Inclassable et dérangeant, Miracle de Jean Genet n'est pas un ovni. C'est une exégèse sans les murs, sans l'académisme universitaire habituel. C'est un long poème écrit par une captive amoureuse aussi déjantée qu'érudite ; c'est une bombe littéraire sans retardement, tout comme on a parlé de la « bombe Genet » (Jean Cocteau) au sujet de l'auteur de Miracle de la rose. Le Miracle de Jean Genet, c'est celui de la poésie qui pulvérise tous les paradigmes éculés, fait voler en éclats les flicages quels qu'ils soient, y compris ceux de la pensée.
Avec une quarantaine d'anecdotes et de souvenirs sur les lieux et les événements, ainsi que sur ses rencontres avec des personnages connus ou inconnus, l'auteur met en évidence l'exceptionnel foisonnement de découvertes et d'idées écloses dans le Quartier latin, durant la dernière moitié du XXe siècle. Pour preuve les 31 Prix Nobel français qui, depuis 1960, ont tous, à un moment ou à un autre, étudié ou cherché sur cette montagne. Le rappel de ces événements et de ces rencontres montre les mutations qu'ils ont engendrées qui trouvent, par les temps qui courent, des concordances inattendues.
Dans la tempête et la brume des cent jours, les Mahorais s'accrochent à ce qui leur est le plus cher. Dans le brouillard des dix lunes, ils se délestent, sans regret, des futilités qui encombrent leurs esprits et regardent au fond d'eux-mêmes pour trouver le chemin perdu. Dans les moments les plus difficiles, ils se rappellent leur passé pour mieux construire demain. Soula Said-Souffou nous livre un plaidoyer émouvant sur Mayotte, cette terre de France qui oscille, sans cesse, entre modernité et traditions. Il navigue entre les racines de sa culture et la modernité étourdissante d'un avenir à dessiner chaque jour. La porte des audacieux est un passage obligé pour qui souhaite saisir pleinement toute la subtilité d'un combat pour l'identité, pour l'égalité et la dignité des Mahorais.
L'influence de Tchekhov sur la littérature est mondialement reconnue, la russité élégiaque qui émeut artificiellement les spectateurs et les lecteurs occulte la modernité de l'écrivain.
Ce Dictionnaire se veut découverte de la poétique remarquable et attachante qui fait de Tchekhov un grand novateur. Contenant quelque 3160 entrées, il s'intéresse tout autant aux questions de poétiques et stylistiques qu'à la conception théâtrale et aux traductions et adaptations parfois archaïsante ou faussement modernistes auxquelles elles donnent lieu.
Le réalisme magique, genre littéraire d'Amérique latine, repris aujourd'hui par les auteurs postcoloniaux, est né de la rébellion contre l'oppression colonisatrice. Cet ouvrage étudie le rôle important des romancières fondatrices qui ont utilisé ce genre littéraire pour remettre en cause la domination masculine et s'attache ensuite à étudier particulièrement les oeuvres romancières de Maryse Condé, Sylvie Germain et Marie Ndiaye.
Tchekhov présente au lecteur, avec constance et détermination, des portraits de femmes qui ne se battent pas au-delà de ce que l'époque historique permet de faire. Force est de constater qu'il existe également dans son oeuvre une représentation de femmes malheureuses d'être dans l'ombre, de subir le chaos de leur vie et de voir la destruction de leurs rêves, et prêtes à souffrir davantage encore pour quitter ce monde et chercher la lumière. La femme qui choisit cette voie se trouve alors devant l'ampleur de sa liberté et, dans son désir brûlant d'authenticité, elle suit un parcours "révolutionnaire".
Femmes en scène célèbre les origines antiques du théâtre avec des textes portant sur le corps des femmes dans le théâtre tragique antique et sur sa réappropriation dans les mises en scène contemporaines. Les compagnies théâtrales ne sont pas oubliées avec un focus sur le théâtre des Trois Parques. Notre matrimoine théâtral (ici, ce terme s'impose !) est présenté, exploré, vivifié et célébré par plusieurs auteurs et autrices. Des femmes libérées très contemporaines font vibrer cette oeuvre collective par de nouvelles approches de la scène, tandis qu'une dimension internationale ou intercontinentale montre, les évolutions de la représentation en Espagne, en Argentine, au Liban ou à La Martinique.
Depuis vingt-six ans au guichet du Lucernaire, toute la journée, Céline Ena répond au téléphone, prend des réservations, se remaquille, vend des tickets de théâtre ou de cinéma, boit du café, puis recommence.
Mais malgré cette routine immuable, elle ne s'ennuie jamais. Ce qui la transporte, ce sont les saynètes qui se jouent tous les jours à son comptoir, drôles, tragiques, inquiétantes... captivantes.
D'un naturel plutôt généreux, elle a décidé de partager avec vous ses meilleures anecdotes, soigneusement collectées au fil des ans et illustrées par ses soins.
Tout ici est vrai, absolument vrai, et si vous en doutez vous pouvez venir en discuter avec elle au guichet.
Mais attention à ce que vous direz, vous pourriez figurer dans un deuxième volume !
Qui a décrit la Franche-Comté ? Victor Hugo bien sûr, Charles Nodier, Colette et Alphonse de Lamartine... Évidemment Bernard Clavel, Louis Pergaud, Marcel Aymé et Max Buchon. Ils y sont nés ou y ont habité. Plus curieusement Clément Marot, Jean de La Fontaine, François-René de Chateaubriand, Honoré de Balzac, Prosper Mérimée, Gustave Flaubert, Francis Carco... Et puis Stéphane Mallarmé, Émile Zola, Hippolyte Taine, Jules Michelet, Jean- Jacques Rousseau, Voltaire et tant d'autres...
Quels écrivains ont parlé de la Franche-Comté ? Tous, dirons-
nous, ceux qui y sont nés, ceux qui l'ont traversée pour aller en
Italie, ceux qui y « trafiquaient » dans les affaires, ceux qui y avaient des attaches familiales ou amicales, ceux qui venaient la conquérir ou s'y réfugier... La liste des auteurs qui firent de la Franche-Comté un « objet littéraire » est aussi riche qu'un manuel de littérature française, tous siècles confondus.
Ce pourrait être une belle histoire à la gloire de l'empereur de Chine, un hymne à la magnificence de la soie, un tableau composé de fleurs de pêcher et de rizières à perte de vue. Mais l'empereur est un gnome bedonnant, la soie se fabrique dans l'enfer bouillant de l'esclavage et le riz est l'aune à laquelle se mesure la famine.Tsao et Jing-Ling raconte le périple de deux enfants arrachés à leur famille pour être esclaves dans une usine de soie à Pékin. Réquisitoire sans concession d'une Chine impériale qui disparaît et d'une société plus juste qui tarde à se mettre en place, le récit dépasse ce cadre strictement géographique : tout à la fois roman et document sur le travail des enfants et des femmes en général, il confronte les lecteurs de tous âges au pouvoir de la révolte et de l'indignation quand elles se fondent sur la solidarité et l'amour de la liberté. À partir de 12 ans.
Cofondateur du théâtre moderne japonais et animateur de l'agit-prop communiste, la Ligue joua un rôle majeur sur la scène culturelle du Japon de l'entre-deux-guerres. En annexe, le répertoire du mouvement théâtral prolétarien, les programmes des grandes troupes, les documents : manifestes, slogans...
Ce livre permet au lecteur d'aborder la langue des (H)mong de manière plaisante, comme un jeu. Il est destiné à tous ceux qui veulent la découvrir ou en approfondir la connaissance, mais il entend aussi répondre au besoin de mieux connaître ceux qui la parlent dans les circonstances d'aujourd'hui. Chaque chapitre peut se lire de manière indépendante selon l'intérêt de chacun. Pour tous, ce livre devrait être un ouvrage de référence, au moins provisoirement, dans l'attente de travaux de plus grande envergure.
Depuis le début du siècle et la mondialisation des médias aidant, on assiste à l'émergence d'un véritable "phénomène Barbie". Apparaissant tour à tour comme une image censée promouvoir des produits de consommation de masse ou comme le modèle féminin par excellence, cette incarnation de la féminité a également pris place dans la littérature. Les oeuvres de Marie Redonnet, Maryse Condé et Assia Djebar permettent d'explorer la fonction de ce nouveau topos et de réfléchir à ses conséquences culturelles à l'heure où l'obsession pour l'image de la femme ne cesse d'augmenter.
« L'origine des États se perd dans un mythe auquel on doit croire et qu'on ne doit pas discuter », écrivait Marx en 1848. En rapportant l'invention de la civilisation à la création des États il y a plus de 5000 ans avant J.-C., à Uruk, Du pillage au don aide à comprendre dans quel temps nous vivons.
Ce livre voudrait contribuer à faire lire et aimer l'oeuvre passionnante de Ahmadou Kourouma qui plonge son lecteur au coeur de l'Afrique et lui révèle un autre côté de sa propre histoire. Profondément enracinée dans les traditions de la Côte d' Ivoire et du Sahel, et pourtant critique et subversive, l'écriture de Kourouma fait de la langue française un usage libre et surprenant, la pliant aux rythmes, aux images et aux saveurs d'une langue africaine. Ce noble " guerrier " Malinké, mathématicien de formation, en écrivant sans préjugés ni conformisme, a choisi de se faire griot moderne pour ériger un inoubliable lieu de mémoire africain.
Voici un voyage dans l'univers des écritures dites migrantes. La première partie est le récit d'une rencontre avec l'écrivaine italo-indienne Gabriella Kuruvilla. La seconde partie explore les notions d'« écritures migrantes », « écriture de la migration », « littérature de la migration », « littérature muliculturelle », « littérature de la deuxième génération ». Dans les études proposées, des spécialistes de formation, méthode, langue et pays différents se confrontent sur ces notions.
L'ouvrage est ainsi une approche par la voie musicale d'un univers qui s'avère être un véritable entrelacs des arts. Il est aussi fondé sur le constat que la poésie chinoise en révèle des aspects essentiels à une compréhension fine de la pensée musicale et du geste artistique. Dès lors, un tiers d'illustrations et un tiers de texte théorique et technique, trame tissée d'explicitations directes et brodée d'évocations métaphoriques dans une divulgation sans épuisement du sens, ont paru un dosage à la fois naturel et propice à la vulgarisation.
Nous sommes chaque jour la cible de centaines de slogans publicitaires qui visent tous à nous faire acheter. Ces slogans s'emparent des procédés d'écriture littéraire et les détournent de leur fonction esthétique et spirituelle pour les utiliser à des fins mercantiles. Quels sont ces procédés, et comment agissent-ils sur nous ? Ce petit dictionnaire tente de répondre en nous livrant une réjouissante analyse critique de cette littérature particulière qu'est la publittérature.
Colette Mourey étudie le "son mental" sous divers angles d'attaque, démontre l'existence de ce phénomène, définit son champ d'action et cerne la musique associée à la réflexion et à la pensée. Elle se réclame de la transversalité et de la transdisciplinarité, insiste sur l'indispensable attention mentale auditive et sur l'éducation auditive réflexive, autrement dit formant un trinôme : Musique-Réflexion-Pensée. Nous possédons tous une "intelligence musicale", une éducation spécifique la développera si elle est suffisamment réflexive.
L'Unesco a fait du Mvett un Patrimoine Immatériel de l'Humanité, conscient de sa fonction et de sa richesse. L'ambition de cet ouvrage est de partager au monde le Mvett. Pour que l'Humanité s'approprie son Patrimoine. Afin de comprendre sa spécificité, le Mvett est comparé à deux grandes épopées africaines : Soundjata ou l'épopée mandingue et Ngura Ngurane le Fils du Crocodile.
De plus en plus parlée, de plus en plus apprise, la langue française connaît une progression constante et rapide. La dynamique est là. Il est urgent pour ne pas dire vital de l'accompagner. Voici un bilan synthétique de ce qu'est la francophonie aujourd'hui, chiffres, freins, leviers. Voici de nombreuses pistes de réflexion et d'action.
Cet ouvrage reprend l'intégralité du texte original paru à l'Age d'Homme en 1995, mais augmenté de trois chapitres inédits. Il couvre un large éventail de sujets : entre autres, les principes fondamentaux du symbolisme, la méditation, la vie après la mort etc. L'auteur s'attache ainsi à dégager l'intention spirituelle profonde des doctrines, des formes et des pratiques traditionnelles, tout en insistant sur la nécessité du cadre religieux comme garant de leur efficacité.
Comment Langston Hughes, poète américain majeur du XXe siècle pendant la Renaissance de Harlem, procéda-t- il pour s'approprier et restituer l'esthétique jazz dans son oeuvre ? En inscrivant son écriture dans un nouveau territoire langagier, il s'imposa à travers un style qui puise son souffle dans la riche tradition musicale africaine américaine, et contribua au décentrement et à la dé-marginalisation de la culture noire américaine.
Pour le monde entier, Yukio Mishima (1925-1970) n'est pas seulement un visage symbolique du Japon : il est avant tout l'un des plus grands écrivains du XXe siècle. L'auteur de Confession d'un masque, du Pavillon d'Or et de La mer de la fertilité. Cependant, depuis sa mort spectaculaire, les erreurs, les clichés et les récupérations ont foisonné, alors que de nombreuses pages (notamment théâtrales) demeurent non traduites. Il est temps d'apporter au public francophone un éclairage suffisamment synthétique et renouvelé, qui tienne compte des sources japonaises et internationales. Vu de loin (et de près), aucun écrivain n'a autant baigné dans un tel fleuve de contradictions. Ivre d'Eros et travaillé par Thanatos, fidèle et infidèle aux samouraïs, classique et romantique à la fois, « impérialiste » et « gay », malade du nihilisme finalement en prise avec la plus grande source spirituelle du Japon (le bouddhisme), Mishima n'a cessé de multiplier les masques. Les uns, pour se cacher, les autres, pour se révéler. Autant de chemins qui nous font accéder à ses romans, à son théâtre, à sa critique et à sa troublante personnalité artistique.