séduire autant les aventuriers que les casaniers.
Traduit de l'anglais par Fabienne Gondrand
Philippe Frey a traversé tous les déserts du monde. Du moins les plus grands de chaque continent. Soit 40 000 kilomètres parcourus à pied dans la fournaise, les vents de sable, à cheminer sur les pentes des dunes immenses ou à découvrir des oasis oubliées. Pour bien comprendre l'échelle dont on parle, aucun nomade n'a jamais parcouru seul plus de 300 ou 400 kilomètres dans le désert. Et « aucun » désert n'avait jamais été traversé intégralement. Ni le Sahara d'est en ouest. Ni aucun des autres déserts envisagés.
Qu'est-ce qui pousse Philippe Frey à parcourir ces espaces immenses hors du temps ? Ethnologue de la survie, il étudie comment l'homme peut s'adapter à l'inhumain. Et il découvre les secrets de ces nomades qui résistent à tout et incarnent les plus anciens échantillons d'humanité de la planète : les Bushmen du Kalahari ou les Aborigènes des déserts d'Australie ne sont-ils pas les plus vieux hommes connus ? Alors même qu'ils vivent dans un désert hostile ?
Philippe Frey nous raconte les instants où sa souffrance a été la plus intense, où sa pensée libérée de son corps exténué, touche au plus intime des lois du désert. Une expérience qu'il partage et qu'il compare à celle des peuples des sables. Quand chacun raconte à l'autre comment l'instinct, les forces de la vie surgissent à nouveau quand tout semble perdu. Un voyage passionnant au coeur de la fournaise et au coeur de soi.
«Né dans une famille pas comme les autres, où chacun poursuivait son propre rêve, je fus l'enfant émerveillé par le cerf-volant papillon qu'avait construit mon oncle, par le feu d'artifice papillonnesque de mon Papi-Papillon, par mon premier papillon capturé dans le jardin de mon père. Guidé par un fil conducteur qu'aucun obstacle n'a pu rompre ni faire dévier, j'ai dû suivre l'inexorable fatalité qui m'a mené à découvrir le monde fabuleux des papillons! Laissez-moi vous conter ma vie, tout entière consacrée à la conquête de l'éphémère.»
C'est ainsi que démarrent ces mémoires singuliers et joyeux du chasseur de papillons, peintre et poète vagabond, Dany Lartigue, fils du photographe Jacques-Henri Lartigue et petit-fils du compositeur André Messager ; surtout amoureux inconditionnel des bonheurs de la vie et des lépidoptères. Armé de ses grands filets, inspiré par ses rencontres au gré de ses promenades en Provence, Dany Lartigue nous entraîne dans les coins les plus secrets et ensoleillés de notre pays en nous initiant à la science merveilleuse des papillons.
Dany Lartigue a quatre-vingts ans, il vit à Saint-Tropez. Quand il ne s'occupe pas du musée des Papillons qu'il a créé, il se consacre à la peinture.