"Ce médecin, arrivant au chevet de son patient, était attendu comme le messie. Il n'y avait pas moins de huit personnes pour l'accueillir malgré l'heure tardive. Ce tableau « vivant » du médecin et de son mourant, me donnèrent conscience non seulement de la notoriété du métier, mais surtout de son importance vitale. Je me souviens de m'être juré à moi-même que plus tard, j'en ferai mien." Un véritable mode d'emploi romancé des études et de la carrière médicale. Mais pas que ! C'est exactement ce que doit savoir tout parent dont l'enfant se prépare à embrasser la carrière médicale. Tout lycéen qui en rêve. Tout étudiant en Médecine. Tout Interne des Hôpitaux, tout jeune spécialiste hésitant entre une carrière en hôpital ou en clinique et toute autre personne curieuse d'être invitée dans le sacro-saint des blocs opératoires. La Médecine, par son côté universel, est un chez soi permanent qui assimile toutes les cultures, et annule toutes les frontières. L'auteur nous livre son expérience professionnelle multiple et variée, et termine sur quelques réflexions plus générales portées sur l'actualité, traitant de sujets légers ou graves. Jamil Berry livre au lecteur un assortiment multicolore d'idées, et par la même occasion rend hommage à ses patients « qui lui ont tant appris ».
« C'est alors que j'entendis une voix humaine prononcer distinctement, à quelque trente mètres, le mot que j'ai définitivement gravé dans ma mémoire : "Tacou" ! Réflexe, je signale ma présence et vais au-devant des chasseurs. Est-ce une illusion, cette chevelure noire rapidement disparue derrière un tronc d'arbre ? Je ne puis le dire, car je réalise soudain, en apercevant la trace d'un pied nu, que je suis en train de me fourrer dans une drôle de situation. Je suis tombé sur des Indiens qui apparemment fuient tout contact avec des étrangers et qui chassent avec une sarbacane et des flèches empoisonnées. S'ils avaient utilisé un arc, je pense que j'aurais entendu le claquement provoqué par la rencontre de la corde avec le bois [...]. Pas question d'utiliser les grands moyens ni d'essayer de les intimider. Ils sont chez eux, c'est moi l'intrus et si l'affaire devait tourner mal, j'en serais responsable. » Profondeurs, splendeurs et curiosités de la Guyane, par un homme qui ne cesse de l'arpenter, mais aussi de l'aimer et de la faire découvrir ! Collection de récits littéralement immersifs en ces zones reculées où l'individu doit se montrer humble et patient face à la nature et à la terre, « Mes chemins en Guyane » lève un peu le voile sur cette terre française lointaine et méconnue, dangereuse et fascinante, troublante et stupéfiante... et toujours à préserver.
« À ma naissance, ma grand-mère paternelle, grand-mère Jeanne, partait de son village - Villognon (je préfère l'appeler Villaulnaie, la ville des aulnes) - et parcourait à pied le trajet aller-retour Villognon - Genac, soit 25 km. Qui aurait pu penser que j'allais refaire, 65 ans après, ce même trajet à pied, en guise d'entraînement à ce qui allait devenir le plus grand challenge de ma vie : aller de Villognon à Saint-Jacques-de-Compostelle à pied, soit 1 200 km... plus exactement de Saint-Amant de Boixe, abbaye jacquaire proche de Villognon, à Saint-Jacques, en parcourant 25 km par jour pendant près de deux mois. » Pèlerinage symbolique pour les uns, marche incontournable pour les autres... Qui le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle peut-il encore laisser indifférent ? Membre d'une association de randonneurs, l'auteur se devait de relever le défi. Plongée unique au coeur du patrimoine, ces deux mois d'efforts et de rencontres sont l'occasion d'un cheminement à travers les cinq sens, comme à travers le temps et l'espace, la nature, la compagnie des hommes, mais aussi à travers soi. Mêlant carnet de route et chronique historico-culturelle, conseils pratiques et réflexions introspectives, c'est un véritable voyage auquel il nous convie.
« Plus je vais accepter de tremper dans leurs sales affaires, moins je pourrai m'en sortir. À ce stade de compromission, autant ramener de quoi trouver assez d'éléments pour les confondre en justice. Ce qui veut dire continuer à être le complice de ces manoeuvres en courant le risque d'être réellement pris pour un criminel. Quand on voit où ils en arrivent, à laisser quelqu'un tuer des innocents, il faut s'attendre à tout. » Franck, militaire français, est envoyé au Cambodge par un des services de renseignement de l'armée afin de faire tomber un réseau de trafics d'enfants mis en place par une cellule mafieuse. Infiltré et utilisé dans cette affaire de pédophilie aux contours incertains, l'auteur a souhaité faire de son récit un témoignage pour faire éclater la vérité sur la corruption de la police et les méthodes de la mafia dans le trafic d'êtres humains en Asie du Sud.
« Il m'a suffi de cette rencontre avec Martin pour entamer un voyage aussi passionnant que surprenant. De celui qui nous entraîne au coeur de notre âme. Aux portes du monde invisible. L'introspection était inévitable et j'y étais prête. J'ai abordé ici des sujets plus ou moins légers, permettant aux récits cocasses de tempérer les textes profonds qui ne m'étaient pas inspirés sans raison. » À coeur ouvert, Nathalie Collet nous invite à partager une année de sa vie au fil de 366 pensées. Entre anecdotes et révélations, cet ouvrage atypique présente avec sincérité l'évolution d'une femme et son rapport au monde. Véritable défi qu'elle s'est lancé - celui d'écrire un texte chaque jour et de le publier sur Facebook -, ce journal pétillant dévoile avec philosophie et humour les événements qui ont rythmé et bouleversé son quotidien. Une plongée originale et divertissante dans l'intimité d'une amoureuse de la Vie.
« Mais sur le moment, cher lecteur, laissez-moi vous parler de la nature alentour ; elle était si belle ce jour-là... On eût dit un jardin féerique à perte de vue ! Quel ravissement ! Quelle quiétude ! Au loin, des monts fertiles ensoleillés entouraient le château comme le cadre doré d'une merveilleuse peinture ! Des plaines, des bois, des forêts, répandaient d'enivrantes senteurs. » Issu d'une famille de la bourgeoisie, Julius Fronssac est un jeune homme exceptionnellement doué pour les sciences qui demeure avec ses parents dans un magnifique domaine des bords de Saône. Un beau jour, il se découvre un don pour la poésie, ainsi que celui - plus inquiétant - de communiquer avec les esprits des morts. Ces nouveaux sens le métamorphosent et ne lui laissent pas un instant de répit. Il est assailli par des visions, dont celle de ses cousines défuntes qui reviennent le hanter. Après une série d'aventures aux confins du monde réel, Julius parvient à se libérer de l'emprise des démons buveurs de sang et à trouver l'apaisement... dans la mort. Ce roman émerveille et effraie tout à la fois, offrant une subtile alternance de lumineuses réflexions philosophiques et de lugubres fantasmagories.
« À travers des bribes de souvenirs, offerts presque comme des photos instantanées et sur le ton d'un voyage sensoriel, je vous invite à m'accompagner dans le voyage de l'écriture et de la construction de mon identité - au moment même où je m'apprête moi-même à transmettre en donnant la vie. Je veux offrir une ode au voyage, un hommage à la richesse des identités plurielles. » Avec le recul des années écoulées, l'auteure se remémore ses premiers voyages aux quatre coins du monde : de Cuba au Chili, en passant par le Brésil, l'Argentine, la Catalogne et Israël. Précieusement consignée dans des carnets de voyage, sa découverte du monde lui a réservé autant d'émerveillement que d'interrogations. Sans faux-semblants, elle fait part de ses réflexions, toujours sensible aux personnes qui l'entourent.
« Robert Tatin, qui était aussi un peintre que personnellement j'aime beaucoup, expliquait ainsi ses constructions - à rapprocher de celles plus connues du facteur Cheval d'Hauterives - ``N'ayant pas trouvé le Paradis, je me le suis créé''. Eh bien, c'est aussi ce que je fais moi-même à travers mes écrits et la confection de leurs écrins. » Dans ce troisième tome intitulé « Parfum d'horizons », Édouard-Émile Alyac poursuit ses réflexions tous azimuts entamées dans les volumes précédents. L'auteur pose un regard plein d'humour sur quelques événements marquants de l'époque actuelle, allant du jeu de la scène politique française aux excès des médias télévisuels, en passant par les récents exploits accomplis par l'astrophysique. Esprit curieux de tout, il fait appel à des références diverses et variées pour partager en toute sincérité ses émois et ses critiques. Malicieux et friand de bons jeux de mots, il s'amuse de la richesse sémantique offerte par la langue française.
Et si une société composée uniquement de femmes était créée ? C'est le projet de Karyn Bright, qui souhaite construire une ville exclusivement féminine. Une terre d'accueil où chacune pourrait s'épanouir, vivre libre, s'émanciper... Si l'idée de départ est prometteuse, est-ce que le prix à payer pour y parvenir est acceptable ? Très vite, Karyn Bright et ses plus proches amies vont dévoiler leurs véritables intentions : il ne faut pas seulement rejeter l'homme, il faut aussi épouser la même sexualité que Karyn et s'en prendre à toutes celles qui s'y refusent. Le rêve de liberté se transforme en profond rejet de l'autre et de toute forme de différence dans cette fiction qui rappelle combien il est important de vivre ensemble pour faire avancer la société. S'exclure et exclure les autres, quelles que soient les motivations que l'on peut avoir, n'est jamais une solution.
« J'ai compris que pour permettre au désir artistique d'éclore, il faut qu'une barque s'amarre à une pensée, à un mot, à une lettre et qu'en silence, au coeur du microcosme cérébral, dans ce mystérieux laboratoire de l'émotionnel, la chrysalide craque. Apparaît alors un papillon aux couleurs du soleil, poudre d'or, poudre d'étoiles, souffle de pollen, explosion de bonheur. (...) C'est ce à quoi je tente de me rapprocher. » Anouk Rossetti livre des récits de vies teintés de réalisme magique et de spiritualité. Une professeure d'arts-plastiques se souvient de la petite fille tumultueuse qu'elle était, avec ses angoisses et son imagination débordante. Entourée de ses parents et de ses frères, elle grandit avec le rêve de devenir une peintre célèbre. Son ambition artistique est influencée par celle de personnalités charismatiques ayant marqué l'histoire de l'art. À ce destin se juxtaposent ceux des couples formés par Ambroise et Kirsten puis Tycho et Clélia, dont les aventures extraordinaires transportent le lecteur dans un univers merveilleux. Le style chatoyant et poétique de cette oeuvre protéiforme réserve un savoureux plaisir de lecture.
« Les soufis pensent que le voyage importe encore plus que la destination, et c'est ce qui explique que leur dévotion n'est nullement inspirée ni mue par la crainte des enfers ou encore le désir d'un paradis. Pour eux, l'enfer comme le paradis se trouvent tous deux dans le présent, dans le voyage qu'ils ont entrepris, et c'est pourquoi ils courent souvent le monde et s'attachent rarement aux endroits où il leur arrive de séjourner. Ils ne veulent pas s'encombrer d'attaches, ils sont d'éternels nomades de l'esprit, ils sont comme le vent. Qui peut dire où habite le vent, d'où il vient, et où il va ? La terre n'est pour eux qu'un chapelet d'oasis dans lesquels ils s'attardent de temps à autre, mais qu'ils finissent toujours par quitter. Ils sont d'éternels aventuriers, mais ce qui les intéresse le plus, ce sont les aventures de l'esprit, car les barrières de l'esprit sont plus perméables que celles du corps et les étendues qu'elles nous ouvrent sont quasiment infinies et recèlent de plus grands trésors. Le monde des esprits est soumis à moins de contraintes, mais seuls les aventuriers dans l'âme peuvent y être invités. En vérité, nous nous y invitons nous-mêmes, mais ne pouvons y pénétrer que lorsque nous y sommes disposés. » Tamsir est un trentenaire confronté aux fléaux de la société. Bien que conscient des difficultés de la vie, il analyse les situations avec discernement et garde la conviction que le meilleur est encore possible, en dépit des embûches qui entravent le cheminement de nos projets. Déterminé, philosophe et optimiste, le jeune passionné souhaite écrire un livre afin de partager ses idées et inciter ses lecteurs à avoir la foi en leurs aspirations nobles. Un ouvrage empli d'humanité et de sagesse, qui fait naître l'espoir et donne envie de croire à nouveau en notre monde.
L'on serait tenté de croire que penser par les pieds est une école de sagesse. Marcher, c'est s'interroger sur soi, sur son rapport aux autres, à la nature, à la transcendance. En quelque sorte prouver son existence. C'est également, à l'instar du philosophe, se laisser surprendre, goûter l'infini autant que les limites de sa liberté, contempler et toucher, faire l'expérience du déséquilibre nécessaire pour mettre un pied devant l'autre. Ce peut être recommencer jusqu'à ce que joie s'ensuive... ou que le but soit simplement atteint. Il faut aussi une bonne dose d'opiniâtreté, de régularité et une foi chevillée au corps pour qu'André-Gabriel Nestasio accumulant en solitaire les kilomètres accompagnés de « Chariotine » puisse, en accord avec son épouse Odile, caresser ses rêves de toute puissance de la liberté dans l'accomplissement de la mesure... mesure du souffle, du pas, de la parole, du temps... Enfin, ne nous méprenons pas, la marche reste bien une activité modérée adaptée à chaque profil, non-sportifs inclus. Aspirer à être un pèlerin de la Paix ? Aspirer à semer la Paix sur le Chemin ? Concrètement, il s'agit pour André de s'engager personnellement à témoigner de son désir de paix auprès d'une personne a minima dans chaque village, chaque ville traversée. Par cet essai, l'auteur nous raconte une nouvelle fois avec beaucoup de sincérité et pragmatisme, dans un récit parsemé d'anecdotes croustillantes, pourquoi son pas requiert à la fois l'ambivalence de la fermeté-douceur ; celui d'un passant dont le regard haut et fureteur lui offre de savoir contempler. Contempler les espaces, observer les visages et repérer les ruelles ou les abris sauvages mais aussi les signes de Celui qui le suit et maintient libres ses pas à pas...
« Comprendre la plaisanterie n'est pas toujours chose facile, ni un art aussi abordable qu'on pourrait le penser. Faire de l'humour consiste à changer de contexte sans prévenir et au moyen d'une transition sophiste, c'est-à-dire avec un changement de paradigme absurde, censé provoquer le rire. Il existe des déserts de l'humour comme il s'en trouve de médicaux. Généralement, les déserts médicaux sont en ville, à cause de la cherté des emplacements nécessaires aux toubibs, mais où se situent des pépinières d'humoristes. Ailleurs, c'est le contraire. On ne rit pas beaucoup à la campagne, où pourtant l'on en aurait besoin tant on y travaille suffisamment dur pour gagner sa croûte. Ce pourrait être un dérivatif salutaire, pour faire un instant oublier sa triste condition. Alors, pourquoi tant de sérieux ? » De sa plume érudite et corrosive, Jean-Louis Cayla partage ses réflexions, autant avisées que facétieuses, sur divers sujets de société, de politique et de littérature. Écrit dans un style vif, pétillant et humoristique, cet ouvrage détonnant incite à analyser les questionnements sous un autre angle et à réfléchir, avec le sourire...
« Le mouton noir que je suis préfère rester au bord de la falaise, à profiter d'un monde qui offre encore pour quelque temps sans doute des merveilles pas totalement abîmées sous l'effet des délires de mes chers contemporains. » Jean-Louis Grenier, sympathique octogénaire qui n'a pas sa plume dans sa poche, s'est forgé en autodidacte une pensée critique qui vise à remettre en question les idées reçues et les préjugés dans les domaines de l'art, la musique et la religion. Avec une irrévérence jubilatoire, il défend avec bon sens sa liberté d'esprit face au point de vue souvent dogmatique, formaté ou réactionnaire de nombre de ses contemporains. En toute humilité, il formule le souhait de construire un monde meilleur pour les générations futures, basé sur des valeurs telles que la raison, la beauté ou encore la laïcité. Citant abondamment un large panel de penseurs pour étayer ses propos, l'ouvrage invite à une réflexion riche et stimulante.
« Tanoutamon aurait passé le restant de sa vie à cracher sur tout et vomir sur tout, s'il ne s'était pas trouvé un jour à Paris sur la Place de la Concorde. C'était un midi. L'obélisque pointait le bout de ses vingt-trois mètres de haut bien droit sur le soleil rendu au milieu du ciel. Tanoutamon s'avança au plus près. C'est là que Tanoutamon découvrit les hiéroglyphes gravés sur les parois du monument. » Se déroulant entre l'Europe et l'Afrique, « Ma poule pond des pierres » est de ces histoires d'amour littéralement fabuleuses, aux accents oniriques et aux tons merveilleux, qui nous entraînent immédiatement dans leur univers hors norme, le rationnel ayant depuis longtemps abdiqué face à la puissance imaginative de l'auteur. Légendes et cosmogonies, prémonitions, événements quasi fantastiques et curieuses apparitions participent ainsi pleinement à la composition de cette oeuvre inclassable et envoûtante, qui renouvelle à sa façon le mythe des âmes soeurs et prédestinées l'une à l'autre.
« Au commencement de notre grand voyage, nous étions un peu angoissés à l'idée d'entreprendre ces kilomètres en un petit groupe. Mais, la curiosité aidant, l'occasion unique de traverser les Balkans fut plus forte que nos doutes, nos appréhensions. Que de fois nous eûmes l'impression que la terre sous nos pieds avait cessé d'être stable, sans compter la fatigue, les moeurs différentes autour de nous ! Plus rien de paisible, ni de lisse ; que de changements en un voyage, en une coulée qui faisait surgir un monde où s'entrechoquaient le beau, le laid, le bien, le mal, ce qui provoquait d'époustouflantes inversions en nous tous. » La mémoire n'est pas une bobine que l'on déroule... Plutôt un puits duquel on retire des impressions, des images fortes, des souvenirs marquants, des visages... Sans doute est-ce pour cela que le texte de H. Favre-des-Côtes rompt avec la chronologie pour mieux faire saillir la beauté, la mystique, l'intensité, le dépaysement jaillis de son voyage à travers les Balkans, alors que la guerre dominait l'Europe. Récit d'une expérience déstabilisante et formatrice, constitué de fragments tantôt magiques tantôt tragiques, cet ouvrage singulier est tout entier porté par sa liberté absolue, puissante, poétique.
Dans ce deuxième volet, Gilles Galant nous peint une Ouarda/Frédérique indestructible et absolument déterminée. On retrouve cette femme de tête en Amérique latine, où elle et son époux, à la faveur d'un accident, refont leur vie familiale et professionnelle. Mais pour autant, toutes les conditions du bonheur sont-elles réunies ? Rien n'est moins sûr, car Ouarda est encore loin de toucher son but... Dangers, instants sulfureux, manipulations, drames et tragédies ne cessent ainsi de jalonner la trajectoire jamais tranquille d'une héroïne fascinante, brillamment mise en scène par un romancier qui cerne toutes les facettes, claires ou obscures, de son sujet.
« Je vais bientôt prendre conscience des réalités de ce monde, courbé sous le poids de mon sac, sûrement trop lourdement chargé par manque de sagesse. L'ego me domine et cela fait bien longtemps que j'en trace les contours de sa maîtrise, mais il faut dire qu'il est sournois, m'obligeant en conscience à des choix permanents. La démarche va-t-elle m'aider dans cette énorme tâche ? En tout cas, je l'ambitionne. Notre oeil est "conçu" pour la marche ; comme tout se vit au ralenti, je vais percevoir l'infinie variété des êtres et des formes qui composent le visible. Oui, habiter le monde, le traverser, le contempler, tel est mon voeu intime. Non à l'occuper ni à le coloniser. » Marcher vers Saint-Jacques-de-Compostelle signifie une révolution de ses rapports à soi-même, aux autres et à la Création... Témoignage dans lequel s'instaure une relation éclairée à l'espérance, de solitude et de rencontres, afin de vous faire aussi ressentir la magie, la poésie, le pouvoir des instants de grâce, qui humblement font cheminer à la source de l'Unité ! Ce récit composé par Michel Raina nous entraîne dans un périple, physique et intérieur, marqué par l'épreuve, la joie, le recueillement, la contemplation, l'amour par le lâcher-prise et par le respect de l'environnement dû à l'infiniment petit et à l'infiniment grand, véritable clé de la nature, quête de beauté et de vérité... « Bueno Camino, el Peregrino. » « Osez et vous vaincrez. » Michel Raina
« Dans la rue, ma robe syrienne, le style de mes sandales noires attirent les regards. Lors de mon premier voyage, mes lanières multicolores avaient été pointées du doigt par des adolescentes gloussant de rire, ici l'utilisation du cuir est plutôt rare, l'originalité exclue. De même qu'en Ouzbékistan, les rues sont sillonnées par des chaussures de formes classiques, uniformément noires ou beiges, alors que les devantures de certains quartiers offrent différentes couleurs, à défaut d'autres modèles. Dans un ciel qui vire à l'indigo, apparaît la croix d'une chapelle. Je cherche l'immeuble qui en dissimule l'entrée ou un passage, mais on se retourne sur moi, demain peut-être... » Téhéran, Mashhad, Tûs, Yazd, Meybôd, Ispahan... L'appel de l'ailleurs était trop tentant : l'été 2005, Lorraine Pobel s'envole seule pour la troisième fois pour l'Iran. Son témoignage ne se veut ni politique ni religieux, mais la chronique d'une découverte, une approche plurielle, comme en occasionne tout séjour dans une société donnée. Coutumes, architecture, arts, vie quotidienne... c'est une part de la culture iranienne que ce carnet de voyage nous invite à découvrir, au-delà des idées reçues.
« Comment oublier ce premier voyage ? J'avais 20 ans. Un billet aller-retour New York à tarif étudiant m'avait permis, en guise de baptême de l'air, de passer sans transition de mon HLM familial aux enseignes lumineuses géantes de Times Square... Un choc énorme pour un ado longovicien qui ne s'en est jamais vraiment remis. En poche j'avais une fortune de 90 dollars, soit un demi-smic 1970, gagné en quinze jours de job de vacances, qui devait financer mon hébergement, ma subsistance et surtout mon transport vers le paradis californien des sprinters champions olympiques aux J.O. de Mexico. Cinq semaines et 13 000 km d'auto-stop plus tard, j'étais de retour à Kennedy Airport, sans avoir dépensé la totalité de mon faible pécule. Les bras chargés de cadeaux, la tête pleine de souvenirs d'un ride, coast to coast, inouï, et pour toujours les Américains dans mon coeur. » Au retour de son périple, l'auteur s'était confié au quotidien local "Le Républicain Lorrain". C'est la totalité de ces notes, non retouchées mais annotées de nouveaux commentaires, qu'il présente aujourd'hui dans ce témoignage nostalgique et haut en couleur. Emblématique de l'Amérique des seventies, un road-trip riche de rencontres aussi imprévisibles qu'inoubliables.
« Un programme de la radio francophone belge (RTBF) s'intitulait "Le monde est un village". Voici donc un rapide tour d'horizon de ce village, accompli pour vous, le lecteur, depuis votre fauteuil. Sont repris dans cette compilation la centaine de pays que j'ai visités, parfois régulièrement, mais toujours "en touriste de passage", de même que d'autres, non visités mais jugés dignes d'un bref commentaire d'ordre général. »
Que se passe-t-il lorsque les toubabs rencontrent les Sénégalais pendant leurs vacances ? Et de même à Cuba ? Un certain choc des cultures amadoué par une curiosité réciproque parfois piqué de respect, plus souvent balayé par un certain mépris. L'auteur dépeint par petites touches et une verve parfois cynique un Sénégal et un Cuba inconnus et les facettes singulières des anciens colonisateurs qui malgré tout s'attachent à une terre pauvre en y retournant. Ces carnets de voyage rythmés à l'instar des tam-tams, aux phrases endiablées invitent aux découvertes. Dépaysement garanti !
Christophe veut quitter cette ville de Lyon qui lui paraît trop petite, trop calme, trop policée. Comme tous les jeunes de dix-huit ans, il n'aspire qu'à voyager, découvrir le monde. Partir à l'aventure et vivre pleinement, à l'âge où tout est possible... Et c'est ainsi qu'il s'embarque avec ses amis Dario et Roberto pour une folle équipée vers l'Est : trois semaines comme nulles autres... Italie, Hongrie, République tchèque, Pologne, Croatie... C'est l'errance d'un vagabond européen, modeste mais assoiffé de découvertes et de liberté, que retrace avec nostalgie Christophe Bonnet. Un "Carnet de voyages" moderne, aux allures de récit initiatique, émaillé de rencontres et d'anecdotes, qui nous appelle irrésistiblement à prendre le large...